Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

Le Professeur Bouvard indique que les moyens de la psychiatrie infanto-juvénile
doivent évoluer pour s’accorder aux nouvelles missions : prise en charge du très jeune enfant,
des adolescents et de la maltraitance auxquelles s’ajoute, pour la population traditionnelle,
une augmentation considérable du nombre de consultations.
Pour la Mission, la psychiatrie infanto-juvénile vit au niveau national, de façon plus
aigüe compte tenu de moyens relativement faibles, la crise générale de la psychiatrie
confrontée à des demandes nouvelles. Sans éluder la question des effectifs, la psychiatrie
infanto-juvénile doit également s’interroger sur la mutualisation des moyens dans le cadre de
l’intersectorialité, réfléchir sur les métiers et diversifier ses prises en charge.
5.2) L’ARTICULATION MEDICO-SOCIALE AUTOUR DE L’AUTISME ET DES PSYCHOSES
L’autisme est devenu un mot « attrape-tout » qui suppose un accord sur sa définition
avec deux classifications possibles, celle de Misès code 100 et suivant ou la CIM 10. C’est à
partir de la classification Misès, plus large intègrant également d’autres formes de psychoses
que s’instaure le débat. Il s’agit, ici, d’aborder la problématique de la psychose de l’enfant
dans son parcours, du plus jeune âge à l'âge adulte, en passant par les différents périodes
scolaires et l'adolescence.
La filière semble surdéterminée avec, après le dépistage, l’hôpital de jour, l’IME et
un engorgement de ses hôpitaux de jour qui conduit certains secteurs à envisager pour les
patients de plus de 16 ans, des projets d’hôpitaux de jour de suite.
Mme Brossard de la DDASS fait le bilan de l’offre médico-sociale qui compte 1300
places en IR (léger excédent), 1300 en IME (léger déficit) et peu de maisons d’enfants à
caractère social. Le département compte une liste d’attente de 150 amendements Creton. En
dépit des différences d’équipes, elle pointe un manque commun d’articulation des projets des
secteurs avec ceux des établissements médico-sociaux et une absence de réponse structurée,
en cas de crise, avec corrélativement le faible développement de la psychiatrie de liaison.
Mme Savin, de l’ADAPEI, abonde dans le même sens, soulignant l’intérêt du travail
en réseau et d’un partenariat entre IME et hôpital de jour pour des contrat de prise en charge
modulés des enfants mais aussi pour un soutien aux équipes. Elle forme le vœu que l’unité de
crise de la MAS puisse être également ouverte aux enfants et, à défaut, souhaite l’ouverture de
telles unités pour les enfants.
Pour le Professeur Bouvard, la notion de stabilisation n’a plus du tout le même sens
qu’autrefois. Il considère nécessaire que les patients psychotiques sortent d’une « carrière »
surdéterminée qui les fait évoluer de l’hôpital de jour à l’IR en passant par l’IME avec
corrélativement une substitution des compétences des différents établissements entre eux. La
diversification des modalités de prise en charge (IME, HAD, Hôpital de jour, temps scolaire)
s’impose.
Le Dr Cazenave plaide pour le développement d’une HAD intersectorielle
permettant un étayage et capable de répondre aux demandes des parents en matière de gestion
des situations de crise et d’intervention à domocile.
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