fiches NATURA_Espèces.indd - La biodiversité en Wallonie

fiches NATURA_Espèces.indd - La biodiversité en Wallonie fiches NATURA_Espèces.indd - La biodiversité en Wallonie

biodiversite.wallonie.be
from biodiversite.wallonie.be More from this publisher
07.07.2013 Views

C A T A L O G U E D E S E S P È C E S E T H A B I T A T S D E S S I T E S N A T U R A 2 0 0 0 D E L A R É G I O N W A L L O N N E Carte d’identité Nom scientifique : Dicranum viride Classification : Bryophyte (mousse), Dicranacée Hauteur : 15 à 30 mm Présence en Wallonie : ? Habitat : vieilles forêts ombragées à humidité atmosphérique importante Protection : conservation des vieilles forêts ombragées Statut : disparue (?) Observer Le dicrane vert est une mousse vert foncée à olivâtre poussant sur les troncs d’arbres, dans les forêts ombragées. Cette espèce de mousse forme de petites touffes iso- iso- lées, en densité faible, souvent mélangées à d’autres espèces de mousses. La tige du dicrane vert est lon- gue de 15 à 30 mm, dressée et divisée au sommet en deux petits rameaux. Les feuilles, longues de 4 à 5 mm sont insérées sur la tige et sont dressées. Elles ont la forme d’un fer de lance et se terminent en une pointe très aiguë. Elles sont très fi nes et très fragiles car ces feuilles ne sont constituées que d’une couche de cellules. Le dicrane vert a toujours été rarissime en Wallonie. Une mention date de 1879, à Eupen au niveau du con- confl uent de la Vesdre et du Getzbach, endroit aujourd’hui occupé par le lac de retenue. Une découverte de 1982 provient de Felenne (Beauraing), dans la vallée de la Houille mais la plante n’aurait plus été revue ces dernières années. La présence du dicrane vert en Wallonie semble avoir toujours été occasionnelle. Cette espèce se limite toujours à des localités ponctuelles peu stables et peu fournies en individus. L’espèce n’est pas connue en Flandre. En Europe, cette espèce se limite surtout à la moitié nord du continent, jusqu’au Caucase et la Sibérie, mais se rencontre aussi en Amérique du Nord et même au Japon. Au Grand-Duché de Luxembourg, l’espèce est présente dans le Gutland (une vingtaine de sites sont connus dont certains avec des populations importantes). En Europe, la limite occidentale de l’aire passe par la Belgique et la France. DICRANE VERT Code Natura 2000 : 1383 Dicrane vert Le dicrane vert pousse exclusivement sur des troncs d’arbres relativement âgés, mais toujours vivants. Les ar- bres colonisés sont des essences à écorce lisse, comme le hêtre et le charme, ou parfois des essences à écorce rugueuse comme le châtaignier, le chêne, l’érable champêtre, l’alisier commun ou plus rarement le tilleul à pe- tites feuilles. La taille des touffes, fi xées sur les troncs à 20-50 cm du sol, peut parfois être conséquente (de 10 à 15 dm dm2 ). Il est également possible, mais rarement, de l’observer sur des rochers siliceux. Cette mousse affec- tionne particulièrement les vieilles forêts feuillues denses, sous des conditions d’humidité atmosphérique élevée et constante, au-dessus de 200 mètres d’altitude. Plusieurs habitats forestiers d’intérêt communautaire sont potentiellement concernés par sa présence : la hêtraie à luzule, la hêtraie-chênaie acidophile atlantique, la hêtraie à mélique et aspérule et les chênaies et chênaies-charmaies sur sols légèrement humides. Protéger Cette plante est intégralement protégée en Région wallonne (loi sur la conservation de la nature), c’est-àdire que sauf exceptions, il est interdit de : • cueillir, ramasser, couper, déraciner ou détruire intentionnellement des spécimens de cette espèce dans la nature ; • détenir, transporter, échanger, vendre ou acheter, céder à titre gratuit, offrir en vente ou aux fi ns d’échange des spécimens de cette espèce prélevés dans la nature ; 1/2 © J. Bardat

C A T A L O G U E D E S E S P È C E S E T H A B I T A T S D E S S I T E S N A T U R A 2 0 0 0 D E L A R É G I O N W A L L O N N E<br />

Carte d’id<strong>en</strong>tité<br />

Nom sci<strong>en</strong>tifique : Dicranum viride<br />

Classification : Bryophyte (mousse), Dicranacée<br />

Hauteur : 15 à 30 mm<br />

Prés<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> <strong>Wallonie</strong> : ?<br />

