dimanche 23 septembre

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imiiiuM EXCELSIOR-DIMANCHE mmnm iiiimmiiiii iiiiiiii iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii 10 IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII iiiiiiiiiii iniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii n IIIIIIIIIIII LE 23 SEPTEMBRE 1923 imum* JE VOUDRAIS BIEN SAVOIR... Comment est organisée la justice ? L A France est organisée en quatre espèces de juridictions différentes par leur objet, leur but et leur magistrature : 1 0 Les juridictions civiles. Elles comprennent les justices de paix, les tribunaux de première instance, les cours d'appel ; 2° Les juridictions criminelles. Elles comprennent les tribunaux de simple police, les tribunaux correctionnels, tes cours d'appel, les cours d'assises ; 3° Les juridictions commerciales. Elles comprennent les conseils de prud'hommes et les tribunaux de commerce. 4° Les juridictions administratives. Elles comprennent les conseils de préfecture, le conseil d'Etat, la cour des Comptes, les conseils de guerre, les tribunaux maritimes et toutes autres juridictions exceptionnelles. La cour de cassation est une juridiction en dernier ressort, placée au-dessus des premières. A A 4o Ce que l'État (ait pour le repeuplement des chasses ? L ES régions de la France qui servaient de théâtre aux opérations de guerre sont, en effet, gravement dépeuplées en gibier. Le gouvernement avait essayé d obtenir de l'Allemagne une restitution de diverses espèces de gibier, comme pour le cheptel. Mais l'Allemagne ne s'exécuta pas. Le ministère de 1 Agriculture prévoit donc — et c est actuellement le seul recours — quelquss crédits à allouer sur son propre budget aux présidents de sociétés de chasse, aussi bien des régions dévastées par la guerre que des autres contrées de France. Une demande doit être adressée dans ce sens à l'inspecteur des eaux et forêts local, qui la transmet au ministère de l'Agriculture. 11 va sans dire que, seules, bénéficient de ces crédits les sociétés de chasse qui sont susceptibles d'entreprendre une œuvre de repeuplement de gibier d intérêt général. A A Combien il y a de kilemètres de lignes de Métro dans Faris; quelles sont les lignes projetées et quelle longueur elles représenteront ? L E Métropolitain comprend actuellement 12 lignes dont six sont entièrement achevées et exploitées, les six autres n'étant que partiellement exploitées. Le kilométrage total d'exploitation est de 95 km. 296. Les six lignes non achevées et dont le prolongement est projeté, sont les suivantes : Ligne n° 7. — Palais-Royal-Porte d'Ivry (8 km. 320) ; - ; Ligne n° 8. — Opéra-Porte Dorée (9km.). Ligne n° 9. — Carrefour Richelieu Drouot- Porte de Montreuil (7 km. 379) ; Ligne n° 10. — Invalides-Bastille (8 km. 52). (Cette ligne est déjà entièrement construite entre les Invalides et la rue Dufour et partiellement construite de la rue Dufour au boulevard Saint-Michel. C'est la seule ligne.d'ailleurs, où les travaux aient été exécutés : les autres lignes n'étant qu'à l'état de projet) ; Ligne n° 11. — Porte des Lilas-Hôtel de Ville (5 km. 729) ; Ligne n° 12. — Porte d'Orléans-Porte d'Italie (3 km. 02). Lorsque ces six lignes seront terminées, elles représenteront une nouvelle longueur d'environ 44 kilomètres, ce qui, ajouté aux 95 kilomètres déjà existants, représentera une exploitation totale de plus de 139 kilomètres. L'exploitation définitive du réseau ^est d'ailleurs prévue que d'ici une dizaine d années. Comment on fait un testament ? L A condition que le Code exige d'une manière spéciale, c est que le testateur soit sain d'esprit. L'imbécillité, la démence et 'la fureur '. pour rendre inhabile à tester, n ont pas besoin d être légalement constatées au moyen d'une interdiction judiciaire. Tout ce qui priverait le testateur de sa liberté morale, comme 1 ivresse, une passion injuste et violente-, la captation et la suggestion, peuvent, pourvu