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L'endettement étudiant : état des lieux, déterminants et impacts

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L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong><br />

État <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Adopté dans le cadre de la 151 e réunion du conseil d’administration<br />

(CAO-15111)<br />

Les 20-21 août 2011<br />

À Montréal<br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec


La Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec (FEUQ) est une organisation qui regroupe 15<br />

associations <strong>étudiant</strong>es comptant plus de 125 000 <strong>étudiant</strong>s de tous les cycles d’étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> de<br />

toutes les régions du Québec. Établie depuis 1989, elle a pour principal mandat de défendre les<br />

droits <strong>et</strong> intérêts <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s auprès <strong>des</strong> gouvernements <strong>et</strong> <strong>des</strong> intervenants du domaine de<br />

l’éducation. Depuis maintenant plus de vingt ans, elle s’est employée à défendre une éducation<br />

humaniste comme choix de société. Elle s’attarde particulièrement à défendre ses membres avant,<br />

pendant <strong>et</strong> après leur passage à l’université en revendiquant, en particulier, une éducation<br />

accessible <strong>et</strong> de qualité.<br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec<br />

15, rue Marie-Anne Ouest<br />

2 e étage<br />

Montréal (Québec)<br />

H2W 1B6<br />

Téléphone : (514) 396-3380<br />

Télécopieur : (514) 396-7140<br />

Supervision Ariane Campeau, vice-présidente aux affaires sociopolitiques<br />

Analyse, rédaction, Louis-Philippe Savoie, recherchiste contractuel<br />

révision linguistique <strong>et</strong><br />

mise en page<br />

Tous droits réservés – FEUQ 2011


Sommaire<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> est une dimension incontournable de plusieurs systèmes<br />

universitaires occidentaux. Le Québec n’est pas en reste : son programme de prêts <strong>et</strong><br />

bourses, bien que plus généreux que ceux offerts dans le reste du Canada <strong>et</strong> aux États-<br />

Unis, n’en est pas moins la source d’un end<strong>et</strong>tement souvent élevé. Le débat public sur<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> tend aussi à laisser de côté deux autres formes d’end<strong>et</strong>tement,<br />

que sont ceux contractés auprès d’institutions financières <strong>et</strong> auprès de proches (famille<br />

<strong>et</strong> amis). C<strong>et</strong> avis souhaite combler c<strong>et</strong>te lacune.<br />

La première étape consiste à se doter d’un cadre conceptuel de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>.<br />

Suite à une revue <strong>des</strong> définitions couramment employées, nous le définissons comme<br />

toute d<strong>et</strong>te contractée dans le cadre d’étu<strong>des</strong> professionnelles ou postsecondaires,<br />

indépendamment de l’ém<strong>et</strong>teur, qui perm<strong>et</strong> à l’<strong>étudiant</strong> d’acquitter ses dépenses scolaires ainsi<br />

que ses dépenses de subsistance, à l’exception de l’hypothèque <strong>et</strong> de l’achat d’une voiture. Par la<br />

suite, nous étudions <strong>et</strong> comparons les caractéristiques <strong>des</strong> prêts publics <strong>et</strong> privés ; il en<br />

ressort que les prêts publics sont généralement plus avantageux, malgré l’interdiction de<br />

faillite sept ans après la diplomation. Les techniques de vente <strong>des</strong> institutions financières<br />

s’avèrent aussi souvent trompeuses.<br />

Par la suite, nous nous penchons sur les <strong>impacts</strong> de l’end<strong>et</strong>tement, tels qu’observés dans<br />

la littérature. Il en ressort globalement que les <strong>étudiant</strong>s sont peu informés sur le crédit<br />

