Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

Les tables rondes ont révélé la nécessité d’un référent, garant de la continuité des
soins à la fois pour les patients mais aussi pour les aidants à l’égard desquels la psychiatrie
doit effectuer un véritable travail de liaison : demande de soins directs, entretien psychosocial,
supervision, demande d’expertise, de formation en intégrant bien sûr des lieux
banalisés.
Ces populations et les associations qui les prennent en charge peinent à s'inscrire
dans un dispositif sectoriel trop étroit. Une structure de coordination et de régulation, proche
du service des urgences et fonctionnant à partir des moyens de ce dernier, obligatoirement
supra-sectorielle, doit être mise en place avec un interlocuteur nommément désigné et reconnu
qui formalise la collaboration entre le sanitaire et le secteur social. Sa fonction sera de :
- réguler l'accès de ces populations au dispositif de droit commun,
- élaborer des stratégies d'accès aux soins formalisé dans des programmes,
- porter ces projets devant la communauté médicale du CHCP.
Il faudra envisager, dans ce cadre, une sectorisation par structure et non
géographique.
Une telle politique suppose la présence de cadres socio-éducatifs. La prise en charge
de ces populations exigent, également des choix dans le recrutement des personnels des
secteurs au profit des assistantes sociales. Des collaborations naturelles s’élaboreront avec le
pôle de réadaptation et de réinsertion.
Asaïs doit trouver sa place dans ce dispositif. Cette association qui développe des
projets intéressants, gagnerait à être plus investie par la communauté hospitalière, encourant
le reproche d’un fonctionnement autonome. Elle semble devoir être rattachée soit à cette unité
fonctionnelle, soit au pôle de réadaptation et de réinsertion.
6.1.2.5) Intégrer la dimension universitaire
La proximité des options thérapeutiques, la connexité géographique des territoires
desservis et des lieux d’hospitalisation, facilitées par une baisse de la population à desservir
devrait permettre la constitution rapide d’une fédération universitaire.
Cette fédération, sous une organisation un peu différente des autres secteurs compte
tenu de ses références théoriques, assurera sa mission sectorielle de psychiatrie générale
classique tant dans la dimension hospitalière qu’ambulatoire.
L’assomption par les universitaires de leur rôle sectoriel devrait faciliter leur
intégration dans leur établissement. Les nombreuses recherches du pôle universitaire
constituent une richesse (prévention de la schizophrénie, troubles bipolaires, troubles anxieux,
unité mère-enfants…) encore insuffisamment exploitée par les autres secteurs du CHCP alors
que, paradoxalement, de nombreux correspondants, en dehors de l’établissement bénéficient
de l’apport du centre hospitalier Charles Perrens, dans ce domaine. Le dialogue avec les
universitaires faciliterait le développement des programmes de type PHRC dans des services
non universitaires.
180