07.07.2013 Views

III Tue-la-Mort - Bibliothèque numérique romande

III Tue-la-Mort - Bibliothèque numérique romande

III Tue-la-Mort - Bibliothèque numérique romande

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

tête ! Ils ont une façon de me demander des nouvelles de ma<br />

santé ! Ah ! <strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong> ! que je <strong>la</strong> ramène ! que je <strong>la</strong> ramène !…<br />

et ils verront de quel feu je chauffe ma forge !…<br />

– Tu <strong>la</strong> ramèneras ! Nous partons demain matin.<br />

Le surlendemain, ils étaient à Paris. Tibério n’avait jamais<br />

mis les pieds dans <strong>la</strong> capitale. Il trouva Paris <strong>la</strong>id et sans intérêt<br />

aucun. Ils étaient descendus dans un petit hôtel de <strong>la</strong> rive<br />

gauche. Pendant les deux premiers jours, le forgeron fut à peu<br />

près livré à lui-même, c’est-à-dire que l’aubergiste le quittait dès<br />

le matin pour ne rentrer que très tard dans <strong>la</strong> nuit. Il ne lui avait<br />

plus soufflé mot de <strong>la</strong> Chiffa. <strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong> lui avait dit : « Promène-toi,<br />

monte dans un omnibus, va voir le musée du Louvre,<br />

les Tuileries, les Invalides. » Mais Tibério, installé à <strong>la</strong> terrasse<br />

d’un café de <strong>la</strong> rue de Rennes qu’il imaginait <strong>la</strong> voie <strong>la</strong> plus importante<br />

de Paris, n’en bougeait pas. Il se disait qu’en restant là<br />

pendant des heures et des heures, il finirait peut-être bien par<br />

voir passer sa femme. Et puis il se découragea tout à fait. Il était<br />

redevenu très sombre. Il se disait : « <strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong> s’est vanté !…<br />

Va donc retrouver <strong>la</strong> Chiffa dans une ville pareille ! »<br />

Cependant, un matin, son camarade lui dit :<br />

– Vieux ! c’est pour aujourd’hui.<br />

– Tu l’as trouvée ? s’écria-t-il.<br />

L’autre fit, de <strong>la</strong> tête, un signe affirmatif. Alors Tibério se<br />

mit à trembler.<br />

– Eh bien ! tu sais ! Il n’y en a pas deux comme toi tout de<br />

même, bégaya-t-il. Alors, c’est bien vrai, tu l’as vue ?…<br />

– Comment ! si je l’ai vue !… je lui ai parlé !<br />

– Tu lui as parlé… Tu lui as parlé !… Et qu’est-ce qu’elle<br />

dit ?<br />

– Oh ! pas grand-chose !… Elle se p<strong>la</strong>ît bien à Paris…<br />

– 422 –

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!