dimanche 23 septembre

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îmnim EXCELSIOR-DIMANCHE '" iiiiiiiiiiiniHmiiiiiniiiiiiîiniiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinii>miimiiiinîi 4 flnii i iiiiiim iiuiiiiiiiiHii iiiiiiiiiiiin i iimiii""' LE 23 SEPTEMBRE 1923 » nît LA SEMAINE QUI VIENT DE S'ÉCOULER 38 e Semaine de l'Année — Reste à courir 14 semaines 'EN ESPAGNE LES PREMIERS ACTES DU "DIRECTOIRE" L Un nouveau parlement élaborera une nouvelle constitution pour l'Espagne. E général Primo de Rivera, mandé samedi à Madrid par le roi Alphonse XIII, et qui avait quitté Barcelone par le rapide Barcelone-Madrid, a été reçu à midi par le roi auquel il a soumis les premiers décrets. Après qu'il eut prêté serment, le général de Rivera a composé le Directoire de la façon suivante : généraux Vallespinosa, Hermoso, Navarro, Rodriguez, Mayandia, Jordana, Ruisportal, Muslera et contre-amiral Maz. Lundi, le roi a signé plusieurs décrets, notamment ceux portant dissolution du Parlement et régularisation du travail des fonctionnaires publics. Ces derniers devront arriver ponctuellement dans les bureaux à neuf heures du matin et à deux heures de l'après-midi. L'accès des bureaux reste interdit aux personnes étrangères aux départements ministériels. Un autre décret déclare destitués tous les gouverneurs civils. Enfin, un quatrième décret confirme la déclaration de l'état de siège dans toute la péninsule. Les projets de M. de Rivera Le général Primo de Rivera a déclaré qu'une offensive serait immédiatement déclanchée au Maroc, mais que le général Aixpuru, le précédent ministre de la Guerre, va se rendre au Maroc pour régler sur place le problème tout entier, militaire et politique. Le général ajouta qu'il allait être procédé à l'élection d'un nouveau Parlement, qui élaborerait une nouvelle Constitution pour l'Espagne. Il fit nettement ressortir la distinction entre son propre mouvement et le fascisme. II déclara de plus qu'il avait l'intention de lever une garde spéciale de 450.000 hommes, pour maintenir l'ordre et appuyer les mesures prises par le nouveau gouvernement. La vie est redevenue rapidement tout à fait normale à Madrid. Les troupes ne sont plus consignées dans les casernes. La censure autorise les critiques contre le régime actuel pourvu qu'elles n'aient aucun caractère de violence. Comme il fallait s'y attendre, le public qui croyait, au premier moment, que le nouveau gouvernement allait accomplir beaucoup de réformes, commence à marquer une certaine déception en constatant que, sauf certaines mesures, rien n'est changé, ou à peu près, en Espagne. ww LE CHIFFRE DES VICTIMES AU JAPON • On évalue à 77.823 le nombre des morts dans Tokio et le département de Tokio, et à 120.070 le nombre des manquants. Plus d'un million de réfugiés ont déjà quitté Tokio pour la campagne. LES TROUBLES AGRAIRES EN BULGARIE Une insurrection paysanne a éclaté en Bulgarie. Des combats acharnés sont engagés sur plusieurs points du territoire bulgare, entre les troupes gouvernementales et les éléments communistes et agrariens. Au sud-ouest de la capitale, à Radomir, les insurgés ont infligé une sérieuse défaite aux gendarmes et aux soldats. Sur ce seul point, on compte déjà plusieurs centaines de tués de part et d'autre. Un gouvernement révolutionnaire provisoire a été établi à Radomir. Les insurgés ont démoli toutes les routes et voies ferrées aux abords de cette ville, pour contenir l'avance des troupes gouvernementales. On signale d'autres batailles sanglantes à Karlovo, Pubnitza et à Salkovo, où les éléments communistes et agrariens, réunis en forces supérieures, ont battu les troupes gouvernementales et capturé de grandes quantités d'armes et de munitions. FIUME A UN NOUVEAU GOUVERNEUR M. Dépoli, qui gérait les affaires de l'Etat autonome de Fiume, ayant donné sa démission, le gouvernement italien nomme un gouverneur militaire : le général Giardino. TROIS DISCOURS DE M. POINCARÉ Certains journaux allemands ont annoncé qu'une démarche concertée avait été effectuée auprès du président du Conseil français par les représentants diplomatiques d'Angleterre et de Belgique, pour le prier de consentir à un arrangement qui permettrait l'évacuation de la Ruhr. A Berlin, on semble avoir cherché à authentifier cette prétendue démarche, en assurant que non seulement le gouvernement allemand ne l'avait pas inspirée, mais qu'il n'en avait eu connaissance qu'après coup. Le ministère des Affaires étrangères déclare qu'aucune démarche, ni concertée, ni séparée, ni de l'Angleterre, ni de la Belgique n'a été faite auprès du gouvernement français et que les informations dont il s'agit sont fausses de tous points. Une note officieuse de Berlin Le gouvernement du Reich a fait publier, jeudi, une note officieuse disant que l'Allemagne est toute disposée à faire tout ce qui est en son pouvoir pour amener une reprise de l'activité économique dans la Ruhr, mais qu'à son avis, il sera difficile de réaliser la reprise du travail si les condamnés ne sont pas amnistiés, si les expulsés ne sont pas autorisés à rentrer et si l'administration allemande n'est pas rétablie dans ses droits ; le trafic libre entre les régions occupées et non occupées devrait être également rétabli. Si, un état de choses semblable était réalisé promptement, la question des réparations pourrait être résolue par des paiements effectifs, de telle