Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

La santé mentale ne saurait échapper à ces réalités, sauf à se retrancher sur un pré-carré
dommageable pour la discipline à terme.
Peu à peu s’impose (sans avoir encore reçu le label règlementaire), la notion de
territoire ou de bassin de santé qui envisage des regroupements de secteurs à géométrie
variable en fonction des missions considérées, la taille variant en fonction des missions.
L’expérience montre que les diverses fonctions de la psychiatrie ne peuvent être assurées avec
un outil à taille unique : ainsi les discussions avec le secteur social se font-elles au niveau
urbain ou départemental alors que la maille sectorielle prévaut pour l’extra-hospitalier.
Cette notion de territoire permettrait d’unifier la desserte entre psychiatrie générale et
infanto-juvénile améliorant la lisibilité d’un dispositif où les interlocuteurs (services sociaux)
et les clientèles (adolescents, femmes isolées avec enfants, familles marginales et/ou
pathogènes) sont souvent communs. Dans ce contexte, on peut imaginer des coopérations
entre secteurs de psychiatrie générale et de psychiatrie infanto-juvénile. (cf infra psychiatrie
de liaison).
Le CHCP, établissement de 15 secteurs et soumis à d’importantes forces centrifuges,
l’a bien compris puisque l’article 1 du contrat d’objectif en cours d’achèvement, prévoit un
regroupement d’activités et de moyens par la création de trois fédérations de service. Après
quelques vicissitudes qui ont conduit à un premier échec de la fédération du secteur de
Talence avec les secteurs du centre de Bordeaux, le centre hospitalier Charles Perrens compte
désormais trois groupements de secteurs : une fédération des secteurs 1 et 2, un département
des secteurs 3, 4 et 7 et un tout jeune département des secteurs 8 et 9.
Seuls les secteurs universitaires, un moment tentés par une fédération, soumettent
leur regroupement à un renforcement de moyens ou à une diminution de charges, « la
répartition des difficultés du secteur 33 G05 sur les deux services de psychiatrie universitaire
adulte aurait, selon leur responsables, pour seule conséquence d’emboliser le fonctionnement
de deux services au lieu d’un.
6.1.1.1) Donner aux secteurs les moyens d’assurer leurs missions de base par le
redeploiement des effectifs au sein et entre pôles géographiques
Un des motifs de saisine de la MNASM consiste dans « la nécessité de repenser le
découpage sectoriel et l’organisation des soins sur l’agglomération bordelaise ».
Redécouper des secteurs suite au rassemblement récent de secteurs qui épouse la
densification et l’étalement de la population urbaine d’Aquitaine paraît vain. L’assertion
péremptoire selon laquelle les fédérations ou départements ne rééquilibreraient, en aucune
manière, des secteurs trop ou trop peu peuplés se révèle inexacte. Sans doute, leur création ne
suffit-elle pas à corriger les effets de pénurie ou d’aubaine liés aux mutations démographiques
mais elle n’en joue pas moins un rôle significatif de compensation. Le tableau des effectifs de
la psychiatrie générale le révèle clairement.
Service parmi les moins dotés, le secteur G02 se voit partiellement rééquilibré par
l’adjonction du secteur G01 alorsque la création du département 8 et 9 gomme, en partie, la
surdotation relative du 33 G09.
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