RETOUR DU FROID : LE BOSPHORE GELÉ Après une certaine ...
RETOUR DU FROID : LE BOSPHORE GELÉ Après une certaine ... RETOUR DU FROID : LE BOSPHORE GELÉ Après une certaine ...
miiniii SEPTIÈME ANNÉE : N° 320 iimiinmiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiimiiiiiuiiimimmii SO Centimes >>>>"
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Miiiinii <strong>LE</strong> 14 AVRIL 1929 iiiiiiiiiMiiiMiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiu s iiiiiiiuiiiuiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiuiiuiiiiii SEPTIÈME ANNÉE : N° 320 ■>■>«)<br />
MANCHE-lLLUSTR<br />
ENTRE NOUS<br />
<strong>LE</strong> crime affreux de deux enfants — l'un<br />
n'a pas quinze ans, l'autre en a seize à<br />
peine — pose plus impérieusement que<br />
jamais le problème de l'éducation morale,<br />
problème dont l'enseignement moderne ne se<br />
soucie peut-être pas assez.<br />
t C'est un fait que, de nos jours, l'école<br />
s'occupe beaucoup moins d'éduquer l'enfant<br />
que de l'instruire. Elle lui apprend — en<br />
principe — l'écriture, l'arithmétique, la<br />
géographie, etc., mais elle ne cherche pas. à<br />
combattre ses défauts innés, à développer ses<br />
qualités naturelles.<br />
Pénelon, dans Télêmaque, J.-J. Rousseau,<br />
dans Emile, ont été, à leur manière, des éducateurs<br />
: ils s'intéressaient plus au cœur de<br />
l'enfant qu'à son cerveau, sachant bien que<br />
celui-ci est d'ordinaire aux ordres de celui-là.<br />
Mais nos maîtres d'école, nos professeurs, nos<br />
pédagogues de tous rangs ne suivent guère<br />
cette tradition illustre : ils gavent l'enfance<br />
de connaissances plus ou moins pratiques,<br />
plus ou moins durables, et, pour ce qui concerne<br />
l'éducation, s'en remettent aux parents.<br />
Certes, former l'esprit, modeler le caractère<br />
de l'enfant, c'est bien le rôle du père et<br />
de la mère... Ceux-ci le remplissent encore,<br />
Dieu merci, dans nombre de familles, mais<br />
il faut bien reconnaître que c'est là aussi <strong>une</strong><br />
tradition qui s'en va.<br />
<strong>LE</strong>S parents bourgeois ont leurs occupations<br />
et surtout leurs plaisirs qui les<br />
empêchent de se transformer en Mentors, et,<br />
d'ailleurs, ils trouvent un peu rococo de faire<br />
de la morale, <strong>une</strong> morale -sur laquelle ils ne<br />
sont même pas toujours bien fixés.<br />
. Les parents d'<strong>une</strong> condition plus modeste<br />
disposent de moins de temps encore pour<br />
faire l'éducation de leurs enfants. Dans les<br />
villes — où ceux-ci sont cependant en danger —•<br />
la mère travaille au dehors comme le père.<br />
Les « gosses » poussent tout seuls, au petit<br />
bonheur... Leurs instincts, bons ou mauvais,<br />
se développent au hasard des rencontres, des<br />
exemples.<br />
A peine sorti de l'école primaire avec un<br />
léger bagage de connaissances — et il s'allégera<br />
encore — l'enfant doit travailler pour<br />
gagner au moins sa nourriture. . Travailler?<br />
■Si encore c'était à "l'atelier, pour apprendre<br />
quelque métier utile ! Mais, lé plus souvent,<br />
pour qu'il rapporte plus tôt l'argent indispensable,<br />
Gavroche sera placé comme sauteruisseau,<br />
commissionnaire, groom, chasseur de<br />
café, de restaurant... Ce ne sont pas là, évidemment,<br />
des « carrières » qui conduisent bien<br />
loin, encore qu'on y fasse beaucoup de chemin.<br />
Bref, l'enfant, que lie protège pas <strong>une</strong> éducation<br />
première, doit se faire à lui tout seul<br />
<strong>une</strong> philosophie de l'existence;.. Rien d'étonnant<br />
à ce qu'elle soit parfois assez cynique.<br />
I, est grand temps d'aborder et de résoudre"<br />
I ce grave problème de l'éducation de la<br />
je<strong>une</strong>sse dans notre société devenue si brutale,<br />
si avide de jouissances immédiates.<br />
C'est peut-être parce que l'éducation des<br />
je<strong>une</strong>s a été négligée que notre pseudo-progrès<br />
a pris cet aspect déplaisant. La société<br />
peut être comparée à un champ.où l'on ne<br />
récolte que ce qu'on a semé.<br />
L'instruction que ne complète pas l'éducation<br />
n'est qu'un leurre. Je dirai même que<br />
l'éducation doit, dans les programmes scolaires,<br />
être l'essentiel : elle donne, d'ailleurs,<br />
dans la lutte pour la vie, plus de résultats<br />
pratiques qu'<strong>une</strong> science le plus souvent<br />
illusoire, éphémère... La politesse, par exemple,<br />
— et elle devient rare — ouvre plus de portes<br />
qu'<strong>une</strong> instruction revêche, balourde, sans<br />
bonne grâce, sans. ce qui constitue le vrai<br />
moven dè parvenir, c'est-à-dire la manière.<br />
Il faut rendre à l'éducation la place qu'elle<br />
avait autrefois à l'école et dans la famille :<br />
ne craignons pas d'être un peu « vieux jeu ».<br />
Ce systèrne avait du bon. Nous commençons<br />
à nous en apercevoir.<br />
JEAN STYLO.<br />
O<br />
REF<strong>LE</strong>XIONS <strong>DU</strong> DIMANCHE<br />
N a appris ^récemment qu'<strong>une</strong> jolie je<strong>une</strong><br />
Américaine, prix de beauté, demandait<br />
le divorce. Elle trouvait que le fait d'avoir<br />
un mari la gênait dans les obligations que lui<br />
imposait sa qualité de « prix de beauté ».<br />
Voilà le genre de chose que peut amener l'agitation<br />
éveillée autour des prix de beauté. Pourquoi<br />
donner des prix de beauté? La beauté<br />
n'est-elle pas déjà un prix en elle-même, sans<br />
qu'il soit besoin d'y ajouter? Peut-être veut-on<br />
justifier la parole de l'Evangile : « On donnera<br />
à celui qui a déjà ». Mais un prix 1 Que rêcompense-t-il?<br />
Si <strong>une</strong> femme est jolie, ce n'est ni sa<br />
faute ni son mérite, c'est que le Bon Dieu l'a<br />
faite ainsi; pourquoi donc se glorifier en des<br />
charmes physiques desquels on est tout à fait<br />
irresponsable?<br />
La plus grande partie du bon travail qui se<br />
fait sur terre est accompli par la multitude des<br />
femmes sans grande beauté. On assure que les<br />
je<strong>une</strong>s filles peu jolies font les meilleures épouses.<br />
Admettons, que ce ne soit pas toujours vrai.<br />
Mais disons que beaucoup d'hommes craignent<br />
d'épouser <strong>une</strong> femme trop éclatante parce qu'ils<br />
ne se sentent pas de taille à la disputer toujours<br />
à trop de compétiteurs. Si même ils sont courageux,'<br />
ils ne veulent pas vivre auprès d'<strong>une</strong><br />
femme si pénétrée de l'idée de sa valeur esthétique<br />
qu'elle est persuadée de ses droits illimités<br />
en tout et pour tout.<br />
On comprend fort bien l'utilité des concours,<br />
qui servent à démontrer <strong>une</strong> habileté, <strong>une</strong> supériorité<br />
quelconque. Ils pourront désigner la<br />
dactylographe la plus rapide, la femme d'affaire<br />
la plus entendue, la'meilleure maîtresse de maison,<br />
ou la mère qui a les enfants les mieux<br />
portants et bien d'autres personnes les plus<br />
remarquables dans un domaine bu dans un<br />
autre.<br />
Un journaliste suggérait dernièrement que<br />
l'on pourrait aussi offrir un prix à la personne<br />
la plus disgraciée, à l'infirme le plus tristement<br />
contrefait. Ce serait,sans doute, ce qu'on appelle<br />
un prix de consolation. Il aurait du moins<br />
l'avantage d'attirer l'attention sur un être malheureux,<br />
et de lui amener peut-être quelque<br />
soulagement. Mais, là encore, un prix ne<br />
récompenserait rien de voulu, ni de clierché,<br />
car, hélas I tout comme la beauté, les infirmités<br />
nous viennent sans que nous y soyions pour<br />
rien.<br />
En somme, ces fameux prix de beauté semblent<br />
n'être qu'un encouragement à la vanité. En<br />
règle générale, les fort jolies femmes n'ont pour<br />
elles que cette beauté dont elles sont, si fières<br />
qu'elles dédaignent les charmes de l'intelligence<br />
et parfois du cœur. '<br />
Pourtant, même quand il s'agit de conquérir<br />
ht de garder le cœur des hommes, la beauté n'est<br />
pas toujours la meilleure arme d'<strong>une</strong> femme: il<br />
y faut les attraits subtils de l'esprit et <strong>une</strong><br />
mystérieuse compréhension de la vie. Les<br />
historiens nous donnent à penser que Clêopâtre,<br />
ou Anastasie, ou Ninon de Lenclos, qui furent<br />
de grandes séductrices, n'étaient, ni l'<strong>une</strong> ni les<br />
autres, d'<strong>une</strong> très grande beauté. ,<br />
Le fait est qu'<strong>une</strong> belle âme peut donner de la<br />
vie et du rayonnement même à un visage qui<br />
n'est pas beau. On peut ajouter qu'à la longue,<br />
il est plus agréable de vivre auprès d'<strong>une</strong> belle<br />
âme qu'auprès d'un beau visage qui cacherait<br />
<strong>une</strong> vilaine âme. FRANK CRÂNE.<br />
LA SEMAINE PROCHAINE<br />
LUNDI 15 AVRIL .<br />
Lever du soleil : 5 h. 2 — .coucher : 18 h. 40.<br />
Lever de la l<strong>une</strong> : 8 h. 38 — coucher : o h. 57.<br />
Le jour omit : 2 m. matin : 1 m. soir.<br />
Sainte ANASTASIE : 105 e jour'+ 260.<br />
Courses hippiques à Saint-Cloud.<br />
MARDI 16 AVRIL<br />
Lever du soleil : 5 h. 1 — coucher : iS h. 42.<br />
Lever de la l<strong>une</strong> : 9 h_ 47 - coucli. : 1 h 57 (p. Q_., 14 h. 9).<br />
Le jour croît : 1 m. matin : 2 m. soir.<br />
Saint FRUCTUEUX : 106 e jour + 259.<br />
MERCREDI 17 AVRIL<br />
Lever du soleil : 4 h. 59 — coucher : 18 h. 43.<br />
Lever de la-l<strong>une</strong> : 11 h. 4 — coucher : 2 h. 41.<br />
Le jour croît : 2 m. matin : 1 m. soir.<br />
Saint ANICET : 107 0 jour + 258.<br />
Courses hippiques au Tremblay.<br />
JEUDI 18 AVRIL<br />
Lever du soleil : 4 h. 57 — coucher : 18 h. 45.<br />
Lever de la l<strong>une</strong> : 12 h. 24 — coucher : 18 h. 45.<br />
Le jour croît : 2 m. matin : 2 m. soir.<br />
Saint PARFAIT : 108 e jour + 257. •<br />
Boxe : Championnat du monde des poids<br />
mouche, Pladner (tenant) contre Genaro (challenger),<br />
au Vélodrome d'Hiver.<br />
Courses hippiques à Auteuil.<br />
VENDREDI 19 AVRIL<br />
Lever du soleil : 4 h. 55 — coucher : 18 h. 46.<br />
Lever de la l<strong>une</strong> : 13 h. 43 — coucher : 3 h. 38.<br />
Le jour croit : 2 m. matin : 1 m. soir.<br />
Saint LÉON, évêque : 109 0 jour + 256.<br />
Courses hippiques à Maisons-Laffitte.<br />
SAMEDI 20 AVRIL<br />
Lever du soleil : 4 h. 53 —coucher : 18 h. 48.<br />
Lever de la l<strong>une</strong> : 14 h. 59 — coucher : 3 h. 58.<br />
Le jour croît :2 m. matin : 2 m. soir.<br />
Saint THÉODORE : 110 e jour + 255.<br />
Courses hippiques à Saint-Cloud.<br />
DIMANCHE 21 AVRIL<br />
Lever du soleil : 4 h. 51 — coucher : 18 h. 49.<br />
Lever de la l<strong>une</strong> : 16 h. 12 — coucher : 4 h. 15.<br />
Le jour croît : 2 m. matin ; 1 m. soir.<br />
Saint ANSELME : 111 e jour + 254.<br />
Rugby : Quarts de finales du championnat<br />
de France.<br />
Cyclisme : Paris-Rennes.<br />
Football : Paris-Auvergne à Clermont-<br />
Ferrand.<br />
Courses hippiques à Longchamp.<br />
AUJOURD'HUI DIMANCHE 14 AVRII, 1929<br />
Cross-country : le cross international du Petit Parisien dans les bois de Saint-Cloud. —<br />
Football : France-Espagne, à Saragosse ; Paris-Madrid, au Parc des Princes de<br />
Paris ; Alsace-Lorraine, à Mulhouse. — Rugby : Quarts de finales du championnat<br />
de France et le huitième de finale Toulouse-Toulon, à Béziers ; Paris-Londres au<br />
Stade de Colombes. — Boxe : Championnat d'Europe des poids légers, Raphaël<br />
(tenant) contre Sybille (challenger), à Marseille. — Cyclisme : Paris-Caen. —<br />
Courses hippiques à Longchamp.<br />
J<br />
SOYONS AU COURANT...<br />
... des avantages, réservis aux avia'surs de<br />
l'armée du Levant<br />
I ES avantages réservés aux militaires désignés pour<br />
'—' servir au 3g 8 d'aviation au Levant sont les suivants :<br />
Voyages. ~ Voyage intéressant de Marseille à Beyrouth<br />
; escales possibles : Alexandrie, Naples, Malle,<br />
Athènes, Constantinople, Smyrne, Rhodes, Chs-prc.<br />
Régiment réparti dans toute la Syrie. —■ Rayac'-r,<br />
Damas, Alep, Rakka, Deir-ez-Zorr, Palmyre, Derai.<br />
Climat assez chaud en été, mais salubre. Vie plus large<br />
et plus facile qu'en France, grâce à des avantages de<br />
solde qui, suivant le grade, varient du tiers au double<br />
de la solde de France. Régime de permissions spécial au<br />
Levant accordant <strong>une</strong> permission de cent dix jours à<br />
la suite d'un séjour de deux ans.<br />
Les militaires de l'armée du Levant font, en outre,<br />
campagne et peuvent obtenir des décorations spéciales<br />
telles que la médaille eommémorative du Levant, la<br />
croix de guerre des T. O. E. et être l'objet de distinctions<br />
accordées par les Etats sous mandat : Mérite<br />
libanais et Mérite syrien.<br />
...de l'organisation de concours pour l'intensification<br />
de la culture du blé<br />
IWIONSIEUR JEAN HENNESSY vient de faire connaître<br />
aux présidents des offices agricoles départementaux<br />
les mesures qu'il compte prendre pour favoriser<br />
la culture du blé ; il a décidé, notamment, de généraliser<br />
et d'amplifier les concours de culture du blé, qui devront<br />
être organisés, cette année, dans tous les départements<br />
français.<br />
Des récompenses seront distribuées aux trois meilleurs<br />
producteurs de blé de chaque département, à<br />
raison de trois prix de 2.000 francs chacun et d'<strong>une</strong><br />
plaquette de bronze, pour la grande, moyenne et petite<br />
culture. Un crédit de 10.000 francs est, dès à présent,<br />
ouvert à chaque office agricole départemental.<br />
Le ministre de l'Agriculture envisage, lors de' la distribution<br />
solennelle des récompenses, <strong>une</strong> grande fête<br />