que les faits soient graves et concluants, motiver une demande en nullité de l'acte testamentaire. Sont incapables de disposer par testament : le mineur âgé de moins de seize ans, l'interdit, et celui qui est mort civilement, par suite d'une condamnation à une peine afflictive perpétuelle. an i iiiiiiui uiiiinuiHiiiiiiiiiillHIHiiuiiiliiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii""" iiiiiiiiiiiiHiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiï ï Cette rubrique est ouverte à ious nos lecteurs. Elle leur | I permettra de se tenir en contact constant avec leur journal § | qui les renseignera volontiers sur tous les faits d'un intérêt § général et d'ordre documentaire ou pratique. r.lli!iBillI!E|]IEIMtllllIllllfl>llllEIIIIIIIlllIIllllllIill[llllllIIMIIS1iltI>II>lilIltllIlllIIIIIttlIIIIIi:ii:iEtlllIIIIIll ! I ■ Il ■ ■ 11 ■ ■ 1111N1111 il I II ■ ■ 11 ■ III11 II i: 13 ] gT La femme mariée peut tester sans l'autorisation de son mari. La loi n'a point égard à l'incapacité passagère, qui serait survenue dans le temps intermédiaire entre le testament et le décès. La loi accorde à l'intéressé la liberté du choix entre trois formes de testaments : 1° le testament olographe ; 2° le testament par acte 'public ou notarié ; 3° le testament mystique. Le testament olographe est celui que le testateur rédige, date et signe de sa propre main. Le testament par acte public ou notarié doit être reçu par un notaire en présence de quatre témoins, ou par deux notaires, en présence de deux témoins: Le Code exige, à peine de nullité, que le testament soit dicté par le testateur au notaire ou à l'un des notaires rédacteurs, qu'il soit écrit par le notaire tel qu'il est dicté, que lecture en soit donnée au testateur en présence des témoins, qu'il soit signé du testateur — ou que mention soit faite qu il ne peut signer — et des témoins. Le testament mystique ou secret est celui que le testateur écrit ou lait écrire, signe, et présente, clos et scellé à un notaire qui dresse un acte de dépôt. Ce dépôt se fait en présence de six témoins qui signent l'acte de suscription avec le testateur. Un testament annule les précédents et c est le dernier en date qui est seul valable. A * * Si les piqûres de vipères sont mortelles ? C ES serpents venimeux sont assez rares en France, et l'on peut parfaitement s'en protéger. Le moyen préventif est de porter des souliers de cuir montants et des guêtres. Le moyen curatif est le suivant : ligaturer immédiatement le membre piqué pour en arrêter la circulation ; élargir la plaie à l'aide d'une pointe de canif trempé préalablement dans l'alcool ; layer cette plaie avec une solution d hypochlorite à 1/60 ; injecter 20 centimètres cubes du sérum découvert par le docteur Calmette (10 centimètres cubes pour les enfants et les chiens). Il est évident qu'on doit posséder sur soi, quand on s'engage dans une région habitée par les vipères : l'alcool, le canif, la solution d'hypochlonte, la seringue de Pravaz et le sérum de Calmette. Pour ce dernier, d ailleurs, l'Institut Pasteur en délivre des doses, sous forme de paillettes, qu'on fait dissoudre dans l'eau bouillie au moment de s'en servir. A ce prix, la piqûre de vipère n'est iamais mortelle. A A A Quand les premiers sous-marins firent leur apparition? L E premier type connu d'un bateau destiné à aller sous l'eau date de 1624. Il fut inventé par un Hollandais, Van Drebble Carmelis, et expérimenté à Londres, dans la Tamise. Le roi Jacques I er y pénétra et fut ainsi le premier chef d'Etat qui pratiqua la navigation sous-manne. A la fin du XVIII E siècle, Fulton, venu en France, pour aider Napoléon dans sa lutte contre l Ângleterre, voulut mettre à sa disposition des " nautiles " ou bateaux plongeurs. Laplace et Monge . le soutenaient. Mais Decrés, le ministre de la Marine d'alors, le combattit, et Napoléon, plus clairvoyant d'ordinaire, ne crut pas en Fulton. Plusieurs chercheurs depuis s'attaquèrent au problème