Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

Plusieurs dérives limitent son intérêt : une trop grande hiérarchisation conduisant à
rejeter des patients dont la prise en charge ne serait pas jugée gratifiante ; une spécialisation
de certaines équipes amenant à une segmentation des activités sans coordination ; un « effet
vitrine » qui néglige les besoins prioritaires ; un « effet défectologie » entraînant les autres
secteurs à abandonner certains patients à un service particulier. Le SAAU, du fait de
dysfonctionnements actuels qui lui sont extérieurs, subit une telle situation.
L’intersectorialité ne saurait, donc, être conduite contre le secteur mais bien au
contraire constituer une ressource qui nourrit et renforce sa démarche.
6.1.2.1) Rétablir l’unité de la prise en charge de la toxicomanie
La division de la toxicomanie au sein du seul CSST reproduit les clivages constatés
au sein du corps médical. La nécessaire mutualisation des moyens et des compétences, une
meilleure lisibilité du dispositif à l’égard de l’extérieur, militent pour la réunification des trois
CSST du centre hospitalier Charles Perrens au sein d’un ensemble commun.
Le rattachement récent de l’intersecteur des toxicomanies au département 8 et 9
présente l’intérêt de redéployer des lits (et donc des moyens) dont l’intersecteur des
toxicomanies manque effectivement. Mais l’augmentation prévue de la charge
démographique du département 8 et 9, liée aux modifications territoriales de la future
fédération universitaire et le redéploiement préconisé au profit des secteurs ruraux ne
permettent pas de concrétiser une telle option.
La raison commande un retour à l’unité dans le cadre d’une fédération dont la charte
fondatrice prévoirait une présidence tournante, permettant, dans une stratégie « gagnantgagnant
», de respecter les diverses options thérapeutiques et personnes.
Ce retour à l’unité permettrait d’étendre les compétences de l’intersecteur au concept
plus global d’addictologie facilitant la création de l’hôpital de jour et des capacités
d’hospitalisation souhaitées.
6.1.2.2) Fédérer la géronto-psychiatrie
La dépression chez les personnes âgées représente un phénomène fréquent dont le
diagnostic, souvent masqué par la banalisation de la tristesse et du désir de mort est négligé au
profit de prises en charges somatiques et neurologiques. A cette population s’ajoute celle de
personnes vieillissantes hospitalisées en psychiatrie dont les troubles sont ou non stabilisés.
Le CHCP a su développer des prises en charge adaptées aux personnes âgées au
travers de deux structures :
- la fédération 1-2 qui dispose avec l’unité de géronto-psychiatrie Bazin de 24 lits de
géronto-psychiatrie active,
- les 20 lits de l’unité sud 2 du secteur 33 G05 dont la délocalisation est prévue à
l’hôpital Xavier Arnozan, en collaboration avec le département de gérontologie du
Pr Emeriau, pour créer un service de géronto-psychiatrie. Ce service, à dimension
universitaire permettra de former à la psycho-gériatrie de nombreux gériatres et
médecins généralistes qui relaieront les efforts de la psychiatrie publique.
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