nationale du blé.<br />
... d'<strong>une</strong> intéressante initiative des pêchsuri<br />
des Sables-d'Olonne<br />
E ministère des Travaux publics communique la<br />
L note suivante :<br />
« Les marins-pêcheurs des Sables-d'Olonne viennent<br />
de fonder, sous le nom de L'Olonnaise, <strong>une</strong> coopérative<br />
de vente du poisson — sardines fraîches notamment —<br />
groupant 96 % des pêcheurs de ce port.<br />
« Le but poursuivi par cet organisme est de produire<br />
beaucoup et de vendre à bon marché, par suite de la<br />
suppression de tout intermédiaire entre le producteur<br />
et le consommateur. C'est dire tout l'intérêt de cette<br />
louable initiative qui mérite d'être soutenue par le<br />
consommateur. La direction de la coopérative L'Olonnaise,<br />
aux Sables-d'Olonne, donnera à ceux que la question<br />
peut intéresser et qui voudront bien s'adresser à<br />
elle, tous renseignements utiles sur le mode et les conditions<br />
d'expédition. »<br />
... d'un concours-exposition d'inventions<br />
'UNION des inventeurs français fait appel à tous<br />
L les inventeurs pour participer au concours-exposition<br />
d'inventions organisé par la Foire internationale<br />
de Paris 1929 et qui aura lieu au cceûr de cette foire,<br />
du 11 au 26 mai 1929, selon <strong>une</strong> formule tout à fait<br />
nouvelle et très intéressante.<br />
; Ce concours est doté par le comité de la Foire de<br />
Paris de plus de 25.000 francs de prix.<br />
Les inventions peuvent être exposées sous forme<br />
d'appareils en grandeur naturelle, réductions, maquettes<br />
ou plans ; l'U. I. F. se charge, pour les inventeurs qui<br />
ne pourraient être personnellement à l'exposition, de<br />
recueillir les demandes des industriels et de leur fournir<br />
les renseignenients.<br />
Le règlement sera expédié à toute demande adressée<br />
à l'Union des inventeurs français, qui se tient à la<br />
disposition des inventeurs pour leur fournir les indications<br />
désirées.<br />
... du lancement de nouvelles unités navales<br />
françaises<br />
A marine française va s'accroître, dans le courant<br />
L du mois d'avril, de sept bâtiments de guerre, faisant<br />
un total de 31.000 tonnes.<br />
L'arsenal de Lorient vient de mettre à l'eau le mouilleur<br />
de mines Pluton (5.300 tonnes) et les sous-marins<br />
de 1.500 tonnes H enri-Poincaré et Poincelet.<br />
D'autre part, le sous-marin A cteon est lancé à Salnt-<br />
Nazaire.<br />
Le sous-marin Argo, identique aux précédents,<br />
vient d'être lancé à Nantes.<br />
Le 12 avril, le transport d'aéronautique Commandant-Teste<br />
(10.000 tonnes) a été lancé à Bordeaux.<br />
Enfin, le 24 avril, l'arsenal de Brest mettra à l'eau<br />
le croiseur de 10.000 tonnes, auquel le ministre de la<br />
Marine a récemment, donné le nom de Foch. En raison<br />
de cet illustre parrainage, les opérations de mise à flot<br />
donneront lieu à <strong>une</strong> grande cérémonie officielle.<br />
Ut Il III IIIIIIUMI III IIIIH ■■! Illlllllllllllll I llll III II 1111III II 11111 II IM11111111 < III111 MU Il III II 11111111M 11111 II 11 ! UNI IIIH IIIIII MM II IIIIII II III II III Mil IM11 II II 1111 II M II I M MIM 11 II 11111111 MM 111MI II 111111MI II I<br />
<strong>LE</strong> PROB<strong>LE</strong>ME DES MOTS CROISES<br />
HORIZONTA<strong>LE</strong>MENT. — 1, ce terme désigne des<br />
mairies ; 14, ménageront ; 15, autre nom de Cybèle ;<br />
16, réseau de chemins de fer ; 17, chef-lieù de canton sur<br />
la Saône ; 18, deux lettres d'Ainélia ; 19, quittons cette<br />
demeure ; 22, à la fin du soir ; 23, serré ou vigoureux ;<br />
24, boisson fort connue ; 25, levée aux cartes ; 26, commencement<br />
de l'idéal ; 27, possessif ; 28, sur <strong>une</strong> tombe ;<br />
30, article à rebours; 31, diffusions'du style; 34, tel<br />
la cherche qui reçoit des coups ; 36, on désigne aussi<br />
des tronc3 d'arbres ; 38, averse soudaine ; 39, cité<br />
belge ; 41, partie du corps d'un quadrupède ; 42, près<br />
de ; 43, insecte des forêts de pins ; 45, possédée ;<br />
46, pronom personnel à rebours ; 47, bâtiment de<br />
guerre fortement cuirassé ; 49, désigne quelqu'un de<br />
très fort ; 50, roi d'Israël ; 52, veut dire à la surface<br />
de ; 53, rivière de France ; 55, roi de Juda ; 56, préfecture<br />
française ; 57,. sorte de poème.<br />
VERTICA<strong>LE</strong>MENT. — 1, elle habite à Marseille ou<br />
à Montpellier ; 2, romancier et auteur dramatique<br />
français ; 3, personnage biblique ; 4, prénom féminin<br />
étranger ; 5, indique l'association ; 6, nom d'<strong>une</strong> région<br />
malgache ; 7, pour le cycliste ou le jockey ; 8, vieille<br />
cité espagnole ; 9, article ; 10, du verbe aller; 11, possessif<br />
; 12, tel est le grain que l'on veut conserver en<br />
terre; 13, les terres qui le sont ne produiront guère ;<br />
20, jadis petit poids français ; 21, visible en hiver ;<br />
27, indique la tête ; 29, cours d'eau de France ; 31, il<br />
découvrit le cap de Bonne-Espérance ; 32, un des<br />
corps simples de la chimie ; 33, étable à porcs ; 35, ils<br />
sont très gros ; 37, au moyen âge, vagabond ; 39, de<br />
cette façon ; 40, bel arbre de France ; 43, au milieu du<br />
rasoir ; 44, deux lettres d'un Saxon ; 47, possessif ;<br />
48, pour un tapin ; 51, note de musique j 54, demiiota.<br />
Nous publierons, dans le prochain numéro, la solution de ce problème qui, ne<br />
comportant aucun classement, dispense nos lecteurs de nous envoyer leur solution.<br />
A gauche : Problème proposé ; à droite : Solution du problème paru dans le dernier numéro,<br />
as sa HLSufiiaUtfBi<br />
HISHnfflSS^ffi] SES<br />
iigsM mmm isniiu<br />
mm ffimmmm mm<br />
msa sis mmsimm<br />
aBiMsiffisiMiiiB] mm<br />
BBiisa mmm m<br />
tiama HESE msmm
nniilii DIMÂNCHE-iLLUSTRÉ liV ciniiiniiiuiiiiiiiiiiiniiiiiiHiiiiuiiuiiiiuiniiiiiiiuiiiiiiiiiiMniiiiiiuiiiiiiii 4 luiiiiiiuiiMiuiiMimiJiiiniuiirtHHr^iuniiiiiiiiiiiiiïiiiniiiiiiiiiuiiiiiniiiiiiiiiiîiiii <strong>LE</strong> 14 AVRIL 1929 iniiut»<br />
*<br />
LA SEMAINE QUI VIENT DE S'ÉCOU<strong>LE</strong>R<br />
15 e Semaine de l'Année — Reste à courir 37 semaines<br />
TROIS CATHOLIQUES<br />
ONT ÉTÉ INCORPORÉS<br />
AU CABINET MUL<strong>LE</strong>R<br />
L<br />
Le but de la grande coalition<br />
reconstituée est de donner plus<br />
de poids au Reich devant l'opinion<br />
étrangère.<br />
A grande coalition allemande renaît de ses<br />
cendres et l'atmosphère politique s'est<br />
trouvée rassérénée, le chancelier Mùller<br />
décidant, quoi qu'il arrive, de ne pas démissionner.<br />
La situation en politique extérieure, c'està-dire<br />
les décisions prochaines à prendre devant<br />
la commission des experts, primant toute<br />
antre considération, le cabinet a lancé un appel<br />
aux partis dans- lequel il a montré l'importance<br />
des problèmes extérieurs et la nécessité<br />
de voter enfin le budget sous la forme définitive<br />
que les experts des diverses fractions lui<br />
ont donnée,<br />
Le gouvernement a déclaré attendre des<br />
partis qu'ils mettent à l'arrière-plan toute<br />
autre préoccupation et qu'ils s'abstiennent de<br />
présenter des motions tendant à modifier<br />
notamment le budget de l'armée, que le cabinet<br />
est décidé à maintenir sous sa forme<br />
actuelle. Cet appel à la sagesse a été entendu.<br />
Les cinq partis de la grande coalition : socialiste,<br />
catholique, démocrate, populiste, bavarois,<br />
sont d'accord pour expédier le budget dès<br />
la prochaine séance.<br />
Réitérant ses offres de la fin de l'an dernier,<br />
le chancelier a offert aux catholiques trois<br />
portefeuilles, ce qui a été accepté. Il a soumis<br />
a la signature du président d'Empire les nominations<br />
de M. von Guerard à la J ustice, M. Stegerwald<br />
aux Voies et Corn muiiications et du<br />
docteur Wirth aux Territoires occupés.<br />
Le vote urgent du budget et l'miminence des<br />
décisions capitales à prendre dans la question<br />
des réparations imposent au gouvernement<br />
de l'Empire l'obligation de se présenter sans<br />
retard devant l'opinion étrangère dans <strong>une</strong><br />
composition aussi favorable que possible.<br />
<strong>LE</strong> GÉNÉRAL DAWES, AMBASSADEUR<br />
DES ÉTATS-UNIS EN ANG<strong>LE</strong>TERRE<br />
La nomination comme ambassadeur à Londres de<br />
l'ancien vice-président Dames, considérée comme très<br />
probable depuis plus d'un mois, a été annoncée officiellement<br />
à. la Maison Blanche.<br />
L,e choix fait par le président Hoovcr pour l'un des<br />
postes diplomatiques les plus importants est universellement<br />
approuvé dans les milieux politiques de Washington.<br />
L'expérience financière du nouvel ambassadeur,<br />
la cordialité parfois un peu rude de ses manières le désignaient,<br />
de l'avis général, pour représenter son pays<br />
en Angleterre.<br />
Car l'opinion prédomine aux Etats-Unis que les<br />
divergences de vues qui séparent les deux pays, notamment<br />
en matière navale, peuvent disparaître si, de part<br />
et d'autre, on attaque de front les difficultés, sans<br />
recourir à de longs détours et sans biaiser.<br />
<strong>LE</strong> PRÉSIDENT HINDENBURG A SOUFFERT<br />
D'UNE ATTAQUE DE GRIPPE<br />
Pendant les fêtes de Pâques, le président Hindenburg<br />
a souffert d'<strong>une</strong> attaque de grippe avec des complications<br />
du côté de l'estomac. Pendant quelques jours, le<br />
président a dû garder la chambre, et les audiences ont<br />
été suspendues.<br />
L'attaque de grippe a été surmontée et les secrétaires<br />
d'Etat et le chef des services de presse o:it été reçus<br />
de nouveau en audience ces jours derniers.<br />
DEUX BOMBES EXPLOSENT<br />
AU PAR<strong>LE</strong>MENT DE DELHI<br />
B<strong>LE</strong>SSANT CINQ MEMBRES<br />
DE L'ASSEMBLÉE<br />
Les auteurs de l'attentat, qui<br />
marque le paroxysme des passions<br />
déchaînées, sont arrêtés.<br />
L<br />
E palais de l'Assemblée législative à Delhi<br />
a été le théâtre d'un attentat dont les<br />
conséquences ont été des plus 1 graves : à<br />
l'instant où les députés allaient aborder la discussion<br />
du projet de loi sur la sécurité publique,<br />
deux bombes lancées de la trib<strong>une</strong> des visiteurs<br />
sont tombées entre les bancs du gouvernement<br />
et ont éclaté avec un fracas terrifiant. Cinq<br />
membres de l'Assemblée, dont sir George<br />
Scbuster, conseil financier du comité exécutif,<br />
ont été grièvement blessés et ont dû être transportés<br />
d'urgence à l'hôpital.<br />
Les quatre autres victimes sont sir Bamaga<br />
Lalal, l'un des plus riches propriétaires terriens<br />
de la résidence de Baroda ; M. Roy,<br />
secrétaire adjoint du comité central de l'Inde,<br />
qui se trouvait dans la trib<strong>une</strong> réservée aux<br />
officiers ; M. Raghvendra Rao et M. Shanker<br />
Rao, membres influents de la Chambre.<br />
Les trois bancs ministériels ont été réduits<br />
en miettes, et ce n'est que par <strong>une</strong> chance<br />
miraculeuse qu'il n'y a pas eu de morts et que<br />
le nombre de blessés n a pas été plus élevé.<br />
Sir John Simon; président de la commission<br />
anglo-hindoue, qui est actuellement aux Indes<br />
pour étudier la situation générale du pays
(uniiiiii <strong>LE</strong> 14 AVRIL 1929 ••■'•■■■■'■•■iiiiiiniiiniiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiimiiiniiiiiiiiiiiiiiii 5 iiiiiuiiiiiiiuiuiiiutuiuniiinniiiiiiiiimiiiiiiuiitiimiimiiiiiiiifiiiiiiiitiiniii DIMANCHE-ILLUSTRÉ mmm<br />
<strong>LE</strong>S ROMANS DE LA VIE<br />
<strong>LE</strong> <strong>DU</strong>C DE CHARTRES, RÉGENT DE FRANCE<br />
ANS la nuit du 4 août 1674 naissait,<br />
au château de Saint-Cloud, Mgr le<br />
duc de Chartres, deuxième fils de<br />
Monsieur, frère du roi, et de<br />
Madame, princesse Palatine.<br />
Il était impossible de trouver<br />
deux natures physiquement et moralement<br />
plus opposées, plus disparates que celles des<br />
parents de cet enfant. Monsieur, efféminé, joli,<br />
maniéré ; Madame, au contraire, essentiellement<br />
masculine, grande, exubérante, peu<br />
séduisante, affectant un franc-parler de harengère<br />
et, au demeurant, la meilleure personne du<br />
monde.<br />
Le je<strong>une</strong> duc de Chartres bénéficia des<br />
qualités de chacun de ses parents sans en posséder<br />
les outrances ; il avait la beauté, la grâce<br />
de son père et, en même temps, le sens pratique<br />
de sa mère et son ardeur de vivre. C'était, en<br />
un mot,/ un enfant admirablement doué, et<br />
si, plus tard, il ne sut pas suffisamment réfréner<br />
son goût immodéré du plaisir, il ne_ lui<br />
sacrifia cependant jamais les devoirs considérables<br />
qu'il eut à remplir.<br />
Ce fut la princesse Palatine qui veilla sur sa<br />
première éducation, et, en femme sensée, elle<br />
s'effrayait, dès que l'enfant eut trois ans, de la<br />
' précocité de son intelligence.<br />
— On m'a prédit, disait-elle avec son francparler,<br />
que cet enfant Serait pape ; je crains<br />
plutôt qu'il devienne l'Antéchrist.<br />
A six ans, le duc de Chartres sortit des mains<br />
" des femmes pour passer dans celles de diffé-<br />
. rents précepteurs. C'était un élève doux et<br />
docile, qui imposait, à tous l'admiration par<br />
son intelligence prodigieuse, la souplesse et les<br />
qualités de ses dons si divers. Aussi son père<br />
' le traita-t-il rapidement en homme. A treize<br />
ans, le duc de Chartres avait, au Palais Royal,.<br />
où habitaient ses parents, sa maison personnelle<br />
et indépendante. Malgré cette liberté, il<br />
apportait au travail un zèle égal au plaisir<br />
qu'il ne se refusait déjà pas.<br />
