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Consultez le livre - ICF Habitat

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Reconstruire et construire…<br />

Ce nouveau positionnement s’inscrit dans <strong>le</strong> contexte<br />

d’un urbanisme hexagonal en profonde mutation.<br />

La France, dévastée par la guerre, s’engage dans un vaste<br />

programme de reconstruction. Mais, face au déficit criant<br />

et chronique de logements dans toutes <strong>le</strong>s grandes vil<strong>le</strong>s,<br />

l’objectif de reconstruction laissera très vite sa place<br />

à un nouvel enjeu, celui de la construction. Nous sommes<br />

alors au début des années 1950. L’économie se redresse,<br />

<strong>le</strong> pouvoir d’achat augmente, l’exode rural s’amplifie<br />

et <strong>le</strong> pays connaît une forte poussée démographique<br />

qu’on appel<strong>le</strong>ra «<strong>le</strong> baby-boom». Parallè<strong>le</strong>ment, de<br />

nouvel<strong>le</strong>s méthodes industriel<strong>le</strong>s se généralisent pour<br />

construire plus, et plus vite. Toutes <strong>le</strong>s conditions sont alors<br />

réunies pour initier des projets de grande amp<strong>le</strong>ur. S’ouvre<br />

<strong>le</strong> temps des grands ensemb<strong>le</strong>s, comptant parfois<br />

plusieurs milliers de logements. Le logement social,<br />

en p<strong>le</strong>ine explosion, n’est plus considéré en termes<br />

d’hygiène ou de protection socia<strong>le</strong>, mais fait figure<br />

de moteur des grandes opérations urbaines.<br />

La SNCF aussi !<br />

La SNCF aussi se reconstruit, tant au niveau de ses<br />

infrastructures que de son parc de logements. Du côté<br />

du réseau ferré, el<strong>le</strong> répare, modernise et se développe<br />

au rythme de l’é<strong>le</strong>ctrification et de la mise en place<br />

de signalisations automatiques. Du côté des logements,<br />

el<strong>le</strong> compte désormais 455 000 agents et <strong>le</strong>s besoins sont<br />

énormes. Sous l’impulsion de l’entreprise nationa<strong>le</strong>, la SICE<br />

- rebaptisée S<strong>ICF</strong> (Société Immobilière des Chemins de fer<br />

Français) en 1942 - construit el<strong>le</strong> aussi, surtout en locatif,<br />

au travers de ses filia<strong>le</strong>s HBM. El<strong>le</strong> opte pour<br />

des constructions densifiées et groupées - maisons<br />

en bandes à un étage et petits immeub<strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctifs à 3<br />

ou 4 étages. Echappant au gigantisme, l’architecture<br />

moderne alliée à une grande qualité et un confort inédit<br />

1958<br />

MARQUE LA CRÉATION DES ZUP<br />

(ZONES D’URBANISATION PRIORITAIRES)<br />

ET LE DÉBUT D’UNE POLITIQUE NATIONALE<br />

VOLONTARISTE D’AMÉNAGEMENT<br />

DU TERRITOIRE.<br />

pour l’époque s’impose : chauffage central, sal<strong>le</strong>s de bains,<br />

é<strong>le</strong>ctricité. Les logements pour <strong>le</strong>s salariés s’améliorent<br />

et se multiplient. Et la loi du 11 juil<strong>le</strong>t 1953 ne contredira<br />

pas son effort. Alors qu’el<strong>le</strong> instaure <strong>le</strong> 1 % logement,<br />

mettant ainsi un terme à la construction directement<br />

réalisée par <strong>le</strong>s entreprises industriel<strong>le</strong>s, la SNCF est<br />

autorisée à verser tout ou presque de sa contribution<br />

à la S<strong>ICF</strong>. Dans ce nouveau contexte, cel<strong>le</strong>-ci se restructure<br />

et devient progressivement partenaire des 21 régions<br />

d’action prioritaire au logement, créées en 1960.<br />

Ces années marquent <strong>le</strong> début des partenariats de la S<strong>ICF</strong><br />

avec <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités loca<strong>le</strong>s dans la mise en œuvre<br />

de la politique nationa<strong>le</strong> de l’habitat et de l’aménagement<br />

du territoire. Un partenariat qui ne cessera de grandir<br />

au fil des ans.<br />

Le gardien, figure familière<br />

Le parc S<strong>ICF</strong> échappe éga<strong>le</strong>ment à la disparition<br />

des gardiens. Dans cette nouvel<strong>le</strong> configuration de résidences,<br />

<strong>le</strong>ur présence est plus que jamais considérée comme<br />

indispensab<strong>le</strong>. Surveillance, entretien et nettoyage, petites<br />

réparations techniques… <strong>le</strong>urs missions classiques perdurent.<br />

