LES QUATRES NOBLES VERITES - Le Dhamma de la Forêt
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immortelle. Ce dont nous parlons, donc, constitue un moyen habile pour<br />
arriver à cette réalisation ultime. Notez bien <strong>la</strong> différence, ce n’est pas une<br />
formule métaphysique, mais une formule qui peut vous gui<strong>de</strong>r jusqu’à <strong>la</strong><br />
réalisation métaphysique.<br />
LE PHENOMENE DE LA MORT ET L’EXPERIENCE DE LA<br />
CESSATION<br />
Par <strong>la</strong> contemp<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s Nobles Vérités, nous prenons conscience du cœur<br />
du problème <strong>de</strong> l’existence humaine. Nous étudions ce sens d’aliénation et<br />
d’attachement aveugle à <strong>la</strong> conscience sensorielle discriminative qui résulte<br />
<strong>de</strong> l’attachement à ce qui semble séparé et isolé dans notre expérience<br />
consciente. Nous sommes attachés aux p<strong>la</strong>isirs <strong>de</strong>s sens par ignorance.<br />
Lorsque nous nous i<strong>de</strong>ntifions à ce qui est mortel, donc condamné à<br />
disparaître, et qui, par conséquent, ne peut être véritablement satisfaisant,<br />
cet attachement même est souffrance.<br />
<strong>Le</strong>s p<strong>la</strong>isirs <strong>de</strong>s sens sont tous <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>isirs éphémères. Tout ce que nous<br />
pouvons voir, entendre, toucher, goûter, penser ou ressentir a pour nature <strong>de</strong><br />
mourir, est condamné à disparaître. Par conséquent, si nous nous attachons<br />
aux sens, nous nous attachons à <strong>la</strong> mort. Si nous n’avons pas fait ce travail<br />
<strong>de</strong> contemp<strong>la</strong>tion et que nous n’avons pas vraiment compris ce<strong>la</strong>, nous<br />
continuons à nous attacher à ce qui est mortel avec l’espoir <strong>de</strong> repousser<br />
l’échéance pour quelque temps. Nous faisons semb<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> croire que nous<br />
serons vraiment heureux avec les choses auxquelles nous sommes attachés,<br />
pour faire, en fin <strong>de</strong> compte, l’expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> déception, <strong>de</strong> <strong>la</strong> désillusion<br />
et du désespoir. Il se peut que nous réussissions à <strong>de</strong>venir ce que nous avons<br />
entrepris <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir, mais ce<strong>la</strong> aussi <strong>de</strong>vra s’achever car nous nous<br />
attachons à une autre condition vouée à <strong>la</strong> dissolution. A ce point, avec le<br />
désir <strong>de</strong> mourir, il se peut que l’idée du suici<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> l’annihi<strong>la</strong>tion semble<br />
une solution, mais <strong>la</strong> mort elle-même est une condition qui n’est pas au-<strong>de</strong>là<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> mort. Quel que soit le désir, quelle que soit <strong>la</strong> catégorie à <strong>la</strong>quelle il<br />
appartient, si nous nous y attachons, nous nous attachons à <strong>la</strong> mort. Ce qui<br />
suivra, par conséquent, c’est l’expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> déception et du désespoir.<br />
La dépression est une forme d’expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort au niveau mental. Tout<br />
comme le corps meurt d’une mort physique, l’esprit meurt aussi. Des états<br />
mentaux, qui ne sont que <strong>de</strong>s états conditionnés, meurent et disparaissent :<br />
nous appelons ces expériences tristesse, dégoût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, angoisse ou<br />
désespoir. Lorsque l’attachement est présent, si nous faisons l’expérience <strong>de</strong><br />
l’ennui, du chagrin, <strong>de</strong> l’angoisse ou du désespoir, nous avons tendance à<br />
réagir en cherchant une autre condition éphémère qui puisse se manifester.<br />
Par exemple, si vous vous sentez déprimé, que l’envie <strong>de</strong> manger une part<br />
<strong>de</strong> gâteau au choco<strong>la</strong>t vous vient à l’esprit et que vous passez à l’acte,<br />
l’espace d’un instant, vous pouvez vous oublier, vous absorber dans le goût<br />
délicieux et sucré du choco<strong>la</strong>t. A cet instant, il y a <strong>de</strong>venir. En fait, ce que<br />
vous êtes <strong>de</strong>venu est ce p<strong>la</strong>isir conditionné par le goût du choco<strong>la</strong>t que vous<br />
trouvez délicieux. Mais vous ne pouvez pas maintenir, continuer cette<br />
expérience très longtemps. Vous avalez… et que reste-t-il ? A ce moment, il<br />
vous faut trouver autre chose. C’est ça « <strong>de</strong>venir » !<br />
Nous sommes aveuglés, enfermés dans ce processus <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir conditionné