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Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

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Un quart des passages donne lieu à une consultation et le reste à une hospitalisation<br />

au SAAU qui, compte t<strong>en</strong>u de la pression des <strong>en</strong>trées, se voit contraint de négliger sa fonction<br />

première d’accueil et d’évaluation au profit d’une recherche de réponse adaptée <strong>en</strong> aval.<br />

L’abs<strong>en</strong>ce de protocoles ou plutôt leur irrespect par différ<strong>en</strong>ts secteurs de <strong>Charles</strong><br />

<strong>Perr<strong>en</strong>s</strong> représ<strong>en</strong>te une difficulté majeure alors qu’a contrario, la discipline dont Cadillac fait<br />

preuve, facilite l’aval. Une secrétaire téléphone deux fois par jour dans les différ<strong>en</strong>ts secteurs<br />

pour connaître l’état des lits. A défaut de demeurer une structure d’accueil, le SAAU se voit<br />

contraint de jouer trop souv<strong>en</strong>t le rôle d’hospitalisation relais. Ainsi <strong>en</strong> a-t-il été pour un<br />

adolesc<strong>en</strong>t qui est resté 6 jours dans le service.<br />

Les hospitalisations au SAU génèr<strong>en</strong>t 15 % de retour au domicile mais contrairem<strong>en</strong>t<br />

à l’objectif initial, 85 % donn<strong>en</strong>t lieu à une hospitalisation plus longue dont 62 % à <strong>Charles</strong><br />

<strong>Perr<strong>en</strong>s</strong> et 18 % à Cadillac. Les HO atteign<strong>en</strong>t 5% et les HDT 14%.<br />

COMMENTAIRES :<br />

Comm<strong>en</strong>t qualifier le SAAU, après ce rapide tour d’horizon ? Service d’urg<strong>en</strong>ces<br />

psychiatriques certes, le SAAU ne joue-t-il pas davantage le rôle d’un super CMP ou <strong>en</strong>core<br />

d’un maillon supplém<strong>en</strong>taire de l’hospitalisation ? La <strong>Mission</strong> adhère au constat lucide et<br />

amer d’une équipe compét<strong>en</strong>te et dévouée pour laquelle le SAAU apparaît de plus <strong>en</strong> plus<br />

comme « la caisse de résonance des dysfonctionnem<strong>en</strong>ts ambiants <strong>en</strong> même temps que<br />

l’instrum<strong>en</strong>t de leur pér<strong>en</strong>nisation ».<br />

Ces difficultés concern<strong>en</strong>t l’amont aussi bi<strong>en</strong> que l’aval mais aussi certaines<br />

pratiques d’hospitalisation.<br />

En amont, le défaut de prés<strong>en</strong>ce significative psychiatrique aux urg<strong>en</strong>ces (cf infra) se<br />

traduit par des transferts nombreux vers le SAAU comme le prouve à contrario, le<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t du SAU de Libourne qui couvre parfaitem<strong>en</strong>t sa zone d’attraction. Mais cette<br />

car<strong>en</strong>ce aux urg<strong>en</strong>ces ne saurait exonérer le dispositif psychiatrique de sa responsabilité et<br />

témoigne tout autant de l’insuffisance des structures alternatives, paradoxalem<strong>en</strong>t fournisseurs<br />

du SAAU ….. (même p<strong>en</strong>dant leurs heures d’ouverture) mais constituant un aval insuffisant<br />

après la crise.<br />

La sectorisation, dans sa maille étroite de 70 000 habitants, peine, ici, à répondre aux<br />

besoins d’une grande agglomération dont la demande ne s’exprime pas proportionnellem<strong>en</strong>t à<br />

la population desservie mais dép<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong> davantage de critères sociaux et d‘indicateurs de<br />

précarité. La notion d’hébergem<strong>en</strong>t, c’est à dire l’accueil par un autre secteur à défaut de<br />

places disponibles dans le secteur de référ<strong>en</strong>ce, ne doit pas, comme cela apparaît trop souv<strong>en</strong>t,<br />

signifier l’exclusion du soin. Ce seul motif, et non le culte de l’égalité des populations et des<br />

moy<strong>en</strong>s, justifierait, à lui seul, un redécoupage tant att<strong>en</strong>du.<br />

Le défaut d’organisation s’ajoute pour complexifier le système. En dépit de<br />

nombreuses réunions et écrits, le désordre qui prévaut sur le respect des protocoles, r<strong>en</strong>voie à<br />

l’abs<strong>en</strong>ce d’unité du corps médical et d’autorité du Présid<strong>en</strong>t de la CME.<br />

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