Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

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12.07.2013 Views

L’accueil infirmier permet de faire un premier entretien et de réguler l’urgence. Entre les deux entrées, se situe un grand bureau qui sert à la fois au débriefing et au staff en relation directe avec un secrétariat médical, également bien équipé. Par un dispositif de surfaces vitrées, on supervise de ce bureau, l’entrée pédestre et l’entrée ambulances. Le même procédé permet au secrétariat médical de se tenir informé de l’occupation des lits grâce à un tableau qui donne des informations sur la situation médicale du patient, son secteur de provenance, sa situation juridique, son médecin et son infirmier référent. A proximité immédiate, se situe le bureau de l’assistante sociale qui assure la permanence du PASS. La seconde zone concerne les onze chambres d’hospitalisation, tout individuelles dont une de contention et une autre de semi-sécurité. Chaque chambre dispose d’un dispositif sanitaire autonome et l’espace bénéficie d’une petite salle de détente. Deux autres chambres, accueillant des personnes âgées et/ou séropositives, ont des sanitaires complets. Enfin, la dernière zone comprend, outre la logistique (office, lingerie, pharmacie, circuit propre salle), les bureaux médicaux, un bureau de cadre infirmier et une grande salle de réunion. Le protocole de contention est clairement affiché au-dessus des matériels. L‘architecture, l’organisation et l’état des lieux sont exemplaires et bien qu’âgés de 22 ans, donnent le sentiment d’une ouverture récente. - Fonctionnement Dirigé par le Dr Assens, chef de service, assisté d’un PH et d’un assistant spécialiste, l’équipe se compose, d’un cadre de santé supérieur à 50 %, d’un cadre-infirmier et de 21 infirmiers (principalement masculins), 5 ASH, 3 secrétaires médicales et d’un emploi-jeune. Elle accueille un nombre croissant de passages (stabilisé depuis ces deux dernières années) puisque le nombre de passages annuels de l’ordre de 2500 dans les années 80, est passé à 4000 dans les années 90 pour atteindre 8631 en 2000, soit une file active de 5400 patients, pour 1.6 passages par malade et 68 % de nouveaux patients. La fréquentation journalière est d’une vingtaine de malades avec une prédominance l’après-midi. L’aire géographique de recrutement concerne les secteurs de Charles Perrens (63%), particulièrement ceux du centre de Bordeaux G 08 et G09, puis les secteurs du centre hospitalier de Cadillac (25%) avec une prédominance des secteurs bordelais, les autres départements (6%) et dans une très faible mesure le centre hospitalier de Libourne (2%) qui dispose d’un service d’urgences psychiatriques intégré à son SAU. Les centres hospitaliers constituent les principaux pourvoyeurs (notamment les services de garde et d’urgences) suivis des venues spontanées des patients mais aussi des médecins généralistes et psychiatres (libéraux et hospitaliers) puis des différents services d’urgences (SAMU, Pompiers, SOS-médecins). Les motifs d’hospitalisation principaux concernent les dépressions et menaces suicidaires, les tentatives de suicide, les états d’agitation et d’agressivité, les angoisses et troubles anxieux et enfin, les autres troubles du comportement. Les diagnostics prioritairement rencontrés sont les schizophrénies, les troubles liés à l’utilisation de l’alcool et de l’humeur. 15

Un quart des passages donne lieu à une consultation et le reste à une hospitalisation au SAAU qui, compte tenu de la pression des entrées, se voit contraint de négliger sa fonction première d’accueil et d’évaluation au profit d’une recherche de réponse adaptée en aval. L’absence de protocoles ou plutôt leur irrespect par différents secteurs de Charles Perrens représente une difficulté majeure alors qu’a contrario, la discipline dont Cadillac fait preuve, facilite l’aval. Une secrétaire téléphone deux fois par jour dans les différents secteurs pour connaître l’état des lits. A défaut de demeurer une structure d’accueil, le SAAU se voit contraint de jouer trop souvent le rôle d’hospitalisation relais. Ainsi en a-t-il été pour un adolescent qui est resté 6 jours dans le service. Les hospitalisations au SAU génèrent 15 % de retour au domicile mais contrairement à l’objectif initial, 85 % donnent lieu à une hospitalisation plus longue dont 62 % à Charles Perrens et 18 % à Cadillac. Les HO atteignent 5% et les HDT 14%. COMMENTAIRES : Comment qualifier le SAAU, après ce rapide tour d’horizon ? Service d’urgences psychiatriques certes, le SAAU ne joue-t-il pas davantage le rôle d’un super CMP ou encore d’un maillon supplémentaire de l’hospitalisation ? La Mission adhère au constat lucide et amer d’une équipe compétente et dévouée pour laquelle le SAAU apparaît de plus en plus comme « la caisse de résonance des dysfonctionnements ambiants en même temps que l’instrument de leur pérennisation ». Ces difficultés concernent l’amont aussi bien que l’aval mais aussi certaines pratiques d’hospitalisation. En amont, le défaut de présence significative psychiatrique aux urgences (cf infra) se traduit par des transferts nombreux vers le SAAU comme le prouve à contrario, le fonctionnement du SAU de Libourne qui couvre parfaitement sa zone d’attraction. Mais cette carence aux urgences ne saurait exonérer le dispositif psychiatrique de sa responsabilité et témoigne tout autant de l’insuffisance des structures alternatives, paradoxalement fournisseurs du SAAU ….. (même pendant leurs heures d’ouverture) mais constituant un aval insuffisant après la crise. La sectorisation, dans sa maille étroite de 70 000 habitants, peine, ici, à répondre aux besoins d’une grande agglomération dont la demande ne s’exprime pas proportionnellement à la population desservie mais dépend bien davantage de critères sociaux et d‘indicateurs de précarité. La notion d’hébergement, c’est à dire l’accueil par un autre secteur à défaut de places disponibles dans le secteur de référence, ne doit pas, comme cela apparaît trop souvent, signifier l’exclusion du soin. Ce seul motif, et non le culte de l’égalité des populations et des moyens, justifierait, à lui seul, un redécoupage tant attendu. Le défaut d’organisation s’ajoute pour complexifier le système. En dépit de nombreuses réunions et écrits, le désordre qui prévaut sur le respect des protocoles, renvoie à l’absence d’unité du corps médical et d’autorité du Président de la CME. 16

L’accueil infirmier permet de faire un premier <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> et de réguler l’urg<strong>en</strong>ce.<br />

Entre les deux <strong>en</strong>trées, se situe un grand bureau qui sert à la fois au débriefing et au<br />

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immédiate, se situe le bureau de l’assistante sociale qui assure la perman<strong>en</strong>ce du PASS.<br />

La seconde zone concerne les onze chambres d’hospitalisation, tout individuelles<br />

dont une de cont<strong>en</strong>tion et une autre de semi-sécurité. Chaque chambre dispose d’un dispositif<br />

sanitaire autonome et l’espace bénéficie d’une petite salle de dét<strong>en</strong>te. Deux autres chambres,<br />

accueillant des personnes âgées et/ou séropositives, ont des sanitaires complets.<br />

Enfin, la dernière zone compr<strong>en</strong>d, outre la logistique (office, lingerie, pharmacie,<br />

circuit propre salle), les bureaux médicaux, un bureau de cadre infirmier et une grande salle<br />

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L‘architecture, l’organisation et l’état des lieux sont exemplaires et bi<strong>en</strong> qu’âgés de<br />

22 ans, donn<strong>en</strong>t le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’une ouverture réc<strong>en</strong>te.<br />

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Dirigé par le Dr Ass<strong>en</strong>s, chef de service, assisté d’un PH et d’un assistant spécialiste,<br />

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infirmiers (principalem<strong>en</strong>t masculins), 5 ASH, 3 secrétaires médicales et d’un emploi-jeune.<br />

Elle accueille un nombre croissant de passages (stabilisé depuis ces deux dernières années)<br />

puisque le nombre de passages annuels de l’ordre de 2500 dans les années 80, est passé à<br />

4000 dans les années 90 pour atteindre 8631 <strong>en</strong> 2000, soit une file active de 5400 pati<strong>en</strong>ts,<br />

pour 1.6 passages par malade et 68 % de nouveaux pati<strong>en</strong>ts. La fréqu<strong>en</strong>tation journalière est<br />

d’une vingtaine de malades avec une prédominance l’après-midi.<br />

L’aire géographique de recrutem<strong>en</strong>t concerne les secteurs de <strong>Charles</strong> <strong>Perr<strong>en</strong>s</strong> (63%),<br />

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hospitalier de Cadillac (25%) avec une prédominance des secteurs bordelais, les autres<br />

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dispose d’un service d’urg<strong>en</strong>ces psychiatriques intégré à son SAU.<br />

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d’agitation et d’agressivité, les angoisses et troubles anxieux et <strong>en</strong>fin, les autres troubles du<br />

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