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07.07.2013 Views

34 UN FIL À LA PATTE MADAME DUVERGER, levant la tête. Pardon ? BOUZIN, aimable. Je dis : « C’est... c’est le Figaro que Madame lit ? » MADAME DUVERGER, étonnée. Oui, Monsieur. Elle se remet à lire. BOUZIN. Journal bien fait ! MADAME DUVERGER, indifférente avec un léger salut. Ah ? Même jeu. BOUZIN, revenant à la charge. Journal très bien fait !... il y a justement, à la quatrième page, une nouvelle... je ne sais pas si vous l’avez lue ? MADAME DUVERGER, légèrement railleuse. Non, Monsieur, non. BOUZIN. Non ?... pardon, voulez-vous me permettre ? Il prend le journal qu’il déplie sous le regard étonné de Mme Duverger. Voilà, au courrier des théâtres, c’est assez intéressant ; voilà : « Tous les soirs, à l’Alcazar ; grand succès pour Mlle Maya dans sa chanson : Il m’a fait du pied, du pied, du pied... il m’a fait du pied de cochon, truffé. » À Mme Duverger, d’un air plein de satisfaction, en lui tendant le journal. Tenez, Madame, si vous voulez voir par vous-même. MADAME DUVERGER, prenant le journal. Mais pardon, Monsieur, qu’est-ce que vous voulez que ça me fasse que mademoiselle je ne sais pas comment chante, qu’on lui a fait du pied, du pied, du pied, du pied de cochon, truffé ?

GEORGES FEYDEAU BOUZIN. Comment ?... MADAME DUVERGER. Ça doit être quelque stupidité ! BOUZIN. Oh ! ça non ! MADAME DUVERGER, avec doute. Oh ! BOUZIN, très simplement. Non... c’est de moi ! MADAME DUVERGER. Hein ?... Oh ! pardon, Monsieur ! J’ignorais que vous fussiez littérateur ! BOUZIN. Littérateur par vocation ! mais clerc de notaire par état. Firmin reparaît, portant un superbe bouquet. BOUZIN et MADAME DUVERGER, à Firmin. Eh bien ? FIRMIN, au-dessus du canapé. Je n’ai pas encore pu voir madame, on avait sonné à la cuisine pour ce bouquet. MADAME DUVERGER. Ah ? Elle reprend sa lecture. BOUZIN, indiquant le bouquet. Mâtin ! il est beau ! vous en recevez beaucoup comme ça ? FIRMIN, simplement. Nous en recevons beaucoup, oui, Monsieur. BOUZIN. C’est au moins Rothschild qui envoie ça ? 35

GEORGES FEYDEAU<br />

BOUZIN.<br />

Comment ?...<br />

MADAME DUVERGER.<br />

Ça doit être quelque stupidité !<br />

BOUZIN.<br />

Oh ! ça non !<br />

MADAME DUVERGER, avec doute.<br />

Oh !<br />

BOUZIN, très simplement.<br />

Non... c’est de moi !<br />

MADAME DUVERGER.<br />

Hein ?... Oh ! pardon, Monsieur ! J’ignorais que vous fussiez<br />

littérateur !<br />

BOUZIN.<br />

Littérateur par vocation ! mais clerc de notaire par état.<br />

Firmin reparaît, portant un superbe bouquet.<br />

BOUZIN et MADAME DUVERGER, à Firmin.<br />

Eh bien ?<br />

FIRMIN, au-dessus du canapé.<br />

Je n’ai pas encore pu voir madame, on avait sonné à la cuisine<br />

pour ce bouquet.<br />

MADAME DUVERGER.<br />

Ah ?<br />

Elle reprend sa lecture.<br />

BOUZIN, indiquant le bouquet.<br />

Mâtin ! il est beau ! vous en recevez beaucoup <strong>com</strong>me ça ?<br />

FIRMIN, simplement.<br />

Nous en recevons beaucoup, oui, Monsieur.<br />

BOUZIN.<br />

C’est au moins Rothschild qui envoie ça ?<br />

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