<strong>et</strong> son usage. Avant les étu<strong>des</strong>, l’end<strong>et</strong>tement agit comme barrière à l’entrée, surtout<br />

pour les <strong>étudiant</strong>s plus pauvres. Cela s’explique entre autres par une relation au risque<br />

différente chez les <strong>étudiant</strong>s plus démunis. Les modèles théoriques laissent entrevoir<br />

une influence sur le choix de l’établissement d’enseignement <strong>et</strong> du domaine d’étu<strong>des</strong>,<br />

essentiellement pour <strong>des</strong> questions monétaires. Pendant les étu<strong>des</strong>, l’end<strong>et</strong>tement est un<br />

frein : il génère du décrochage <strong>et</strong> il incite, de manière directe <strong>et</strong> indirecte, les jeunes à<br />

travailler davantage en cours d’étu<strong>des</strong>. Il est aussi générateur de stress psychologique <strong>et</strong><br />

peut mener à l’abandon du proj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong> de cycles supérieurs. Finalement,<br />

l’end<strong>et</strong>tement a <strong>des</strong> <strong>impacts</strong> néfastes après les étu<strong>des</strong> : une d<strong>et</strong>te élevée augmente le<br />

taux de défaut <strong>et</strong> les faillites, <strong>et</strong> les finances du nouveau diplômé sont affectées<br />

négativement.<br />

Après avoir exploré la littérature scientifique, nous procédons à une vaste étude<br />

statistique, fondée essentiellement sur <strong>des</strong> analyses <strong>des</strong>criptives ainsi que <strong>des</strong><br />

corrélations bivariées. C<strong>et</strong>te analyse détaillée sert à alimenter un modèle de<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> composé de six <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> vingt-quatre facteurs. Il en<br />

ressort globalement que l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> frappe plus particulièrement les<br />

populations qui sont dans <strong>des</strong> situations sociales difficiles :<br />

• Les <strong>étudiant</strong>s en provenance de mi<strong>lieux</strong> plus démunis sont défavorisés : le revenu<br />

familial contribue à diminuer le taux <strong>et</strong> le niveau d’end<strong>et</strong>tement. Les <strong>étudiant</strong>s<br />

sans contribution parentale sont 1,5 fois plus end<strong>et</strong>tés <strong>et</strong> à <strong>des</strong> montants 1,5 fois<br />

plus élevés.<br />

• Les <strong>étudiant</strong>s plus âgés, parents, <strong>et</strong> qui ne résident pas chez leurs parents sont<br />

tous plus end<strong>et</strong>tés.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

i


• L’end<strong>et</strong>tement prédit l’end<strong>et</strong>tement : le fait d’être end<strong>et</strong>té à une source est<br />

souvent accompagné d’un end<strong>et</strong>tement à d’autres sources, <strong>et</strong> à <strong>des</strong> montants<br />

souvent plus élevés. Nous posons l’hypothèse de l’existence d’une spirale de<br />

l’end<strong>et</strong>tement, qu’il faudrait confirmer par <strong>des</strong> travaux supplémentaires.<br />

• L’information financière est peu disponible, ce qui rend les <strong>étudiant</strong>s plus<br />

vulnérables, eux qui apprennent beaucoup dans ce domaine par essai <strong>et</strong> erreur.<br />

• Plusieurs forces externes <strong>et</strong> incontrôlables tendent à augmenter le niveau<br />

d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : le coût <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>, les limites gouvernementales sur les<br />

prêts, le niveau d’aide accordé, l’offre de crédit par les institutions financières <strong>et</strong><br />

le coût de la vie augmentent l’end<strong>et</strong>tement.<br />

• À l’inverse, les <strong>étudiant</strong>s semblent m<strong>et</strong>tre en œuvre <strong>des</strong> stratégies pour limiter<br />

leur end<strong>et</strong>tement, comme augmenter le travail rémunéré en cours d’étu<strong>des</strong> ou<br />

diminuer les dépenses superflues, comme le loisir <strong>et</strong> le transport.<br />