Ce fut à cette époque qu'il tomba sous la<br />
férule de cet abbé Dubois, ecclésiastique de<br />
valeur, dont il fera, plus tard, un cardinal et un<br />
premier ministre. A côté de lui, les maîtres les<br />
plus éminents collaborèrent à sa formation<br />
intellectuelle : Fontenelle, pour les sciences ;<br />
Chevalier, pour les mathématiques ; Coypel,<br />
pour les arts du dessin, et, grâce a ces maîtres,<br />
il était, à seiee ans, un je<strong>une</strong> homme accompli.<br />
Aux fêtes somptueuses données par son pere,<br />
[ on admirait Philippe passant parmi les convives,<br />
élégant dans ses habits de soie et d'or ;<br />
' à Saint-Cloud, sa je<strong>une</strong>sse était la joie de la<br />
.maison ; à Versailles, au temps des chasses, il<br />
"se montrait le cavalier le plus intrépide et attirait<br />
sur lui l'attention de toute la cour.<br />
Louis XIV, par contre, considérait sans aménité<br />
ce beau je<strong>une</strong> homme, supérieur à ses<br />
; propres enfants, tant par l'extérieur que par<br />
l'esprit et le caractère.<br />
Oh était en 1691, la troisième année de la<br />
guerre de la Ligue d'Augsbourg ; le roi avait<br />
pris le commandement de l'armée que dirigeait<br />
le maréchal'de Luxembourg et il avait dû<br />
céder à la prière de. Monsieur qui .lui avait<br />
demandé « de lui faire l'honneur des premières<br />
armes de son fils ». Ce fut ainsi que le je<strong>une</strong><br />
homme, accompagna Louis XIV au siège de<br />
-Mons. Il se conduisit héroïquement dès son<br />
premier combat, toujours suivi par son fidèle<br />
abbé Dubois qui ne le quitta jamais, même<br />
^dans les tranchées.<br />
<strong>LE</strong> maréchal de Luxembourg, séduit par<br />
cette je<strong>une</strong> bravoure, le garda dans son<br />
état-major. lorsque le je<strong>une</strong> homme revint de<br />
l'armée, Louis XIV jugea qu'il ne devait pas<br />
bouder plus longtemps un garçon aussi remarquable<br />
et songea même à le marier à sa fille<br />
légitime, MUa de Blois. Ce mariage/si flatteur<br />
qu'il parût, ne fut pas du goût de la princesse<br />
Palatine, qui, cependant, dut s'mcliner devant<br />
la volonté du roi. Le mariage fut célébré<br />
magnifiquement et <strong>une</strong> année de bonheur le<br />
suivit pour les je<strong>une</strong>s époux. Mais le duc de<br />
Chartres n'était pas homme à se contenter de<br />
l'existence inactive et trop facile qu'on voulait<br />
lui faire. Aussi, au bout de très peu de temps,<br />
il quitta sa je<strong>une</strong> épouse pour rejoindre l'armée<br />
des Flandres. De nouveau, il s'y conduisit courageusement<br />
et fut blessé à la tête de la brigade<br />
des gardes. Sa mère, à la suite de cette blessure,'<br />
exigea son retour, et le je<strong>une</strong> homme se<br />
t<br />
leta alors avec, frénésie vers les arts, faisant à<br />
a fois de la peinture et de la musique.<br />
A ce moment, Monsieur mourut brusquement.<br />
Louis XIV fit appeler le je<strong>une</strong> homme et<br />
lui annonça gravement que, dorénavant, il<br />
devait le considérer comme son père et que<br />
c'était à lui qu'incombait le devoir d'assurer<br />
sa grandeur et ses intérêts. Malgré ces belles<br />
promesses, le duc de Chartres fut obligé d'attendre<br />
de longs mois avant que le roi consentît<br />
à lui donner un commandement. Il finit par<br />
lui en donner un en Italie, et ce commandement<br />
ne fut pas heureux par suite des rivalités<br />
de cour qui empêchèrent le chef de donner<br />
sa véritable mesure, mais, par contre, il se<br />
conduisit avec courage et fut de nouveau<br />
A peine guéri, 11 repartit pour l'Espagne,<br />
et là ses succès turent foudroyants : en quelques<br />
i»oi3, il prend Barcelone, conquiert l'Aragon et<br />
par JU<strong>LE</strong>S C H AICEL<br />
Le Régent de France, qui eut à recueillir le lourd héritage de Louis XIV<br />
dans <strong>une</strong> France affaiblie par la famine et les guerres, ne fut pas le prince<br />
dissolu qu'on critique volontiers. Son œuvre financière et administrative,<br />
faite d'innovations hardies, suffirait seule à justifier sa mémoire.<br />
emporte Lérida. Aussi, dès son retour à Paris,<br />
le peuple acclama ce je<strong>une</strong> vainqueur. Sans<br />
se laisser griser par son succès, le duc de Chartres<br />
se mit aussitôt à travailler, avec le ministre<br />
Chamillard, la campagne prochaine. Il prend<br />
Tortosa, mais ce fut là sa dernière action d'éclat,<br />
car on ne lui envoya plus de troupes ;<br />
il était, en effet, victime de nouvelles intrigues<br />
de cour qui exploitèrent contre lui quelques<br />
paroles imprudentes qu'il avait prononcées<br />
empoisonneur. Averti de ces bruits infâmes,<br />
le futur Régent ne fit qu'en rire, mais il se<br />
jura à lui-même de les démentir, non pas par<br />
de vaines paroles, mais par ses actes, et on<br />
verra qu'il y réussit.<br />
A cette époque, 1714,' Philippe avait quarante<br />
ans ; il était dans la pleine maturité<br />
de son intelligence et de sa beauté, que fixa<br />
le peintre Rigaud dans un splendide portrait,<br />
l'<strong>une</strong> des plus belles œuvres de cet artiste,<br />
<strong>LE</strong> <strong>DU</strong>C DE CHARTRES, RÉGENT DE FRANCE, d'après <strong>une</strong> gravure contemporaine.<br />
et il fut brusquement rappelé. De nouveau, il<br />
reprit, au Palais Royal, sa vie artistique.' Ne<br />
pouvant plus être soldat, il voulut être un<br />
mécène : il encouragea les peintres, les sculpteurs,<br />
les décorateurs qu'il employait à embellir<br />
sa demeure ; il composa même un opéra<br />
qui fut .joué devant le roi avec grand succès.<br />
Louis XIV cependant, depuis 1 affaire d'Espagne,<br />
n'avait que froideur pour son neveu ;<br />
aussi les courtisans, sentant la disgrâce,<br />
fuyaient le duc de Chartres, qui n'avait cure<br />
de cet apparent ostracisme et continuait<br />
de plus belle sa vie de plaisir dans son fastueux<br />
Palais Royal. Il trouvait même le<br />
temps d'être bon père, car il avait de nombreux<br />
enfants.<br />
La mort, cependant, allait si bien faucher<br />
autour de Louis XIV que, sous ses coups, disparaissaient<br />
successivement tous les descendants<br />
directs du Grand Roi. Enfin, le 6 avril<br />
1711, le Dauphin, à son tour, mourait.<br />
Toutes ces disparitions, qui rapprochaient<br />
Philippe d'Orléans du trône, finirent par paraître<br />
suspectes à l'opinion publique, et ses<br />
ennemis lancèrent le bruit, vite accrédité, que<br />
le neveu du vieux roi en était responsable ;<br />
en un mot, on chercha à faite cje lui un y$<br />
Le prince ne se contentait pas d'être beau,<br />
il<br />
t<br />
était aussi aimable, accueillant ; son élo-<br />
uence éblouissait et son intelligence éclatait<br />
ans tous ses actes. Malheureusement, toutes<br />
ces qualités étaient gâtées, au moins en apparence,<br />
par son goût désordonné pour le plaisir<br />
ou, plus réellement, par les apparences du<br />
plaisir.<br />
Il avait besoin de vivre au milieu du<br />
bruit, des fêtes, et ses nuits se passaient dans<br />
des soupers luxueux qui alimentaient les calomnies<br />
de ses ennemis.<br />
Ce fut à ce moment que se posa la question<br />
de la régence rendue nécessaire par la minorité<br />
de l'héritier du trône. Inutile de dire que de<br />
nombreux rivaux briguaient le titre de régent.<br />
Il y avait, entre autres, le roi d'Espagne et le<br />
duc de Noailles. Mais, le 31 juillet 1714, le<br />
vieux roi, sentant sa fin prochaine, voulut<br />
dicter au chancelier ses dernières volontés,<br />
et ces volontés étaient de nommer, comme<br />
régent, Philippe d'Orléans, dont il avait<br />
reconnu les mérites. Par exemple, se méfiant<br />
toujours de ce neveu, il ne donna au prince<br />
d'Orléans qu'un titre, mais sans pouvoir réel,<br />
et il le bridait par un conseil de régence. Ces<br />
1 dispositions prises, il fit venir le duc d'Orléans<br />
auprès de son lit, dans la soirée du 27 acêt,<br />
et lui dit :<br />
— Je vous recommande le Dauphin ; servez-le<br />
comme vous m'avez servi moi-même;<br />
s'il venait à manquer, vous serez le maître.<br />
Cinq jours plus tard, Louis XIV avait cessé<br />
de vivre. Aussitôt, tous les grands du royaume<br />
s'empressèrent' autour de Philippe d'Orléans<br />
et le saluèrent du nom de Régent ; mais celui-ci<br />
répondit qu'avant de prendre ce titre', il voulait<br />
en appeler à la nation, puis, aussitôt, il<br />
entraîna les courtisans aux pieds du petit<br />
roi Louis XV.<br />
La situation dans laquelle le nouveau chef<br />
trouva le royaume n'était réellement pas<br />
engageante : les finances étaient dans un état<br />
lamentable, quatre-vingt-dix millions de dettes<br />
; les revenus de deux ou trois ans engagés<br />
d'avance ; la confiance détruite ; le commerce<br />
anéanti ; le paysan affamé ; le peuple-méfiant.<br />
Comment remédier à tous ces maux? Saint-<br />
Simon proposa simplement la banqueroute,<br />
mais le Régent repoussa ce moyen désastreux,<br />
et ce fut alors qu il écouta les propositions de<br />
Law, le financier écossais. Son fameux « système<br />
» ne fut. imposé que par l'impérieuse nécessité.<br />
On connaît l'histoire de cette aventure<br />
financière, la plus extraordinaire qui fût<br />
jamais, et que nous avons racontée, ici même,<br />
sous le nom de Law.<br />
A PRÈS le vertige du succès qui faillit tout<br />
sauver, survint la débâcle, mais si la chute<br />
du « système » plongeait dans la gêne bien des<br />
spéculateurs, elle avait tout de même enrichi<br />
l'Etat. Cette crise avait secoué les provinces,<br />
elle leur avait infusé <strong>une</strong> vie nouvelle, et Law,<br />
en s'enfuyant, laissait derrière lui cette chose<br />
formidable qui s'appelait la Finance et la<br />
Banque. Pendant toute cette période, le Régent<br />
s'était montré à la hauteur de sa tâche. Bien<br />
vite il avait su s'affranchir de ce conseil que<br />
Louis XIV avait voulu lui imposer et, seul, il<br />
avait pris en mains les rênes du gouvernement,<br />
tout en conservant jalousement les prérogatives<br />
de l'enfant royal. Son plus grand, son<br />
unique souci fut de maintenir la paix au<br />
dedans et au dehors. Pour cela, il chercha à<br />
contracter des alliances avec les anciens<br />
ennemis de la France. Ce fut son ancien professeur,<br />
l'abbé Dubois, qu'il avait chargé de cés<br />
difficiles négociations, et l'abbé s'en tira fort<br />
heureusement puisqu'il arriva à réaliser la<br />
Triple Alliance entre la France, l'Angleterre<br />
et la Hollande. Le traité fut signé à La Haye<br />
le 14 janvier 1717. Mieux encore : six mois plus<br />
tard, cette Triple Alliance devenait quadruple<br />
en y ajoutant l'Autriche et bientôt l'Espagne, .<br />
vaincue à Fontarabie et à Saint-Sébastien.<br />
On péut constater, d'après ces résultats,<br />
que l'œuvre du Régent fut féconde et qu'elle<br />
ne se borna pas, ainsi que l'ont trop facilement<br />
écrit certains historiens superficiels, à donner<br />
des soupers ou à courir les bals de l'Opéra.<br />
Certes, il fit cela, le Régent, mais il ne fit pas<br />
que cela. Il s'était fixé <strong>une</strong> œuvre à accomplir<br />
et il l'accomplit jusqu'au bout, en dépit des<br />
apparences. Louis XV, dont la majorité approchait,<br />
allait trouver la France tranquille et,<br />
sinon riche, du moins délivrée du spectre<br />
de la banqueroute. Aussi, Philippe d'Orléans,<br />
satisfait, n'aspirait plus qu'au repos. Il fit<br />
nommer Dubois cardinal et le prélat se vit<br />
alors sur la route des Richelieu et des Mazarin.<br />
Le Régent, lui, ne songeait qu'à rendre le<br />
je<strong>une</strong> roi capable de remplir son rôle de<br />
souverain.<br />
Il passait de longues heures avec lui, à<br />
l'instruire dans les questions de finance et de<br />
politique étrangère, et, dans ses rapports avec<br />
le je<strong>une</strong> souverain, il n'admit auc<strong>une</strong> autre<br />
influence. Louis XV, d'ailleurs, manifestait<br />
pour son oncle et éducateur la plus, profonde<br />
amitié ainsi qu'<strong>une</strong> entière admiration, et<br />
PbÙippe la lui rendait dé tout son cœur. Ce fut<br />
avec joie qu'il prépara lui-même la cérémonie<br />
du sacre qu'il voulait aussi éclatante que<br />
possible. N était-ce pas sa revanche, ce couronnement?<br />
Il avait réussi à conduire jusqu'à<br />
sa majorité l'enfant royal confié à son<br />
honneur.<br />
Le 10 octobre J722, le roi Louis XV quittait<br />
Versailles pour se faire couronner à Reims,<br />
et, quand il rentra dans sa capitale, les Parisiens<br />
unirent dans leurs acclamations le je<strong>une</strong><br />
souverain et le Régent.<br />
Celui-ci était malade, très malade ; il le<br />
savait, mais ne s'en souciait pas autrement.<br />
N'avait-il pas terminé sa besogne? Dans son<br />
cabinet du Palais Royal, il évoquait ces huit<br />
années durant lesquelles il avait donné la paix<br />
à la Françe ; il avait développé les arts, crée des<br />
bibliothèques, soutenu des gens de lettres, et<br />
il se croyait pour jamais retiré de la politique<br />
quand Dubois mourut. Le voici obligé de<br />
reprendre les rênes du gouvernement, comme<br />
ministre, cette fois, mais la mort ne lui permit<br />
pas ce sacrifice fait à l'avenir de son je<strong>une</strong><br />
souverain. Un jour, il tombe foudroyé, dans<br />
son cabinet, par <strong>une</strong> attaque ; quand il ouvrit<br />
les yeux, son premier regard fut pour la<br />
pendule :<br />
— C'est l'heure d'aller travailler avec le roi,<br />
balbutia-t-il en essayant de se lever.<br />
Et ce furent ses dernières paroles,<br />
i JU<strong>LE</strong>S CHASCBI,.
