Scène VII - thtre-documentation-cvb0m.com
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UN FIL À LA PATTE LUCETTE. Sans ça, tu ne regarderais pas à te déshabiller devant moi. BOIS-D’ENGHIEN, toujours occupé de son épi qui le gêne et sur le même ton que son « Mais non, mais non ! » et son « Mais si, mais si ! ». Mon Dieu ! mon Dieu !... Jouant des coudes pour faire descendre son épi. Oh ! mais c’est affreux, ce que ça pique !... LUCETTE. Mais ne sois donc pas bête !... va derrière ce paravent, et cherche-le, ton épi ! BOIS-D’ENGHIEN, remontant. Ah ! ma foi, tant pis ! je n’y tiens plus !... C’est bien fermé, au moins ? LUCETTE. Mais oui, mais oui... Bois-d’Enghien pénètre derrière le paravent dont il développe les feuilles autour de lui ; pendant ce temps Lucette a une pantomime au public, un geste expressif de possession, en même temps qu’elle murmure à voix basse : « Cette fois, je te tiens ! » Puis, pendant ce qui suit, elle va doucement tourner la crémone de la porte du fond, puis tirer le verrou de la porte de gauche. Et moi-même je vais commencer à m’habiller pour les choses que j’ai à chanter ! Elle est allée prendre sa jupe de théâtre dans l’armoire et redescend près de la chaise longue. BOIS-D’ENGHIEN, derrière le paravent. C’est égal ! c’est raide, ce que tu me fais faire ! LUCETTE, enlevant la jupe qu’elle a sur elle. Quoi ? pourquoi ? Tu as un épi qui te gêne, c’est tout naturel que tu le cherches. BOIS-D’ENGHIEN. Oh ! oui ! tu as une façon d’arranger les choses !... 186
GEORGES FEYDEAU On aperçoit, au-dessus du paravent, sa chemise qu’il est en train d’enlever. Ah ! je le tiens, le coquin ! LUCETTE, de la chaise longue, avec une passion simulée. Tu l’as ! ah ! donne-le moi ? BOIS-D’ENGHIEN. Pourquoi ? LUCETTE. Pour le garder, il a été sur ton cœur ! BOIS-D’ENGHIEN, tout en restant à demi abrité par le paravent, il paraît en pantalon et en gilet de flanelle, le fameux épi à la main. Mais non ! je l’avais dans les reins. Il fait mine de retourner derrière son paravent. LUCETTE. Donne-le tout de même ! BOIS-D’ENGHIEN, le lui apportant. Le voilà ! Il veut retourner au paravent, mais Lucette a mis le grappin sur sa main et d’un mouvement brusque l’attire à elle. LUCETTE, avec une admiration feinte. Oh ! que tu es beau comme ça ! BOIS-D’ENGHIEN, fat. Oh ! voyons !... Il fait mine de retourner, Lucette l’attire de nouveau à elle. LUCETTE, même jeu. Est-il beau ! mon Dieu, est-il beau ! BOIS-D’ENGHIEN. Je t’assure ! Si on entrait... c’est bien fermé ? LUCETTE. Mais oui, mais oui... L’attirant contre elle. Ah ! te sentir là près de moi... 187
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GEORGES FEYDEAU<br />
On aperçoit, au-dessus du paravent, sa chemise qu’il est en train d’enlever.<br />
Ah ! je le tiens, le coquin !<br />
LUCETTE, de la chaise longue, avec une passion simulée.<br />
Tu l’as ! ah ! donne-le moi ?<br />
BOIS-D’ENGHIEN.<br />
Pourquoi ?<br />
LUCETTE.<br />
Pour le garder, il a été sur ton cœur !<br />
BOIS-D’ENGHIEN, tout en restant à demi abrité<br />
par le paravent, il paraît en pantalon et en gilet de flanelle, le fameux épi à la main.<br />
Mais non ! je l’avais dans les reins.<br />
Il fait mine de retourner derrière son paravent.<br />
LUCETTE.<br />
Donne-le tout de même !<br />
BOIS-D’ENGHIEN, le lui apportant.<br />
Le voilà !<br />
Il veut retourner au paravent, mais Lucette a mis le grappin sur sa main<br />
et d’un mouvement brusque l’attire à elle.<br />
LUCETTE, avec une admiration feinte.<br />
Oh ! que tu es beau <strong>com</strong>me ça !<br />
BOIS-D’ENGHIEN, fat.<br />
Oh ! voyons !...<br />
Il fait mine de retourner, Lucette l’attire de nouveau à elle.<br />
LUCETTE, même jeu.<br />
Est-il beau ! mon Dieu, est-il beau !<br />
BOIS-D’ENGHIEN.<br />
Je t’assure ! Si on entrait... c’est bien fermé ?<br />
LUCETTE.<br />
Mais oui, mais oui...<br />
L’attirant contre elle.<br />
Ah ! te sentir là près de moi...<br />
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