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n° 371<br />
portrait<br />
Comme sur des roulettes<br />
Nina Réby Cette commerçante rouennaise très dynamique<br />
dirige les Spiders’ Black Widows, la seule équipe de roller<br />
derby de l’agglomération. Tout en douceur…<br />
Au-dessus du sourire chaleureux,<br />
un regard franc et accueillant.<br />
Nina Réby a la poignée de<br />
mains ferme et énergique de<br />
ces gens qui s’engagent à fond dans<br />
ce qu’ils entreprennent. Depuis deux<br />
ans, cette mère de famille de 36 ans<br />
s’est lancée dans le roller derby et est,<br />
depuis un an, la capitaine des Spiders’<br />
Black Widows. Cette commerçante<br />
du centre-ville a eu le coup de foudre<br />
après avoir découvert ce sport américain<br />
dans un reportage diffusé sur Arte,<br />
il y a près de cinq ans. Au fil de ses<br />
recherches, elle fait la connaissance<br />
de Virginie et d’Anne, cofondatrices de<br />
l’équipe rouennaise. L’ancienne patineuse<br />
artistique et boxeuse thaï plonge<br />
dans l’aventure, trouvant dans le roller<br />
derby l’alliance idéale des joies de la<br />
glisse et du contact physique. Nina,<br />
à la ville, devient Madame Claude sur<br />
le terrain, portant sur ses « filles » un<br />
regard quasi maternel. « Je n’ai jamais<br />
ressenti un tel esprit de famille dans les<br />
autres sports que j’ai pratiqués, souligne-t-elle.<br />
Peut-être parce qu’il y a,<br />
dans l’équipe, beaucoup de mamans et<br />
pas mal d’étudiantes. » Mais comment<br />
gérer un groupe d’une trentaine de<br />
femmes âgées de 18 à 40 ans ? « Par<br />
la discussion ! » répond Nina Réby. « On<br />
finit souvent les entraînements par un<br />
petit apéro à la maison. Je fais en sorte<br />
que tout le monde s’entende bien. J’ai<br />
un côté très arrangeant, très diplomate.<br />
Je ne supporte pas le conflit ! » Et c’est<br />
justement à cause de cette sainte horreur<br />
des crêpages de chignons qu’elle a<br />
tout d’abord refusé le capitanat. « Nina<br />
est très conciliante, très fédératrice,<br />
confie Virginie, alias « Bloody Zen »,<br />
cofondatrice de l’équipe. C’était évident<br />
pour tout le monde qu’elle était faite<br />
pour ce poste ! » Bien que très féminine<br />
dans ses collants noirs, sa jupe en cuir<br />
et sa veste cintrée, Nina Réby réfute<br />
les stéréotypes qui collent à la peau<br />
du roller derby. « Les clichés des filles<br />
super sexys en bas résille et en shorts,<br />
© S. Jourdain<br />
ça m’agace vraiment, commente la<br />
chef de file des Black Widows. Dans<br />
l’équipe, on a tous les gabarits : des<br />
minces, des rondes, des grandes, des<br />
petites. Oui, on met des mini-shorts<br />
parce qu’il n’y a rien de plus pratique<br />
pour patiner ! Mais il ne faut pas oublier<br />
que le roller derby est un sport très physique,<br />
très endurant, dur également car<br />
nous avons peu de protections et qu’il<br />
vaut mieux savoir tomber pour ne pas<br />
se blesser. » Lundi 9 avril, Madame<br />
Claude et ses filles organisent leurs<br />
premières rencontres internationales<br />
avec un choc France-Angleterre. De<br />
quoi prouver aux autres clubs français<br />
que, malgré leurs deux ans d’existence,<br />
elles ne restent pas les deux pieds dans<br />
le même patin… GF<br />
Interligues France-Angleterre •<br />
lundi 9 avril • 10 h • MJC Rive<br />
gauche • 5 € • Rens. : bloody-zen@<br />
hotmail.fr ou annevoituron@voila.fr<br />
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