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III Tue-la-Mort - Bibliothèque numérique romande

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– <strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong>, vous êtes un misérable ! Vous avez parlé !<br />

– Moi, s’écria le contrebandier… moi j’ai parlé !… Je vous<br />

jure, madame, que si je n’ai pas cessé un instant de penser à<br />

vous, en revanche je me suis gardé de prononcer une seule fois<br />

votre nom !<br />

– Si vous n’aviez rien dit, mon mari ne saurait pas que vous<br />

m’avez prêté cinquante mille francs ! C’était un secret entre<br />

vous et moi !… Vous l’avez violé ! Je ne vous le pardonnerai jamais,<br />

<strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong> !… Voilà votre argent !<br />

Et elle lui jeta les billets.<br />

C’est en vain qu’il voulut <strong>la</strong> retenir… avoir avec elle une<br />

dernière explication… Elle s’en al<strong>la</strong> en c<strong>la</strong>quant les portes. Canzonette,<br />

qui était à l’affût et qui <strong>la</strong> vit partir dans cet état, <strong>la</strong> suivit<br />

jusque dans <strong>la</strong> cour et, dès qu’elle eut disparu, sauta de joie<br />

en chantant : « Bon voyage et bon vent !… »<br />

Puis, bien qu’elle fût à peu près certaine d’être grondée, elle<br />

courut à <strong>la</strong> recherche de son père, mais elle ne le trouva point.<br />

<strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong> avait dû aller cacher quelque part, dans<br />

quelque coin solitaire, le désespoir où le mettait <strong>la</strong> triste fin<br />

d’une aventure qui avait eu des débuts si merveilleux et qu’il<br />

avait certainement rêvée plus longue…<br />

<strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong> avait-il réellement parlé ? Comment M. Ovil<strong>la</strong><br />

avait-il su que <strong>Tue</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Mort</strong> avait prêté cet argent à Diane ? Voilà<br />

ce que Diane ne cessait de se demander. De toute façon, elle<br />

était heureuse d’une rupture définitive avec un homme dont le<br />

souvenir <strong>la</strong> gênait. Ce qui <strong>la</strong> rassurait un peu, c’était l’énormité<br />

de sa faute à elle ! Même si ce rustre avait <strong>la</strong>issé entendre, par<br />

imprudence ou vantardise, un coin de <strong>la</strong> vérité, nul ne pourrait<br />

le croire !…<br />

Elle eût bien voulu, cependant, être fixée et, le soir même,<br />

trouvant un Ovil<strong>la</strong> très calmé, de nouveau repentant, même très<br />

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