Habitat : vieilles forêts ombragées à humidité atmosphérique<br />

importante<br />

Protection : conservation des vieilles forêts ombragées<br />

Statut : disparue (?)<br />

Observer<br />

Le dicrane vert est une mousse vert foncée à olivâtre<br />

poussant sur les troncs d’arbres, dans les forêts ombragées.<br />

Cette espèce de mousse forme de petites touffes iso- iso-<br />

lées, <strong>en</strong> d<strong>en</strong>sité faible, souv<strong>en</strong>t mélangées à d’autres<br />

espèces de mousses. <strong>La</strong> tige du dicrane vert est lon-<br />

gue de 15 à 30 mm, dressée et divisée au sommet<br />

<strong>en</strong> deux petits rameaux. Les feuilles, longues de 4 à<br />

5 mm sont insérées sur la tige et sont dressées. Elles<br />

ont la forme d’un fer de lance et se termin<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une<br />

pointe très aiguë. Elles sont très fi nes et très fragiles<br />

car ces feuilles ne sont constituées que d’une couche<br />

de cellules.<br />

Le dicrane vert a toujours été rarissime <strong>en</strong> <strong>Wallonie</strong>.<br />

Une m<strong>en</strong>tion date de 1879, à Eup<strong>en</strong> au niveau du con- confl<br />

u<strong>en</strong>t de la Vesdre et du Getzbach, <strong>en</strong>droit aujourd’hui<br />

occupé par le lac de ret<strong>en</strong>ue. Une découverte de 1982<br />

provi<strong>en</strong>t de Fel<strong>en</strong>ne (Beauraing), dans la vallée de la<br />

Houille mais la plante n’aurait plus été revue ces dernières<br />

années. <strong>La</strong> prés<strong>en</strong>ce du dicrane vert <strong>en</strong> <strong>Wallonie</strong><br />

semble avoir toujours été occasionnelle. Cette espèce<br />

se limite toujours à des localités ponctuelles peu stables<br />

et peu fournies <strong>en</strong> individus. L’espèce n’est pas connue<br />

<strong>en</strong> Flandre.<br />

En Europe, cette espèce se limite surtout à la moitié<br />

nord du contin<strong>en</strong>t, jusqu’au Caucase et la Sibérie, mais<br />

se r<strong>en</strong>contre aussi <strong>en</strong> Amérique du Nord et même au<br />

Japon. Au Grand-Duché de Luxembourg, l’espèce est<br />

prés<strong>en</strong>te dans le Gutland (une vingtaine de sites sont<br />

connus dont certains avec des populations importantes).<br />

En Europe, la limite occid<strong>en</strong>tale de l’aire passe par<br />

la Belgique et la France.<br />

DICRANE VERT<br />

Code Natura 2000 : 1383<br />

Dicrane vert<br />

Le dicrane vert pousse exclusivem<strong>en</strong>t sur des troncs<br />

d’arbres relativem<strong>en</strong>t âgés, mais toujours vivants. Les ar-<br />

bres colonisés sont des ess<strong>en</strong>ces à écorce lisse, comme<br />

le hêtre et le charme, ou parfois des ess<strong>en</strong>ces à écorce<br />

rugueuse comme le châtaignier, le chêne, l’érable champêtre,<br />

l’alisier commun ou plus rarem<strong>en</strong>t le tilleul à pe-<br />

tites feuilles. <strong>La</strong> taille des touffes, fi xées sur les troncs à<br />

20-50 cm du sol, peut parfois être conséqu<strong>en</strong>te (de 10<br />

à 15 dm dm2 ). Il est égalem<strong>en</strong>t possible, mais rarem<strong>en</strong>t, de<br />

l’observer sur des rochers siliceux. Cette mousse affec-<br />

tionne particulièrem<strong>en</strong>t les vieilles forêts feuillues d<strong>en</strong>ses,<br />

sous des conditions d’humidité atmosphérique élevée et<br />

constante, au-dessus de 200 mètres d’altitude.<br />

Plusieurs habitats forestiers d’intérêt communautaire<br />

sont pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t concernés par sa prés<strong>en</strong>ce : la hêtraie<br />

à luzule, la hêtraie-chênaie acidophile atlantique,<br />

la hêtraie à mélique et aspérule et les chênaies et chênaies-charmaies<br />

sur sols légèrem<strong>en</strong>t humides.<br />

Protéger<br />

Cette plante est intégralem<strong>en</strong>t protégée <strong>en</strong> Région<br />

wallonne (loi sur la conservation de la nature), c’est-àdire<br />

que sauf exceptions, il est interdit de :<br />

• cueillir, ramasser, couper, déraciner ou détruire int<strong>en</strong>tionnellem<strong>en</strong>t<br />

des spécim<strong>en</strong>s de cette espèce<br />

dans la nature ;<br />

• dét<strong>en</strong>ir, transporter, échanger, v<strong>en</strong>dre ou acheter,<br />

céder à titre gratuit, offrir <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te ou aux fi ns<br />

d’échange des spécim<strong>en</strong>s de cette espèce prélevés<br />

dans la nature ;<br />

1/2<br />

© J. Bardat


C A T A L O G U E D E S E S P È C E S E T H A B I T A T S D E S S I T E S N A T U R A 2 0 0 0 D E L A R É G I O N W A L L O N N E<br />