Illlilll DIMANCKE-ILLUSTRÊ iiiiiiiiiiiiiiiiiiniuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiuiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiii ( i iiiiiiiiiiiiiiuiiîiiiin îimiiiH iniiiiiiiiiiiiiHHii!ii"ii>
iiiiiuii <strong>LE</strong> 14 AVRIL 1929 ii»ii"iii"inuniuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin luiimiitiiiiii iiiiiu ~ 7 n ■■iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiirk l iiiiiiiiMii»iiHniiiiimiiiiiiniiii!iiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ<br />
Enfin, je l'ai trouvée<br />
!<br />
Je l'expose ici, en<br />
détail, vous révélant<br />
mon fameux truc, qui<br />
émerveilla tout lemonde,<br />
bien qu'en réalité<br />
il soit d'<strong>une</strong> simplicité<br />
enfantine. Et,<br />
comme d'autre part,<br />
je n'ai plus l'intention<br />
d^avaler des vipères<br />
vivantes, peu m'importe<br />
si quelqu'un de<br />
vous emploie mon secret<br />
à son profit; je ne<br />
crains plus la concurrence.<br />
Je vous cède<br />
mon « truc » à titre<br />
gratuit, renonçant<br />
même aux droits de<br />
propriété que me confère<br />
la loi.<br />
La nécessité d'avaler<br />
des vipères naissait<br />
du besoin de gagner de<br />
l'argent. Or je devrais<br />
exécuter ce tour devant<br />
un public qui<br />
paierait. Pour que l'opération<br />
soit impressionnante,<br />
ilfallait que<br />
le spectateur vit bien<br />
que le serpent que j'avalais<br />
était vraiment<br />
un serpent vivant, de<br />
plus, qu'il était venimeux,<br />
qu'il pouvait<br />
mordre, et, par conséquent,<br />
provoquer sur<br />
moi, le sujet, <strong>une</strong> grande<br />
souffrance, voire même<br />
la mort. Pour le spectateur,<br />
mon geste devait<br />
être un geste de<br />
témérité, de folie, <strong>une</strong><br />
tentative de suicide.<br />
Seulement ainsi je<br />
pourrais forcer le. succès.<br />
Cependant, après<br />
avoir persuadé le public<br />
de tout ceci, il me<br />
faudrait encore, sans<br />
qu'ons'aperçût dumanège,<br />
mettre' mon reptile<br />
dans l'impossibilité<br />
de mordre. <strong>Après</strong><br />
quoi, j'avalerais la<br />
vipère tout connne j ' avalais<br />
les macaronis.<br />
Pour me préserver<br />
de la morsure fatale,<br />
j'imaginai un fin doigt de caoutchouc, —<br />
découpé dans un gant de chirurgien — dont<br />
je coifferais la tête de la vipère comme d'un<br />
capuchon, de telle sorte que le reptile se trouvant<br />
dans l'impossibilité d'ouvrir la gueule,<br />
il ne pouvait m mordre ni éjecter son venin.<br />
La difficulté, je le répète, était d'appliquer<br />
au serpent cette minuscule muselière sans que<br />
personne s'aperçût de mon manège. C'est ce<br />
que je réussis à obtenir avec <strong>une</strong> très grande<br />
habileté après <strong>une</strong> semaine d'exercices.<br />
Comme vous le voyez, mon idée était d'<strong>une</strong><br />
simplicité remarquable.<br />
J'allai donc trouver Basil Vladimirof, qui<br />
me félicita de ma persévérance et m'avança<br />
l'argent nécessaire a l'achat de quatre vipères<br />
et d'<strong>une</strong> bonne bouteille de fin cognac. Il y<br />
ajouta un tapis qui devait më servir d'arène<br />
et <strong>une</strong> "boîte de métal, avec un fond en forme<br />
de hanap, dans laquelle je jetterais l'obole des<br />
Spectateurs.<br />
Et me voilà avaleur de vipères.<br />
JE ne vous raconterai pas mes débuts ; ce<br />
serait d'<strong>une</strong> coquetterie de bateleur et<br />
non d'un véritable avaleur de vipères.<br />
Surtout que le jour où je donnai ma première<br />
représentation, place de la Bastille, je n'eus<br />
la moindre émotion, ou, pour employer un<br />
terme consacré, le moindre trac. Bien au<br />
contraire, j'avais <strong>une</strong> faim si dévorante que<br />
j'aurais avalé même un boa constrictor.<br />
L'opération s'était déroulée plus facilement<br />
que je ne m'y attendais, et dans la boîte métallique<br />
j'avais ramassé plus de 40 francs, premier<br />
argent que je gagnais à Paris.<br />
Dès lors, j'avalai chaque jour deux vipères,<br />
<strong>une</strong> le matin, l'autre l'après-midi, changeant<br />
toujours de place, pour ne pas banaliser mon<br />
« truc » dans un seul quartier. C'était mon apéritif.<br />
Chaque fois, je gagnais au moins 30 fr. ;<br />
car je n'avalais pas le reptile avant que ma<br />
collecte publique m'ait rapporté cette somme.<br />
Mon histoire étant véridique et exacte dans<br />
ses moindres détails, je me permets de vous<br />
citer quelques chiffres.<br />
Chaque jour ainsi, j'empochais 60 francs,<br />
sur lesquels j'en prélevais 18, à savoir : 6 fr. 30<br />
de cognac et 11 fr. 70 de vipères (couramment<br />
on les vendait 6 francs, mais j'avais un<br />
escompte de 2 fr. 50 %, parce que j'achetais<br />
en gros, c'est-à-dire à la douzaine). Restaient<br />
encore au moins 40 francs, qui suffisaient à<br />
faire vivre, à Paris, un homme de ma trempe.<br />
Je ne compte pas les capuchons de caoutchouc,<br />
— dont je vous ai parlé, — leur prix<br />
ne dépassant même pas deux centimes chaque.<br />
Et les choses allaient de mieux en mieux.<br />
J'avais mis quelque argent de côté et je rêvais<br />
déjà du temps où je vivrais en spéculant sur le<br />
travail d'autrui, grâce au capital que j'aurais<br />
amassé.<br />
Mais la malchance me guettait.<br />
timuii DIMANCHE-ILLUSTRÉ ' tiiiitiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii'ititiin S BiiitiiinwH»iiuuHi»iMiiHOiMiiHiiiiijiiiiiii|Hiiiiii mn iHiiiiiiiiiiiii POUR L E 52<br />
C'EST ÏWHEUREVJX<br />
D'ETRE OSUÇÉ DAL-<br />
<strong>LE</strong>R /\ <strong>LE</strong>CO<strong>LE</strong> PAR<br />
UN &EAV TtnPS;'. /Ï---T\£NS\ H<br />
UN TICKET QUE<br />
QUELQU' UN /\U-<br />
\\J\<br />
| TE<strong>LE</strong>PHQNl<br />
OUI'NA^ connENT ttE<br />
FAIRE EXCUSER A L'E-<br />
CO<strong>LE</strong>"! S\ JE TE<strong>LE</strong>PHO-<br />
NA^ A MON PP\OFES~<br />
SE.VJ R, MADE ttOl SEL<strong>LE</strong><br />
<strong>LE</strong>.5E.Cl JE. LUI DlfyMSj<br />
— Hun - -<br />
C'EST ÇA* JE VA\^><br />
LU\ DIRE QUE J /\\<br />
ATTRAPÉ UNEHV<br />
D\G,EST\ON ET qUE<br />
JE NE PEU* PAS<br />
ALLO* HUnî'.nADEMOl'VMT^<br />
SEL<strong>LE</strong> <strong>LE</strong>SEC 1 ALLO* WTJM<br />
JE 5Ulb-..HUr\!...OE50<br />
<strong>LE</strong>'.nAl5-..&lCOT A AT-<br />
TRAPE UNE \N DIGES-<br />
TION--ET-ET--IL NE<br />
POURRA PAS AL<strong>LE</strong>R l\U<br />
LYCEE AUJOURD'HUI!!<br />
Tn<br />
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topyrlghl par Dimanche-Illustre. Chicago Trib<strong>une</strong>.<br />
AL<strong>LE</strong>R A L'ÉCO<strong>LE</strong> 1 .<br />
COXj^sjaeni ae<br />
-A<br />
r.-nKDEno\5EL<strong>LE</strong> , \C\, MONSIEUR<br />
ft) BlCOT\îV. ALLO! JE VOUS PRjE<br />
/ D'EXCUSER non nv.*> ÔVCOT<br />
QU\ tbl RETENU A LAMIMSON<br />
«I pW-UNnKR\r\ÇE---NON'-- V<br />
|f<br />
UNE PRÉFÈRE connumoN ! p<br />
ALLO'.! <strong>LE</strong> LYCÉE 1 \<br />
ALLO î ! JE VOUDRAS<br />
PAR<strong>LE</strong>R A MADEMOI-<br />
SEL<strong>LE</strong> <strong>LE</strong>SEC\\<br />
NE QUITTEZ.<br />
PAS .JE L'AP-<br />
1 IL VAUT MlEU* LUI DIRE.<br />
QUE. J A\ MANqÉ QUELQUE<br />
i CHOSE, QUI n'A FAIT nAL! -<br />
-î---QUE. J'A\ UNE. INDIQESTION<br />
DIA&<strong>LE</strong>'. TENONS- NOUS BIEN'.' "<br />
C'EST <strong>LE</strong> PROVISEUR LUI* MENE<br />
QU\ n*f\ RÉPON<strong>DU</strong>*" rrry——'<br />
JE--JE 6Ulî><br />
<strong>LE</strong> PÈRE DE<br />
B\COT,nA-<br />
DEN0\5EL<strong>LE</strong>V.'<br />
NÉVRALGIES, MAUX DE TÊTE, DOU<strong>LE</strong>URS, 19 A fil C<br />
GRIPPE/ RHUMATISMES, ETC. sont enrayés par l Aw V I ^
S ENFANTS *
ii DIMANCHE-ILLUSTRÉ iiiiiiiniiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiHiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii \Q miiuiiiMiiiiimiimimnmiimiumuHmmMmmiiiiimniiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiMmi <strong>LE</strong> 14 AVRIL 1929 ■■iiiiin<br />
JE VOUDRAIS BIEN SAVOIR...<br />
Cette rubrique est ouverte à tousnos lecteurs. Elle leur permettra de se tenir en contact constant avec leur journal,<br />
qui les renseignera volontiers sur tous les faits d'un intérêt général et d'ordre documentaire ou pratique ; mais un<br />
délaiassez longpeut s'écouler avant l'envoi des réponses, etnous restons naturellement juges de leur opportunité.<br />
Comment on peut être nommé instituteur<br />
suppléant ou stagiaire, et quel est le traite-<br />
ment de début ?<br />
OUP être nommé instituteur suppléant ou stagiaire,<br />
P il faut être pourvu du brevet supérieur et faire<br />
<strong>une</strong> demande à l'Inspecteur d'académie de sa résidence.<br />
Apres un an de stage, le candidat est nommé<br />
instituteur titulaire.<br />
I,es suppléances d'instituteurs peuvent être confiés<br />
à des candidats pourvus du brevet élémentaire.<br />
T,es instituteurs débutent en qualité de stagiaires au<br />
traitement de g.ooo francs. Dés qu'ils sont titularisés,<br />
ils ont un traitement de io.ooo francs, qui est porté à<br />
16.000 lorsqu'il sont en première classe. A ce traitement<br />
s'ajoutent des indemnités de logement et de<br />
résidence.<br />
& o<br />
A quelles situations prépare l'Ecole Jean-<br />
Baptiste Say et s'il y a un concours d'entrée<br />
pour cette école ?<br />
'ECO<strong>LE</strong> Jean-Baptiste Say est <strong>une</strong> école primaire<br />
L supérieure située à Paris, n bis, rue d'Auteuil.<br />
Cette école reçoit des élèves internes, demi-pensionnaires<br />
et externes. Les élèves sont ou payants ou<br />
gratuits ; les élèves gratuits sont admis après un concours<br />
qui a lieu, chaque année, au mois de juin.<br />
Cette école, comme toutes les autres écoles primaires<br />
supérieures de Paris, prépare les élèves aux examens<br />
du baccalauréat,, au brevet d'enseignement primaire<br />
supérieur, au brevet élémentaire et au concours d'entrée<br />
aux écoles de physique et chimie, d'arts et métiers'<br />
et à l'institut agronomique.<br />
A quelles carrières préparent les écoles<br />
nationales professionnelles de Vierzon,<br />
Armentières, Nantes ? et de quoi se compose<br />
le trousseau d'un enfant admis dans <strong>une</strong> de<br />
ces écoles ?<br />
ES écoles nationales professionnelles forment des<br />
L contremaîtres et des chefs d'ateliers ; elles donnent<br />
toutes un enseignement pratique du travail du fer et<br />
du bois. En outre, l'école de Vierzon est spécialisée<br />
pour la céramique; l'école de Voiron, pour le. tissage<br />
des toiles et les soieries ; l'école d'Arrnentières, pour<br />
le modelage et le tissage.<br />
Ees élèves internes doivent avoir un trousseau comprenant<br />
un complet d'uniforme, des vêtements d'intérieur,<br />
des clraussures, des serviettes, des chemises de<br />
jour et de nuit, des cravates, des chaussettes, <strong>une</strong> boîte<br />
de toilette garnie et deux paires de draps en toile.<br />
En principe, tous les objets composant le trousseau<br />
doivent être neufs.<br />
o<br />
Ce qu'il faut faire pour être avocat ?<br />
être avocat, il faut, après avoir passé un des<br />
PTTR<br />
baccalauréats de l'enseignement secondaire, se<br />
faire inscrire à la Faculté de Droit et suivre les cours<br />
pendant trois années. A la fin de chaque année d'études,<br />
il y a à passer un examen qui vous donne le titre<br />
de licencié en droit, après avoir réussi aux trois examens,<br />
passés en trois années. Pourvu du titre de<br />
licencié en droit, il n'y a plus qu'à demander son inscription<br />
au barreau d'<strong>une</strong> cour d'appel et l'on a le<br />
droit d'exercer la profession d'avocat.<br />
S'il y a un rapport entre le brevet d'enseignement<br />
primaire supérieur (section industrielle)<br />
et les brevets d'ingénieurs ou de<br />
sous-ingénieurs, et quel est ce rapport ?<br />
L n'y a aucun rapport entre le brevet d'enseignement<br />
I primaire supérieur (section industrielle), qui est<br />
l'examen de fin d'études primaires supérieures dans la<br />
division préparatoire au concours des arts et métiers<br />
et les brevets d'ingénieurs ou de sous-ingénieurs, qui<br />
sont délivrés à la fin des études faites, soit dans des<br />
écoles d'arts et métiers, soit dans des écoles techniques.<br />
— EUE MOSSÉ.<br />
^> &<br />
Quelle est l'origine des flammes de guerre?<br />
ÈS r653, au cours d'<strong>une</strong> guerre anglo-batave, les<br />
D Hollandais avaient pris l'habitude, aussitôt qu'ils<br />
avaient vaincu quelque flotte ennemie, d'arborer un<br />
niiiin:i <strong>LE</strong> 14 AVRIL 1929 luiiiiiimuiiiHiiiiiiiiiiii IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIM iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiur H iiiiiiiiiiitiiiitmtiiiiiiiniiii IIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII DIMANCHE-ILLUSTRE niimw<br />