sous-marin, théoriquement et pratiquement, et en 1864, Aunley et Dixon, durant la guerre de Sécession, trouvèrent la mort à bord du David, qui avait été inventé par Aunley et qui, un jour, ne put remonter à la surface. Aunley périt asphyxié. Quant au David, il fut renfloué et à son bord Dixon alla faire^-sauter la corvette à vapeur Hansatannic, mais l'explosion fit couler aussi le sous-marin, et Dixon périt avec lui. Le premier sous-marin construit en France fut le Gymnote. Il date de 1888. Il avait 17 mètres de long. Construit dix ans plus tard, le Gustave-Zédé (il portait le nom de son inventeur), long de 48 mètres, réussit à faire, complètement immergé, plus de 12 kilo- IIHVÏFÎS à l'heure. Le président Emile Loubet. en 1901, effectua à son bord une plongée de vingt minutes. Puis Goubet et Laubeuf vinrent et, par les perfectionnements qu'ils y apportèrent, permirent aux sous-marins d'affronter la haute mer et de devenir les redoutables appareils de combat qu'ils sont aujourd'hui. * * * Si les exportations et les importations de la France sont revenues au niveau de celles d'avant-guerre? E N examinant le tableau comparatif en valeur et en tonnage de nos importations et de nos exportations, pour les sept premiers mois des années 1923, 1922 et 1913 (cette dernière étant considérée comme la dernière année normale d'avant-guerre, on relève les chiffres suivants : 1° Importations. — Le total de nos importations (objets d'alimentation, matières nécessaires à l'industrie — dont houille crue, carbonisée et agglomérée — objets fabriqués), pour les sept premiers mois de cette année, s élève à la somme de 17.305.107.000 francs, pour 30.555.462 tonnes, présentant ainsi une augmentation de 4.672.979.000 francs et 1.898.382 tonnes par rapport à 1922, et une augmentation de 12.394.527.000 francs et 4.901.683 tonnes par rapport a 1913. 2° -Exportations. — Le total de nos exportations (objets d'alimentation, matières nécessaires à l'industrie, objets fabriqués et colis postaux) atteint la somme de 16.585.246.000 francs pour 13.320.665 tonnes, présentant ainsi une augmentation de 4.945.777.000 francs et 1.794.053 tonnes par rapport à 1922, et une augmentation de 12.674.363.000 francs et 1.767.819 tonnes, par rapport à 1913. On voit par ces chiffres, que le commerce actuel de la France s'est considérablement relevé depuis l'armistice, et que son importance même a dépassé celle d'avant-guerre. A A A De qui est ce vers : " Glissez mortels, n'appuyez pas? " I L a été écrit dans la première moitié du XVIII E siècle pour les... patineurs. A cette époque, vivaient le graveur Larmessin et le poète Roy. Le patinage avait les honneurs de la cour. Au-dessous d'une estampe du graveur, le poète avait écrit ce quatrain : Sur un mince cristal, l'hiver conduit vos pas. Le pré:ipce est sous la glace, Telle est de vos plaisir; la légère surface. Glissez morlels, n'appuyez pas. Et il a peut-être été inspiré au poète par des accidents, mais il a plus fait pour sa mémoire que ses opéras, ses ballets et ses tragédies. A A A A combien on peut évaluer le nombre des bicyclettes qui roulent en France? I L y a une vingtaine d'années, en 1902, on comptait sur l'ensemble du territoire 831.739 vélocipèdes. Cinq années pins tard, en 1906,1 effectif de ces appareils en circulation se trouvait porté à 1.790.679. Déjà, en cinq ans, le nombre des vélocipèdes ordinaires avait donc plus que doublé. Mais ce fut, à vrai due, l'application des dispositions de la loi du 31 janvier 1907 qui fit laire un bond prodigieux au cyclisme. On sait, en effet, qu'une disposition de cette loi a ramené de 6 francs à 3 francs le taux del impct frappant les vélocipèdes. Toutefois, l'impôt devait êtie perçu d après le nombre de places que comptait l'appareil. Cette mesure de bienveillance eut pour conséquence directe d accroître singulièrement la circulation des vélocipèdes. En 1907. le nombre des plaques à 3 francs vendues et correspondant au