façon que l'évacuation de la Ruhr et le rétablissement d'un état de choses normal dans les pays rhénans en serait le résultat. La nomination des représentants diplomatiques à Paris et à Bruxelles aurait lieu aussitôt que la possibilité des pourparlers serait devenue évidente. LE MOUVEMENT SÉPARATISTE EN RHÉNANIE Dimanche, à Aix-la-Chapelle, une grande manifestation rhénane a eu lieu, au cours de laquelle, et devant un auditoire considérable, M. Mathes stigmatisa l'attitude de la Prusse dans le conflit de la Ruhr et déclara, chiffres en main, que le conflit de la Ruhr a coûté à l'Etat allemand 150 milliards de marks-or, alors que les réparations ne sont que de 132 milliards. On aurait donc pu payer et éviter l'occupation de la Ruhr. M. Mathes a clos la séance en donnant lecture d'une résolution qui a été adoptée. Cette résolution réclame la création d'urgence d'une république rhénane ; elle demande que, d'accord avec les autorités alliées, l'administration allemande soit expulsée au complet et que l'administration soit prise en main par les alliés, ceci transitoirement, jusqu'à ce que la Rhénanie puisse elle-même pourvoir à son administration. LES RÉPARATIONS APRÈS L'ENTREVUE POINCARÉ-BALDWIN " Nous garderons nos gages " AHattonchâtel, petit village meusien situé Le communiqué fait après la sur les Hauts de Meuse, le président du conversation des ministres Conseil a inauguré le nouveau village, semble des plus rassurants. reconstruit grâce aux dons généreux d'une m Américaine, miss Belle Skinner, qui connais- ERCREDI dernier, un déjeuner était offert sait Hattonchâtel avant la guerre. à l'ambassade d'Angleterre en l'honneur Il a inauguré également le monument élevé M de M. Baldwin, qui rentrait d'Aix-lesaux morts. M. Poincaré, retraçant les actes Bains, et M. Raymond Poincaré. d'héroïsme franco-américains qui permirent A la fin du repas, les deux ministres, suivis de reprendre Saint-Mihiel, a rappelé les termes de l'interprète officiel, se retirèrent ^ dans un du télégramme qu'il adressa, après la victoire, salon voisin, où ils délibérèrent jusqu'à 3 h. 50. au président Wilson. Après cette conversation, le communiqué Puisque la cérémonie actuelle coïncide suivant était donné : avec l'anniversaire d'une victoire à laquelle " Cet après-midi a eu lieu une rencontre les troupes des Etats-Unis ont pris une part des premiers ministres de France et de Grandedécisive, je répondrai, j'en suis sûr, aux vœux Bretagne, dont ils ont profité pour procéder à de nos morts, si j'adresse, en même temps un échange de vues sur la situation politique qu'à eux, un pieux et reconnaissant souvenir générale. à ceux de leurs camarades américains qui sont " On ne peut s'attendre à ce que, au cours tombés, eux aussi, au champ d'honneur et d'une seule entrevue, M. Poincaré et M. Bald- qui dorment maintenant dans les replis du win aient pu arrêter des solutions définitives, sol de France. mais ils ont été heureux d'établir leur commune Le lendemain, à Dun-sur-Meuse, le pré- manière de voir et de constater que, sur aucune sident du Conseil termina son discours en question, il n'existe de différence de but ni de disant : " Nous tenons des gages ; nous les divergence de principe qui puisse compro- garderons jusqu'à ce que nous ayons reçu mettre la collaboration des deux pays, dont satisfaction. dépendent, dans une si large mesure, la sta- A Brieulles-sur-Meuse, le même jour, il bilisation et la paix du monde. " définit les garanties qu'exigent la sécurité Après sa conversation avec le président du de la France et la paix du monde, et ajoute : Conseil, M. Baldwin s'est rendu à Rambouillet, " Nous ne nous laisserons pas leurrer par des où il prit le thé avec le président de la Répu- appeaux. Nous gardons les sûretés que nous blique et M a données le traité. " Le règlement de la paix me Millerand. Puis M. Millerand et M Baldwin conférèrent en présence de l'ambassadeur et de M. Camerlynck, dans le cabinet présidentiel, pendant plus d'une heure. Après avoir consacré l'après-midi de jeudi à la visite du château de Versailles, M. Baldwin est venu dans la soirée au quai d'Orsay prendre congé de M. Poincaré. Le premier ministre anglais est reparti pour Londres vendredi à midi. DEUX BANDITS ARMÉS DÉVALISENT EN PLEIN JOUR DEUX EMPLOYÉS ET TUENT L'UN D'EUX Jeudi, à Marseille, deux employés de la Compagnie des tramways de Marseille, qui portaient la somme consacrée au paiement du personnel, 130.000 francs, ont été attaqués à 12 h. 45, dans le tramway de la ligne Saint- Giniez-Chartreux, par deux hommes sautant sur la plate-forme où ils se trouvaient. L'un des inconnus frappa un employé, M. Noguier, d'un coup de bâton sur la tête. L'autre employé, M. Padovani, fut grièvement blessé au ventre par une balle de revolver, tirée par l'autre inconnu. Les bandits s'emparaient de leur sacoche, sautaient du tramway, s'engouffraient dans une auto qui le suivait et qui s'éloignait à toute vitesse. Le drame avait été si rapide que les voyageurs du tramway n'eurent pas le temps d'intervenir. M. Noguier n'est pas en danger. Mais on a dû opérer immédiatement M. Padovani, qui succomba quelques heures après. M œe MAGGIE MELLER EST ACQUITTÉE M" 18 Maggie Meller, qui comparaissait devant la chambre criminelle comme inculpée d'assassinat contre son mari, Fahmi-bey, est acquittée, le procès ayant démontré qu'elle avait été l'objet de sévices graves et