Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

Différents intervenants et notamment Mme Dubourdieu, assistante sociale de la
PASS insistent sur la nécessité pour ces personnes en errance de disposer d’un référent. Elle
rappelle que la proposition de considérer tout CHRS comme substitut du domicile a été refusé
par le corps médical hospitalier. Des situations qui dégénèrent, conduisent trop souvent à des
hospitalisations sous contrainte ou, à l’inverse, à une inaccessibilité au dispositif de soins.
Le Dr Bouvier de la DDASS indique que 400 signalements annuels sont effectués
auprès de ses services. La demande d’intervention se heurte, néanmoins, à des questions
juridiques avec la condamnation récente de l’Etat pour ingérence dans la vie privée d’autrui.
Ainsi se dégage la nécessité d’une interface, interlocuteur privilégié du secteur
sanitaire et du domaine social qui articulerait les deux dispositifs et permettrait une nouvelle
organisation des soins.
Mr Weissenburger, directeur du CCASS de Bordeaux, indique réaliser dans un
CHRS de 230 lits, 65 000 nuitées par an avec seulement 5 surveillants et une petite équipe de
travailleurs sociaux. Il attend de la psychiatrie qu’elle mette des mots sur certains
comportements, soulage les équipes et remette du lien avec les secteurs déjà en charge de ces
personnes en souffrance.
Pour la MNASM, le secteur demeure désarmé face à cette population nomade dont
l’accès au dispositif de droit commun est, de ce fait, très difficile. Il convient, donc, de penser
des stratégies particulières d'accès aux soins pour des populations terriblement précarisées.
Outre les postes indispensables pour faire face aux besoins nouveaux, la Mission
considère que le travail en réseau avec le social n’apparaît guère différent dans ses principes
de celui de la liaison avec l’Hôpital général avec les organisations subséquentes :
- une sectorisation par structure plutôt qu'une répartition géographique,
- une organisation horizontale obligatoirement supra sectorielle avec un pôle de
coordination,
- un interlocuteur unique nommément désigné et donc reconnu qui formalise la
collaboration entre le sanitaire et le secteur social. (Ce que les divers
interlocuteurs du social demandent très précisément).
Par ailleurs, face aux nouvelles demandes et à des ressources limitées, il importe que
chaque secteur priorise ses choix, notamment dans le cadre de recrutement de personnels
socio-éducatifs.
ASAIS et le réseau ICARE qui répondent aux critères évoqués, n’ont pas été invitées
en dépit de la demande de la MNASM, à cette table ronde ce qui apparaît regrettable. Cette
absence ne traduit-elle pas une méconnaissance des problèmes de santé liés à la précarité et
une incompréhension du projet ICARE mené par une association qui n’est pourtant que la
traduction d’un multipartenariat d’institutions publiques ?
Le recentrage de cette structure, son investissement par les autres services,
l’affirmation de sa vocation intersectorielle permettraient de répondre à la problématique
d’articulation entre le sanitaire et le social.
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