• détériorer ou détruire int<strong>en</strong>tionnellem<strong>en</strong>t les habitats<br />

naturels dans lesquels la prés<strong>en</strong>ce de cette<br />

espèce est établie.<br />

Dans la plupart des pays d’Europe, l’espèce semble <strong>en</strong><br />

danger, rare ou au bord de l’extinction. Sa faible fertilité<br />

est invoquée pour expliquer sa rareté, mais au vu du<br />

caractère non négligeable de ses pot<strong>en</strong>tialités de dispersion<br />

par multiplication végétative, d’autres raisons<br />

doiv<strong>en</strong>t être avancées. Ainsi, la disparition ou la fragm<strong>en</strong>tation<br />

des vieilles forêts, impliquant notamm<strong>en</strong>t<br />

le rajeunissem<strong>en</strong>t des peuplem<strong>en</strong>ts ligneux feuillus et<br />

donc la raréfaction des arbres hôtes pot<strong>en</strong>tiels, pourrait<br />

aussi constituer un facteur de régression.<br />

Les phénomènes globaux de changem<strong>en</strong>t climatique<br />

ont certainem<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t un rôle à jouer (élévation<br />

des températures et baisse de l’humidité relative), de<br />

même que la pollution atmosphérique (provoquant<br />

notamm<strong>en</strong>t des pluies acides). D’autres dommages<br />

causés aux forêts infl u<strong>en</strong>t sur le mainti<strong>en</strong> de l’espèce :<br />

constructions de routes, tempêtes, maladies, châblis...<br />

<strong>La</strong> gestion de l’habitat du dicrane vert passe par la con- con-<br />

servation ou la création de parcelles de forêts feuillues<br />

dont le vieillissem<strong>en</strong>t est préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t favorisé et<br />

où les éclaircies seront limitées, surtout dans des conditions<br />

d’humidité atmosphérique importante. Des sur-<br />

faces atteignant plusieurs dizaines d’hectares d’un seul<br />

t<strong>en</strong>ant s’avérerai<strong>en</strong>t nécessaires. Une telle mesure pro-<br />

fi tera bi<strong>en</strong> sûr à de très nombreuses autres espèces...<br />

Dans tous les cas, pour préserver les populations exis- existantes<br />

de l’espèce, il convi<strong>en</strong>t de :<br />

• garantir le mainti<strong>en</strong> des arbres colonisés ;<br />

• garantir l’intégrité du caractère vieillissant de la<br />

parcelle et la conservation d’ess<strong>en</strong>ces feuillues indigènes<br />

indisp<strong>en</strong>sables à l’espèce (hêtre, chêne) ;<br />

• interdire l’introduction de toute ess<strong>en</strong>ce exotique<br />

feuillue ou résineuse ;<br />

• proscrire toute forme d’am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t forestier ;<br />

• proscrire toute coupe à blanc ;<br />

• assurer le mainti<strong>en</strong> de l’hétérogénéité dans les peuplem<strong>en</strong>ts.<br />

L’application des normes de gestion forestière déclinées<br />

dans la circulaire sur la <strong>biodiversité</strong> dans le cadre de la<br />

gestion forestière est largem<strong>en</strong>t à souhaiter. Le mainti<strong>en</strong><br />

de surfaces d’un seul t<strong>en</strong>ant de plusieurs dizaines<br />

d’hectares de forêts feuillues d’ess<strong>en</strong>ces indigènes,<br />

vieillissantes, d<strong>en</strong>ses, humides et hétérogènes reste la<br />

DICRANE VERT<br />

meilleure manière de garantir la pér<strong>en</strong>nité de l’espèce.<br />

À défaut, le développem<strong>en</strong>t d’un maximum d’îlots de<br />

moindres dim<strong>en</strong>sions (à partir de quelques hectares)<br />

ayant les mêmes caractéristiques pourrait aboutir aux<br />

mêmes résultats. Dans tous les cas, la conservation<br />

des arbres offrant les populations les plus signifi catives<br />

dans un contexte forestier favorable est primordiale. Il<br />

importe de plus d’assurer les possibilités de transfert de<br />

populations (par exemple <strong>en</strong> cas de mort naturelle des<br />

arbres hôtes) par le mainti<strong>en</strong> de la cohabitation de peuplem<strong>en</strong>ts<br />

de bois de moy<strong>en</strong> calibre et de gros calibre<br />

dans des parcelles voisines. <strong>La</strong> gestion forestière veillera<br />

à éviter le rajeunissem<strong>en</strong>t brutal des classes d’âge (par<br />

réduction systématique des vieux sujets).<br />

ÉDITÉ PAR LA DGARNE/DNF - DISPONIBLE SUR : <strong>NATURA</strong>2000.WALLONIE.BE<br />

Fiche rédigée sur base des dossiers sci<strong>en</strong>tifi -<br />

ques réalisés par le DEMNA, la FUSAGx, l’UCL<br />

et l’ULg (http://biodiversite.wallonie.be)<br />

et avec la collaboration de Natagora<br />

2/2

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!