de menaces caractérisées. Elle est mise immédiatement en liberté. LE TENNISMAN GERBAULT RESTE 142 JOURS EN MER Samedi est arrivé à Long-Island le Français Alain Gerbault, qui avait quitté Cannes dans un sloop de 10 tonneaux. Il avait traversé l'Atlantique en 142 jours. Assailli par la tempête et ayant perdu une partie de ses vivres, il put être ravitaillé par deux paquebots qui le rencontrèrent en plein océan dans sa fragile embarcation. Pareil exploit n'avait jamais été réalisé. Alain Gerbault fut, avant la guerre, un joueur de tennis remarquable et, pendant la guerre, un " as " de l'aviation. UN AVIATEUR AMÉRICAIN ATTEINT 428 KILOMÈTRES A L'HEURE Le lieutenant Ford Williams a atteint sous l'action du vent, il est vrai, la vitesse de 428 kilomètres à l'heure. MEMENTO POLITIQUE 20 septembre. — Au cours d'une séance du Conseil généra] à Quimper, un incident se produit qui fait deux conseillers en venir aux mains. La salle des séances dut être évacuée. 21 septembre. — M. Grosdidier, sénateur, ancien maître de forges, meurt à Commercy. A LA S. D. N. 20 septembre. — Le Conseil de la S. D. N. écaru} un nouveau débat sur le différent italo-grec. ÉTRANGER 16 septembre. — Une bagarre se produit à Dortmund, entre ouvriers et policiers. Deux grévistes ont été tués; sept autres blessés. 17 septembre.— Un autocar, en tournée d'excursion, est tombé au fond d'un ravin, près de Monsal Head, dans le comté de Derby. Un voyageur a été tué et plusieurs autres grièvement blessés. 18 septembre. — Le commissaire pour la saisie des devises, D 1 Fellinger, fait procéder à une razzia en règle dans plusieurs quartiers du centre et de l'ouest deBerlin, où le trafic des monnaies étrangères se faisait sur une large échelle. — Le colonel Moizo, commandant général de l'aéronautique italienne, tombe d'avion et est grièvement blessé. — Une grève générale des typographes de New-York prive complètement la ville de journaux. — La cité universitaire de Berkeley, en Californie, est à moitié détruite par un incendie. Quatre tués. 21 septembre. — Un auto-car, transportant vingt-sept touristes, a heurté le parapet de la route de Binasco, près de Milan. Tous les voyageurs ont été blessés, et quatre d'entre eux sont atteints mortellement. CONGRÈS 16 septembre. •— La Semaine du Poisson se tennine à Boulogne-sur-Mer par une fête de la Mer, présidée par M. Le Trocquer, ministre des Travaux publics. MONDANITÉS 20 septembre.-— On annonce que le mariage du prince héritier de Suède et de lady Louise Mountbatten sera célébré le 3 novembre, en la chapelle royale de Port Saint-James. Le roi de Suède sera présent à la cérémonie. FAITS DIVERS 15 septembre. — Un car automobile, transportant seize voyageurs à la Grande-Chartreuse, tombe dans le torrent du Cozon d'une hauteur de 10 mètres. Un mort, seize blessés. 16septembre.—Les derniers gaziers grévistes prennent la décision de rejoindre les usines. — Au passage à niveau de Vougancourt (Doubs), un express tamponne une automobile. Ses trois occupants sont tués. 18 septembre.— Trois inspecteurs de la police arrêtent, 9, avenue de Villars, dans l'hôtel du comte de l'Epinay, deux cambrioleurs qui avaient dévalisé l'hôtel puis s étaient endormis, la pluie les ayant empêches de sortir de l'hôtel avec leur butin. Ce sont les nommés : Truffier, dix-sept ans, et Bernard, seize ans. — On retire du Gave les trois derniers cadavres des victimes de la catastrophe de Luz-Saint-Sauveur. 17septembre. — Un réfugié russe.nommé Katzenelsori voulant tuer M. Rappoport, le militant communiste, tire sur la fille de ce dernier un coup de revolver qui la blesse assez grièvement. Puis il alla se constituer prisonnier et déclara qu'il avait eu l'intention de tuer le père de M l c Rappoport. — Dans le bois de Vincennes, une camionnette tamponne une voiture à bras. Trois blessés. 19 septembre. — Un surveillant du Nord-Sud, Paul Nolot, jette dans la Seine son amie, M me Odie, qui lui avait prêté de l'argent contre reconnaissance de la dette,' M me Odie put être sauvée. Nolot a été arrêté. 20 septembre. — M mc Fielding, qui, le 3 juillet dernier, avait perdu ses bijoux en sortant d'un musichall du faubourg Montmartre, perd à nouveau le collier qui avait été une première fois retrouvé. Elle s'aperçut de cette disparition en arrivant à Londres, venant de Nice. — Une explosion se produit dans une fonderie du Havre dans laquelle se trouvaient 300 obus et 1.500 douilles. Elle fut immédiatement suivie par un incendie qui causa d'énormes dégâts. 21 septembre. — Au cours d'un incendie qui se déclare dans une fabrique de celluloïd, 13, rue de f Ancienne-Comédie, huit personnes sont légèrement brûlées. SPORTS 16 septembre. — Réouverture de l'hippodrome de Longchamp. Filibert de Savoie, qui gagna le Grand Prix 1923, remporte le " Royal Oak . — Au vélodrome du Parc des Princes, le coureur Grasstn bat ses adversaires dont Sérès et Linart, et le record de l'heure que détenait ce dernier. — Le rameur Charles gagne le 55 e Championnat de la Seine. Les " Enfants de Neptune " de Tourcoing sont champions de France de water-polo. 20 septembre. — A l'arrivée de l'épreuve motocycliste Paris-les-Pyrénées-Paris, 15 concurrents sur 24 avaient accompli le parcours.Six d'entre eux n'avaient encouru aucune pénalisation. — Un avion est précipité de 500 mètres de hauteur dans 1 avant-port de Brindisi; les deux aviateurs qui le montaient sont tués.

