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III Tue-la-Mort - Bibliothèque numérique romande

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<strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong>. Il marcha à grands pas vers <strong>la</strong> bâtisse des Mahure.<br />

Il n’eut qu’à pousser <strong>la</strong> porte. La Mahure était derrière l’huis.<br />

– Eh bien ? demanda-t-elle.<br />

– Eh bien, grogna l’homme, je n’ai pas eu le temps. C’est<br />

tout juste si j’ai pu rafler ça !… Et il sortit de dessous son manteau<br />

une poignée de couverts d’argent.<br />

La Mahure les lui arracha des mains et les jeta sur <strong>la</strong> table,<br />

sous <strong>la</strong> <strong>la</strong>mpe. Elle pencha au-dessus de ces objets bril<strong>la</strong>nts sa<br />

figure hideuse. Quant à l’homme, en un tournemain il se débarrassait<br />

de son manteau, de son chapeau et même de sa moustache…<br />

Alors, ce ne fut plus <strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong>… mais c’était Mahure !…<br />

Et il se mit à tripatouiller, lui aussi, les couverts d’argent.<br />

– Ils sont beaux ! souff<strong>la</strong>it-il, regarde comme ils brillent !<br />

Il les tournait et retournait, les essuyait sur sa manche,<br />

avec une joie féroce et jalouse de collectionneur.<br />

Autour du métal volé, les deux Mahure mê<strong>la</strong>ient leurs<br />

griffes, confondaient leurs souffles. La même passion horrible<br />

les brû<strong>la</strong>it.<br />

L’homme se releva le premier et, bouscu<strong>la</strong>nt les meubles,<br />

mit <strong>la</strong> trappe à découvert. Le trou béant du puits ouvrait sa<br />

gueule noire. Pendant ce temps, <strong>la</strong> femme allumait <strong>la</strong> <strong>la</strong>nterne.<br />

Ils s’engouffrèrent tous les deux avec leur butin…<br />

Quand ils furent au bout de l’échelle de corde, <strong>la</strong> lueur sang<strong>la</strong>nte<br />

de <strong>la</strong> <strong>la</strong>nterne éc<strong>la</strong>irait une galerie souterraine aux murs<br />

humides dont le p<strong>la</strong>fond <strong>la</strong>issait filtrer des gouttes lourdes qui<br />

tombaient avec une régu<strong>la</strong>rité d’horloge et qui avaient fini par<br />

creuser çà et là des cuvettes qui, à <strong>la</strong> lumière du falot, paraissaient<br />

débordantes de sang…<br />

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