M EXCELSIOR-DIMANCHE iiimiiiiiiiHinm 11111111111111111111111111111111111111111111111111 miiiiiiiiiii 12 IIIIIIIIIIIIIIIHII • iiiiiiiiiinraiiiiiii MIIII i iiimii LE <strong>23</strong> SEPTEMBRE 19<strong>23</strong> Mitiniii LA SEMAINE COMIQUE FIVE O'CLOCK ADAME, avez-vous jamais songé au nombre incalculable de créatures vivantes que vous tuez de gaîté de cœur, quand vous faites bouillir un litre d'eau ? Ainsi parla, d'une voix creuse et comminatoire, le révérend Jackson Poole. Et la baronne Géomia, la charmante amphytrionne qui, à cet instant, surveillait le samovar fumant et se disposait à servir elle-même le thé, sans cérémonie, aux amis intimes réunis dans son salon, la baronne Géomia se retourna, interloquée... Il y eut un froid. Le révérend Jackson Poole reprit, en levant un doigt sentencieux : — Plus une ville contient d'habitants, plus elle est malsaine et corrompue ; plus une eau contient de bactéries, plus elle est dangereuse... Mais ce n'est pas une raison pour la vouer sans pitié au carnage et à l'extermination. Permettez donc, Madame, qu'en ma qualité de membre de la Société protectrice des animaux, je proteste ici pour le principe, car les infiniment petits, bien que nous ne puissions pas 'es distinguer à l'œil nu, n'en sont pas moins des animaux tout comme vous et moi... Si encore vous vous contentiez de faire bouillir le l'eau minérale prise à la source, le crime erait véniel, car cette eau ne contient en noyenne que trois microbes seulement par entimètre cube ; et quand on n'a.à se reprocher que la mort de trois microbes, ce n'est jas une affaire I... Mais, attention : puisée fans la vasque, la même eau compte déjà i5 microbes; au bord de la vasque, 100 mirobes, et dans les bouteilles, de 500 à 1.000... Quant à l'eau ordinaire, dite " potable ", elle ■n détient environ 300.000 dans un seul entimètre cube !... Je vous laisse à penser i les pauvres microbes doivent être pilés, à-dedans. - Oh ! pas plus que nous dans les wagons du Métro ! observa négligemment un invité... — Eh bien ! continua M. Jackson Poole, sans daigner relever ce propos ironique, eh bien, madame la baronne, tout est relatif icibas, tout se proportionne à la taille des individus : à nos yeux, une goutte d'eau n'est rien ; mais qui sait si, dans cette goutte d'eau, il n'y a pas un monde plus civilisé que le nôtre, qui vit, qui s'agite et qui meurt ?... Qui sait s'il n'y a pas là des philosophes, des poètes, des orateurs et des hommes politiques, de grands génies et de grands criminels, des arts, des littératures et des industries merveilleuses, (Dess n inéd:t de VERTUS). LA JUSTE RÉCOMPENSE AI Bijou! Bijou! Monsieur ! aidez-moi à rattraper mon chien. des passions violentes et des guerres meurtrières, des tramways électriques et des magasins de nouveautés ? Et pour peu que vous ayez envie d'une tasse de thé — horreur ! — c'est tout un monde qui finit !... Vous donnez la mort à un milliard d'êtres vivants, et, le sourire aux lèvres, vous buvez des cadavres. Ah ! Pouah !... — Ah ! Pouah I... répétèrent toutes les dames écœurées... Et M. Jackson Poole se rassit avec componction. — Alors, lui dit la baronne Géomia, vous ne prenez jamais de thé ? — Jamais... A moins que ce ne soit avec beaucoup de sucre. — Pourquoi, plutôt avec du sucre ? — Parce que, si je me résigne à immoler un monde, je tiens, du moins autant qu'il m'est possible, à adoucir ses derniers moments. Et, ayant empilé dans sa tasse fumante cinq ou six morceaux de sucre, M. Jackson Poole avala le breuvage en faisant claquer sa langue. ROBERT FRANCHEVLLE. — Enfin! le voilà! — Dans quel étal avez-vous mis mon pauvre loulou ! imbécile !... Un peu de fantaisie I E maître de la chasse, à l'un de ses hommes : — Tenez, avec la location de Ja chasse, les appointements des gardes et tous les frais, chaque perdrix que ) abats me revient au moins à soixante francs. — Ben vrai !... Eh bien ! je le disais ce matin au vieux Pierre : " C'est pas possible, le maître doit le faire exprès de rater les perdreaux I " |T)ANS le rapide de Calais, deux voyageurs devisent : — Elle est jolie votre langue française ! dit un pasteur à son interlocuteur, un monsieur de Paris. Vous n'avez qu'un verbe pour