Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

- des patients au lourd passé institutionnel, présentant une psychose chronique avec
déficits cognitifs majeurs mais susceptibles d’évoluer, l’équipe considérant avec
juste raison que la chronicisation n’est pas inéluctable et dépend de la prise en
charge proposée,
- des patients à durée de séjour plus limitée qui ont gardé des potentialités mais
dont les différents facteurs d’exclusion sociale, liés ou non à la pathologie, ne
permettent pas une réinsertion sociale.
L’objectif consiste, par une prise en charge ambulatoire, à reprendre les acquis
sociaux en utilisant les divers outils biologiques, psychothérapiques, d’expression et
d’activités occupationnelles. La journée est décomposée en séquences permettant de retrouver
les acquis sociaux de base tels la confection des repas, les soins corporels, la prise en charge
de la chambre , diverses activités éducatives et thérapeutiques, du temps libre l’après-midi et
le soir des groupes de paroles soignants-soignés.
L’équipe déplore les difficultés à travailler avec le secteur médico-social :
insuffisance de places d’accueil familial thérapeutique, absence de dérogation aux limites
d’âge en maison de retraite, peu d’entreprises d’insertion.
Commentaires :
La création de cette structure qui se situe entre unité de déchronicisation, foyer de
postcure et hôtel thérapeutique dans un dispositif gradué, se révèle opportune, facilitant la
réinsertion par la proximité de la vie sociale et améliorant la lisibilité de la fonction
d’hospitalisation. Il est regrettable que l’aval médico-social soit aussi peu structuré, faisant
courir un risque d’engorgement à cette structure intermédiaire.
COMMENTAIRE GENERAL SUR LE DEPARTEMENT :
La création de ce département permettant la délivrance de soins spécialisés et
personnalisés grâce à une segmentation d’activité, une mutualisation des lits et le
regroupement des alternatives ne constitue pas un manquement au secteur, comme le
prétendent « les gardiens du temple ». Bien au contraire, ces nouvelles règles permettent de
concrétiser l’accessibilité et la continuité des soins de la sectorisation comme en témoigne
l’absence de file d’attente pour les consultations et une meilleure fluidité des lits.
Soucieux de valoriser les compétences particulières et la compétence en général en
fonction des données scientifiques les plus récentes, ce département dynamique a développé
des spécificités :
- en médecine légale où un demi poste de coordonnateur régional pour le
traitement des délinquants sexuels a été créé,
- pour les soins aux patients bipolaires, avec l’entrée en fonction du Docteur Henri,
- pour le traitement des adolescents et la collaboration à une fédération regroupant
les services de psychiatrie infanto-juvénile,
- pour les patients sourds- muets (en collaboration avec les associations) avec la
mise en place d'une formation du personnel
- pour les troubles anxieux avec une consultation spécialisée.
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