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III Tue-la-Mort - Bibliothèque numérique romande

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– Ah ! ce n’est pas <strong>la</strong> même chose ! grincha Maurice très<br />

contrarié, je t’avais dit de faire tout ton possible pour le voir.<br />

– J’ai fait tout mon possible, sois-en persuadé !…<br />

Ils pénétrèrent dans le château. C’était une vaste construction,<br />

aux lignes italiennes, pas trop vétustes, qui avait son histoire…<br />

Elle avait, paraît-il, jadis hébergé de force Mandrin, lors<br />

de l’une de ses grandes expéditions et plus tard les barbets des<br />

Alpes y avaient soutenu un véritable siège contre les troupes du<br />

gouvernement. Le présent comte de Mentana l’avait fait restaurer,<br />

dépensant de très grosses sommes dans <strong>la</strong> première période<br />

de sa splendeur, c’est-à-dire au lendemain d’un mariage qui lui<br />

avait apporté une jeune femme assez insignifiante et une fortune<br />

remarquable.<br />

Depuis, <strong>la</strong> fortune avait disparu, <strong>la</strong> jeune femme était devenue<br />

une vieille madame qui du matin au soir faisait de <strong>la</strong> tapisserie<br />

et le château n’appartenait plus au comte qu’en principe<br />

seulement, à cause des hypothèques… Quant au maître de<br />

céans, c’était un philosophe que les revers n’atteignaient point,<br />

habitué qu’il était, depuis sa plus tendre enfance, à voir <strong>la</strong> Providence<br />

se charger de dénouer les crises financières de <strong>la</strong> famille<br />

par <strong>la</strong> mise en possession d’un héritage toujours très attendu ou<br />

par l’envoi d’un bon parti pour les garçons, à cause du nom, et<br />

même pour les filles, à cause de leur beauté.<br />

Quand Diane et Maurice pénétrèrent dans le grand salon<br />

du rez-de-chaussée, le vieux Mentana, appuyé à <strong>la</strong> cheminée,<br />

fumait son éternel cigare, <strong>la</strong> comtesse réassortissait ses <strong>la</strong>ines,<br />

assise devant son métier à tapisser, et Geneviève bâil<strong>la</strong>it en<br />

feuilletant un magazine.<br />

– Eh bien ? demanda simplement <strong>la</strong> comtesse.<br />

– Eh bien ! j’ai été presque mise à <strong>la</strong> porte par cette petite<br />

diablesse de Canzonette qui ne peut pas me voir en peinture !<br />

– 76 –

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