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LES QUATRES NOBLES VERITES - Le Dhamma de la Forêt

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C’est <strong>la</strong> raison pour <strong>la</strong>quelle, durant les premiers mois <strong>de</strong> ma vie<br />

monastique, j’avais désespérément besoin <strong>de</strong> trouver différentes activités. Je<br />

cherchais les moyens <strong>de</strong> me distraire parce que <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong> <strong>la</strong> méditation<br />

ramenait à ma mémoire toutes sortes <strong>de</strong> choses que j’avais essayé d’oublier.<br />

Des souvenirs d’enfance, mais aussi <strong>de</strong> mon adolescence, refaisaient surface<br />

continuellement, accompagnés d’un sentiment <strong>de</strong> colère et <strong>de</strong> haine si fort<br />

qu’il <strong>de</strong>vint presque intolérable. Mais je commençais à voir qu’il me<br />

faudrait supporter ces émotions : j’ai donc fait preuve <strong>de</strong> patience. C’est<br />

ainsi que toute <strong>la</strong> haine et <strong>la</strong> colère que j’avais réprimée en trente ans<br />

d’existence fit irruption, pour ainsi dire, et put se consumer et s’éteindre<br />

grâce à <strong>la</strong> méditation. C’était un processus <strong>de</strong> purification.<br />

Pour permettre à ce processus <strong>de</strong> cessation <strong>de</strong> prendre p<strong>la</strong>ce, nous <strong>de</strong>vons<br />

être prêts à souffrir. C’est pourquoi j’insiste sur l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> patience.<br />

Nous <strong>de</strong>vons faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance une expérience pleinement consciente<br />

car c’est seulement en l’accueil<strong>la</strong>nt que <strong>la</strong> souffrance peut prendre fin.<br />

Quand nous prenons conscience que nous souffrons physiquement ou<br />

mentalement, il convient alors <strong>de</strong> faire face à cette douleur qui est présente.<br />

Nous l’acceptons complètement, l’accueillons et <strong>la</strong> prenons comme objet <strong>de</strong><br />

contemp<strong>la</strong>tion en lui permettant d’être ce qu’elle est. Ce<strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’être<br />

patient et <strong>de</strong> surmonter le désagrément d’une condition quelle qu’elle soit.<br />

Au lieu <strong>de</strong> nous enfuir, nous <strong>de</strong>vons endurer l’ennui, le désespoir, le doute et<br />

<strong>la</strong> peur pour être à même <strong>de</strong> voir et <strong>de</strong> comprendre que ces conditions<br />

prennent fin.<br />

Tant que nous ne permettons pas aux choses <strong>de</strong> cesser, nous continuons à<br />

créer du nouveau kamma qui ne fait que renforcer nos habitu<strong>de</strong>s. Quand<br />

quelque chose se manifeste, nous nous en saisissons et nous l’utilisons pour<br />

fabriquer toutes sortes <strong>de</strong> créations mentales. Tout <strong>de</strong>vient plus compliqué<br />

ainsi. De cette manière, ces réactions sont répétées continuellement au cours<br />

<strong>de</strong> nos vies. Tourner en rond à <strong>la</strong> poursuite <strong>de</strong> nos désirs dans l’espoir<br />

d’éviter nos peurs ne peut pas nous conduire à <strong>la</strong> paix. Nous contemplons <strong>la</strong><br />

peur et le désir pour qu’ils cessent <strong>de</strong> nous duper : il est nécessaire <strong>de</strong><br />

comprendre ces forces qui nous mystifient pour qu’elles arrêtent <strong>de</strong> nous<br />

tromper et soient ainsi autorisées à cesser. <strong>Le</strong> désir et <strong>la</strong> peur nous révèlent<br />

leurs qualités fondamentales : ils sont impermanents, insatisfaisants et<br />

impersonnels. Ils sont vus et compris pour ce qu’ils sont, c’est ainsi que <strong>la</strong><br />

souffrance prend fin.<br />

Il est vraiment très important <strong>de</strong> comprendre <strong>la</strong> différence entre cessation et<br />

annihi<strong>la</strong>tion – le désir qui peut se manifester <strong>de</strong> se débarrasser <strong>de</strong>s choses.<br />

La cessation est <strong>la</strong> fin naturelle <strong>de</strong> toute condition qui est apparue. C’est<br />

autre chose que le désir ! Ça n’est pas une création mentale, mais<br />

l’achèvement <strong>de</strong> ce qui a commencé, <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> ce qui est né. Par<br />

conséquent, <strong>la</strong> cessation n’a rien <strong>de</strong> personnel, elle n’est pas le résultat <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

volonté <strong>de</strong> se débarrasser <strong>de</strong> choses, mais se produit lorsque l’on permet à<br />

ce qui est apparu <strong>de</strong> disparaître. Pour ce faire, on doit abandonner <strong>la</strong><br />

convoitise. Ça ne veut pas dire rejeter ou refouler : abandonner possè<strong>de</strong><br />

plutôt ici le sens <strong>de</strong> lâcher prise, <strong>la</strong>isser <strong>de</strong> côté.<br />

Lorsque <strong>la</strong> fin s’est produite, ce qui vient ensuite est l’expérience <strong>de</strong> nirodha<br />

: <strong>la</strong> cessation, <strong>la</strong> vacuité, l’absence d’attachement. Nirodha est un autre

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