nombre des places des appareils s'éleva à 2.059.740. — Discns entre parenthèses que le nombre des appareils est à peu près égal à celui des places. — A compter de cette date, l'effectif des vélocipèdes ne fit que s'enfler. En 1910, l'impôt frappait 2.980.985 places, puis à iï veille de la guerre, au 1 er janvier 1914, 3.552.447. Comme bien on pense, durant les hostilités, par suite de la mobilisation, le nombre des cycles diminua fortement. Ce n'est qu'à partir de 1919 que le cyclisme reprenait tout son essor. Au cours de cette année, 3.229.315 plaques à 3 francs étaient délivrées ; puis Tannée suivante 4.308.129 et enfin en 1921, 4.845.714. Malh eureusement, l'énormité des charges du pays imposa au Parlement l'obligation 0 de majorer le taux de l'impôt sur les vélocipèdes. Ce tarif fut porté par la loi du 31 décembre 1921 de 3 francs à 5 francs, à compter du l er ianvier 1922. Empressons-nous de dire que cette majoration n'eut pas pour effet d'entraver le développement du cyclisme en France. En 1922, il a été vendu 5.362.474 plaques. Ainsi actuellement près de 5 millions et demi de vélocipèdes, sans compter bien entendu les motocycles, roulent sur les routes de France. A A A En quelles occasions on doit faire des visites ? N fait des visites pour le nouvel an : elles servent à l'expression des vœux d'usage; O on fait des visites de politesse qui peuvent ne pas excéder un quart d'heure. Dans cette catégorie, peuvent être classées celles qui précèdent un départ ou succèdent à un retour. On fait des visités dites de digestion dans les huit jours, quand on s'est assis à la table de personnes avec lesquelles on n'a pas de relations fréquentes. On peut en faire aussi après une réception, bal ou soirée. On fait des visites de reconnaissance aux personnes qui vous ont envoyé un cadeau ou rendu un service. Qn fait enfin des visites de félicitations, par exemple, à l'occasion d'un mariage, de condoléances à l'occasion d'un deuil, de complaisance ou de charité. Les visites intimes se font aux personnes dont on est sûr qu'elles tirent un plaisir véritable de votre présence. Les visites officielles et de cérémonie sont réglées par un protocole particulier pour les fonctionnaires et les officiers. Toutes, à part les visites particulières, se font aux jours et aux heures de réception, et c est à la maîtresse de maison que s'adresse cette forme de politesse. A A * Ce qu'est l'École Normale supérieure et comment on y est admis ? 'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE a pour princi- L pal objet de former des professeurs pour toutes les branches de l'enseigne- ment secondaire. Les études sont dirigées en vue de la préparation à l'agrégation des lycées et collèges. Mais l'Ecole Normale supérieure est en même temps un centre d'études supérieures, où se forment des travailleurs pour les laboratoires, des élèves pour les Ecoles de Rome, d'Athènes, du Caire, etc., des futurs docteurs et professeurs de Facultés de Lettres et deSciences. Elle est divisée en deux sections : section des Lettres et section des Sciences. Les élèves se recrutent par voie de concours. Ce concours est commun pour l'admission à i Lcole Normale et aux bourses de licences. Le nombre des candidats à admettre dans chaque section est fixé chaque année par arrêté ministériel. A * A Dans quels cas on doit payer tes droits de timbre et d'enregistrement? E droit de timbre est établi sur tous les L papiers destinés aux actes civils et judiciaires et aux écritures qui peuvent être produites en justice. Ce sont les lois du 13 brumaire anVII et du28août 1816, qui règlent cette matière au principal, sauf, en ce qui concerne la pénalité et la quotité des droits. Il y a deux sortes de droits de timbre : celui imposé en raison de la dimension du papier et celui gradué en raison des sommes exprimées dans des effets négociables. Les droits d'enregistrement, ou fixes ou proportionnels, s'appliquent : les premiers, aux actes soit civils, soit judiciaires ou extrajudiciaires qui ne contiennent ni obligation, ni libération, m condamnation, collocation ou liquidation de sommes ou valeurs, ni transmission de propriété, d'usufruit ou de jouissance de biens, meubles ou immeubles ; les seconds aux obligations, libérations, condamnations, collocations ou liquidations de sommes ou valeurs, et à toute transmission de prepriété, d usufruit ou de jouissance de biens meubles ou immeubles, soit entre vifs, soit par décès i 1 (loi du 22 frimaire an VII).
