Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

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A l’heure où les secteurs doivent développer des modalités de soins spécifiques, dirigées vers les bébés ou les adolescents, l’outil CATTP fait défaut comme échelon intermédiaire entre les CMP et des hôpitaux de jours saturés du fait d’un médico-social lui-même bloqué par les amendements Creton. Des hôpitaux de jour de suite ne semblent pas constituer la solution adéquate à la chronicisation de ces structures. Leur salut passe davantage par un réel travail avec le secteur médico-social dans le cadre d’une réciprocité de services et le développement de formules intemédiaires, telles que l’HAD. 4.6.3.1) Les adolescents Ici comme ailleurs, la réponse à un problème surmédiatisé s’exprime principalement, sous une forme hospitalière limitant son intervention à la gestion de la crise alors qu’une solution globale exige l’intégration du facteur temps où continuité et accessibilité des soins demeurent primordiaux. La création des lits du centre Abadie en dehors de toute référence sectorielle et corrélativement, sa réponse spécialisée aux problématiques des adolescents renforcent le caractère hospitalo-centré du dispositif de soins en faveur de cette classe d’âge puisque 18 nouveaux lits s’ajoutent, désormais, aux capacités de l’intersecteur du CHCP (Dr Ayoun : 6 lits), aux lits non individualisés du département 3-4-7 (Dr Antoniol), aux capacités du centre hospitalier de Cadillac (3 lits) et à celles de nombreuses structures associatives. Là encore se profile le risque d’une psychiatrie à deux vitesses : - un dispositif spécifique au CHU bénéficiant de moyens importants qui en dépit de ses consultations et de ses places d’hôpital de jour, demeurera peu orienté vers une santé mentale communautaire - un dispositif classique, confié aux hôpitaux psychiatriques dont les clientèles, les faibles moyens et les lieux d’accueil renforcent le caractère stigmatisant de la discipline, peu propice au travail d’amont et d’aval. L’articulation de ces deux dispositifs, pour difficile qu’elle soit, s’avère nécessaire. La DDASS a déjà financé, par deux fois, un réseau qui n’a jamais vu le jour. L’ouverture d’alternatives à l’hospitalisation de type CMP, CATTP, hôpitaux de jour, dans le cadre d’un réseau départemental fédérant des moyens importants apparaît prioritaire. En dehors des équipements sanitaires stricto-sensu, le besoin d’équipements médicoédcuatifs et médico-sociaux se fait sentir. Le centre hospitalier de Cadillac en liaison avec l’ASE a développé des formules innovantes telles un « home d’enfants », sorte de lits de suite qui assurent des hospitalisations sur plusieurs mois sachant par ailleurs, que les IR assument, sur un mode éducatif, une grande partie des prises en charge au long cours. 4.6.3.2) La petite enfance Les services universitaires (Professeurs Bouvard et Verdoux) sont très actifs. Les autres secteurs qui ont développé d’importantes relations avec la PMI, pourraient à terme développer leurs propres dispositifs spécifiques. 151
4.6.3.3) Les urgences On note une duplication des circuits, psychiatrique avec le SAAU et universitaire avec les urgences de pédiatrie du CHU. La présence pédo-psychiatrique semble indispensable aux urgences psychiatriques quelle que soit leur localisation. Insuffisante au SAAU, la psychiatrie infanto-juvénile apparaît absente à Arcachon et limitée à la participation du service universitaire, aux urgences des centres hospitaliers Pellegrin et St André. La mise en place d’une équipe, la définition d’une astreinte sont à intégrer dans le projet d’établissement. V) COMPTE RENDU DES TABLES RONDES A ) LA PSYCHIATRIE GENERALE 5.1) LES URGENCES La CUB dispose d’un dispositif spécialisé d’urgences psychiatriques au même titre que les urgences du CHU qui répartissent leurs patients en fonction du caractère médical (St André) ou chirurgical (Pellegrin) des prises en charges avec, dans un proche avenir, un nouveau pôle spécialisé en cardiologie au centre Hospitalier de Haut–Lévêque. Cette spécialisation pose un double problème : - d’opérationnalité pour cette discipline transversale qu’est la psychiatrie, - de congestion pour le centre hospitalier Charles Perrens de moins en moins en situation de remplir sa mission initiale. Pour le Dr Assens, le SAAU constitue « la caisse de résonance des dysfonctionnements de l’établissement et l’instrument de leur pérennisation ». De 2000 passages lors de son ouverture, il accueille désormais 8 000 admissions, réduisant le SAAU à une fonction d’accueil et d’orientation et apparaît davantage préoccupé à rechercher des lits qu’à exercer sa fonction de centre de crise, première alternative à l’hospitalisation avant l’orientation vers un dispositif ambulatoire. Par ailleurs, ce dispositif spécialisé s’oppose à une prise en charge globale qu’il s’agisse de l’accueil et de l’accompagnement des suicidants dans des conditions de surveillance médicale cohérente ou encore du traitement dans un environnement psychiatrique adapté, de patients qui peuvent présenter, par ailleurs, des pathologies somatiques lourdes à proximité d’un lieu fortement médicalisé Toute prise en charge fractionnée conduit à un « tourisme sanitaire » préjudiciable au patient du fait d’allers retours fréquents entre les urgences somatiques et psychiatriques. Le problème des transports psychiatriques, présenté par le commissaire principal Fauveau de la Direction de la Sécurité Publique traduit bien cette dichotomie entre urgences psychiatriques et somatiques. La solution réside actuellement dans la réquisition des pompiers. 152
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