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III Tue-la-Mort - Bibliothèque numérique romande

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Puis l’aubergiste conclut dans un sourd gémissement, et en<br />

se <strong>la</strong>issant tomber comme une masse sur un siège :<br />

– Que <strong>la</strong> Maddalena soit maudite !…<br />

À ce moment, dans le grand silence de <strong>la</strong> nuit, <strong>la</strong> <strong>la</strong>mentable<br />

« p<strong>la</strong>inte de l’île au Chien » se fit entendre à nouveau. Jamais<br />

elle n’avait été plus déchirante, jamais elle n’avait soulevé<br />

le cœur d’une pareille angoisse.<br />

– L’horrible bête ! soupira <strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong>, il va encore arriver<br />

un malheur !…<br />

– Il n’y a pas de plus grand malheur au monde que le tien !<br />

reprit l’abbé. Tu as tué <strong>la</strong> Maddalena ! Or, <strong>la</strong> femme qui a accouché,<br />

cette nuit fatale, chez toi… écoute-moi !… écoute-moi bien,<br />

Angelo… cette femme n’était pas <strong>la</strong> Maddalena !…<br />

L’aubergiste se dressa, comme galvanisé. Sa bouche ouverte,<br />

sans prononcer une parole, exprimait l’horreur… Ses bras<br />

suppliants se tendaient vers le prêtre en un geste éperdu… et le<br />

prêtre, impassible, continuait :<br />

– Celle qui avait commis une faute, qu’il fal<strong>la</strong>it à tout prix<br />

cacher, c’était sa mère !… C’était Francesca qui s’est confessée à<br />

moi à son lit de mort et dont <strong>la</strong> volonté dernière est que tu connaisses<br />

<strong>la</strong> vérité, Angelo !<br />

Ces mots frappèrent <strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong> comme <strong>la</strong> foudre. Il<br />

s’effondra.<br />

Aux pieds du prêtre celui qui avait été Angelo n’était plus<br />

qu’une masse informe, traversée d’un souffle d’agonie.<br />

L’abbé fit au-dessus de cette pauvre chose le signe de <strong>la</strong><br />

croix et sortit, d’un pas automatique, du pas de <strong>la</strong> statue du<br />

commandeur qui est venue apporter l’expiation et le châtiment<br />

au criminel longtemps impuni…<br />

– 42 –

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