*> >■> LE 23 SEPTEMBRE 1823 '•"■■■■■iiuiiiiuiiiiiuuiiiiiiMiuiiuiMiiuHininuiiiuiiiiiiiiiii m 1111111 n iiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ii iiiiiiiiiiiiiiini iiiiiiiiin EXCELSIOR-DIMANCHE C GRÉGOIRE DE TOURS PROFITONS DE NOS LOISIRS DU DIMANCHE POUR NOUS INSTRUIRE UN PEU GRÉGOIRE DE TOURS ET évêque du VI E siècle, qui, à divers titres, se classe parmi les prélats ayant le plus contribué à créer une morale dans la Gaule à demi-barbare, eut également l'honneur d'être le premier écrivain de chez nous à dresser l'histoire de son pays ; aussi l'a-t-on surnommé : le père de notre histoire. Grégoire de Tours naquit à Clermont, cité des Arvernes, en 538. Il appartenait, par la famille de son père, aux meilleures familles sénatoriales de la Gaule et comptait parmi ses ascendants plusieurs évêques et même un martyr, Vettius Epa- gathus. Favori du roi d'Austrasie Sigebert, il fut néanmoins élevé à la dignité d'évêque de Tours par acclamation du peuple et du clergé. C'était en 573, et déjà sa foi. sa charité, sa fermeté de caractère, en un mot sa sainteté, étaient universellement reconnues. Evêque, il sut, au cours des terribles luttes entre l'Austrasie et la Neustrie, défendre avec une magnifique énergie le troupeau dont il était le pasteur. Il sut inspirer un respect religieux aux personnages barbares qu'étaient les rois Francs, tels Chilpéric ou Childebert, vis-à-vis desquels il garda toujours son franc parler. Grégoire se signala' également par son admirable dévouement pendant les terribles épidémies qui désolèrent son diocèse. Défendant les faibles contre les forts, obligeant les rois à la justice, prêchant la foi et la charité, offrant sa vie elle-même en exemple, l'évêque de Tours occupait ses loisirs à des travaux historiques. Il donna notamment YHistoria Ftancorum en dix volumes, qui, dans un style naïf, résume l'histoire universelle et conte en détail les annales de la Gaule. Le sens critique manque sans doute à cet ouvrage, mais le récit, qui contredit souvent le jugement de l'auteur, paraît absolument sincère. On y trouve un tableau unique de la société aux et VI E siècle, société pour laquelle Grégoire de Tours montre une tendresse incompatible avec les détails qu'il donne sur elle. La bienveillance du prélat qui pardonne les offenses, l'emportait en lui sur le moraliste. Le saint évêque mourut en 593 ou 594. L LE PANTHÉON E Panthéon, qui s'élève à Paris face au jardin du Luxembourg, à l'extrémité de la rue Soufflot, ne porta pas toujours, au-dessus de sa colonnade, l'inscription bien connue : " Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ". Ce monument, depuis sa construction, connut, en effet, des fortunes diverses. Lorsque Louis XV eut à Metz cette grave maladie qui lui valut, tant l'angoisse du peuple avait été grande, le surnom de Bien-Aimé, il fit le vœu d'édifier à .Paris une église dédiée à sainte Geneviève, sur l'emplacement d'une ancienne nef ruinée, consacrée également à la patronne de Paris. Le roi, en 1764, posa la première pierre du temple, dont il confia la construction à l'architecte Soufflot. A l'époque de la Révolution, le monument n'était pas encore complètement achevé. L'Assemblée constituante décréta qu'il ne serait pas destiné au culte, mais à recevoir les restes des grands hommes. Les cendres de Mirabeau, puis celles de Voltaire, Lepeletier de Saint-Fargeau et Rousseau y furent transportées. Sous la Terreur, la