PROFITONS DE NOS LOISIRS <strong>DU</strong> DIMANCHE<br />
POUR NOUS INSTRUIRE UN PEU<br />
<strong>LE</strong> CAMEROUN ÉCONOMIQUE<br />
Du point de vue flore, le Cameroun se<br />
divise en deux zones distinctes : zone<br />
forestière (palétuvier de la côte, okoumé<br />
de la région de Coco-Beach et du Rio Muni,<br />
moabi de la vallée du Muiigo, azobé dur et<br />
imputrescible, etc.), couvrant 15 millions<br />
d'hectares, avec 65 % d'essences utilisables,<br />
et zone des savanes herbeuses, semées de<br />
karités, d'acacias à gomme de bomba (fromager)<br />
et de baobabs trapus.<br />
Du point de vue fa<strong>une</strong>, les animaux sauvages<br />
sont extrêmement nombreux au Cameroun<br />
(éléphants du Sud-Est, hippopotames<br />
du bassin de la Sangha, bons, rhinocéros et<br />
girafes du Moyen Cameroun et des régions du<br />
Nord, serpents — dont certains très venimeux,<br />
comme le trigonocéphale, le serpent noir ou<br />
cracheur, le serpent mhiute — léopards, chats-<br />
:<br />
tigres, hyènes, chacals, écureuils, blaireaux,<br />
belettes, putois, mangoustes, bœufs sauvages,<br />
buffles et antilopes). Toutes les espèces d'oiseaux<br />
de l'A. 0. P. figurent parmi cette fa<strong>une</strong>,<br />
à laquelle s'ajoutent, comme éléments domestiques<br />
: les moutons, chèvres, porcs, poulets,<br />
intades, canards de la zone des forêts, le<br />
étail (bovidés, zèbres et taurins), 6oo.oo#têtes<br />
environ en tout de la zone des savanes, et les<br />
chevaux (dont la race autochtone est robuste<br />
et vive, mais de petite taille). Les rivières sont<br />
très poissonneuses.<br />
La forêt est un vaste réservoir de produits<br />
naturels d'exportation : caoutchouc, huile et<br />
amandes de palme, bois variés de qualité et<br />
d'essence, gomme copal, cocotiers palmistes,<br />
raphia et rotin, gommes végétales, tannants<br />
(palétuvier). Acôté de ces ressourcesnaturelles,<br />
on pousse activement les cultures secondaires :<br />
cafe, ricin, njabi (dont la noix sert en stéarinerie<br />
et en savonnerie), coton, etc.. Les oléagineux<br />
constitueront, assurément, <strong>une</strong> des<br />
principales ressources du territoire, le jour où<br />
la voie ferrée du Centre traversera, de part en<br />
part, la zone du palmier à huile.<br />
Cette voie ferrée réunit, sur 228 kilomètres,<br />
le port de Donala à Makak ; elle doit atteindre<br />
Yaoundé et s'enfoncer vers le plateau de<br />
N'Gœoundéré. L'autre ligne (ligne du Nord) a<br />
160 kilomètres de long ; elle part de Bonabéri,<br />
situé en face de Douala, sur la rive droite du<br />
fleuve Wouri, et aboutit à Nkongsamba.<br />
En attendant le développement de ce réseau<br />
ferré, l'Administration française a infiniment<br />
accru le réseau routier, surtout autour de<br />
Yaoundé et du terminus du chemin de fer du<br />
Nord. Elles'est également préoccupée de donner<br />
au port de Donala (Kribi et Campo n'étant que<br />
des rades foraines) l'extension que nécessite<br />
l'avenir de la colonie et dont sa situation le<br />
rend digne. De petits vapeurs réunissent<br />
Donala (qui est à 3.922 milles et à dix-neuf<br />
jours de Bordeaux) à Victoria, Kribi, Campo,<br />
le Gabon, San-Thomé et l'île espagnole de<br />
Fernando-Po dans le golfe.<br />
O<br />
& O<br />
<strong>LE</strong>S PAPOUS<br />
N englobe sous le nom de Papous les<br />
habitants de la Nouvelle-Guinée (la<br />
plus grande île du globe) et des archi-<br />
pels voisins, l'ensemble de ces^terres formant<br />
la Mélanaisie. La race dont il s'agit n'est<br />
apparentée que de fort loin avec le nègre<br />
africain, bien qu'elle ait, elle aussi, la peau<br />
très foncée et les cheveux laineux. Anatomiquement,<br />
elle diffère : du véritable nègre ;<br />
on s'en fera quelque idée en étudiant, sur la<br />
face de ce vieillard, certains détails caractéristiques.<br />
Les arcades soufcilières sont très<br />
proéminentes ; le nez^est aussi large que la<br />
UN VIEUX PAPOU<br />
bouche, et les lèvres ne sont pas épaisses<br />
comme chez le nègre. On remarquera que ce<br />
vieux Papou orne les vastes ailes de son nez<br />
avec des bâtonnets d'os fichés dans des trous<br />
qui perforent les narines. Le tatouage est<br />
inconnu chez les Papous. La plupart ignorent<br />
le port de vêtements ; il en est même qui se.<br />
dispensent du pagne. Ce sont des anthropophages<br />
invétérés ; pour se procurer de la<br />
chair' humaine, ils sont sans cesse en guerre<br />
tentre tribus ; et malheur aux naufrages que<br />
a tempête pousse sur les rivages des îles<br />
labitées par des Papous I<br />
L<br />
A famille des Romanov, ou RomanofE,<br />
dont le czar Nicolas II fut le dernier,<br />
avait son berceau en Lithuanie. Le plus<br />
anciennement connu des Romanov est Glianda<br />
Kambila, qui vint s'établir<br />
en Russie en 1280, et y embrassa<br />
la religion orthodoxe.<br />
Son fils André fut<br />
nommé boïar (ainsi nommait-on<br />
les anciens missi<br />
dominici des princes, leurs<br />
hauts fonctionnaires), par<br />
Ivan Kalita, alors prince<br />
de Moscou.<br />
Des mariages, des commandements<br />
devant l'ennemi,<br />
d'habiles gestions<br />
administratives accrurent<br />
l'influence de la famille<br />
des Romanov, qui donna à<br />
Ivan IV, dit le Terrible,<br />
sa première femme : Anas-<br />
<strong>LE</strong>S R O M AN O V<br />
tasie.<br />
Des deux frères de celle-<br />
NICOLAS II<br />
ci, Nikita acquit <strong>une</strong> <strong>certaine</strong><br />
popularité en raison de ses interventions<br />
modératrices, et généralement écoutées<br />
du cruel empereur.<br />
Mais, à la mort de ce dernier, toute la fa-<br />
S<br />
mille eut à subir les rigueurs de Boris Goudounov,<br />
beau-frère de Fédor Ivanovitch,<br />
timide et sans volonté, czar en fait. Certains<br />
des Romanov furent exécutés; d'autres, internés<br />
dans les couvents<br />
ou exilés en Sibérie. A peine<br />
y avait-il échappé, en regagnant<br />
le couvent d'Ipatielf,<br />
que le roi de Pologne<br />
s'empara d'eux à son tour,<br />
internant, en particulier,<br />
Fédor Romanov, archimandrite<br />
sous le nom de<br />
Philarète, à Marienbourg.<br />
Mais les dures épreuves<br />
de la famille des Romanov<br />
leur avaient valu les sympathies<br />
du peuple moscovite.<br />
Aussi fut-ce Michel<br />
Romanov, fils de Philarète,<br />
que le Congrès des représentants<br />
de la nation élut,<br />
le 21 février 1613, czar de<br />
toutes les Russies.<br />
Les Romanov régnant au<br />
xix e siècle furent Nicolas I er (de 1825 à 1855),<br />
Alexandre II (de 1855 à 1881), Alexandre III<br />
(de 1881 à 1894), Nicolas II (de 1894 à la<br />
révolution russe).<br />
LA' COLONNE VENDOME<br />
UR mie place de Paris, créée sur l'emplacement<br />
de l'ancien hôtel de Vendôme (que<br />
Henri IV avait fait construire pour César<br />
de Vendôme), fut solennellement inaugurée, le<br />
13 août 1699, <strong>une</strong> statue équestre de Louis XIV,<br />
et la place s'appela d'abord Louis-le-Graud.<br />
Le 11 août 1792, la statue fut jetée à bas<br />
de son piédestal, et la place devint place des<br />
Piques, puis, sous le<br />
Consultât, place Vendôme.<br />
Vne Liberté snccéda<br />
à Louis XIV jusqu'en<br />
1800 ; ce fut<br />
alors qu'un arrêté des<br />
consuls ayant décidé<br />
d'élever, par toute la<br />
France, des colonnes<br />
triomphales en l'honneur<br />
de nos armées<br />
victorieuses, on résolut<br />
de remplacer l'image<br />
en plâtre, «frêle et pro-.<br />
visoire » de la Republique,<br />
par un monument<br />
de marbre et de<br />
bronze. La première<br />
pierre en fut posée le<br />
25 messidor an VIII<br />
(14 juilleti799); cependant<br />
il n'avait encore<br />
été arrêté aucun plan.<br />
Chargé, en 1800, d'y<br />
remédier, l'architecte<br />
Moliiiosn ' avai tencore<br />
rien fait approuver en<br />
1804. Napoléon avait<br />
grande envie de remplacer<br />
la Liberté par<br />
<strong>une</strong> statue de Charlemagne<br />
qu'il avait apportéed'Aix-la-Chapelle.<br />
Mais il restitua<br />
cette statue à sa ville<br />
d'origine, et se rendit<br />
à un vœu que lui ex-_<br />
prhnait son ministre*<br />
de l'Intérieur, Nompère<br />
de Champagny :<br />
« Que Votre Majesté<br />
me permette de lui<br />
dire qu'Elle se rendrait<br />
aux sentiments<br />
LA COLONNE VENDOME<br />
unanimes de ses sujets,<br />
si Elle consentait à ce que cette colonne,<br />
formée avec le bronze des canons enlevés à<br />
l'ennemi, servît à consacrer les souvenirs d'<strong>une</strong><br />
campagne qui vient de marquer <strong>une</strong> époque<br />
si glorieuse pour l'histoire de France et à ce<br />
que, exécutée sur les proportions de la colonne<br />
Trajane (érigée à Rome en l'an 112 après J.'-C,<br />
en souvenir de l'expédition de Trajan contre<br />
les Daces), elle fût surmontée de la statue du<br />
prince qu'elle chérit. » Le 14 mars 1806, Napoléon,<br />
approuvant en marge le rapport de Champagny,<br />
y écrivait ordre au ministre de la Guerre<br />
de mettre à la disposition de son collègue de<br />
l'Intérieur 150.000 livres pesant de bronze, en<br />
pièces de canon prises tant sur les Russes que<br />
les Autrichiens.<br />
La colonne, dite de la Grande Armée, fut<br />
construite sur le modèle de la colonne Trajane,<br />
sous la direction de Denon, directeur des<br />
musées et de la Monnaie des médailles ;<br />
B<br />
Bergeret, élève de David, fit le desshi de<br />
l'immense bas-relief qui devait revêtir la<br />
colonne ; les " architectes furent Gondoin et<br />
Lepère ; trente-cinq artistes se partagèrent<br />
l'exécution des bas-reliefs du fût.<br />
Commencée en 1806, la colonne ne fut<br />
achevée que le 15 août 1810 ; la statue colossale<br />
de l'Empereur, œuvre de Chaudet, fut alternativementsupprimée,<br />
rétablie, remplacée,<br />
pour faire place<br />
actuellement à un<br />
Napoléon de M. Duniont<br />
(1863), restauré<br />
par MM. Pinelli, sculpteur,<br />
etCharnaud, fondeur<br />
d'œuvres d'art.<br />
Le noyau de la colonne<br />
est en pierre et<br />
son revêtement en<br />
bronze ; il fallait prévoir,<br />
en la construisant,<br />
deux effets contraires<br />
: le tassement<br />
des tambours de pierre<br />
sur leurs lits et la dilatation<br />
des trois cent<br />
soixante-dix-huit plaques<br />
de bronze, toutes<br />
mobiles entre elles,<br />
qui constituent la spirale.<br />
On y est arrivé,<br />
en réservant, sur chac<strong>une</strong>desquatre-vingtdix-huit<br />
assises en<br />
pierre qui composent<br />
la colonne, douze<br />
corps saillants sur lesquels<br />
les bas-reliefs<br />
sont agrafés. Sa hauteur<br />
est de 43 m. 82<br />
(diamètre : 3 m. 67).<br />
Son poids a été estimé<br />
à 251.367 kilogrammes.<br />
Ses fondations<br />
sont profondes de 10<br />
mètres. Les quatre<br />
faces du piédestal sont<br />
ornées de bas-reliefs<br />
représentant dés tro-<br />
phées d'armes; deux<br />
Victoires ailées soutiennent<br />
<strong>une</strong> table en<br />
bronze, où se lit <strong>une</strong> inscription qui se traduit<br />
ainsi : a Napoléon, Empereur auguste, a<br />
dédié à la gloire de Ja Grande Armée, avec<br />
l'airain pris sur l'ennemi, ee monument de la<br />
guerre d'Allemagne, terminée en trois mois sous<br />
scjn commandement, l'an 1805. » Au-dessus du<br />
piédestal, se dessine <strong>une</strong> sorte de gorge ornée<br />
de guirlandes de feuilles de chêne, qui s'agrafent<br />
à chacun des angles, sous les serres d'aigles<br />
en bronze. La série de bas-reliefs en spirale,<br />
qui ornent le fût de la colonne, représentent les<br />
principaux faits d'armes de la campagne de 1805<br />
(soixante-seize épisodes). Un escalier à vis, pratiqué<br />
dans le noyau en pierre de taille de la<br />
colonne, conduit de la base du monument au<br />
tailloir du chapiteau. Il compte cent soixantedix-sept<br />
marches en pierre et est éclairé par<br />
des lucarnes très étroites, ménagées dans toute<br />
la hauteur du fût, à peine visibles, si on ne<br />
se rapproche pas à quelques pas de la colonne.<br />
<strong>LE</strong> TUNNEL <strong>DU</strong> SAINT-GOTHARD<br />
IEN que créé il y aura bientôt cinquante<br />
ans, la ligne du Saint-Gothard est restée<br />
<strong>une</strong> merveilleuse œuvre technique. Il<br />
s'agissait, en effet, d'établir <strong>une</strong> grande artère<br />
internationale dans des conditions topographiques<br />
particulièrement délicates : longer à<br />
pic des lacs aux rives escarpées (comme l'est.<br />
entre Brunnen et Flûelen, le lac des Quatre-<br />
Cantons), gravir d'étroites vallées s'élevant<br />
par gradins, franchir d'innombrables gorges<br />
