Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

En revanche, le secteur se révèle un parfait opérateur pour assurer la proximité et la
continuité des soins. Le fonctionnement d’un secteur hospitalo-universitaire, faisant prévaloir
la logique du libre choix, et deux autres secteurs en centre ville engorgés en dépit de leur forte
capacité en lits, contribuent à gripper encore davantage le dispositif, par une embolisation
inutile des lits, le SAUU étant alors contraint de suppléer à une sectorisation défaillante et de
se transformer en clinique obligée.
Enfin, la question persistante de l’absence de lits libres, en dépit d’une capacité
relativement importante, renvoie au débat sur leurs modalités d’utilisation et l’absence d’aval
médico-social structuré.
Les dysfonctionnements de l’établissement ne sauraient pour autant masquer les
problèmes internes du SAAU.
Contaminé par une logique hospitalo-centrée, ce dernier ne concentre-t-il pas
l’essentiel de son travail à la recherche de lits alors que sa mission intègre, également, une
activité de consultations ?
3.1.1.2) Les urgences au CHU
3.1.1.2.1) Le centre hospitalier St André
Le centre hospitalier St André, situé en plein centre de Bordeaux, établissement
vieux de plus de six siècles, vit avec les contraintes de son architecture et d’un patrimoine
classé. Il est principalement consacré aux disciplines médicales avec, toutefois, un service de
chirurgie digestive. Il accueille les urgences médicales (23 000 passages et 15 lits porte) et
bénéficie de capacités de réanimation (8 lits) et de post réanimation (6 lits).
L’hôpital St-André accueille, également dans ses locaux, un centre médico-social qui
traite essentiellement des problèmes d’alcool.
Compte tenu des populations et des pathologies accueillies (ivresses aigües,
intoxications médicamenteuses et difficultés sociales corrélées) mais aussi de la mixité des
pathologies, un projet ancien, s’appuyant sur le rapport Massé prévoyait, dès 1994, une
présence psychiatrique aux urgences. Faute de financement, ce projet ne put aboutir mais fut
repris par le COM du CHU en 1999 et conduisit à la création d’un poste de PH, d’assistant et
d’une demi-garde (imposée par le directeur de l’époque), dans le cadre d’une convention
unissant le CHU, le centre hospitalier Perrens et l’Union régionale de la médecine libérale
(URMLA). Si l’instauration d’une présence psychiatrique à St André était une bonne idée, les
conditions de travail en ont détourné les plus chauds partisans
Les premiers chiffres sont éloquents : après deux années d’existence et en dépit de
l’absence de personnel infirmier, les passages représentent, déjà, près du tiers de la file active
du SAAU avec une activité également importante en garde paradoxalement toujours
contestée. Les femmes sont majoritaires dans un recrutement assuré par le SAMU et une
provenance personnelle. Les indications principales concernent les troubles de l’humeur et de
la personnalité ainsi que les troubles du comportement liés à l’abus de substances. (4000 IMV
par an donnent lieu à 1000 hospitalisations).
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