Convention décida d'exclure Mirabeau du Panthéon et y fit conduire en grande pompe le corps de Marat assassiné. En 1795, ce dernier fut, à son tour, enlevé. Sous l'Empire, le Panthéon devint église catholique. L'on continua, néanmoins, à y LE PANTHÉON ensevelir d'illustres personnages, notamment le maréchal Lannes et Bougainvillé. Mieux qu'au culte, en effet, ce monument se prête à servir de nécropole. La crypte, creusée sous le gros œuvre, atteint presque les mêmes dimensions que l'édifice, qui a 110 mètres de long et 82 mètres de large. En 1830, le Panthéon redevient uniquement sépulture des grands hommes ; mais, en 1851, il reprend de nouveau le nom d'église Sainte- Geneviève. En 1871, les communards y installent lèur quartier général ; en 1874, on décide de décorer ses murs intérieurs de fresques représentant les grands faits de notre histoire. Les meilleurs artistes de l'époque entreprennent le travail, et Puvis de Chavannes donne son admirable panneau : Sainte Geneviève veil~ tant sur Paris. En 1885, à la mort de Victor Hugo, le monument est définitivement repris au culte. On y ensevelit le poète, puis les cendres de Lazare Carnot, LaTour d'Auvergne, Marceau, Baudin, Sadi Carnot, le cœur de Gambetta, etc.. Le Panthéon, avec la lanterne à colonnades de son dôme qui le surmonte, est un des plus hauts monuments de Paris. Il atteint, en effet, 92 mètres de hauteur. * * * C DANTON DANTON 'EST par l'insurrection dans la rue que Danton acquit d'abord la notoriété. Jusqu'en 1789, il avait vécu modeste- ment de sa charge d'avocat au Conseil du roi. Les 13 et 14 juillet 1789, il apparaît parmi les hommes qui, au Palais-Royal et dans la rue, excitent le peuple à prendre les armes pour s'emparer de la Bastille. Dans les mois qui suivent, tandis que des symptômes d'anarchie troublent le pays, on le trouve hésitant sur le parti à prendre. Mais il est déjà puissant dans les faubourgs, et il règne bientôt sur le Club des Cordeliers qu'il crée en 1790. Orateur fougueux, esprit audacieux, dès juillet 1791, au Champ de Mars, il pousse la multitude à l'insurrection, ce qui aboutit à une inutile fusillade. Cependant, habile et ambitieux, il s'est glissé dans l'intimité des Girondins, qu'il sent devoir être bientôt les maîtres de l'heure et auxquels il apporte les forces populaires et l'appui de ia Commune de Paris, où il se trouve en qualité de substitut au procureur. Dans une petite maison isolée de Charenton, il organise avec eux le coup de force du 20 iuin, puis, plus tard, celui du 10 août qui réussit mieux et emporte la monarchie. Il devient, le soir même, ministre de ia justice, seul représentant de la Commune dans le cabinet formé par les Girondins. Il se précipite aussitôt à l'Hôtel de Ville, proférant ces paroles pleines de menaces pour ses collègues : " J'ai été porté au pouvoir par un boulet de canon ; je veux que la révolution entre avec moi au pouvoir ". Son aspect débraillé, sa virulence, les vices qu'on lui prête, éveillent la défiance des Girondins. M me Roland s'écrie : " Quelle honte que le conseil soit souillé par ce Danton ! — Que voulez-vous, lui répond Brissot, il faut prendre la force où elle se trouve. Danton, appuyé sur la Commune, détient dès lors, en réalité, le pouvoir. Il obtient de l'Assemblée le droit de visites domiciliaires, qui permettent de remplir les prisons d'une foule de suspects. Les massacres de septembre ont lieu aussitôt après cette rafle. Accusé par Roland à la Convention d'avoir organisé les tueries, Danton ne s'en défend pas et déclare : J'ai regardé mon crime en face et je l'ai commis ". Cependant Danton, de sa parole enflammée, soutenait les courages contre l'ennemi exté rieur qui venait de prendre Verdun, et prononçait ces paroles restées célèbres : " Le canon que vous entendez n'est point le canon d'alarme c'est le pas de charge sur les ennemis de h patrie. Pour les vaincre, il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace ! Nommé plus tard membre du comité de salut public, il fit adopter toutes les mesures propres à assurer la victoire, telles que la levée de 300.000 hommes en septembre 1793. A l'intérieur, Danton comprit, avant même la chute des Girondins, vers quel régime dévorateur Robespierre entraînait le pays. Luimême, qui avait contribué à le rendre terrible, estimait que la terreur ne devait être qu'un moyen provisoire de gouverner, tant que l'existence du pays serait menacée. Robespierre, qui redoutait sa popularité, l'accusa à ce sujet de modérantisme et aussi d'avoir dissipé les deniers publics pour les besoins de sa vie déréglée. Il obtint sa mise en accusation. Danton fut., en germinal 1794, condamné à mort par ce tribunal révolutionnaire que, ministre de la justice, il avait organisé. Avant de mourir, il dit au bourreau : " Tu montreras ma tête au-peuple ; elle en vaut bien la peine. A1 A A A HOLBEIN N tous pays, le monde qui gravite autour des hommes de loi et des E palais de justice a fourni une source inépuisable de sujets comiques, satiriques et même dramatiques aux écrivains. C'est à ce monde bien connu de lui, que Charles Dickens a particulièrement emprunté ses personnages de caricatures. Le grand romancier anglais naquit à Portsmouth en 1812, mais vint très jeune à Londres où il eut l'occasion de se mêler dès l'enfance à tous ces petits bourgeois qui circulent, empressés, inquiets et ridicules, dans les couloirs des tribunaux et viennent épancher à l'oreille des avocats et des avoués leurs haines mesquines, leurs soucis vulgaires et leurs histoires compliquées, si drôles pour l'observateur désintéressé. Et l'observateur était là, bientôt embusqué au centre même d'une officine à plaideurs. Charles Dickens, en effet, était devenu clerc d'avocat, afin d'achever ses études de droit. Un peu plus tard, il étai{ sténographe rédacteur des séances du parlement et pouvait ainsi étendre le champ de sa vision sur d'autres personnages plus considérables. Le romancier allait bientôt faire connaître sa gaîlé, son observation très juste des petits faits et gestes de ses contemporains, sa façon alerte et colorée de peindre les sentiments, les choses et les gens. Sous le pseudonyme de Boz, parurent en 1836-1837, pleines d'une bonne humeur excentrique, les Esquisses de Londres, dont l'inspiration fraîche et tout à fait nouvelle enchanta le public londonien. Les Pickwik-Papers, qui furent publiés un an après dans des cahiers hebdomadaires, eurent un succès beaucoup plus considérable encore. Dickens, qui dès lors se met à produire avec abondance, atteint des tirages fabuleux ; la critique faitelle observer à peine que, doué d'une infinité de qualités : gaîté, sensibilité, pittoresque, imagination, observation, l'auteur pèche peutêtre dans chacun de ses livres par l'abus des'détails et des per- LORS qu en ce temps-là les grands artistes italiens travaillaient à leurs chefs-d'œuvre dans la joie et le faste que leur accordaient les princes généreux de la Renaissance, la vie était dure aux meilleurs peintres d'Allemagne. Holbein dit le Jeune, le plus illustre d'entre eux, était né à Augsbourg enl 497, d'un peintre de talent lui aussi, mais qui avait été obligé de traîner une vie nomade et misérable dans un pays où les mécènes étaient rares. Après avoir étudié les principes de son art, dès son plus jeune âge, sous la direction paternelle, Holbein s'échappa rapidement de sa patrie. En 1515, il est installé à Bâle, où bientôt s'affirment sa manière d'un réalisme saisissant, la puissance de son pinceau qui dramatise ses modèles et les assombrit. Les origines du peintre se lisent sur ses toiles. Holbein fait connaissance d'Erasme, qui l'engage à voyager et le recommande à Londres à Thomas Morus. Il parcourt alors la France et l'Angleterre. Dans ce dernier pays il gagne la faveur de la cour et d'Henri VIII lui-même, qui lui propose de rester à son service. Cependant, en 1528, Holbein revient à Bâle. Dans