où devaient des torrents tumultueux, éviter<br />
<strong>une</strong> foule de couloirs parcourus par les avalanches<br />
de neige ou de rocs, traverser enfin<br />
l'important centre oro-hydrographique dans<br />
lequel prennent leurs sources le Rhône, le<br />
Rhin, le Tessin, la Reuss, etc.; et dont le<br />
pomt culminant : le Pizzo-Rotondo, n'a pas<br />
moins de 3.197 mètres.<br />
La science de l'ingénieur s'est tirée de ces<br />
divers problèmes en perçant 80 tunnels d'<strong>une</strong><br />
longueur totale de 46 kilomètres, en jetant<br />
450 ponceaux représentant ensemble 6.333 rade<br />
portée, sans compter 785 ponceaux, en<br />
construisant un nombre infini d'ouvrages de<br />
protection contre les avalanches, les chutes de<br />
pierres et le débordement des torrents.<br />
Des tunnels hélicoïdaux domient accès<br />
dans les deux sens (tunnels de Gurtnellen et<br />
de Wassen. 'dans le canton d'Uri, tunnels des<br />
environs de Faldo et de Giornico, dans celui<br />
du Tessin) au souterrain principal, qui s'étend<br />
entre Goschenen (1.109 m.) et Airolo<br />
(1.145 m.) et relie entre elles les hautes vallées<br />
de la Reuss et du Tessin.<br />
Celui-ci a <strong>une</strong> longueur de 14.912 mètres.<br />
Son point culminant est à 1.155 mètres ; il a<br />
des pentes qui vont jusqu'à 27 %. I/accord<br />
s'étant fait par des traités internationaux du<br />
15 octobre 1869 (Suisse et Italie) et du 28 octobre<br />
1871 (Suisse et Allemagne) pour son creusement,<br />
celui-ci commença le 13 septembre<br />
1872. L'entrepreneur était M. Favre, de<br />
Genève. Mais des venues d'eau considérables<br />
(230 litres par seconde à certains moments)<br />
et des températures insoupçonnées (29 0<br />
à 38 0 C.) retardèrent considérablement la<br />
marche des travaux. Ceux-ci coûtèrent la<br />
vie à six cents ouvriers, et, le 19 juillet 1879,<br />
à l'entrepreneur lui-même.<br />
Rares furent les ouvriers qui collaborèrent à<br />
toute l'œuvre, du commencement à la fin. Ce<br />
fut pourtant l'un d'eux : Petro Chirio, qui<br />
fit sauter, le 28 février 1880, la dernière<br />
charge de poudre. Le tunnel était achevé de<br />
creuser. Le creusement coûta 65 millions (au<br />
lieu de 42 auxquels l'avait estimé Favre,<br />
en se basant sur un prix de revient de<br />
2.800 francs au mètre, qui fut fréquemment<br />
dépassé)».<br />
L'installation récente de la traction électrique<br />
vient d'améliorer notablement re trafic<br />
à tous égards. L'énergie électrique est fournie '<br />
par deux usines (l'<strong>une</strong>, usine d'Amstag, utilisant<br />
les eaux de la Reuss ; l'autre, usine de<br />
Ritom, utilisant les eaux du Fossbach recueillies<br />
dans le lac Ritom). Ces deux centrales,<br />
qui réunissent six turbines d'<strong>une</strong> puissance de<br />
1-4.300 CV et quatre turbines de 12.200 CV,<br />
fournissent au chemin de fer du courant à<br />
66.000 et 60.000 volts de tension, transformé,<br />
pour les besoins de la traction, en courant<br />
de tension 15.000 volts et monophasé à<br />
16 2/3 périodes. La ligne du Saint-Gothard est<br />
la voie d'accès à Locarno, sur le lac Majeur.<br />
*y ^*<br />
<strong>LE</strong> FAUX OURS D'AUSTRALIE<br />
OUAND les premiers Européens débarquèrent<br />
sur les rivages de l'immense<br />
continent austral que l'on appelait<br />
alors (fin du xvni e siècle) la Nouvelle-Hollande,<br />
ils y firent la connaissance d'<strong>une</strong> créature<br />
que les indigènes appelaient le koala, mais<br />
qui ressemblait tant à « maître Martin » qu'ils<br />
n'hésitèrent pas à le considérer comme un<br />
ours. Et ce nom lui resta : l'ours des colons.<br />
Les apparences sont trompeuses. Cet animal<br />
n'a pas le moindre lien de parenté avec les<br />
plantigrades, c'est un marsupial, ordre chez<br />
lequel la femelle est pourvue d'<strong>une</strong> poche<br />
ventrale où le nouveau-né achève sa croissance<br />
et qui renferme les mamelles. En outre, le<br />
koala est exclusivement herbivore ; il ne senourrit<br />
que des feuilles et des bourgeons des:<br />
<strong>LE</strong> FAUX OURS D'AUSTRALIE<br />
eucalyptus, si abondants en Australie. Ces<br />
Animaux, dont la taille est celle d'un gros<br />
chien, sont inoffensifs. Ils descendent rarement<br />
des arbres et ne s'y montrent qu'après<br />
la tombée du jour. Capturés je<strong>une</strong>s, ils s'apprivoisent<br />
aisément, et il n'est pas rare d'en<br />
rencontrer en pleine liberté dans les fermes<br />
australiennes. Malheureusement, ils sont couverts<br />
d'<strong>une</strong> fourrure pour la possession de<br />
laquelle les indigènes et les colons leur font<br />
<strong>une</strong> guerre sans merci. Et l'on prévoit déjà<br />
que cette intéressante espèce eet vouée à <strong>une</strong><br />
extinction rapide,
tllllinii DIMANCHE-ILLUSTRÉ ■iii""""""ii"ii>niiiiiiiiiniiiiiiuimiiiiiiii IIIIIMIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIMIIII J2 iHiiiiiiniiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiH!iiiiMiiiiiiitiiiiiinnnm>iiiiitiiiiiiiiiiiiiiiii J,E 24 AVRIL 1923 iiiitmi<br />
LA SEMAINE COMIQUE<br />
IL FA UT SAVOIR FAIRE LA PAIX<br />
■ Ah I Mais cela ne- se passera pas ainsi l<br />
(Dessin inédit de SlL.)<br />
L'ADDITION<br />
— Qu'est-ce que c'est que ça?... Service,<br />
un franc cinquante?...<br />
— C'est pour le -couvert.<br />
— Mais je ne l'emporte pas!<br />
— C'ist pour ceux qui Vemportent^<br />
(Dessin inédit de HAÈS)<br />
IMPOSSIBILITÉ<br />
— S'ii m'avait dit encore quelque chose,<br />
je'J'aurais remis à sa place.<br />
— Ça m'étonneraitj avec ton désordre l<br />
(Dessin inédit de VASZAKY.)<br />
— Mon pauvre vieux ! est-il<br />
vrai que tu as placé toute ta for-<br />
[ tyne chez ce bandit de Samuel<br />
Jtsaac<br />
— Vous osez m'insulter ? Eh bien ! vous allez voir ça l ■— <strong>Après</strong>iout, c'est bête de vouloir se donner des coups pour<br />
des futilités... Serrons-nous la main et n'en parlons plusl .<br />
/<br />
'L y a tellement d'embouteillages dans les rues<br />
de Paris, tramways et autobus marcïient si<br />
mal et s'arrêtent si ' souvent que M. Pouche<br />
a résolu de se rendre à pied à ses petites affaires.<br />
Il prétend que ça va plus vite.<br />
Soudain, à un carrefour, un attroupement<br />
assez considérable lui barre la route.<br />
M. POUCHE, de mauvaise humeur. — Encor<br />
un rassemblement ! Dieu, que les Parisiene sont donc badauds ! Ils s'arrêtent à tout bout<br />
de champ pour contempler les choses les plus<br />
insignifiantes ! On voit bien que la plupart de<br />
ces gens-là n'ont rien à faire !...Si cela continue,<br />
la circulation deviendra encore plus difficile<br />
sur les trottoirs que sur la chaussée.<br />
Je me demande ce qu'il peut y avoir au centre<br />
de ce groupe de curieux ; quelque accident<br />
sans doute, <strong>une</strong> victime du froid?... Non, ce<br />
n'est plus la saison ; <strong>une</strong> victime de la chaleur?...<br />
Non plus, la température n'est vraiment<br />
pas assez élevée pour ça ! Alors, quoi?<br />
<strong>une</strong> victime de,l'humidité?... (Il se joint à la<br />
foule et, interrogeant un spectateur placé au<br />
dernier rang) : Pardon, monsieur, pourriezvous<br />
me dire ce qui se passe?<br />
<strong>LE</strong> SPECTATEUR, indigné. — Monsieur, il ne<br />
se passe rien, absolument rien ! Figurez-vous<br />
que tous ces imbéciles restent là depuis un<br />
quart d'heure à regarder un camelot I (Il se<br />
hausse sur la pointe des pieds, tâchant de voirpar-dessus<br />
la tête des gens qui sont devant lui.)<br />
M. POUCHE, haussant les épaules. — Un<br />
camelot, je m'en'doutais ! Vraiment, ces individus<br />
exagèrent, on dirait que la voie publique<br />
leur appartient. Ah ! la police est bien faite !...<br />
(Au spectateur) : Et qu'est-ce qu'il fait, ce<br />
camelot?<br />
<strong>LE</strong> SPECTATEUR. — Je ne sais pas trop.<br />
Je crois qu'il vend-un truc pour guérir les cors<br />
aux pieds.<br />
M. POUCHE. — Un trac pour guérir les<br />
cors aux pieds I Et il y a des personnes assez<br />
naïves pour acheter <strong>une</strong> pareille saleté I<br />
Je sèrais curieux de voir la tête de ces pauvres<br />
gens. (Il se faufile au premier rang, à cinquante<br />
centimètres du camelot.)<br />
<strong>LE</strong> CAMELOT,' pérorant: ■—• ... Enfin, mesdames<br />
et messieurs, à seule fin que nul doute<br />
ne puisse subsister dans l'esprit des plus incrédules,<br />
je vais me permettre de faire, devant<br />
vous, <strong>une</strong> petite expérience qui, mieux que<br />
les paroles les plus éloquentes, démontrera<br />
l'efficacité radicale èt définitive de mon produit...<br />
.Y a-t-il, parmi l'honorable société, un<br />
monsieur ou <strong>une</strong> dame qui souffrirait de cors<br />
aux pieds?... (Chose curieuse, ces derniers<br />
mots semblent jeter la ..panique dans les rangs<br />
des badauds. Certains s'enfuient, d'autres se<br />
reculent pour se dissimuler prudemment der-<br />
rière leurs voisins. M. Pouche observe ce manège<br />
d'un œil amusé. Soudain, le camelot l'aperçoit ;<br />
alors, s'adressant à lui) : Vous, monsieur, je<br />
gage que vous avez des cors aux pieds !...<br />
M. POUCHE, effaré. — Moi !... des cors aux<br />
pieds !...<br />
<strong>LE</strong> CAMELOT. — Oui, vous, monsieur.<br />
Oh I mutile de nier, vous avez des cors, je le<br />
sais.<br />
M. POUCHE. — Voyons, cessez cette, plaisanterie,<br />
je n'ai jamais eu de cors !<br />
<strong>LE</strong> CAMELOT. — Mais si, monsieur, vous en<br />
avez, on les voit à travers vos chaussures...<br />
Eh bien ! monsieur, ces cors, grâce à mon merveilleux<br />
produit, vous allez en être débarrassé<br />
en quelques secondes, sans douleur et sans<br />
qu'il vous en coûte rien !<br />
M. POUCHE, essayant de protester. — Mais,<br />
voyons, puisque je vous dis...<br />
(Peine perdue; avec <strong>une</strong> autorité souveraine<br />
et <strong>une</strong> dextérité tendant à prouver qu'il n'en est<br />
pas à son coup d'essai, le camelot s'est emparé<br />
du pied droit de M. Pouche, qu'il déchausse en<br />
un tournemain.)<br />
<strong>LE</strong> CAMELOT, montrant à la foule le pied nu<br />
de M. Pouche, précieusement posé sur un petit<br />
coussin brodé. — Tenez, mesdames et messieurs,<br />
regardez-le, ce pied. (Les curieux<br />
l'examinent, en effet, avec attention, on dirait<br />
qu'ils s'attendent à en voir sortir quelque chose.)<br />
Regardez-le bien, avez-vous jamais vu un<br />
pied pareil?... (Les badauds hochent la tête en<br />
signe de dénégation.) Un pied aussi mal en<br />
point, un pied couvert d'autant de cors, d'œilsde-perdrix,<br />
de. poireaux, de végétations de<br />
toutes sortes ? (M. Pouche esquisse un signe de<br />
protestation.) Si, je dis bien, des végétations<br />
de toute sorte !... Eh bien ! mesdames et<br />
messieurs, ce pied, déformé par la cordonnerie<br />
de pacotille, abîmé par le manque de soins, ce<br />
pied, en un mot, qui n'a plus figure humaine,<br />
je vais vous le montrer dans un instant guéri,<br />
nettoyé et poli comme celui de l'enfant qui<br />
vient de naître... (Tout en parlant, le camelot<br />
commence à badigeonner le pied de M. Pouche<br />
avec Un pinceau chargé d'un liquide froid.)<br />
M. POUCHE, saisi. — Atchoum !...<br />
<strong>LE</strong> CAMELOT. — A vos souhaits I...<br />
(A ce moment, un bref coup de sifflet se fait<br />
entendre, signalant au pédicure forain l'arrivée<br />
indésirable de deux agents. Immédiatement,<br />
notre homme entasse tout son matériel pêlemêle<br />
dans <strong>une</strong> petite valise, confisque le côussin<br />
sur lequel reposait le pied nu de M. Pouche et<br />
disparaît avec <strong>une</strong> rapidité qui tient dit miracle.)<br />
M. POUCHE, un pied chaussé et l'autre nu. —<br />
Le misérable, il emporte mon soulier !... Décidément,<br />
j'aurais mieux fait de prendre l'autobus<br />
1... BERNARD GERVAISE.<br />
DE MAL E N P I S (histoire très morale)<br />
... Tu ignores donc que ce banquier est un<br />
requin de l'épargne Ton pauvre argent est<br />
placé à fonds perdus et jamais tu n'en reverrat<br />
le moindr\sout*<br />
r- Ta sollicitude pour moi m'émeut beaucoup...<br />
Mais, sois tranquille, je n'ai Pas toi»<br />
déposé encore chez lui...<br />
PEINTURE MODERNE<br />
— D'après le catalogue, c'est un portrait<br />
de femme.<br />
— Oui, de femme coupée en morceaux!<br />
(Dessin inédit de GASTON Pic.)<br />
INCOMPRÉHENSION<br />
:— Depuis que not' facteur, est marié, sa<br />
femme est toujours derrière lui !<br />
— Ben, le maire lui a dit de suivre son<br />
mari partout... (Dessin inédit de