Les <strong>étudiant</strong>s universitaires québécois inscrits au premier cycle à temps plein nous<br />

semblent consentir de grands efforts pour limiter leur end<strong>et</strong>tement. Toutefois, plusieurs<br />

leviers leur échappent. Une génération d’<strong>étudiant</strong>s s’end<strong>et</strong>te actuellement de manière<br />

considérable, <strong>et</strong> la nouvelle politique de frais de scolarité du gouvernement Charest, soit<br />

une hausse de 1625 $ de la facture <strong>étudiant</strong>e moyenne en cinq ans, entrainera sans aucun<br />

doute une augmentation de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Nous recommandons plutôt<br />

l’adoption d’une stratégie de lutte à l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> fondée sur cinq axes : le gel<br />

<strong>des</strong> frais de scolarité, <strong>des</strong> prêts <strong>et</strong> bourses plus généreux, <strong>des</strong> bourses au mérite plus<br />

nombreuses aux cycles supérieurs, un meilleur encadrement <strong>des</strong> institutions financières<br />

<strong>et</strong> une meilleure distribution de l’information financière. Ces cinq axes d’intervention<br />

perm<strong>et</strong>traient de structurer une intervention efficace pour limiter <strong>et</strong> réduire le fardeau<br />

qu’on laisse sur les épaules de la prochaine classe moyenne québécoise.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

ii


Liste <strong>des</strong> recommandations<br />

1. Que le gouvernement du Québec élabore <strong>et</strong> m<strong>et</strong>te en place une stratégie de lutte<br />

contre l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> qui m<strong>et</strong>te en place :<br />

Le gel <strong>des</strong> frais de scolarité dès 2012 accompagné d’une meilleure règlementation<br />

<strong>des</strong> frais afférents ;<br />

Des bonifications aux prêts <strong>et</strong> bourses <strong>et</strong> aux bourses d’excellence <strong>des</strong> organismes<br />

subventionnaires ;<br />

Un meilleur encadrement <strong>des</strong> institutions financières ;<br />

Des mécanismes de communication pour améliorer les compétences financières<br />

<strong>des</strong> jeunes.<br />

2. Que le gouvernement du Québec renonce aux hausses de frais annoncées dans le<br />

Budg<strong>et</strong> 2011-2012.<br />

3. Que l’Assemblée nationale du Québec adopte une loi encadrant les frais<br />

institutionnels obligatoires exigibles par les établissements d’enseignement<br />

universitaires (ainsi que leurs composantes) <strong>et</strong> stipulant que de tels frais ne<br />

peuvent être imposés que si la nature, le montant <strong>et</strong> les modalités de ces frais font<br />

l’obj<strong>et</strong> d’une entente entre l’établissement <strong>et</strong> l’association <strong>étudiant</strong>e reconnue<br />

comme étant représentative <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s concernés. (CAU-643)<br />

4. Que le plafond de prêts de l’Aide financière aux étu<strong>des</strong> ne soit pas augmenté.<br />

5. Que l’allocation spéciale couvrant l’augmentation <strong>des</strong> frais de scolarité soit<br />

remise sous forme de bourse à tous les bénéficiaires sans exception, <strong>et</strong> qu’elle<br />

n’entraîne aucune hausse de l’end<strong>et</strong>tement.<br />

6. Que l’Aide financière aux étu<strong>des</strong> augmente le montant <strong>des</strong> dépenses admises<br />

pour les bénéficiaires de l’aide financière aux étu<strong>des</strong>, notamment par une<br />

bonification <strong>des</strong> montants <strong>des</strong> frais de subsistances <strong>et</strong> <strong>des</strong> frais de transport pour<br />

les <strong>étudiant</strong>s qui n’ont pas accès au transport en commun. Des frais de transport<br />

pour les non-résidents <strong>et</strong> <strong>des</strong> frais d’Intern<strong>et</strong> devraient aussi être inclus dans les<br />

dépenses admises.<br />

7. Que le ministère de l’Éducation, du Loisir <strong>et</strong> du Sport introduise un mécanisme<br />

automatique d’indexation annuelle de l’ensemble <strong>des</strong> dépenses admises dans le<br />

calcul de l’Aide financière aux étu<strong>des</strong>. Que c<strong>et</strong>te indexation soit équivalente à<br />

l’Indice <strong>des</strong> prix à la consommation (IPC) pour l’année concernée.<br />