niiiiimi LE 23 SEPTEMBRE 1923 ■■■■■■■iiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMiiniHiiiiiii S iiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiimu iiiiiimmiiii ■iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiii EXCELSI DR-DIMANCHE »* N r—Ov ENDANT sa jeunesse, Louis Bonaparte j j passa plusieurs années en Italie, l^*-^ dont tout le Nord était sous la domination et la tyrannie de l'Autriche. J v Les sociétés secrètes étaient nombreuses ; elles avaient pour but la délivrance du pays et la conquête de la liberté. Aussi, étaient-elles sympathiques à toute l'Europe libérale. La plupart de ces sociétés étaient rattachées aux Carbonari, chez qui on développait ce sentiment que, contre la force brutale de la tyrannie étrangère, toutes les armes étaient bonnes pour émanciper le peuple. Dans ces " ventes ", on liait tous les membres par des serments, enjoignant à ceux qui les prêtaient d'obéir aveuglément à ceux qui dirigeaient les mouvements insurrectionnels. Les attentats faisaient partie des moyens prévus et parfois ordonnés. Louis Napoléon Bonaparte avait prêté plusieurs de ces serments auxquels, comme bien d'autres, il n'attachait que l'importance de simples formalités, mais qu'on devait plus tard, quand il serait devenu empereur, lui rappeler d'une manière tragique. Car, presque tous les attentats dont il fut victime — et ils furent nombreux — viennent de là. Ils furent conçus en Italie et préparés à Londres, où l'Angleterre accordait aux conspirateurs un asile, ce qui troubla souvent les bonnes relations politiques entre Rome et Paris. On a sauvé des papiers saisis aux Tuileries, après le 4 septembre 1870, un rapport très précis sur cettesituation, avec des indications sur les divers attentats qui précédèrent celui d'Orsini, le plus dangereux et le plus sanglant. Le 29 juin 1852, la police découvrit, dans une maison de la rue de la Reine-Blanche, près de la barrière de Fontainebleau, tout une fabrique de machines infernales destinées à une manifestation criminelle, préparée à Londres par des Italiens, et qui devait éclater au mois d'août. Tout une volumineusecorrespondance établissait le complot d'une façon indubitable. Six mois après, en janvier 1853, on arrêta à Paris, des conspirateurs, un Allemand et deux Italiens, Kelsch, Galli et Rossi, qui avaient tous trois préparé leur action en Angleterre. Kelsch fut envoyé à Cayenne, où, quelque temps après, il obtint la grâce de l'empereur. II aurait fait, a-t-on dit, des révélations importantes sur d'autres complots en cours de préparation. En 1853 encore, un ancien sergent français, Boichot, qui avait longtemps habité Londres, où il était en relations avec les comités italiens recevant leurs inspirations de Mazzini, vint à Paris, où il fut arrêté avant qu'il ait pu exécuter ses projets. Il fut condamné. EN 1854, un exilé français, Magen, inventa des bombes qui devaient éclater par lesimple choc ; arrêté en Belgique avant qu'il ait pu pénétrer en France, il réussit à s'échapper, se réfugia à Londres et on le condamna, à Bruxelles, par contumace. La même année, on arrêtait à Paris, aux Batignolles, un Italien nommé Carpezza qui fut trouvé porteur de bombes du modèle Magen. On essaya de le comprendre dans une des organisations que protégeait Ledru-Rollin, mais cela fut impossible ; on ne l'en envoya pas moins à Cayenne, en août 1855, d'où il ne tarda pas à s'évader avec le consentement tacite, a-t-on prétendu, des autorités françaises, en exécution d'instructions que l'empereur aurait fait transmettre... mais cela n'a jamais été prouvé.^ Pendant qu'on instruisait les deux affaires, Magen et Carpezza, on découvrit, sur le chemin de fer du Nord, une machine infernale comprenant des bombes du système Magen et qui devaient éclater sous le train impérial. Si l'attentat avait réussi, cette machine aurait été capable de détruire plusieurs wagons. La police prétendit que cet appareil avait été soit fabriqué, soit apporté sur la voie, par Louis Déron (de Lille), Vandomme, les frères Jacquin (de Bruxelles), d'Hénins et Desquines. Les quatre premiers furent condamnés à LES ROMANS DE LA VIE L'ATTENTAT D' O R S INI par JEÂM = BEKMÂED L'attentat d'Orsini où l'Empereur ne fut que très légèrement blessé, eut cependant un retentissement considérable. Les souverains se rendaient à la représentation de l'Opéra, quand, sur le passage du carrosse, éclatèrent plusieurs bombes. Ce complot, qu'avait tramé, avec plusieurs complices, Orsini, lui coûta la vie. Ce sont les circonstances du drame, l'arrestation du coupable et de ses complices, l'exécution de plusieurs d'entre eux et les précautions extrêmes prises par la police que nous conte ici Jean-Bernard. mort par contumace ; Déron put se sauver à Londres. Le 28 avril 1854, un Italien, Pianori, tira, presque à bout portant, deux coups de pistolet sur l'empereur, avenue des Champs-Elysées, et le manqua. Condamné à mort, il fut guillotiné. Un peu plus tard, trois Italiens, exécutant les ordres de comités secrets de Londres, Thibaldi, Grilli et Bartholotti, vinrent à Paris pour assassiner l'empereur. Ils furent arrêtés avant d'avoir pu mettre leur projet à exécution. Le rapport confidentiel dont nous parlons J été gravement blessés. Un des quatre chevaux de la voiture impériale avait été tué et c'est à la mort de ce cheval qu'on attribua le salut, tout à fait providentiel, du couple impérial. En tombant, le cheval imprimait un mouvement à la voiture vers la droite et l'éloignait de l'endroit où les bombes éclataient. Sans cela, le caisson eût été pulvérisé. Un des chevaux que montait un sous-officier se tenant à la portière, du côté de l'impératrice, avait "attrapé une grosse partie de la décharge ". Par un singulier hasard, au moment où se L'ATTENTAT CONTRE LA VIE DE NAPOLÉON III ET QUI JETA L'ÉPOUVANTE DANS PARIS LE 14 JANVIER 1858, A HUIT HEURES ET DEMIE DU SOIR Ce cliché est la reproduction d'une image d'Epinal de l'époque, conservée au Cabinet des estampes de la Bibliothèque Nationale rattache l'attentat d'Orsini du 14 janvier 1858 aux précédents complots dont il ne serait que la suite. Comme les autres, celui-ci fut préparé à Londres et son exécution confiée à quatre Italiens. Il était 8 heures et demie du soir ; l'empereur et l'impératrice se rendaient en voiture à l'Opéra, alors rue Lepelletier, quand, au moment où ils allaient descendre, des bombes éclatèrent avec un bruit