Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

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La multiplication des hospitalisations sous contrainte dont les motivations demeurent incertaines, manifeste ce dysfonctionnement de l’amont qu’un environnement approprié tel le SAAU, rendu à sa mission première, permettrait de réduire. La clinique de Lesparre, siège d’un UPATOU, évoque, elle aussi, ses difficultés à traiter les problèmes de transport mais d’une façon plus générale les urgences psychiatriques, qui sont fréquentes. La clinique de Bordeaux-Nord, autre UPATOU, est réticente à accueillir des urgences psychiatriques compte tenu de l’étroitesse de ses locaux et d’un manque de personnel formé. Le représentant de l’Hôpital militaire Robert Piquet, également UPATOU, qui prend en charge ses propres urgences psychiatriques, compte tenu des capacités et des spécialistes dont il dispose, exprime des réserves sur une extension de sa mission. La clinique des Pins indique sa participation quotidienne aux post-urgences. Les représentants du CHU agréent le principe d’un site unique d’urgences qui intègre un abord global du patient dans ses diverses composantes psychiatriques et somatiques. Toutefois, les difficultés du SAAU, le sentiment d’un manque d’appétence des praticiens du centre hospitalier Charles Perrens dans la prise en charge des urgences de St André leur fait craindre un transfert sur le site des urgences somatiques, des dysfonctionnements observés au centre hospitalier Charles Perrens. Déjà confronté à un manque de lits porte et d’aval comme en témoigne la situation tendue de certaines disciplines (gériatrie), le CHU souhaiterait, dans un premier temps, le renforcement d’une équipe médicale et infirmière à St André et sa création sur Pellegrin avant tout engagement sur des capacités supplémentaires dédiées à la psychiatrie. Le Dr Antoniol précise qu’il ne s’agit pas d’un manque d’appétence mais d’un défaut de concertation entre la précédente direction et la communauté médicale auquel se sont ajoutées de déplorables conditions d’accueil au CHU. Mr Baron, directeur du centre hospitalier St André précise que les difficultés de fonctionnement constituaient la loi commune et que les travaux de restructuration en cours bénéficieront à la communauté psychiatrique. Mr de Riccardis, directeur du centre hospitalier Charles Perrens, considère que cette question des urgences psychiatriques et plus particulièrement des transports doit être abordée dans le cadre de la communauté d’établissement. Il soulève le problème des moyens compte tenu de l’attractivité départementale du SAAU qui ne saurait concerner que le seul établissement de Charles Perrens. La Mission indique avoir obtenu l’accord de principe du centre hospitalier de Cadillac à la participation des urgences et regrette son absence à ces tables rondes qui le concernent particulièrement compte tenu de son implantation dans la CUB. 153
Le Dr Massé résume la situation, soulignant que le centre hospitalier Charles Perrens paie, aujourd’hui, son avance. Il rappelle la tendance générale rappelée par de nombreux textes, d’installer des lits porte psychiatriques dans les SAU avec une équipe médicale et infirmière qui travaille sous la responsabilité du chef de service des urgences. La résolution de ce problème en amont de l’hospitalisation est fondamentale pour soulager la pression sur les lits qui pèse lourdement sur le centre hospitalier Charles Perrens et hypothèque ses possibilité d’évolution. La Mission propose, à titre provisoire, les axes de travail suivant : - un moratoire d’un an sur tous les libres choix, à l’exception des services universitaires mais uniquement dans le cadre des 20 lits qui leur sont dédiés, - la limitation de la durée de séjour au SAAU à 24 heures et exceptionnellement 36 heures, - la gestion complète par le service, du patient qui relève de son secteur (sortie de malade pour trouver un lit, « sous-traitance à une clinique »). Le SAAU doit reprendre à son compte les modalités de fonctionnement du CPOA 9 qui ne gère pas les lits mais se borne à adresser ; - la progression des effectifs médicaux et soignants psychiatriques sur les site de St André et de Pellegrin, - la participation du secteur privé commercial à la régulation des post-urgences avec une DMS limitée à une semaine. 5.2) LA PSYCHIATRIE DE LIAISON Mr Fillatreau de la Direction des affaires médicales du CHU rappelle que la psychiatrie de liaison figure au même titre que les urgences, la pédo-psychiatrie, la gérontopsychiatrie et les addictions, dans la convention de partenariat liant le CHU au Centre hospitalier Charles Perrens, depuis 1998. Il se félicite des progrès enregistrés au niveau des enfants avec une implication importante du service du Professeur Bouvard et en particulier du Dr Reyneric, de l’action du réseau périnatal développé par le Dr Sutter dans le service du Professeur Verdoux et également des interventions nombreuses du Dr Ferrière de l’intersecteur de toxicomanie. Il déplore, en revanche, la carence de psychiatrie de liaison pour les adultes alors que des besoins considérables existent, la demande ne s’exprimant pas faute d’une offre constituée. Le Professeur Tignol répond que, particulièrement intéressé par la psychiatrie de liaison du fait de sa double formation de neurologue et de psychiatre, son action a été réduite à sa plus simple expression du fait de la surcharge progressive d’activité sectorielle. Au Dr Poueyto qui fait état d’expériences désagréables avec annulation de diverses réunions avec le CHU, cette activité semblant réservée aux seuls universitaires, le Professeur Verdoux répond que cette activité doit être ouverte à tous, sous réserve d’une formation et d’acquisition de compétences particulières. 9 Centre de régulation des urgences psychiatrie sur Paris, il est situé au centre hospitalier Ste Anne. Sa fonction cessera, progressivement, devant l’accueil des urgences psychiatriques dans les SAU. 154
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