8. Que les montants d’exemption pour le maintien de l’unité familiale soient établis<br />

à 45 000 $ <strong>et</strong> indexés par la suite.<br />

9. Que le gouvernement du Québec adapte le programme de prêts <strong>et</strong> bourses en<br />

vue de reconnaitre la diversité <strong>des</strong> cheminements scolaires <strong>et</strong> la conciliation<br />

étu<strong>des</strong>-travail-famille.<br />

10. Que le gouvernement du Canada abolisse les dispositions discriminatoires envers<br />

les <strong>étudiant</strong>s de la Loi sur la faillite <strong>et</strong> l’insolvabilité.<br />

11. Que les gouvernements augmentent le niveau de financement <strong>des</strong> différents<br />

organismes subventionnaires. (CNCS-426 [2.3.])<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

iii


12. Que la FEUQ appuie les dispositions du proj<strong>et</strong> de loi 24 visant à limiter le<br />

surend<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> consommateurs.<br />

13. Que le gouvernement du Québec interdise la fausse représentation en matière<br />

d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> selon laquelle le crédit peut perm<strong>et</strong>tre de passer à travers<br />

ses étu<strong>des</strong> universitaires à l’abri <strong>des</strong> tracas financiers <strong>et</strong> sur la rentabilité future<br />

<strong>des</strong> étu<strong>des</strong>.<br />

14. Que le gouvernement du Québec impose aux institutions financières de clarifier<br />

les produits financiers offerts directement aux <strong>étudiant</strong>s, entre autres en énonçant<br />

clairement les conséquences d’un changement de programme ou d’un abandon<br />

scolaire sur le remboursement de la d<strong>et</strong>te.<br />

15. Que le gouvernement du Québec impose aux institutions financières de présenter<br />

sur leur site intern<strong>et</strong> <strong>et</strong> dans leurs dépliants informatifs présentant leurs produits<br />

<strong>étudiant</strong>s le programme d’aide financière aux étu<strong>des</strong> ainsi que ses modalités.<br />

16. Que l’Office de la protection du consommateur, en collaboration avec l’Aide<br />

financière aux étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> les établissements universitaires, élabore <strong>et</strong> distribue du<br />

matériel d’information sur l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, avec une emphase sur<br />

l’end<strong>et</strong>tement privé <strong>et</strong> le crédit ciblé envers les <strong>étudiant</strong>s.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

iv


Liste <strong>des</strong> acronymes<br />

AFE Aide financière aux étu<strong>des</strong><br />

CCAFE Comité consultatif sur l’accessibilité financière aux étu<strong>des</strong><br />

CNCS-FEUQ Conseil national <strong>des</strong> cycles supérieurs de la Fédération <strong>étudiant</strong>e<br />

universitaire du Québec<br />

CREPUQ Conférence <strong>des</strong> recteurs <strong>et</strong> principaux <strong>des</strong> universités du Québec<br />

FCBEM Fondation canadienne <strong>des</strong> bourses d’étu<strong>des</strong> du Millénaire<br />

FCEE Fédération canadienne <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s <strong>et</strong> <strong>étudiant</strong>es<br />

FEUQ Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec<br />

FIO Frais institutionnels obligatoires<br />

IM Individualisme méthodologique<br />

MELS Ministère de l’Éducation, du Loisir <strong>et</strong> du Sport<br />

MEQ Ministère de l’Éducation du Québec<br />

MESS Ministère de l’Emploi <strong>et</strong> de la Solidarité sociale<br />

OPC Office de la protection du consommateur<br />

TCR Théorie du choix rationnel<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

v


Table <strong>des</strong> matières<br />

1. