Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

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Ce service n’a bénéficié ni des créations d’effectifs, ni des redéploiements de moyens
corrélatifs à la forte progression de sa démographie, éclairant par là-même sans toutes les
justifier, les difficultés qu’il rencontre. Cette situation qui n’est pas isolée, ne saurait pour
autant expliquer la mise à l’écart dont il est l'objet. A la fois, victime et auteur de cet
ostracisme, il témoigne de l’atmosphère particulière qui règne au sein de la communauté
médicale, voire plus généralement dans l’établissement.
L’opposition entre ce secteur et les autres réside, davantage, dans une opposition des
idées que dans la pratique, sauf pour l’extra-hospitalier.
Le classement en référence à la nosographie et à la symptomatologie des unités
d’hospitalisation dans une logique de spécialisation heurte frontalement le projet sectoriel
généraliste et non discriminant. Posées ainsi, les deux approches semblent irréductibles alors
que la réalité démontre plus modestement que ce service pratique, loin de son propre discours
et de celui de ses contradicteurs, une psychiatrie générale où la juxtaposition des conceptions,
voire leur dialogue dans la pratique quotidienne permettent une meilleure efficacité
thérapeutique.
Sur le plan des organisations de soins, la segmentation des pathologies et des patients
peut être envisagée pour pallier les effets promiscuitaires engendrés par la mixité des
pathologies. Toutefois, le discours intersectoriel d’une prise en charge spécifique de
populations et de pathologies particulières ne saurait remettre en cause l’aspect principiel du
secteur relatif à l’accessibilité et à la continuité des soins.
La carence de la pratique sectorielle du service constitue bien davantage l’élément
essentiel de la querelle. L’organisation nosographique de l’hospitalisation, serait d’autant plus
recevable par les autres services si elle s’accompagnait d’une pratique intensive du secteur
tant en intra pour permettre l’accueil des patients de son bassin de population qu’en extra pour
soulager la pression sur les lits.
Or, tel n’est pas le cas d’un secteur qui demeure confiné, dans ses équipements
comme dans ses moyens, à la portion congrue au profit d’une logique hospitalo-centrée avec
une vision sectorielle limitée à la gestion du psychotique chronique.
Par ailleurs, l’aspect sociologique de l’antagonisme propre à la psychiatrie entre
universitaires et non universitaires exacerbe la rivalité idéologique. Imposée et non négociée,
cette organisation particulière des soins (nosographique) dans un contexte fondamentalement
différent (géographique et territorial), contribue à gripper davantage un système déjà engorgé
faute d’un amont et d’un aval insuffisant. Le débat sur les lits devient une nouvelle pomme de
discorde, contribuant à entretenir et prolonger des conflits plus anciens.
La surcharge démographique sectorielle invoquée par le chef de service pour justifier
la congestion de ses lits et refuser, du fait de cette sur-occupation, les patients relevant de son
secteur ne convainct pas. Avec une capacité en lits identiques, d’autres services du CHCP,
soumis à une progression démographique encore plus forte, accueillent les patients relevant de
leur secteur, voire en hébergent d’autres.
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