Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

- détecter et évaluer les troubles psychiatriques, y compris pour les pathologies
mixtes,
- initier précocement le traitement et réaliser le circuit de soins le plus court
possible,
- accueillir et accompagner les suicidants dans des conditions de surveillance
médicale cohérente et prévenir la récidive,
- assumer la composante psychiatrique des urgences médico-judiciaires,
- traiter, dans un environnement psychiatrique adapté, des patients qui peuvent
présenter, par ailleurs, des pathologies somatiques complexes, à proximité d’un
lieu médicalisé.
Mais il ne s'agit pas simplement de trier et d'orienter, au-delà de la réponse immédiate
un travail de crise doit pouvoir être réalisé dans le centre d'accueil et de crise de 12 lits, lieu
d’hospitalisation brève, avec une DMS de quelques jours que pourrait redevenir le SAAU afin
de :
- limiter les indications de l'hospitalisation à ce qui lui revient, en offrant un travail de
résolution de la crise et une réponse graduée au-delà de la réaction immédiate en
utilisant toutes les ressources et réponses alternatives possibles,
- éviter une admission directe, trop rapide dans une structure d’hospitalisation,
préparer une orientation adaptée et notamment faciliter la prise en charge par les
équipes de secteur, le contact avec les CMP ou la psychiatrie libérale. De ce point de
vue, la participation des psychiatres des cliniques doit être évoquée.
Ce centre, travaillant en connexion étroite avec l’unité fonctionnelle au profit des
exclus, permettrait, d’accueillir dans des conditions adaptées des populations qui s’adressent
de manière privilégiée aux urgences : exclus, alcooliques, toxicomanes et suicidants.
Sans doute conviendra-t-il de s’interroger sur l’organisation fonctionnelle des
urgences. Doivent-elles constituer un service autonome ou au contraire être rattachées de
manière tournante, à l’un ou l’autre département ou fédération ? Sans nul doute, cette seconde
hypothèse faciliterait une meilleure prise en compte de cette problématique par la
communauté médicale.
On voit, ici, combien le développement des structures alternatives est lié au
dispositif d'urgences et comment la conjugaison des deux dispositifs évitera que
l'hospitalisation complète ne demeure le mode de réponse prépondérant, voire obligé à la
crise.
La problématique des urgences concerne non seulement le CHCP mais interroge
l'ensemble du dispositif départemental au premier rang desquels le centre hospitalier de
Cadillac et les cliniques privées. Le principe d'une coopération institutionnelle dans une
perspective intégrative de filières de soins, sous réserve du libre choix du malade, doit être
clairement posé. Cette démarche apparaît fondamentale pour répondre à la croissance de la
demande adressée aux urgences.
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