Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

L’unité entretient de bonnes relations avec le SAAU mais ne dispose pas des moyens
nécessaires pour y assurer un réel travail de liaison que les nombreuses hospitalisations de
mineurs en psychiatrie adulte rendraient pourtant nécessaire. Par contre, l’articulation avec les
urgences et les structures pour adolescents du CHU a rencontré des obstacles rédhibitoires et
est, donc, inexistante.
Les indications excluent les pathologies psychotiques infantiles en décompensation
au moment de l’adolescence et la délinquance. Le SAAU oriente, plus volontiers, vers les
services adultes les pathologies adultes à début précoce laissant entrevoir la nécessité d’une
hospitalisation de plus de trois semaines.
La philosophie de soins de l’unité se centre autour des notions bien développées
d’hospitalisation de crise, de soins psychiques intensifs, de traumatologie psychiques, notions
forgées à travers des formations et des lectures, mais aussi à partir de la clinique des
adolescents accueillis. En effet, le centre de crise accueille, outre des jeunes présentant des
pathologies classiques de l’adolescence, une population, encore peu investie dans la clinique
infanto-juvénile, de jeunes ayant un passé carentiel et de placements multiples, et venant du
secteur de la protection de l’enfance.
Le travail de « remontée » des troubles du comportement intense liés à une
souffrance psychique passe souvent (dans 60% des cas) par un abord judiciaire et éducatif de
maltraitances ou d’abus sexuels subis dans un cadre familial ou institutionnel et révélés au
cours de l’hospitalisation.
L’équipe se donne les moyens de théoriser et de développer l’approche de ces jeunes
difficiles, sans demande, dont la capacité de passage à l’acte initiale (auto-mutilations,
tentatives de suicide, fugues, mises en danger diverses, agressivité, dégradations
matérielles…) est souvent importante.
Ce travail mérite un soutien que la communauté hospitalière n’accorde pas
actuellement, sans doute parce que les jeunes, faute d’équipements spécifiques en direction
des adolescents en amont, ne passent pas forcément par les secteurs ou les autres services
sanitaires. Ils sont alors vécus comme concurrents de ceux que les services souhaiteraient
adresser. Ainsi, l’unité se voit souvent adresser le reproche d’être toujours saturée.
L’organisation des soins met l’accent sur l’accueil et le soutien des familles quand
elles sont présentes, les activités proposées aux jeunes au cours de l’hospitalisation, le travail
sur les règles de vie et autour des passages à l’acte. Le soin passe, aussi par une attention de
tous les jours à la préservation et la restauration du cadre de vie.
L’équipe et notamment son cadre infirmier y dépensent une grande énergie, secondés
par les services techniques de l’hôpital.
La prise en compte de la scolarité se fait sous la forme de vacations de six
enseignants non spécialisés, mais associés au projet de l’équipe, et travaillant autour d’une
« pédagogie de la réconciliation ».
soin.
Deux réunions, de début et de fin de semaine, permettent l’élaboration des projets de
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