Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

Le département participe, par ailleurs, à la formation des médecins : tenue d'une
réunion de bibliographie (sous la direction du Professeur Bourgeois), tenue d'un séminaire
d'épistémologie avec la participation d'universitaires d'autres disciplines; préparation au
concours des hôpitaux.
Ce département, très critiqué initialement, suscite désormais bien des vocations
devenant, pour partie, le modèle organisationnel des autres secteurs de l’établissement.
3.2.4) LE SECTEUR 33 G05
Le secteur 33 G05 est né de la scission en 1981 du premier secteur de psychiatrie de
la Gironde, créé par le Professeur Blanc en 1972 (en partenariat avec l’association
Rénovation, les Croix Marines et la MGEN), ses deux élèves, le Professeur Tignol et le
Professeur Bourgeois, (puis le Professeur Verdoux) se partageant son héritage. C’est donc la
psychiatrie universitaire qui a créé la psychiatrie de secteur en Gironde, ou tout au moins en a
mené les premières expériences.
Ce secteur dessert la périphérie immédiate Nord-Ouest de Bordeaux : les cantons de
Blanquefort, St Médard en Jalles, les communes de Bruges et d’Eysine, (membres de la
communauté urbaine). La population déjà importante en 1990 (83 653 habitants) a connu une
forte progression (+14.9%) entre les deux recensements pour atteindre, en 2000, 96 105
habitants. Cette forte progression de la population d’un secteur, limitée autrefois à 61 500
habitants, constitue un handicap majeur pour le chef de service qui demande, avec insistance,
les moyens d’assumer ses missions sectorielles.
L’accroissement de la population ne représente pas la seule limite à une pratique
sectorielle, l’orientation clinique de ce service hospitalo-universitaire (un des deux de
psychiatrie générale) y contribue fortement. Son chef de service, le Professeur Tignol
considère que le secteur dont la fonction a été importante dans la décennie 70-80 à travers la
psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle, ne joue plus un rôle moteur, ni dans la
théorie, ni dans la pratique compte tenu du développement considérable des neurosciences et
d’autres pratiques de soins, apparues au début des années 90. La psychiatrie, discipline
reconnue et raisonnable, obéit, aujourd’hui, à des « guides lines » et utilise une pluralité de
moyens. Le service a conservé la transparence des prises de décision avec les notations, les
plannings, les réunions d’unité, le conseil de service qui permettent à l’institution de jouer son
rôle régulateur.
Ainsi, cette approche moniste de la psychiatrie ne s’oppose pas à des pratiques
plurielles de soins, adaptées en fonction des différentes pathologies.
Ce discours, relayé par les différents praticiens du service, voire par l’équipe,
considère nécessaire la spécialisation des soins et une segmentation nosographique de
l’activité préférable à l’approche généraliste du secteur 4 .
4 « la notion de secteur psychiatrique a toujours eu une double définition : à la fois aire géo-démographique
desservie par un dispositif de soins psychiatriques mais aussi modalités thérapeutiques spécifiques mises en
œuvre par ce dispositif ». (Peitjean et Legay in Annales Médico-psychologiques 160 (2002)). réunies par une
certaine conception psycho-dynamique de la maladie mentale de la maladie. Ce sont bien ces deux acceptions
que le service semble récuser.
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