Rapport Charles Perrens - Mission Nationale d'Appui en Santé ...

Cette approche constitue une évolution « culturelle » importante pour les équipes qui ne
disposent cependant que de budgets de formation limités. Celle-ci se fait donc essentiellement
en interne et par des formations institutionnelles. Par ailleurs, compte-tenu des effectifs peu
nombreux (difficulté exacerbée lors de départ en formation jamais compensé), un temps de
supervision important est nécessaire et organisé sur la base d’une réunion hebdomadaire pour
l’équipe sous l’égide du Dr Drossard. De plus, une reprise mensuelle sur les ateliers est
assurée.
Le psychomotricien accueille les enfants seuls ou en petits groupes, pour des prises
en charge nourries des travaux de Geneviève Haag, s’étalant volontiers sur trois ans à deux
séances par semaine. Il ne participe pas aux activités avec les soignants.
L’hôpital de jour ferme en août mais le service assure une garde pour l’accueil des
familles.
4.1.2.3.3). L’hôpital de jour pour adolescents
Créé en 1992, cet hôpital de jour d’une capacité de 12 places pour les 12-16 ans, ne
dispose, en sus du temps médical et du cadre infirmier unique pour l’ensemble des activités de
Caychac, que de 4 ETP d’IDE.
Là encore, l’activité est centrée sur des cas lourds sans bénéficier du nombre de
soignants, ni de la diversification nécessaire (pas de psychologue, pas de psychomotriciens…)
qu’exigerait le travail d’autonomisation, indispensable pour cette tranche d’âge
L’une des principales difficultés constatées réside dans les dépassements d’âge des
adolescents accueillis (un de 24 ans et deux de 18 ans), justifiés par l’équipe par l’absence de
places dans le médico-social ou en psychiatrie générale. De fait, on constate peu de contacts
entre l’équipe et l’extérieur.
Sans minimiser les difficultés à passer le relais pour des patients lourds de cette
tranche d’âge, cette fidélité aux patients en écho à d’autres loyautés institutionnelles paralyse
une institution précieuse, puisqu’il s’agit du seul hôpital de jour pour adolescents autistes du
département. Un hôpital de jour pour cette tranche d’âge, structure rare, et rarement dédiée
aux patients lourds présentant des pathologies ayant éclos dans l’enfance, signe un
dévouement réel du service aux psychotiques, mais elle ne peut fonctionner que si un turnover
minimum est imposé, puisqu’elle accueille par définition des cas difficiles à orienter.
Le taux d’encadrement médical apparaît trop faible pour dynamiser une unité par
essence en grand danger d’inertie et qui est donc menacée de stagnation par une culture d’une
équipe, peu nombreuse et peu médicalisée, attachée aux schémas fondateurs de l’institution
L’ouverture d’une Mas à Charles Perrens devrait permettre un turn-over, l’équipe
devant profiter de cette occasion exceptionnelle pour repenser le fonctionnement de l’unité.
Ce dernier constat alimente un sentiment plus général sur le fonctionnement des deux
hôpitaux de jour. Ceux-ci paraissent, en effet, se situer dans crise identitaire entre deux
dynamiques, incarnée par le changement de chefs de service mais rendue douloureuse par le
traumatisme du décès prématuré du Pr Geissman au moment de sa retraite.
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