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Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

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Le Dr Poueyto indique que le c<strong>en</strong>tre Montesquieu intervi<strong>en</strong>t dans le domaine de<br />

l’alcool <strong>en</strong> liaison avec la clinique mutualiste. Il considère que les lits dédiés à l’addictologie<br />

dans le cadre de son départem<strong>en</strong>t ont vocation à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge les alcoolo-dép<strong>en</strong>dants.<br />

5.5) L’EXCLUSION.<br />

Le débat concernant les rapports <strong>en</strong>tre exclusion et pathologie psychiatrique est<br />

ouvert depuis beaucoup plus longtemps qu’on ne le croît, puisqu’H<strong>en</strong>ry Ey écrivait déjà que<br />

« le problème du clochard n’est pas psychiatrique dans son ess<strong>en</strong>ce et il serait proprem<strong>en</strong>t<br />

dérisoire de p<strong>en</strong>ser que les clochards sont tous des malades, des névrosés et des<br />

psychopathes ».<br />

Les rapports Lazarus (« Ville, santé m<strong>en</strong>tale, précarité et exclusion sociale » 1995)<br />

ainsi que Piel et Minard (« psychiatrie et exclusion » 1996) consacrés à ce thème, considèr<strong>en</strong>t<br />

que les grandes pathologies psychiatriques se retrouv<strong>en</strong>t dans la population d’exclus avec les<br />

mêmes taux que la population générale. Par contre, les personnes à la rue souffr<strong>en</strong>t plus que<br />

d’autres de conduites addictives et de souffrances réactionnnelles.<br />

On estime, pourtant, que 30 % des SDF souffr<strong>en</strong>t de psychose chronique. La maladie<br />

m<strong>en</strong>tale représ<strong>en</strong>te évidemm<strong>en</strong>t un facteur important de vulnérabilité à l’égard de la précarité.<br />

Le malade m<strong>en</strong>tal qui doute d’avoir sa place parmi ses semblables parce qu’il ne se s<strong>en</strong>t pas<br />

comme eux, parce qu’il craint la réalité et/ ou a peur de s’affirmer, subit des difficultés<br />

insurmontables à s’insérer dans la société. Après l’hôpital de jour et le CAT, l’insertion dans<br />

l’<strong>en</strong>treprise apparaît comme une véritable gageure.<br />

La crise économique a r<strong>en</strong>du plus difficile <strong>en</strong>core ou a simplem<strong>en</strong>t cassé l’insertion<br />

de ces populations souv<strong>en</strong>t occupées à « des petits boulots » dev<strong>en</strong>us non r<strong>en</strong>tables.<br />

Les autres SDF ne sont pas, initialem<strong>en</strong>t, concernés par la pathologie m<strong>en</strong>tale, à ceci<br />

près que leur situation d’exclus va progressivem<strong>en</strong>t les faire basculer dans une souffrance<br />

psychique, dont la psychiatrie ne peut se désintéresser. Cette souffrance se révèle dans<br />

l’anxiété, la dépression quelquefois sévère, les troubles du sommeil, l’alcoolisme dus à<br />

l’insécurité, aux agressions et à un isolem<strong>en</strong>t psychoaffectif.<br />

Le Dr Bodin, médecin–directeur du Samu social rappelle que cette précarité n’est<br />

pas forcém<strong>en</strong>t grande mais qu’il s’agit de personnes loin de tout. Sur 12 000 accueils, 2 500<br />

personnes soit 15 % de la population accueillie demande une prise <strong>en</strong> charge psychiatrique<br />

et/ou se trouve <strong>en</strong> rupture de soins.<br />

Jusqu’il y a peu, ces personnes qui cumul<strong>en</strong>t de nombreux handicaps, ne parv<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t<br />

pas à s’inscrire dans une logique de soins. La mise <strong>en</strong> place de la PASS a considérablem<strong>en</strong>t<br />

amélioré le dispositif et levé une partie de ces difficultés.<br />

La règle des trois mois qui s’appliquait aux « tours extérieurs » est désormais<br />

révolue au profit du rattachem<strong>en</strong>t de ces populations <strong>en</strong> errance à un secteur particulier.<br />

La question posée demeure celle de la continuité des soins pour des populations qui<br />

pein<strong>en</strong>t à s’inscrire dans une logique de territoire, le secteur de rattachem<strong>en</strong>t correspond<br />

rarem<strong>en</strong>t à l’<strong>en</strong>droit qu’ils ont investi. Le Dr Babin souhaite une meilleur coordination <strong>en</strong>tre<br />

les diverses structures sociales et le secteur sanitaire <strong>en</strong> général et psychiatrique <strong>en</strong> particulier.<br />

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