formidable. Il y eut un moment de panique. Lorsque le couple impérial réussit enfin à quitter sa voiture, on s'aperçut que la robe de l'impératrice portait de nombreuses taches de sang. Les deux souverains n'avaient que des éraflures, mais ils avaient échappé à la mort par le plus grand des hasards. Le maréchal Vaillant, ministre de la Guerre, écrivait, le lendemain, au maréchal de Castellane : L'Empereur a reçu une égratignure au bout du nez, ce n'est rien. L'Impératrice a reçu un petit éclat dans le coin interne de l'œil gauche ; l'œil est rouge, mais non douloureux. "Le panneau de la voiture a cinquante empreintes dont plusieurs ont traversé. Roguet (le général) a une forte contusion à la mâchoire et son paletot a été percé à fourrer le poing par le trou. " Quoique naturellement très émue, l'impératrice voulut assister, quand même, à la représentation où le public l'applaudit chaleureusement. Pendant que les artistes jouaient et chantaient, on procédait aux premières constatations. II y avait de nombreux blessés, cent quarante, et plusieurs tués, neuf. Les deux valets de pied et le cocher avaient passait ce drame, le cousin de l'empereur, le prince Napoléon, donnait une soirée au Palais- Royal et on jouait la comédie d'Alfred de Vigny : Quitte pour la peur. Les auteurs de l'attentat furent vite arrêtés ; c'étaient quatre Italiens : Orsini, Pietri et deux autres, qui reconnurent leur participation. Orsini était d'une bonne famille, remontant au XVII E siècle, famille dans laquelle il y avait des cardinaux. Il fut défendu par Jules Favre. Trois des participants furent condamnés à mort ; deux, Orsini et Pietri furent exécutés (13 mars). L'empereur voulait faire grâce, mais il en fut détourné par son entourage. Orsini avait toujours fait partie des groupes patriotes opprimés ; il était récemment sorti de la citadelle de Mantoue où les Autrichiens l'avaient longtemps détenu prisonnier. A peine libéré, il se rendit à Londres où furent fabriquées les bombes qu'il vint jeter sous la voiture de Napoléon III. Orsini semble avoir été un exalté, luttant pour un idéal ; l'indépendance italienne n'eut pas cependant de meilleur soutien que celui qu'il avait failli assassiner. Du fond de la prison, le condamné écrivait de longues lettres à l'empereur. Dans l'une d'elles, il lui disait : " Est-ce que je demande, pour la délivrance de l'Italie, que le sang des Français soit répandu? Je ne vais pas jusque là. L'Italie demande que la France n'intervienne pas contre elle ; elle demande que la France ne permette pas à l'Allemagne d'appuyer l'Autriche dans les luttes qui vont peut-être s'engager - ", , Les événements de l'année suivante prouvèrent que la France alla beaucoup plus loin qu'Orsini le désirait, car les régiments français allèrent combattre l'Autriche et versèrent leur sang sans lequel l'indépendance italienne n'aurait jamais été obtenue. Quoi qu'il en soit, Orsini mourut avec beaucoup de courage et son dernier cri fut : " Vive la France ! et vive l'Italie ! " LE lendemain même de l'attentat, le précepteur du duc d'Aumale, M. Cuvelier-Fleury, qui était demeuré son ami et son conseil, lui écrivait, dans une lettre particulière : " L'événement est immense. II augmentera la solidité du trône impérial, si ce n'est sa sécurité. L'indignation qu'inspire justement un pareil crime, profitera à celui qui a failli de si peu en être la victime. Les machines infernales*ont beau voler en éclats et répandre la mort autour d'elles avec leurs débris : elles affermissent les princes qu'elles ne tuent pas. Le 3 nivôse, la machine infernale mettait le Premier Consul sur le chemin de l'Empire; Fieschi sauvait la monarchie de Juillet des excès de la presse démagogique. " L'attentat du 14 janvier fera serrer les rangs autour du nouvel empereur. C'est bien souvent, le châtiment des grands crimes que de tourner contre le but même que se proposaient les auteurs, et cela seul devrait en détourner les misérables insensés qui les conçoivent. " Cette lettre du confident le plus intime du duc d'Aumale fut lue par le Cabinet noir qui fonctionnait avec une inlassable activité, et fut communiquée à l'empereur qui aurait voulu en remercier son auteur, mais il ne le fit pas, ne pouvant avouer qu'on avait intercepté la lettre. Cependant, M. Cuvelier-Fleury s'étant présenté quelque temps après, Napoléon III fit vivement appuyer sa candidature par ses amis qui lui étaient opposés. Le duc d'Aumale répondait à son précepteur, deTwickenham, où il était exilé : " Je ne vous parle pas politique ; le vent n'y est pas. Je n'ai, d'ailleurs pas besoin de vous dire combien j'ai horreur de l'assassinat et des tentatives semblables à celles qui ont si souvent menacé la vie de mon père. " Cet attentat changea toute la politique intérieure de la France. On demanda au corps législatif la loi de sûreté générale, qui donnait au gouvernement un pouvoir discrétionnaire sur les individus condamnés pour délits politiques. " Cette loi, a écrit M. Ducoudray, dans son Histoire à l'usage des écoles, ne fut point une lettre morte, et les emprisonnements, les envois en Algérie, recommencèrent comme au lendemain du 2 décembre. Le ministère de l'Intérieur fut confié au général Espinasse. On divisa la France en cinq commandements militaires donnés à des maréchaux, et le gouvernement tendit ses ressorts. " La police multiplia, naturellement, les précautions à la frontière et on alla jusqu'à saisir des balles pour le jeu de la pelote basque. A la douane, des produits venant d'Espagne, on examinait avec un soin spécial les caisses d'oranges expédiées en France. Toutes ces mesures n'empêchaient pas les complots de continuer et, en septembre, on saisissait à Saint-Etienne un caisson de bombes du même modèle qui avaient servi à Orsini. Nous avons dit que l'impératrice avait montré beaucoup de sang-froid, mais elle n'en avait pas moins éprouvé une impression forte et, quand elle traversait la foule en voiture, elle avait toujours peur d'un nouvel attentat. Cette crainte persista plusieurs années et deux ans après, en 1860, pendant un voyage que les souverains firent à Lyon, tandis que la voiture se rendait à l'Hôtel de Ville, un homme se précipita pour jeter une pétition dans le landau. L'impératrice fit un mouvement d'effroi : " C'est bien simple, a écrit le maréchal de Castellane, elle se rappelait les bombes d'Oi'snu devant l'Opéra. ' JEAN-BERNARD.