niHim, <strong>LE</strong> 14 AVRIL 1929 -iiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiHiniiiuiiiiiinuMiiiiiiûiiiiiiiiiiiiiiiiîiiiiiiiiiiiiii» 13 iiiiiTiiiiiiiiiitiiiiiiiiiinni ■■■■■■■■iiiiiiiinuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiii DIMANCHE-ILLUSTRE nuit»<br />
INJUSTICE OU <strong>LE</strong> TRAVAIL<strong>LE</strong>UR-. PASSIONNÉ<br />
— Quand même... c'est plus difficile ... Voilà dix-huit sacs que je lui vois — C'est passionnant de voir faire des — Tu mets trop de temps pour faire<br />
qu'on ne croît à manœuvrer un tonneau... coltiner et il n'a pas l'air plus fatigué que trous au chalumeau... on y passerait les courses... Je te flanque à la porte...<br />
(Dessin inédit de L. KERN.) . moi... des heures... Tu n'as pas le goût du travail !...<br />
DOMMAGE<br />
— Bientôt, le métier ne sera plus tenable.<br />
Tenez, mes patrons veulent acheter <strong>une</strong><br />
laveuse mécanique aux Arts ménagers! On<br />
ne pourra même plus se calmer les nerfs sur<br />
la vaisselle !...<br />
(Dessin inédit de M, SAUVAYRE.)<br />
INDISCRETION<br />
Avez-vous un billet, m'sieur?<br />
Et vous?<br />
(Dessin inédit de TH. BARN.)<br />
Ce pauvre Baptiste est désolé : en faisant<br />
le ménage, il a cassé un carreau, et son maître,<br />
le fougueux' baron Laquesse, va rentrer.<br />
(Dessin inédit de DHARilj<br />
<strong>LE</strong> CHIEK DE M. PLOC<br />
M. Ploc, suivi de son chien<br />
fidèle Agénor, va à lâchasse avec<br />
des 'amis...<br />
— C'est le premier que j'abats<br />
depuis dix ans ! s'écrie M. Ploc,<br />
triomphant...<br />
— Comment? Agénor ne rapporte pas!<br />
Et, sûr de son fait, M. Ploc sort le<br />
lapin du carnier et crie à Agénor :<br />
Apporte I (Dessin inédit de VARB.)<br />
M. Ploc réussit, par le plus<br />
grand des hasards, à estourbirun<br />
lapin...<br />
— Ce n'est pas Agénor qui vous l'aurait<br />
fait tuer, s'écrie aigrement le cœur<br />
des amis, il ne rapporte même pas /...<br />
Las! Agénor, butinant les racines, ne<br />
rapporte rien du tout... Mais le lapin, qui<br />
n'était qu'étourdi, s'enluit, et si vite que<br />
M. Ploc, éberlué, ne l'a jamais revu /...<br />
<strong>LE</strong> BON TOUR D E BAPTISTE<br />
Pour dissimuler les effets de sa maladresse,<br />
Baptiste colle un papier sur le carreau cassé.<br />
— Je ne veux pas de ça, dit le baron<br />
Laquesse en crevant le papier.<br />
Baptiste remplace à nouveau le papier.<br />
Chaque fois, le baron le crève de sa canne.<br />
Aussi Baptiste est résolu à jouer un tour<br />
à son mnître. Il appelle un vitrier...<br />
INF<strong>LE</strong>XIB<strong>LE</strong><br />
— Vous ne vous êtes pas essuyé les pieds,<br />
redescendez le faire 1...<br />
(Dessin 'inédit d'YVONNE HÉNIN.)<br />
SERVICE<br />
L'EMPLOYÉ, flegmatique. — Première ou<br />
seconde?<br />
(Dessin inédit de Pic.)<br />
...et fait remettre un carreau, en verre, cette<br />
fois, sur lequel il colle du papier. Quand le<br />
baron revient, il s'exerce â nouveau sur l»<br />
papier. On devine la suite...
union DIMANCHE-ILLUSTRÉ iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiii ]4 nmniniimnininiiunnninniinim HiiiiiimluimHhuniiiimiiiHi ■■mil <strong>LE</strong> 1-1 AVRIL 1929 "initia<br />
B R I C - A - B R A C<br />
CHO E T UVEL<strong>LE</strong><br />
ENSEIGNES BIEN PARISIENNES<br />
Confort's Meubles<br />
Tourist Office .<br />
Fivè o'clock à toute heure<br />
Rendez-vous of fashion<br />
Modern'corset<br />
Riding habits<br />
Suzanne's Modes<br />
Rcnce's Parfum<br />
Opera's Tea<br />
Boulevard's Hôtel<br />
Sommes-nous en Angleterre î Somines-nous en<br />
France ?<br />
Nous sommes à Paris qui n'ose pas opter... et qui<br />
adopte le ridicule.<br />
Projet pour la Comédie-Française :<br />
Molière's House<br />
DE DIVORCE EN RUSSIE<br />
L'Animateur des Temps nouveaux.<br />
USQU'À présent, les Etats-Unis avaient passé pour<br />
être imbattables en matière de divorce, le record leur<br />
Jappartenait<br />
sans aucun doute possible, et c'est de loin<br />
qu'ils dépassaient les autres pays. Voici maintenant que<br />
les chiffres détenus par le Nouveau Monde paraissent<br />
presque modestes si on les compare avec ceux qu'offre<br />
la Russie moderne.<br />
Le professeur Julius Wolf, l'économiste allemand,<br />
vient de publier à Berlin un ouvrage où il estime que<br />
le chiffre moyen des divorces dans l'Union des républiques<br />
soviétiques est de 250.000 par an.<br />
Jusqu'à" présent, le nombre le plus élevé appartenait<br />
aux Etats-Unis : 175.000 divorces en 1925. I,e professeur<br />
Wolf admet qu'il est impossible de donner des<br />
statistiques exactes pour l'ensemble du vaste pays dont<br />
il s'agit, mais il. a basé les chiffres qu'il a donnés sur<br />
ceux qui sont fournis par de grandes villes telles que<br />
Moscou et Leningrad, et sur d'autres facteurs tout aussi<br />
importants.<br />
Sunday Times.<br />
DORMEZ-VOUS ?<br />
ous préoccupez-vous de la façon de dormir ? Non,<br />
V sans doute ; pas même pour savoir si vous ronflez<br />
et si votre sonore repos ne trouble pas celui du voisin.<br />
La Faculté a été priée de vaticiner sur l'art de dormir,<br />
et, naturellement, ses représentants les plus autorisés<br />
ont émis les hypothèses les plus contradictoires.<br />
Et, cependant, le sommeil occupe <strong>une</strong> part respectable<br />
de notre courte existence : mettons plus d'un<br />
tiers, si nous tenons compte des dormeurs qui quittent<br />
à regret le dodo chaque matin... Ceux-là se sont-ils<br />
interrogés sur l'art de dormir ?<br />
L'Amérique — que ne fait-on pas, en Amérique ! —<br />
a des cours spéciaux pour les apprenties .dormeuses ;<br />
mais il ne s'agit point de médecine. Ce sont les Américaines<br />
qui veulent avoir le sommeil élégant. Il faut<br />
séduire l'homme blasé qui rentre du cercle.. Nos Parisiennes,<br />
moins habituées à ces mœurs de délaissement,<br />
songent plutôt à quelque scène eu bonne forme, où la<br />
grâce cède le pas à la violence des expressions.<br />
Les physiologistes, donc, discutent pour savoir s'il<br />
vaut mieux être sur le dos, sur le ventre ou sur le côté.<br />
Ce n'est pas là qu'est le nœud de la question. Pour bien<br />
dormir, il faut commencer par ne souffrir d'aucun<br />
organe, et, en particulier, n'avoir pas un malheureux<br />
estomac accablé de nourriture ou un ventre encombré.<br />
<strong>Après</strong> quoi, vous pouvez vous mettre sur le côté droit<br />
ou sur le côté gauche, les opinions politiques n'ont rien<br />
a voir en la matière.<br />
Seuls, les tout-petits ont <strong>une</strong>. règle précise : jamais<br />
sur le dos ; cela les expose à des étouffements. Mais nous<br />
ne sommes pas aussi avancés qu'eux et nous voici<br />
exposés à dormir sans savoir pourquoi ni comment.<br />
A CHACUN SA NATIONALITÉ<br />
Les A nnales.<br />
USQU'A présent, les femmes qui épousaient des étran-<br />
J gers perdaient leur nationalité. Les Françaises peuvent<br />
désormais garder la leur. Voici le tour des Anglaises<br />
qui va venir peut-être.<br />
Miss Ellcn Wilkinson, membre de la Chambre des<br />
Comm<strong>une</strong>s, va demander que soit amendée la loi touchant<br />
les femmes de nationalité anglaise ayant contracté<br />
avec un étranger les liens du mariage. Cette<br />
réforme permettrait à" <strong>une</strong> sujette britannique de garder<br />
sa nationalité, en déclarant que tel est son désir dans le<br />
mois qui suivrait la célébration du mariage. La loi<br />
aurait un effet rétroactif pour les femmes actuellement<br />
mariées à des étrangers et qui feraient leur déclaratiou<br />
devant un magistrat.<br />
Paris-Times.<br />
L'ALPHABET SYMPATHIQUE<br />
P ARACjy-SÈ, savant allemand, et médecin du xvie siècle,<br />
prétendait exercer sa thérapeutique d'après la correspondance<br />
de l'organisme humain avec le monde<br />
extérieur. En cet état d'esprit, les paracelsistes avaient<br />
imaginé un étrange système de sympathie.<br />
Quand deux amis désiraient être, malgré les distances,<br />
toujours présents l'un à l'autre, et eu communication<br />
intime, constante, ils n'avaient, pour opérer ce miracle,<br />
qu'à se faire, l'un et l'autre, découper, sur <strong>une</strong> partie<br />
du corps, un morceau de peau d'<strong>une</strong> dimension identique.<br />
Ils échangeaient, entre eux, cet épiderme: celui<br />
de l'un devait s'appliquer sur la plaie de l'autre.<br />
La chasse aux Punaises<br />
Il faut la commencer dès le retour des beaux jours.<br />
Un seul badigeonnage au Hozol sullit pour détruire<br />
toutes ces sales bêtes et leurs œufs. 4 fr. 95 le flacon.<br />
Toutes.pharmacies, drogueries, épiceries, etc. A Paris :<br />
Pharmacie Principale Canonne et Pharmacie de Home,<br />
Bailly.<br />
UN DRAME OBSCUR<br />
On subit en silence les douleurs aiguës des cors aux<br />
pieds jusqu'au moment où, las de soulîrir, on a recours<br />
au ■ Diable ».,« Le Diable • enlève les cors en six jours,<br />
pour toujours. 3 fr. 40 toutes pharmacies. Attention !...<br />
Exigez ■ Le Diable ». Epernay : phaimacie W'einmann.<br />
MADAME<br />
Soyez pratique ; ayez toujours dans votre Jîénage<br />
un flacon d'alcool de menthe de Ricqlès,: Ses<br />
qualités hygiéniques, sa saveur fraîche, son paifum<br />
agréable le rendent indispensable. Exiger du<br />
Ricqlès.<br />
Chaque lambeau recousu était recouvert d'un alphabet,<br />
inscrit dans un ordre spécial. Quand un des amis<br />
voulait communiquer avec son alter ego, il lui suffisait<br />
de suivre, avec <strong>une</strong> aiguille, sur sa peau, le contour des<br />
lettres - de son alphabet ; aussitôt l'autre sentait <strong>une</strong><br />
légère démangeaison le solliciter ; s'il suivait, pareillement<br />
alors avec <strong>une</strong> aiguille sur sa peau, les lettres de<br />
son alphabet et la marche de la démangeaison, il<br />
découvrait la pensée de son ami.<br />
On se demande, tant la chose est ingénieuse et simple<br />
comment elle peut être ainsi demeurée dans le passé<br />
Mais peut-on y croire !<br />
Eve.<br />
FAUST AU THÉÂTRE<br />
'ŒUVRE la plus importante de Gcethe, Faust, n'était<br />
L pas destiné à la scène, de l'avis même du maître<br />
olympien. Eûi qui avait travaillé des dizaines d'années<br />
à ce chef-d'œuvre, le trouvait bouillant, sortant du four. C'est <strong>une</strong> sorte de gâteau<br />
rustique, délicieux, du reste.<br />
Peur six personnes, prenez un décilitre d'eau,<br />
125 grammes de beurre, 250 grammes de farine, quatre<br />
œufs entiers, 125 grammes de gruyère râpé et <strong>une</strong><br />
pincée de sel.<br />
Vous mettez l'eau dans <strong>une</strong> casserole avec-le beurre<br />
et <strong>une</strong> pincée de sel. Quand elle bout, versez-y la<br />
farine par petites quantités en battant bien pour<br />
arriver à faire <strong>une</strong> pâte bien lisse. Cuisez cinq minutes,<br />
puis retirez la casserole du feu. Ajoutez à cette pâte<br />
les quatre ja<strong>une</strong>s d'œufs, puis les quatre blancs battus<br />
en neige ferme. Ajoutez encore le gruyère râpé, mélangez<br />
le tout et dressez eu couronne sur <strong>une</strong> plaque<br />
beurrée. Dorez avec un peu de ja<strong>une</strong> d'œufs et de lait,<br />
disposez sur le dessus quelques lames fines de gruyère<br />
et faites cuire au four moyen pendant trente minutes.<br />
»<br />
Le Rappel de T Yonne.<br />
UNE VIL<strong>LE</strong> QUI GRANDIT<br />
ARCELONE, cette année, attire à son exposition les<br />
B visiteurs par dizaines de milliers. C'est à la fois <strong>une</strong><br />
ville historique, ancienne comme Cartilage, et un centre<br />
commercial : « le Chicago de l'ICspagne ». "<br />
Les vieux quartiers de la ville sont riches en édifices<br />
de traditionnelle beauté, mais, dans ces dernières<br />
années, les boulevards se sont enrichis de constructions<br />
d'un modernisme curieux. Ainsi, de l'église de la Sainte-<br />
Famille, commencée il y a trente ans et point encore<br />
terminée, un temple étrange, tout en hautes tours de<br />
pierre découpée. « Une curieuse orchidée », a-t-on dit.<br />
Cette église, actuellement à l'extérieur de la ville, se<br />
trouvera, <strong>une</strong> fois terminée, erf plein centre de la cité<br />
nouvelle que l'on construit en grandes niasses régulières,<br />
où <strong>certaine</strong>s rues auront 15 kilomètres de longueur.<br />
The lllnstratcd I.ondon News.<br />
HUITRES CUITES<br />
UÎTRES AU GRATIN : les ouvrir et les faire pocher<br />
H au four, dans leur eau, pendant deux minutes ;<br />
retirer; faire un léger roux que l'on mouille-avec la<br />
cuisson des huîtres et un petit fonds préparé avec quelques<br />
menus poissons, oignons et carottes émincées, <strong>une</strong><br />
feuille de laurier, uu verre de viu blanc et un verre<br />
