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III Tue-la-Mort - Bibliothèque numérique romande

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avons parlé plus haut, manœuvre qui s’exerçait avec une rapidité<br />

dont Tibério admira le mécanisme sans en saisir tout de suite<br />

le secret, <strong>la</strong> petite auto de grand luxe se transformait instantanément<br />

en une véritable prison rou<strong>la</strong>nte qu’on ne pouvait considérer<br />

sans une secrète pitié pour <strong>la</strong> personne à qui elle était<br />

destinée.<br />

– Eh bien ! dit l’employé à <strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong>, êtes-vous content ?<br />

Est-ce bien là ce qu’il vous fal<strong>la</strong>it ?<br />

– C’est à monsieur à répondre ! répliqua <strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong> en se<br />

tournant vers Tibério.<br />

– Ah ! ah !… c’est pour monsieur <strong>la</strong> voiture… Vous allez<br />

bien vous amuser là-dedans !…<br />

Les idées de Tibério commençaient à se débrouiller… une<br />

lueur nouvelle venait lui embraser le cerveau… Il était près de<br />

comprendre… Il comprenait !… Il avait compris !… Il serra, dans<br />

un geste plein de reconnaissance où se mê<strong>la</strong>it aussi un peu de<br />

remords, les mains de son vieux camarade et, tout ragail<strong>la</strong>rdi à<br />

l’idée de ce qui se préparait, ce fut lui qui répliqua à l’employé :<br />

– Mais, mon ami, nous n’avons pas fait faire ce<strong>la</strong> pour<br />

qu’on s’y amuse !…<br />

Et il sortit du garage avec <strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong>, ayant retrouvé<br />

toute sa taille et caressant avec satisfaction sa barbe d’or, ce qui<br />

ne lui était pas arrivé une seule fois depuis l’heure où <strong>la</strong> Chiffa<br />

l’avait salué, dans un moment où elle n’avait plus rien à cacher,<br />

de ces deux syl<strong>la</strong>bes funestes et ridicules qui font les maris enragés…<br />

Le soir même, <strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong>, ayant fait mettre à Tibério son<br />

plus bel habit, l’emmena dans le dancing à <strong>la</strong> mode. C’était une<br />

salle nouvellement ouverte, entourée de loges comme un théâtre<br />

et où l’on servait les soupers les plus chers de Paris. Cette seule<br />

réputation en faisait <strong>la</strong> fortune.<br />

– 427 –

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