îmnim EXCELSIOR-DIMANCHE '" iiiiiiiiiiiniHmiiiiiniiiiiiîiniiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinii>miimiiiinîi 4 flnii i iiiiiim iiuiiiiiiiiHii iiiiiiiiiiiin i iimiii""' LE <strong>23</strong> SEPTEMBRE 19<strong>23</strong> » nît<br />

LA SEMAINE QUI VIENT DE S'ÉCOULER<br />

38 e Semaine de l'Année — Reste à courir 14 semaines<br />

'EN ESPAGNE<br />

LES PREMIERS ACTES<br />

DU "DIRECTOIRE"<br />

L<br />

Un nouveau parlement élaborera<br />

une nouvelle constitution<br />

pour l'Espagne.<br />

E général Primo de Rivera, mandé samedi<br />

à Madrid par le roi Alphonse XIII, et<br />

qui avait quitté Barcelone par le rapide<br />

Barcelone-Madrid, a été reçu à midi par le roi<br />

auquel il a soumis les premiers décrets.<br />

Après qu'il eut prêté serment, le général<br />

de Rivera a composé le Directoire de la façon<br />

suivante : généraux Vallespinosa, Hermoso,<br />

Navarro, Rodriguez, Mayandia, Jordana,<br />

Ruisportal, Muslera et contre-amiral Maz.<br />

Lundi, le roi a signé plusieurs décrets, notamment<br />

ceux portant dissolution du Parlement<br />

et régularisation du travail des fonctionnaires<br />

publics. Ces derniers devront arriver ponctuellement<br />

dans les bureaux à neuf heures du<br />

matin et à deux heures de l'après-midi. L'accès<br />

des bureaux reste interdit aux personnes étrangères<br />

aux départements ministériels.<br />

Un autre décret déclare destitués tous les<br />

gouverneurs civils.<br />

Enfin, un quatrième décret confirme la<br />

déclaration de l'état de siège dans toute la<br />

péninsule.<br />

Les projets de M. de Rivera<br />

Le général Primo de Rivera a déclaré qu'une<br />

offensive serait immédiatement déclanchée<br />

au Maroc, mais que le général Aixpuru, le<br />

précédent ministre de la Guerre, va se rendre<br />

au Maroc pour régler sur place le problème<br />

tout entier, militaire et politique.<br />

Le général ajouta qu'il allait être procédé<br />

à l'élection d'un nouveau Parlement, qui<br />

élaborerait une nouvelle Constitution pour<br />

l'Espagne.<br />

Il fit nettement ressortir la distinction entre<br />

son propre mouvement et le fascisme. II déclara<br />

de plus qu'il avait l'intention de lever une<br />

garde spéciale de 450.000 hommes, pour maintenir<br />

l'ordre et appuyer les mesures prises par<br />

le nouveau gouvernement.<br />

La vie est redevenue rapidement tout à fait<br />

normale à Madrid. Les troupes ne sont plus<br />

consignées dans les casernes. La censure autorise<br />

les critiques contre le régime actuel pourvu<br />

qu'elles n'aient aucun caractère de violence.<br />

Comme il fallait s'y attendre, le public qui<br />

croyait, au premier moment, que le nouveau<br />

gouvernement allait accomplir beaucoup de<br />

réformes, commence à marquer une certaine<br />

déception en constatant que, sauf certaines<br />

mesures, rien n'est changé, ou à peu près, en<br />

Espagne.<br />

ww<br />

LE CHIFFRE DES VICTIMES<br />

AU JAPON •<br />

On évalue à 77.8<strong>23</strong> le nombre des morts<br />

dans Tokio et le département de Tokio, et<br />

à 120.070 le nombre des manquants. Plus<br />

d'un million de réfugiés ont déjà quitté Tokio<br />

pour la campagne.<br />

LES TROUBLES AGRAIRES EN BULGARIE<br />

Une insurrection paysanne a éclaté en<br />

Bulgarie. Des combats acharnés sont engagés<br />

sur plusieurs points du territoire bulgare,<br />

entre les troupes gouvernementales et les<br />

éléments communistes et agrariens.<br />

Au sud-ouest de la capitale, à Radomir, les<br />

insurgés ont infligé une sérieuse défaite aux<br />

gendarmes et aux soldats. Sur ce seul point,<br />

on compte déjà plusieurs centaines de tués<br />

de part et d'autre.<br />

Un gouvernement révolutionnaire provisoire<br />

a été établi à Radomir. Les insurgés<br />

ont démoli toutes les routes et voies ferrées<br />

aux abords de cette ville, pour contenir<br />

l'avance des troupes gouvernementales.<br />

On signale d'autres batailles sanglantes<br />

à Karlovo, Pubnitza et à Salkovo, où les<br />

éléments communistes et agrariens, réunis<br />

en forces supérieures, ont battu les troupes<br />

gouvernementales et capturé de grandes quantités<br />

d'armes et de munitions.<br />

FIUME A UN NOUVEAU GOUVERNEUR<br />

M. Dépoli, qui gérait les affaires de l'Etat<br />

autonome de Fiume, ayant donné sa démission,<br />

le gouvernement italien nomme un gouverneur<br />

militaire : le général Giardino.<br />

TROIS DISCOURS<br />

DE M. POINCARÉ<br />

Certains journaux allemands ont annoncé<br />

qu'une démarche concertée avait été effectuée<br />

auprès du président du Conseil français par les<br />

représentants diplomatiques d'Angleterre et de<br />

Belgique, pour le prier de consentir à un arrangement<br />

qui permettrait l'évacuation de la Ruhr.<br />

A Berlin, on semble avoir cherché à authentifier<br />

cette prétendue démarche, en assurant que<br />

non seulement le gouvernement allemand ne<br />

l'avait pas inspirée, mais qu'il n'en avait eu<br />

connaissance qu'après coup.<br />

Le ministère des Affaires étrangères déclare<br />

qu'aucune démarche, ni concertée, ni séparée,<br />

ni de l'Angleterre, ni de la Belgique n'a été<br />

faite auprès du gouvernement français et que<br />

les informations dont il s'agit sont fausses de<br />

tous points.<br />

Une note officieuse de Berlin<br />

Le gouvernement du Reich a fait publier,<br />

jeudi, une note officieuse disant que l'Allemagne<br />

est toute disposée à faire tout ce qui<br />

est en son pouvoir pour amener une reprise<br />

de l'activité économique dans la Ruhr, mais<br />

qu'à son avis, il sera difficile de réaliser la<br />

reprise du travail si les condamnés ne sont<br />

pas amnistiés, si les expulsés ne sont pas<br />

autorisés à rentrer et si l'administration<br />

allemande n'est pas rétablie dans ses droits ;<br />

le trafic libre entre les régions occupées et<br />

non occupées devrait être également rétabli.<br />

Si, un état de choses semblable était réalisé<br />

promptement, la question des réparations<br />

pourrait être résolue par des paiements effectifs,<br />

de telle façon que l'évacuation de la<br />

Ruhr et le rétablissement d'un état de choses<br />

normal dans les pays rhénans en serait le<br />

résultat. La nomination des représentants<br />

diplomatiques à Paris et à Bruxelles aurait lieu<br />

aussitôt que la possibilité des pourparlers<br />

serait devenue évidente.<br />

LE MOUVEMENT SÉPARATISTE<br />

EN RHÉNANIE<br />

Dimanche, à Aix-la-Chapelle, une grande<br />

manifestation rhénane a eu lieu, au cours de<br />

laquelle, et devant un auditoire considérable,<br />

M. Mathes stigmatisa l'attitude de la Prusse<br />

dans le conflit de la Ruhr et déclara, chiffres<br />

en main, que le conflit de la Ruhr a coûté à<br />

l'Etat allemand 150 milliards de marks-or,<br />

alors que les réparations ne sont que de 132 milliards.<br />

On aurait donc pu payer et éviter l'occupation<br />

de la Ruhr.<br />

M. Mathes a clos la séance en donnant lecture<br />

d'une résolution qui a été adoptée. Cette<br />

résolution réclame la création d'urgence d'une<br />

république rhénane ; elle demande que, d'accord<br />

avec les autorités alliées, l'administration<br />

allemande soit expulsée au complet<br />

et que l'administration soit prise en main par<br />

les alliés, ceci transitoirement, jusqu'à ce que<br />

la Rhénanie puisse elle-même pourvoir à son<br />

administration.<br />

LES RÉPARATIONS<br />

APRÈS L'ENTREVUE<br />

POINCARÉ-BALDWIN<br />

" Nous garderons nos gages "<br />

AHattonchâtel, petit village meusien situé Le communiqué fait après la<br />

sur les Hauts de Meuse, le président du conversation des ministres<br />

Conseil a inauguré le nouveau village, semble des plus rassurants.<br />

reconstruit grâce aux dons généreux d'une<br />

m<br />

Américaine, miss Belle Skinner, qui connais-<br />

ERCREDI dernier, un déjeuner était offert<br />

sait Hattonchâtel avant la guerre.<br />

à l'ambassade d'Angleterre en l'honneur<br />

Il a inauguré également le monument élevé M de M. Baldwin, qui rentrait d'Aix-lesaux<br />