cette ville, il produit une quantité d'oeuvres remarquables, dont le Bourgmestre Meyer et sa femme, le Christ mort, Erasme écrivant, tableau qui est au Louvre, l'Adoration des Mages et cette étrange et saisissante Danse des morts, qui caractérise un des aspects les plus particuîers de son génie. Holbein quitte définitivement Bâle pour Londres, où il consacrera les douze dernières années de son existence à produire uniquement des portraits. Au reste, il est l'objet d'une sonnages. CH. DICKENS Olivier Twist, Carillon de Nozl, Chimes David Copperfield, etc.. s'enlèvent chez les libraires par centaines de mille exemplaires. Dickens voyage, il donne des notes sur l'Amérique, des descriptions de l'Italie. Il fonde avec des amis le grand journal libéral Daily News, dont le succès est tel qu'il se retire bientôt de l'affaire en réalisant un bénéfice considérable. Il crée alors une nouvelle feuille, hebdomadaire celle-ci, les Houschod Words, destinée aussi bien à instruire qu'à amuser et dont il est le principal rédacteur. Peu après, il écrit une histoire d'Angleterre racontée aux petits enfants. Charles Dickens a acquis alors une gloire incontestée en Angleterre aussi bien chez les lettrés que chez le peuple, dont il exprime les sentiments et met en scène jusqu'aux personnages les plus infimes. Ses œuvres sont traduites dans toutes les langues. Sa fortune est considérable. I! meurt en 1870. La marque bien caractéristique du génie de Dickens, c'est que nous le comprenons admirablement. I! nous fait connaître l'Angleterre et nous y promène avec une bonne humeur, une sensibilité propres à l'humanité tout entière. rare faveur de la part des plus grands per- A A A sonnages du Royaume Uni. Il exécute plusieurs portraits du roi Henri VIII, ceux du prince Edouard, de la plupart des princesses du sang, ceux également de son ami Thomas Morus et des parents de ce dernier et e sien propre. En 1543, Holbein HOLBEIN est victime d'une grande peste qui ravage Londres. Les œuvres d'Holbein le Jeune sont réunies pour la plus grande part au musée de Bâle et dans les musées ou palais britanniques. Le Louvre possède, outre Erasme écrivant, les portraits d Anne de Clèves et de Nicolas Kratzer. L'ENLEVEMENT DES SABINES ES Sabins formaient un peuple qui prétendait descendre d'une colonie de Spar- L tiates et qui vivait dans le voisinage de la ville que venait de fonder Romulus. Dans cette cité, Rome, à laquelle les dieux avaient prédit une illustre destinée, Romulus était bien parvenu à grouper un nombre important d'hommes, en offrant asile à tous les voleurs, assassins et bandits des bords de la Méditerranée, mais aucune femme, suivant la légende, n'avait accepté d'habiter pareil repaire et les peuples dont on avait demandé les filles en mariage, avaient répondu par des railleries. Les Romains se décidèrent alors d'employer la ruse. Ils annoncèrent des fêtes et des jeux. Les Sabins, leurs voisins, accoururent en . foule, accompagnés de leur famille. Mal leur en prit, car. à un signal donné, les compa- * A * gnons de Romulus se saisirent, les armes à la main, des femmes et des filles de leurs DICKENS invités. Naturellement, une guerre s'ensuivit, guerre que le peuple outragé manqua gagner, puisqu'il s'emfiara de la citadelle de Rome. Mais les Sabines, devenues fidèles épouses et à 1 appel de Jupiter Stator qu'avait invoqué Romulus, se précipitèrent en pleine mêlée entre leurs parents et leurs époux. Elles arrêtèrent la lutte et il s'ensuivit une alliance si étroite entre les Romains et les Sabins que Romulus partagea le pouvoir avec le roi sabin, Tatius. De nombreux tableaux rappellent les péripéties de ces événements; le plus célèbre est celui de David, au Louvre, qui représente les armées ennemies séparées par les Sabines, portant leurs enfants à bout de bras. LES SABINES
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dimanche 23 septembre

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