exprimer votre passion pour les humains et les objets. Vous dites : " J'aime Léonie et j'aime la crème au chocolat ", alors que nous avons lilie et love. — Vraiment, cher monsieur, répond l'autre, quand on connaît sa langue, cette subtilité ne nous embarrasse guère. Ainsi moi je dis : " J'aime Léonie, mais je préfère la crème au chocolat ! LJENRIETTE a la plus petite pomme. Et l'on demande à son petit frère : — Est-ce que tu lui en as laissé le choix, comme je te l'avais recommandé ? — Mais voui, petite mère. Je lui ai même dit qu'elle pouvait choisir !a petite pomme ou rien du tout. Elle a choisi la petite pomme. LE BANDIT MASQUE AUT les mains ! cria le bandit masqué H en pénétrant dans ce compartiment de première classe où sommeillait un voyageur solitaire. Le voyageur se frotta les yeux, eut une seconde d'émotion, puis sourit en constatant qu il avait affaire à un bandit masqué. — Vous pouvez vous vanter, fit-il avec un bon sourire, de m'avoir fait une belle peur î Mais le malandrin, agitant son browning sous le nez du pâle voyageur : — Vous ne voyez donc pas que je suis un bandit masqué et que je veux votre argent et vos bijoux ! — j'ai parfaitement compris, et c'est pour ça que je suis si tranquille, vu que je n'ai sur moi pas seulement la plus fausse épingle de cravate en imitation de chrysocale, et que mon porte-monnaie est plus vide d'argent que votre âme de bonnes intentions. Mais je ne vous avais pas reconnu sur le moment et c'est pourquoi vous m'avez flanqué une telle frousse ! Figurez-vous que je vous ai pris pour le contrôleur. Et le pâle voyageur expliqua : — Je vais vous dire : je suis obligé d'aile! dans le Midi et incapable de payer le prix de ma place, je voyage sans billet. A cette révélation, le malandrin masqué esquissa une grimace de commisération et, apitoyé, il murmura : — Pauvre bougre ! Puis; ayant songé, il tira de sa poche un gros sac de toile, compta quelques billets, et les remettant au pâle voyageur : — Tenez, fit-il, voilà pour payer votre place si le contrôleur venait vous surprendre. Je regrette de ne pouvoir faire davantage, mais, véritablement, les affaires ne marchent pas en ce moment ! Et, avec un geste qui repoussait toute gratitude, il passa dans le compartiment voisin pour continuer sa petite industrie. RODOLPHE BRINGER. TOUT EST RELATIF OU LES PLAISIRS DE LA PLEINE EAU — Est-ce qu'on a pied ? — Vous m'aviez dit qu'on avait pied ! — Mais certainement l — Mais certainement I (Dess n inédit de PEDRO).
"""' L ^ <strong>23</strong> SEPTEMBRE 1S<strong>23</strong> « »"» iiiiiiiiniiiiiiiiiiimiiiiii iiiiiiiiiiiiiiiimi i minuit j$ iiiiiiiiiiiimiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiimiiiiiiiii iiimiiiiiiiiuimi m EXCELSlOR-DIMANCHE —Pourquoine brossez-vouspas Voscheveux ? — M'sieur, je n'ai pas de brosse. — Prenez celle de votrepère... — Y n'en a pas m'sieur; il est chauve /... (Dessin inédit de GASTON MIS.) — Comme gibier, dans le pays il n'y a rien; seulement tous les <strong>dimanche</strong>s, je lâche dans la cour un lapin, pour faire tirer mes pensionnaires chasseurs !... (Dessin inédit de M. SAUVAYRE.) Vous êtes un artiste, m'a t-on dit, monsieur ? Oui, madame /..» UNE PREUVE — // ne faut pas nous raconter d'histoires... Vous ne pourrez pas nier que vous êtes antifasciste, avec une chemise blanche... (Dess ! n inédit de MARCOLON.) — Mais non, mais non, il vous va à ravir, l'on porte les vestons beaucoup plus longs cette année l (Dessin inédit de GEORGES DISAINSJ — Je vous assure, mademoiselle, que si je suis resté célibataire, c'est par goût ! ! I — Oui... mais le goût de qui...? (Dessin inédit de S.-M. BERTIK.) — Regardez...je peux écrire mon nom dans la poussière !... —■ Quelle belle chose, madame, que l'instruction ! I (Dessin inédit de A SAINT-OGAN.) IL Y A ARTISTE... ET ARTISTE... — Ecrivain ? poète, peut-être ?... — Sculpteur ? — Non. madamel — Non plus.,; — Vous peignez ? — Oui, madame,,, PRÉTENTION Comment monsieur désire-t-ilêtre coiffé? Comme vous, mon ami... en auréole... (Dessin inédit de R. LENOIR.) (Dessin inéd ; t d'ARSÈNE BRIVOT.) Le paysage ? ■ Non, les cheveux l Artiste capillaire, je suis coiffeur l
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