LES QUATRES NOBLES VERITES - Le Dhamma de la Forêt
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ce Sutta comme <strong>la</strong> quintessence <strong>de</strong> l’enseignement du Bouddha. Il contient<br />
tout ce qui est nécessaire à <strong>la</strong> compréhension du <strong>Dhamma</strong> et à <strong>la</strong> réalisation<br />
<strong>de</strong> l’éveil.<br />
Bien que le <strong>Dhamma</strong>cakkappavattana Sutta soit considéré comme le<br />
premier enseignement transmis par le Bouddha après son illumination, il me<br />
p<strong>la</strong>ît d’imaginer quelquefois que son premier sermon fut donné à un ascète<br />
qu’il croisa sur le chemin <strong>de</strong> Varanasi. Après son éveil à Bodh Gaya, le<br />
Bouddha estima cet enseignement trop subtil pour lui permettre d’exprimer<br />
sa découverte par les mots et décida qu’il s’abstiendrait donc d’enseigner, se<br />
contentant <strong>de</strong> rester assis sous l’arbre Bodhi pour le restant <strong>de</strong> ses jours.<br />
En ce qui me concerne, je trouve très séduisante cette idée <strong>de</strong> se retirer dans<br />
<strong>la</strong> solitu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> ne plus avoir à être confronté aux problèmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> société.<br />
Cependant, alors que le Bouddha entretenait <strong>de</strong> telles pensées, Brahma<br />
Sahampati, le dieu créateur dans <strong>la</strong> mythologie <strong>de</strong> l’hindouisme, lui apparut<br />
et réussit à le convaincre <strong>de</strong> se mettre en route pour enseigner. Brahma<br />
Sahampati fut en mesure <strong>de</strong> persua<strong>de</strong>r le Bouddha qu’il existait <strong>de</strong>s<br />
individus capables <strong>de</strong> comprendre, <strong>de</strong>s gens n’ayant que peu <strong>de</strong> poussière<br />
dans les yeux. L’enseignement du Bouddha était donc dirigé vers ceux dont<br />
<strong>la</strong> vue est peu obscurcie. Je suis convaincu qu’il n’imaginait pas le voir<br />
<strong>de</strong>venir un mouvement religieux suivi par les foules.<br />
Après <strong>la</strong> visite <strong>de</strong> Brahma Sahampati, le Bouddha faisait route <strong>de</strong> Bodh<br />
Gaya vers Varanasi, quand il rencontra un ascète qui fut impressionné par<br />
son apparence rayonnante. L’ascète l’interrogea sur ce qu’il avait découvert,<br />
ce à quoi le Bouddha répondit : « Je suis celui qui est parfaitement éveillé,<br />
l’Arahant, le Bouddha ! ».<br />
J’aime à penser que ce fut là son premier sermon. Ce fut un échec, car son<br />
interlocuteur pensa que le Bouddha perdait l’esprit et tombait dans l’orgueil<br />
par excès <strong>de</strong> pratique. Je suis persuadé que nous réagirions <strong>de</strong> <strong>la</strong> même<br />
façon si quelqu’un nous disait une chose pareille. Quelle serait votre<br />
réaction si je vous affirmais : « Je suis parfaitement éveillé » ?<br />
En fait, le discours du Bouddha était un enseignement juste, très précis.<br />
C’était l’enseignement parfait, mais nous ne sommes pas capables <strong>de</strong> le<br />
comprendre, car nous avons tendance à l’interpréter <strong>de</strong> travers et à penser<br />
que cette affirmation émane d’un ego : les gens interprètent toute chose du<br />
point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> leur propre ego. Bien qu’elle puisse sembler une affirmation<br />
égotiste, <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration « Je suis celui qui est parfaitement éveillé » n’est-elle<br />
pas, en fait, purement transcendante ? Ce discours « Je suis le Bouddha,<br />
celui qui est parfaitement éveillé », est intéressant à contempler, car il utilise<br />
les mots « je suis » avec <strong>de</strong>s attributs en termes <strong>de</strong> réalisations, <strong>de</strong> réussites<br />
super<strong>la</strong>tives. En tout cas, ce premier enseignement du Bouddha n’eut guère<br />
<strong>de</strong> résultats. Son interlocuteur ne fut pas en mesure <strong>de</strong> le comprendre et<br />
passa son chemin.<br />
Plus tard, le Bouddha retrouva ses cinq anciens compagnons dans le Parc<br />
aux Cerfs à Varanasi. Tous les cinq étaient très sincèrement dédiés à un<br />
ascétisme <strong>de</strong>s plus stricts. Ils avaient été auparavant déçus par le Bouddha,<br />
car ils avaient cru le voir perdre toute sincérité dans sa recherche. En fait,