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michel rolland nantes allez les filles longueur d'ondes marta ... - Spirit

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l’inteRpRétation<br />

de shanghai<br />

Warhol, Yan Pei-Ming, Matisse, Chen Zhen, Soulages, Ai Weiwei, Thomas<br />

Struth… L’Institut culturel Bernard-Magrez a rassemblé à l’occasion de sa<br />

nouvelle exposition, « Shanghai ! La tentation de l’Occident », un ensemble<br />

d’œuvres emblématiques, dont certaines spectaculaires, afin de questionner<br />

« <strong>les</strong> liens esthétiques et critiques » entre la Chine et l’Occident. Il y serait aussi<br />

question du concept d’universalisme à travers des valeurs qui nous seraient<br />

communes, le rapport à l’autre, à la nature… L’exposition s’ouvre sur une<br />

section photographique à la fois critique et documentaire qui réunit essentiellement<br />

des artistes occidentaux qui donnent à voir <strong>les</strong> effets de la mondialisation<br />

de l’économie par le biais d’un urbanisme galopant et d’une course sans<br />

retenue à la verticalité avec la construction de tours de plus en plus hautes,<br />

de plus en plus nombreuses. Pudong, Shanghai, 1999, une photographie<br />

moyen format signée par l’artiste allemand Thomas Struth, montre une vue<br />

urbaine du quartier Pudong dans la ville de Shanghai. Au second plan, de<br />

part et d’autre de l’image, deux gratte-ciel délimitent la composition. Le<br />

premier plan évoque un terrain vague. Au lointain et au centre du cliché,<br />

une dizaine de tours se découpent dans un ciel épais. Cette image, expurgée<br />

de la présence de l’homme, témoigne de la métamorphose du monde<br />

en un chantier planétaire, sur le point de devenir définitivement urbain.<br />

Le visiteur est accueilli sur le perron de l’hôtel Labottière par deux « divinités<br />

de garde », des sculptures spectaculaires de l’artiste Huang Yong<br />

Ping, figure majeure de l’art d’avant-garde chinois des années 1980, représentant<br />

<strong>les</strong> têtes d’une vache et d’un dragon en céramique juchées sur<br />

un pied massif. À l’intérieur de cette bâtisse du XVIII e , plusieurs œuvres<br />

d’artistes de renom – largement commentées dans <strong>les</strong> livres – ont été<br />

rassemblées pour évoquer <strong>les</strong> emprunts faits à la culture orientale. Si l’utilisation<br />

du noir chez Matisse (Odalisque, encre de chine sur papier) et le trait<br />

du pinceau proche des arts traditionnels chinois chez Michaux (Sans titre,<br />

huile sur papier marouflé sur toile) trouvent une correspondance poétique<br />

avec la calligraphie, l’œuvre Mao, d’Andy Warhol (1973), joue quant à elle,<br />

du culte de la personnalité du dirigeant chinois en proposant une satire<br />

pop de la propagande de l’empire du Milieu. Dans cet environnement typé<br />

qu’est l’hôtel Labottière, marqué par <strong>les</strong> stucs et <strong>les</strong> boiseries, certaines<br />

œuvres identifiées comme des chefs-d’œuvre peinent à livrer leur force<br />

et leur mystère. Mais certaines pièces parviennent à imposer leur silence,<br />

comme cette chaise sculptée dans le marbre de l’artiste dissident chinois<br />

Ai Weiwei (interdit de sortie du territoire par <strong>les</strong> autorités) ou encore comme<br />

le monumental portrait aquarellé d’un enfant anonyme des rues de Shanghai<br />

réalisé par Yan Pei-Ming, dont Bernard Magrez à récemment fait l’acquisition.<br />

« Shanghai ! La tentation de l’Occident » interroge par touches<br />

comment, à travers <strong>les</strong> relations entre l’Orient et l’Occident, l’Autre est le<br />

détour qui mène à Soi, de même que Soi est le détour qui mène à l’Autre.<br />

L’exposition témoigne également d’un rapport au temps uniformisé qui<br />

serait celui de l’urgence, proche de l’emballement, lié au culte de la performance.<br />

Un temps présent dont nous serions prisonniers. Marc Camille<br />

© Gabriele Basilico<br />

« Shanghai ! La<br />

tentation de l’Occident<br />

», jusqu’au<br />

22 juillet, Institut culturel<br />

Bernard-Magrez,<br />

Bordeaux<br />

www.institut-bernardmagrez.com

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