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Extrait du livre Affaires Centrafricaines - Sangonet

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La surprise en forme de coup de tonnerre est pour Paris où les principaux<br />

responsables <strong>du</strong> gouvernement avancent, en tâtonnant, à la rencontre de l’événement.<br />

Claude Cheysson, ministre de Relations extérieures dit:<br />

-Il s’agit d’une affaire interne qui ne relève que des centrafricains. La France espère<br />

le retour rapide à une vie démocratique réelle.<br />

Charles Hernu, ministre de la Défense ajoute:<br />

-Les troupes françaises sont consignées et elles n’auront à intervenir que pour<br />

protéger les citoyens français. Je suis assuré que pour l’instant les ressortissants français en<br />

Centrafrique ne sont absolument pas en danger.<br />

Pierre Bérégovoy, secrétaire général de l’Elysée déclare:<br />

-Paris n’est mêlé ni de près ni de loin à cette affaire.<br />

Quant à Pierre Cot, ministre de la Coopération, il affirme:<br />

-le gouvernement Dacko a cédé la place à un gouvernement militaire, et toujours<br />

l’aveu d’un échec. De ce fait, c’est pour nous, Français, un sujet d’inquiétude.<br />

Dans son premier message radiodiffusé à la nation, Kolingba dit qu’il «a exigé et<br />

obtenu la démission <strong>du</strong> président David Dacko et son gouvernement, en raison de l’état de<br />

santé <strong>du</strong> président Dacko et compte tenu de la tension politique qui régnait dans le pays<br />

depuis six mois».<br />

Ce premier «couac» commis par Kolingba indispose si fort son prédécesseur que celui-ci<br />

menace de remettre en cause leur accord.<br />

L’accord dont il s’agit, demeuré secret jusqu’à ce jour, avait été mis au point par les<br />

deux hommes, le dimanche 23 août 1981.<br />

David Dacko pensait que la France allait faire l’avance au gouvernement militaire d’une<br />

année de salaires et de soldes des fonctionnaires et des militaires, et qu’elle accorderait<br />

aussi un budget pour permettre la relance de la «machine» centrafricaine. Etant assuré d’un<br />

an d’oxygène, David Dacko aurait alors récupéré le pouvoir des mains de Kolingba, au<br />

nom de la «continuité Républicaine»! David Dacko ne l’avait pas caché à son complice,<br />

il «jouerait ainsi un bon tour aux Français, qui l’ont pressé comme un citron avant de le<br />

rejeter». Au moment de la constitution <strong>du</strong> C.M.R.N., le 3 septembre 1981, cinq hommes au<br />

total s’étaient liés par cet accord: David Dacko, Kolingba et trois ministres-militaires.<br />

Que ceux qu’étonnerait cette méthodologie politique, somme toute élémentaire,<br />

fassent l’effort de penser que pour les Africains les problèmes se posent et se résolvent<br />

d’abord à «l’africaine». Et que, bien sûr, cela n’a rien à voir avec les règles à partir<br />

desquelles nous agissons en tant que Français.<br />

Quoiqu’il en soit, Kolingba, comme il s’y est engagé commence à respecter son contrat. Le<br />

3 septembre 1981, il présente les membres <strong>du</strong> C.M.R.N. aux journalistes et dit son espoir de<br />

recevoir une aide financière massive:<br />

-J’ai besoin, précise-t-il, de 50 à 70 milliards de francs CFA (1 milliard-1,4 milliard de<br />

francs français).<br />

Quelques jours plus tard, il envoie à Paris une délégation con<strong>du</strong>ite par le ministre des<br />

<strong>Affaires</strong> étrangères, le lieutenant-colonel Gervil Yambala, pour demander au<br />

gouvernement français d’établir pour la Centrafrique un budget calculé sur un an.<br />

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