Cependant, ces tâches principa<strong>le</strong>ment manuel<strong>le</strong>s s’étendent<br />

progressivement à de nouvel<strong>le</strong>s tâches plus administratives.<br />

Le gardien est au cœur de la gestion de l’immeub<strong>le</strong> :<br />

outre <strong>le</strong> recouvrement des loyers, il réalise <strong>le</strong>s visites<br />

des logements et organise <strong>le</strong>s dépannages avec <strong>le</strong>s<br />

entreprises extérieures. Ce sont <strong>le</strong>s prémisses d’un <strong>le</strong>nt<br />

processus de professionnalisation et de polyva<strong>le</strong>nce qui ira<br />

en s’amplifiant au fil du temps. Mais surtout, <strong>le</strong> gardien<br />

symbolise la proximité. Figure fidè<strong>le</strong> et familière, il fait<br />

partie intégrante de la qualité de vie des habitants, rendant<br />

volontiers de menus services, écoutant, n’hésitant pas<br />

à réprimander <strong>le</strong>s enfants. La fonction est d’ail<strong>le</strong>urs souvent<br />

assurée par des femmes de cheminots qui disposent<br />

d’une loge bien identifiée à l’entrée de la résidence,<br />

et d’un logement de fonction contigü. Pour <strong>le</strong>s travaux<br />

<strong>le</strong>s plus lourds, comme l’entretien des espaces verts, el<strong>le</strong>s<br />

se font aider par <strong>le</strong>ur mari.<br />

Se faisant l’interface avec la société, <strong>le</strong> gardien est<br />

en première ligne pour recevoir <strong>le</strong>s doléances<br />

des locataires, mais n’a pas encore d’action directe sur<br />

la gestion des réclamations. Le plus souvent, tout se passe<br />

dans l’échange et avec bon sens : <strong>le</strong>s locataires,<br />

en écrasante majorité des cheminots, vivent en bonne<br />

harmonie. Le lien social se crée naturel<strong>le</strong>ment au sein<br />

d’une population active et équilibrée, dotée de règ<strong>le</strong>s<br />

de vie communes. Au moindre écart, <strong>le</strong>s habitants euxmêmes<br />

rappel<strong>le</strong>nt à l’ordre <strong>le</strong>urs voisins et collègues !<br />

Un parc vieillissant, un nouveau statut<br />

Dans <strong>le</strong>s années 1970, <strong>le</strong> parc SNCF compte 67 000<br />

logements. Confrontée à l’amp<strong>le</strong>ur de son entretien<br />

et de sa gestion, à une époque où el<strong>le</strong> se recentre sur son<br />

cœur de métier, la SNCF transfère la propriété d’une partie<br />

de son patrimoine aux filia<strong>le</strong>s de la S<strong>ICF</strong>, dont el<strong>le</strong> reste<br />

actionnaire majoritaire. Le parc, vieillissant, a besoin d’être<br />

modernisé. C’est justement l’époque où, par des mesures<br />

financières incitatives, l’État encourage la constitution<br />

d’un parc de logements sociaux. Une opportunité pour<br />

la S<strong>ICF</strong> qui se voit ainsi accorder des subventions<br />

et des financements intéressants pour réhabiliter<br />

ses ensemb<strong>le</strong>s. En contrepartie, el<strong>le</strong> doit conventionner<br />

son parc et mettre à disposition 30 % des logements<br />

à la préfecture, et 20 % aux col<strong>le</strong>ctivités loca<strong>le</strong>s qui se sont<br />

portées garantes des prêts. Les logements prennent alors<br />

<strong>le</strong> statut d’HLM. Cette évolution n’est pas très bien perçue<br />

par <strong>le</strong>s cheminots, même s’ils bénéficient désormais<br />

du droit au maintien dans <strong>le</strong>s lieux. Il est diffici<strong>le</strong> pour cette<br />

corporation d’accepter, d’une part, la séparation d’avec<br />

sa maison mère SNCF et la mise en place d’une nouvel<strong>le</strong><br />

autorité ; d’autre part, de se résoudre, pour <strong>le</strong>s besoins<br />

des réhabilitations, à détruire poulail<strong>le</strong>rs et autres abris<br />

de jardin qu’ils avaient installés. Sans compter que<br />

ces changements ouvrent la voie à la mixité socia<strong>le</strong> dans<br />

<strong>le</strong> parc jusque-là réservé à la communauté cheminote. Une<br />

nouvel<strong>le</strong> ère s’ouvre pour <strong>le</strong>s locataires et <strong>le</strong>urs gardiens.<br />

25<br />

© Renau ASTIER

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