morts. M. Poincaré, retraçant les actes Bains, et M. Raymond Poincaré.<br />

d'héroïsme franco-américains qui permirent A la fin du repas, les deux ministres, suivis<br />

de reprendre Saint-Mihiel, a rappelé les termes de l'interprète officiel, se retirèrent ^ dans un<br />

du télégramme qu'il adressa, après la victoire, salon voisin, où ils délibérèrent jusqu'à 3 h. 50.<br />

au président Wilson.<br />

Après cette conversation, le communiqué<br />

Puisque la cérémonie actuelle coïncide suivant était donné :<br />

avec l'anniversaire d'une victoire à laquelle " Cet après-midi a eu lieu une rencontre<br />

les troupes des Etats-Unis ont pris une part des premiers ministres de France et de Grandedécisive,<br />

je répondrai, j'en suis sûr, aux vœux Bretagne, dont ils ont profité pour procéder à<br />

de nos morts, si j'adresse, en même temps un échange de vues sur la situation politique<br />

qu'à eux, un pieux et reconnaissant souvenir générale.<br />

à ceux de leurs camarades américains qui sont " On ne peut s'attendre à ce que, au cours<br />

tombés, eux aussi, au champ d'honneur et d'une seule entrevue, M. Poincaré et M. Bald-<br />

qui dorment maintenant dans les replis du win aient pu arrêter des solutions définitives,<br />

sol de France.<br />

mais ils ont été heureux d'établir leur commune<br />

Le lendemain, à Dun-sur-Meuse, le pré- manière de voir et de constater que, sur aucune<br />

sident du Conseil termina son discours en question, il n'existe de différence de but ni de<br />

disant : " Nous tenons des gages ; nous les divergence de principe qui puisse compro-<br />

garderons jusqu'à ce que nous ayons reçu mettre la collaboration des deux pays, dont<br />

satisfaction.<br />

dépendent, dans une si large mesure, la sta-<br />

A Brieulles-sur-Meuse, le même jour, il bilisation et la paix du monde. "<br />

définit les garanties qu'exigent la sécurité Après sa conversation avec le président du<br />

de la France et la paix du monde, et ajoute : Conseil, M. Baldwin s'est rendu à Rambouillet,<br />

" Nous ne nous laisserons pas leurrer par des où il prit le thé avec le président de la Répu-<br />

appeaux. Nous gardons les sûretés que nous blique et M<br />

a données le traité. "<br />

Le règlement de la paix<br />

me Millerand.<br />

Puis M. Millerand et M Baldwin conférèrent<br />

en présence de l'ambassadeur et de<br />

M. Camerlynck, dans le cabinet présidentiel,<br />

pendant plus d'une heure.<br />

Après avoir consacré l'après-midi de jeudi<br />

à la visite du château de Versailles, M. Baldwin<br />

est venu dans la soirée au quai d'Orsay prendre<br />

congé de M. Poincaré. Le premier ministre anglais<br />

est reparti pour Londres vendredi à midi.<br />

DEUX BANDITS ARMÉS DÉVALISENT<br />

EN PLEIN JOUR DEUX EMPLOYÉS<br />

ET TUENT L'UN D'EUX<br />

Jeudi, à Marseille, deux employés de la<br />

Compagnie des tramways de Marseille, qui<br />

portaient la somme consacrée au paiement<br />

du personnel, 130.000 francs, ont été attaqués<br />

à 12 h. 45, dans le tramway de la ligne Saint-<br />

Giniez-Chartreux, par deux hommes sautant<br />

sur la plate-forme où ils se trouvaient. L'un<br />

des inconnus frappa un employé, M. Noguier,<br />

d'un coup de bâton sur la tête. L'autre employé,<br />

M. Padovani, fut grièvement blessé au ventre<br />

par une balle de revolver, tirée par l'autre<br />

inconnu. Les bandits s'emparaient de leur<br />

sacoche, sautaient du tramway, s'engouffraient<br />

dans une auto qui le suivait et qui s'éloignait<br />

à toute vitesse.<br />

Le drame avait été si rapide que les voyageurs<br />

du tramway n'eurent pas le temps d'intervenir.<br />

M. Noguier n'est pas en danger. Mais<br />

on a dû opérer immédiatement M. Padovani,<br />

qui succomba quelques heures après.<br />

M œe MAGGIE MELLER EST ACQUITTÉE<br />

M" 18 Maggie Meller, qui comparaissait<br />

devant la chambre criminelle comme inculpée<br />

d'assassinat contre son mari, Fahmi-bey, est<br />

acquittée, le procès ayant démontré qu'elle avait<br />

été l'objet de sévices graves et de menaces caractérisées.<br />

Elle est mise immédiatement en liberté.<br />

LE TENNISMAN GERBAULT<br />

RESTE 142 JOURS EN MER<br />

Samedi est arrivé à Long-Island le Français<br />

Alain Gerbault, qui avait quitté Cannes dans<br />

un sloop de 10 tonneaux. Il avait traversé<br />

l'Atlantique en 142 jours. Assailli par la tempête<br />

et ayant perdu une partie de ses vivres,<br />

il put être ravitaillé par deux paquebots qui<br />

le rencontrèrent en plein océan dans sa fragile<br />

embarcation.<br />

Pareil exploit n'avait jamais été réalisé.<br />

Alain Gerbault fut, avant la guerre, un joueur<br />

de tennis remarquable et, pendant la guerre,<br />

un " as " de l'aviation.<br />

UN AVIATEUR AMÉRICAIN<br />

ATTEINT 428 KILOMÈTRES A L'HEURE<br />

Le lieutenant Ford Williams a atteint sous<br />

l'action du vent, il est vrai, la vitesse de 428 kilomètres<br />

à l'heure.<br />

MEMENTO<br />

POLITIQUE<br />

20 <strong>septembre</strong>. — Au cours d'une séance du Conseil<br />

généra] à Quimper, un incident se produit qui fait<br />

deux conseillers en venir aux mains. La salle des séances<br />

dut être évacuée.<br />

21 <strong>septembre</strong>. — M. Grosdidier, sénateur, ancien<br />

maître de forges, meurt à Commercy.<br />

A LA S. D. N.<br />

20 <strong>septembre</strong>. — Le Conseil de la S. D. N. écaru}<br />

un nouveau débat sur le différent italo-grec.<br />

ÉTRANGER<br />

16 <strong>septembre</strong>. — Une bagarre se produit à Dortmund,<br />

entre ouvriers et policiers. Deux grévistes ont été tués;<br />

sept autres blessés.<br />

17 <strong>septembre</strong>.— Un autocar, en tournée d'excursion,<br />

est tombé au fond d'un ravin, près de Monsal Head,<br />

dans le comté de Derby. Un voyageur a été tué et plusieurs<br />

autres grièvement blessés.<br />

18 <strong>septembre</strong>. — Le commissaire pour la saisie des<br />

devises, D 1 Fellinger, fait procéder à une razzia en règle<br />

dans plusieurs quartiers du centre et de l'ouest deBerlin,<br />

où le trafic des monnaies étrangères se faisait sur une<br />

large échelle.<br />

— Le colonel Moizo, commandant général de l'aéronautique<br />

italienne, tombe d'avion et est grièvement<br />

blessé.<br />

— Une grève générale des typographes de New-York<br />

prive complètement la ville de journaux.<br />

— La cité universitaire de Berkeley, en Californie,<br />

est à moitié détruite par un incendie. Quatre tués.<br />

21 <strong>septembre</strong>. — Un auto-car, transportant vingt-sept<br />

touristes, a heurté le parapet de la route de Binasco,<br />

près de Milan. Tous les voyageurs ont été blessés, et<br />

quatre d'entre eux sont atteints mortellement.<br />

CONGRÈS<br />

16 <strong>septembre</strong>. •— La Semaine du Poisson se tennine<br />

à Boulogne-sur-Mer par une fête de la Mer, présidée<br />

par M. Le Trocquer, ministre des Travaux publics.<br />

MONDANITÉS<br />

20 <strong>septembre</strong>.-— On annonce que le mariage du prince<br />

héritier de Suède et de lady Louise Mountbatten<br />

sera célébré le 3 novembre, en la chapelle royale de<br />

Port Saint-James. Le roi de Suède sera présent à la<br />

cérémonie.<br />

FAITS DIVERS<br />

15 <strong>septembre</strong>. — Un car automobile, transportant<br />

seize voyageurs à la Grande-Chartreuse, tombe dans<br />

le torrent du Cozon d'une hauteur de 10 mètres. Un<br />

mort, seize blessés.<br />

16<strong>septembre</strong>.—Les derniers gaziers grévistes prennent<br />

la décision de rejoindre les usines.<br />

— Au passage à niveau de Vougancourt (Doubs),<br />

un express tamponne une automobile. Ses trois occupants<br />

sont tués.<br />

18 <strong>septembre</strong>.— Trois inspecteurs de la police arrêtent,<br />

9, avenue de Villars, dans l'hôtel du comte de l'Epinay,<br />

deux cambrioleurs qui avaient dévalisé l'hôtel puis<br />

s étaient endormis, la pluie les ayant empêches de sortir<br />

de l'hôtel avec leur butin. Ce sont les nommés : Truffier,<br />

dix-sept ans, et Bernard, seize ans.<br />

— On retire du Gave les trois derniers cadavres des<br />

victimes de la catastrophe de Luz-Saint-Sauveur.<br />

17<strong>septembre</strong>. — Un réfugié russe.nommé Katzenelsori<br />

voulant tuer M. Rappoport, le militant communiste,<br />

tire sur la fille de ce dernier un coup de revolver qui<br />

la blesse assez grièvement. Puis il alla se constituer<br />

prisonnier et déclara qu'il avait eu l'intention de tuer<br />

le père de M l c Rappoport.<br />

— Dans le bois de Vincennes, une camionnette tamponne<br />

une voiture à bras. Trois blessés.<br />

19 <strong>septembre</strong>. — Un surveillant du Nord-Sud, Paul<br />

Nolot, jette dans la Seine son amie, M me Odie, qui lui<br />

avait prêté de l'argent contre reconnaissance de la dette,'<br />

M me Odie put être sauvée. Nolot a été arrêté.<br />

20 <strong>septembre</strong>. — M mc Fielding, qui, le 3 juillet<br />

dernier, avait perdu ses bijoux en sortant d'un musichall<br />

du faubourg Montmartre, perd à nouveau le collier<br />

qui avait été une première fois retrouvé. Elle s'aperçut<br />

de cette disparition en arrivant à Londres, venant<br />

de Nice.<br />

— Une explosion se produit dans une fonderie du<br />

Havre dans laquelle se trouvaient 300 obus et<br />

1.500 douilles. Elle fut immédiatement suivie par un<br />

incendie qui causa d'énormes dégâts.<br />

21 <strong>septembre</strong>. — Au cours d'un incendie qui se<br />

déclare dans une fabrique de celluloïd, 13, rue de f Ancienne-Comédie,<br />

huit personnes sont légèrement brûlées.<br />

SPORTS<br />

16 <strong>septembre</strong>. — Réouverture de l'hippodrome de<br />

Longchamp. Filibert de Savoie, qui gagna le Grand<br />

Prix 19<strong>23</strong>, remporte le " Royal Oak .<br />

— Au vélodrome du Parc des Princes, le coureur<br />

Grasstn bat ses adversaires dont Sérès et Linart, et le<br />

record de l'heure que détenait ce dernier.<br />

— Le rameur Charles gagne le 55 e Championnat de<br />

la Seine.<br />

Les " Enfants de Neptune " de Tourcoing sont<br />

champions de France de water-polo.<br />

20 <strong>septembre</strong>. — A l'arrivée de l'épreuve motocycliste<br />

Paris-les-Pyrénées-Paris, 15 concurrents sur 24<br />

avaient accompli le parcours.Six d'entre eux n'avaient<br />

encouru aucune pénalisation.<br />

— Un avion est précipité de 500 mètres de hauteur<br />

dans 1 avant-port de Brindisi; les deux aviateurs qui<br />

le montaient sont tués.

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