d'eau, le tout bien réduit ; lier avec deux ja<strong>une</strong>s d'œufs,<br />
réduire deux minutes et en mettre <strong>une</strong> cuillerée à bouche<br />
sur chaque huître, paner, arroser de. quelques gouttes<br />
de beurre fondu et gratiner à four chaud.<br />
HUÎTRES EN CAPUCINE : détacher les huîtres de leurs<br />
coquilles et les faire cuire quelques minutes avec leur<br />
eau dans <strong>une</strong> petite casserole couverte. Mouiller de cette<br />
cuisson <strong>une</strong> sauce gratin épaisse et garnie de truffes et<br />
de champignons, faire réduire et refroidir à moitié.<br />
Bien tremper les huîtres dans cette sauce et les ranger<br />
sur un plat large ; napper chac<strong>une</strong> avec le restant de<br />
la sauce et laisser bien refroidir. Juste avant de servir,<br />
tremper séparément les huîtres dans de la pâte à frire<br />
et plonger dans la friture bouillante. Dresser en buisson<br />
sur serviette pliée, avec persil frit entre les beignets<br />
d'huîtres et <strong>une</strong> onctueuse sauce tomate dans <strong>une</strong><br />
saucière.<br />
Les Tablettes des Deux-Charentes.<br />
<strong>LE</strong>S LANGUES <strong>LE</strong>S PLUS PARLÉES<br />
t A dernière - statistique connue remonte à 1920 et<br />
L-> est d'origine anglaise. D'après elle, la langue<br />
anglaise serait de beaucoup la plus parlée sur le globe :<br />
160 millions environ d'habitants (Angleterre, Amérique<br />
du Nord, Afrique du Sud, Australie) l'emploieraient.<br />
Puis viendraient dans l'ordre : le russe, parlé par<br />
100 millions d'habitants ; l'allemand, par 90 millions ;<br />
le français par 70 millions ; l'italien, par 55 millions ;<br />
l'espagnol, par 50 millions ; le portugais, par 25 millions,<br />
etc..<br />
Dans cette statistique ne sont pas comprises naturellement<br />
les personnes qui, en plus de leur langue<br />
maternelle ou adoptive, parlent <strong>une</strong>. autre langue,<br />
les Français qui parlent anglais ou les Espagnols qui<br />
parlent italien, par exemple. Leur nombre, cela se<br />
conçoit aisément, est impossible à définir, niais on<br />
peut dire que les langues les plus enseignées dans les<br />
écoles de tous les pays sont, dans l'ordre, l'anglais et<br />
le français.<br />
L'Opinion.<br />
E PARTOUT<br />
<strong>LE</strong>S AIG<strong>LE</strong>S BLANCS<br />
'invER exceptionnel dont l'Europe a souffert n'est<br />
L pas sans avoir amené, dans les contrées relativement<br />
tempérées, des animaux habituellement confinés<br />
dans les régions nordiques. Des oiseaux surtout. On<br />
a vu chez nous des cygnes sauvages.<br />
Mais, en Allemagne, aux environs de la forêt de Thuringe,<br />
on s'est étonné de voir apparaître des aigles<br />
pêcheurs blancs. C'est un spectacle extraordinaire que<br />
de voir ces grands rapaces au plumage immaculé tourner<br />
lentement au-dessus d'un paysage enseveli dans <strong>une</strong><br />
neige épaisse. On se croirait dans un rêve... ou dans<br />
les terres polaires.<br />
Un de ces magnifiques oiseaux s'était même établi<br />
dans la petite ville d'Eisenach ; il avait sa place habituelle<br />
sur le faîte d'un toit très élevé et pointu. Blanc<br />
comme la neige parmi laquelle il était posé, cet aigle<br />
immobile semblait <strong>une</strong> gargouille de marbre, partie<br />
d'<strong>une</strong> architecture blanche et invraisemblable.<br />
Faute de pouvoir pêcher — les rivières étant gelées —<br />
il faisait <strong>une</strong> chasse active aux pigeons et aux autres<br />
oiseaux de la ville.<br />
Les amis des passereaux avaient fort à faire pour<br />
protéger leurs petits amis, contre ce beau brigand —<br />
trop beau pour qu'on le tuât.<br />
Vorwaerts.<br />
<strong>LE</strong> PEINTRE DISTRAIT<br />
E notre courrier, nous extrayons cette triple com-<br />
D munication :<br />
Cher maître,<br />
Je serais très honoré de recevoir voire visite et de vouloir<br />
bien jeter un coup d'oeil sur mes toiles avant leur envoi à<br />
la galerie Z...<br />
Je vous prie d'agréer, cher maître, etc...<br />
Signé : X..., rue de Vaugirard.<br />
La rue de Vaugirard est longue. Sans numéro, impossible<br />
de visiter l'artiste, au nom inconnu par ailleurs.<br />
Huit jours après, cette communication du même :<br />
Cher monsieur,<br />
Désolé de ne vous avoir pas encore reçu. J'espère vous<br />
voir avant le départ de mes toiles.<br />
Agréez, cher monsieur...<br />
Signé : X...<br />
Cette fois, ni numéro ni rue.<br />
Enfin, ce dernier billet, reçu hier, met les choses au<br />
point :<br />
Monsieur,<br />
Vous n'êtes qu'un malotru. Mes auvres' se passeront<br />
de votre visite.<br />
Cette fois l'adresse était correctement indiquée.<br />
UNE MINE D'OR EN 2926<br />
La Revue du Bureau.<br />
WELLS, dans son roman Quand le dormeur s'éveillera,<br />
nous montre un homme devenu le plus riche de<br />
la terre, le propriétaire du globe tout entier, parce qu'il<br />
est le maître d'<strong>une</strong> fort<strong>une</strong> placée jadis à' intérêts<br />
composés.<br />
Or un riche Colombien, qui a vraisemblablement<br />
confiance en l'avenir, a placé, à intérêts composés,<br />
10 dollars, qui, dans mille ans, donneront <strong>une</strong> somme...<br />
astronomique de quinze ou dix-huit chiffres.<br />
Quel déminage que Charles III le Simple ou Louis TV<br />
d'Outremer n'aient pas eu, çhez nous, voici mille ans,<br />
la prévoyante idée de distraire quelques écus d'or du<br />
trésor royal !<br />
Il est vrai que les derniers Carolingiens ne connaissaient<br />
guère les secrets de la finance.<br />
Le Quotidien.<br />
UNE HISTOIRE D'OSCAR WILDE<br />
'EST <strong>une</strong> des dernières anecdotes d'Oscar Wilde.<br />
C Quand la uiort le surprit, il se préparait à écrire<br />
un conte dont voici le sujet :<br />
« Un imposteur prétendait avoir trouvé le mouvement<br />
perpétuel. Tqus les jours, il exhibait, dans un<br />
music-hall, <strong>une</strong> grosse boule qu'aucun moteur ne<br />
mettait en mouvement et qui, pourtant, tournait<br />
sans arrêt. La boule était creuse. C'est un petit garçon,<br />
logé à l'intérieur, qui la remuait ainsi. Mais la foule<br />
ne s'en apercevait pas, et elle éclatait en applaudissements.<br />
« Un soir, dans un music-hall de province, notre<br />
homme fit sa représentation habituelle. La boule<br />
tourna sans arrêt, et les applaudissements crépitèrent<br />
comme de coutume.<br />
0 I,e numéro fini, il rentrait dans la coulisse avec<br />
sa boule, quand le petit garçon,-essoufflé, apparut,<br />
dans un coin des coulisses et se précipita vers lui :<br />
n — J'arrive seulement. Excusez-moi.»<br />
Candide.<br />
LA ROBE <strong>DU</strong> JUGE<br />
MONSIEUR CHAR<strong>LE</strong>S FEILHAC a consacré <strong>une</strong> étude<br />
à ce sujet vestimentaire et symbolique : la Robe<br />
du juge et V Image de la justice. En voici le début :<br />
Le problème de la tenuejie nos magistrats préoccupe<br />
cer.ains esprits. La robe r d'origine orientale, est d'un<br />
aspect à la fois imposant et religieux. Ses plis amples<br />
isolent le personnage dans <strong>une</strong> atmosphère de prestige.<br />
Elle est sœur de la toge qui habillait la sagesse et l'autorité<br />
romaines. En France, elle a donné'son nom â <strong>une</strong><br />
caste, en face de laquelle, contrairement à l'adage,<br />
l'épée ne s'inclinait guère, mais qui était <strong>une</strong> noblesse.<br />
Tout cela ne s'oublie pas. Si l'on a ri des robins, il<br />
n'en fallut pas moins toujours côhipter avec eux.<br />
Aujourd'hui, les ennemis de la robe estiment sans<br />
doute que la justice est, par elle-même, <strong>une</strong> autorité<br />
assez grande et assez impeccable pour que 1 uniforme<br />
n'y ajoute rien. Les autres, plus prudents, lui accorderaient<br />
moins de confiance et tiennent à la robe comme<br />
à <strong>une</strong> garantie d'équité.<br />
Il est certain qu'<strong>une</strong> justice rendue par des hommes<br />
ne saurait être impeccable et qu'elle a besoin d'entourer<br />
de prestige non seulement ses arrêts les plus lucides,<br />
mais surtout ses erreurs. Il est donc sage de l'habiller,<br />
comme on fait de la vérité, qui est la justice intégrale,<br />
si rarement accessible, et dont Pascal a dit « que nos<br />
: instruments sont trop émoussés pour y toucher exactement<br />
». La robe donne-t elle à la main qui y touche<br />
équilibre et sûreté? Le croire est déjà suffisant, car<br />
juges et justiciables ne seront pas, encore de longtemps,<br />
mûrs pour la justice toute nue, dont la pure beauté<br />
éclaterait à tous les yeux. Donc, confiance en soi chez<br />
le magistrat, soumission sagement consentie dans le<br />
public, voilà ce que contiennent les plis d'<strong>une</strong> robe de<br />
juge. En attendant un mieux des plus lointains, le point<br />
de vue n'est pas négligeable.<br />
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toute la journée, en dépit de la chaleur, du vent,<br />
du temps pluvieux, des bains de mer ou de la<br />
transpiration provoquée par la danse. La mousse<br />
de crème permettait également à la poudre<br />
d'exercer sur la peau <strong>une</strong> action tonifiante. Son<br />
usage continu supprimait bientôt et pour toujours<br />
un nez brillant. Les défectuosités du teint<br />
disparaissaient et la peau devenait aussi douce,<br />
aussi lisse et aussi veloutée que les pétales de<br />
la rose. Dans la Poudre Tokalon, la mousse de<br />
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Bientôt on se sent incapable du moindre effort. L'aisance des mouvements,<br />
la. souplesse des gestes, le charme féminin et l'élégance<br />
masculine : tout ce qui fait la joie de vivre, finissent par disparaître.<br />
Chose plus grave encore, le tissu adipeux envahit les organes intérieurs,<br />
il menace le foie, le coeur, les reins, ruine le bien-être, compromet<br />
la santé, détermine <strong>une</strong> vieillesse^ prématurée.<br />
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2. Crainquebille.<br />
3. Les Dieux ont aoif,<br />
4. L'Etui de nacre.<br />
5. L'Ile des Pingouins.<br />
6. Le Livre de mon Ami,<br />
7. L'Orme du mail.<br />
6. Le Mannequin d'osier.<br />
9. L*Anneau d'améthyste.<br />
10. M. Bergeret à Paria.<br />
11. La Rôtisserie de U Reine Pédnuqua<br />
12. Les Opinions de Jérôme Coignard.<br />
13. 'Le Puits de Sainte Clair*.<br />
M. La Révolte des Angei.<br />
15. Thaïs.<br />
16. La Vie en fleurs.<br />
I 7. Le Lys rouge.<br />
18. Le Jardin d'Epicur*.<br />
19. Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue.<br />
PROSPER MERIMEE<br />
20. Carmen.<br />
GUY CHANTEP<strong>LE</strong>URE<br />
21. L» Pe...gère<br />
PIERRE DE COU<strong>LE</strong>VAIN<br />
22. Sur I. Branche.<br />
CHATEAUBRIAND<br />
U. Alalm.<br />
RENE BAZIN<br />
24. Le Blé qui levé.<br />
25 Le, Oberlé.<br />
26 Le, nouveaux OberU.<br />
27. Une Tache d'Encre.<br />
28 La Terre qui meurt.<br />
A<strong>LE</strong>XANDRE <strong>DU</strong>MASÎ PERE<br />
29. Les trois Mousquetaires 1<br />
m. — u.<br />
31. 32. 33. Vingt An, .pria. I.. II. III. .<br />
3.4 a 39. Le Vjcornte.de Bragelonne. 1.1 VI.<br />
CABRIE<strong>LE</strong> D'ANNUNZIO<br />
40. L'Enfant d. Volupté.<br />
41. L'Intrua.<br />
42. Le Triomphe de la Mort.<br />
BAUDELAIRE<br />
4). Histoires extraordinaires.<br />
xxx<br />
44. Amitié amoureuse.<br />
BLASCO IBANEZ<br />
43. Mare No.trum<br />
46. Le. quatre Cavalier, de l'Apocalypse.<br />
47. Dan. l'Ombr. de la Cathédrale.<br />
A<strong>LE</strong>XANDRE <strong>DU</strong>MAS FILS<br />
46. La Dame aux Camélias.<br />
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49. Le Parfum des Ile. Borromé***<br />
50. L'Enfant à la Balustrade.<br />
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53. Aventure." de Sir Cordon Pym.<br />
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56. En gagnant mon Pain.<br />
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62. Souvenir* d Enfance<br />
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63. Scên iei de la Vie de Bohème<br />
GEORGE SAND<br />
64. . Ma ' s a. Oi.ble<br />
STENDHAL<br />
65.<br />
66.<br />
Le Rouge et le Noit I.<br />
II.<br />
ARTHUR <strong>LE</strong>VY<br />
67 L'Empereur dan. «a vie Bové.<br />
CO<strong>LE</strong>TTE YVER<br />
68. Lea Dame, du Palau.<br />
69 Le Myalêre dea Beatitudea.<br />
70. Haudequin de Lyon.<br />
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7 ( Lea Payeane.<br />
72. Le Couem Pona.<br />
73. Le Lya dan. I. Vallée.<br />
74. Eugénie Grandet.<br />
75. Le Médecin de Campagne.<br />
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89. Ramuntcho.<br />
90. Le Roman d'un Spaht.<br />
91. Au Maroc.<br />
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