LIBER AMICORUM - IBR

40· ANN/VERSA/RE I.R.E.
recouvrir et exprimer. Tout le systeme institutionnel base sur les etats financiers
s'ecroule si cette condition fondamentale de credibilite n' est pas assuree.
C' est dans ce contexte que s' inscrit le role du reviseur d' entreprises. L' essentiel de son
role est de verifier les procedures administratives et comptables ainsi que les evaluations
conduisant aux etats financiers, a en controler la conformite aux dispositions legales
et reglementaires applicables afin d' aboutir a une attestation relative aces etats
financiers, basee sur le credit que lui confere sa qualite de reviseur d'entreprises. Des
lors, si dans I' exercice de ses missions legales le reviseur doit etre un professionnel,
expert dans les diverses disciplines qui convergent dans I' accomplissement de son
metier, et si sa mission de controle le conduit tout naturellement a proposer des adaptations
et ameliorations en matiere de fonctionnement, son role premier n' est pas
d'etre un conseiller en matiere d' organisation, de gestion comptable, d'informatique
ou d'ingenierie financiere ou fiscale. Telle est I'optique fondamentale consacree par la
loi de fevrier 1985; I' evolution au cours de la prochaine decennie de la profession sous
I' angle international paralt devoir se situer dans cette perspective.
Les etats financiers des entreprises de droit beige doivent, aux termes des lois sur les
societes, etre etablis conformement au droit comptable beige et etre verifies quant a
leur conformite avec celui-ci. L'attestation du reviseur doit, selon les memes lois sur les
societes, porter specifiquement et explicitement sur cette conformite. C' est dire le
poids qui s' attache a celle-ci. 11 n' est pas inutile de rappeler dans ce contexte que le
droit comptable beige constitue la transposition en droit interne de ce qui represente,
en matiere de comptes annuels, I'approche commune des douze Etats membres de la
Communaute economique europeenne et qui sera demain, celle aussi des autres Etats
d'Europe qui joindront la Communaute ou qui s'inscriront dans I'espace economique
europeen. 11 n' appartient des lors pas aux entreprises, a fortiori aux reviseurs d' entreprises,
de substituer comme criteres de reference, aux regles et aux principes consacres
par le droit beige, des normes d'un pays etranger ou les standards d'un organisme
normatif professionnel.
La credibilite des etats financiers resultant de I' attestation qui leur est donnee par le
reviseur d' entreprises suppose que son credit propre et, plus generalement, celui de la
profession soit inconteste. Ce credit est fait de connaissance du metier, d' aptitudes
humaines, d' organiser des synergies au sein de cabinets de revision et de formation
continue, mais surtout de serieux, de professionnalisme et d'independance de jugement.
La loi a trace les voies a suivre a cet effet par l'lnstitut. Elle I' a, en particulier,
charge de veiller a la formation continue de ses membres et de suivre la maniere dont
ils accomplissent les taches qui leur sont confiees, specialement sous I' angle de I'independance.
A I' encontre des connaissances et des aptitudes, I'independance ne peut,
en effet, etre jugee a priori. Ce n' est qu' a I' epreuve des circonstances concretes et
dans les situations ou les interets divergent, que I'independance effective se revele.
N' est-ce pas la le capital le plus precieux que l'lnstitut des Reviseurs d' Entreprises est
appele a assurer et a sauvegarder?
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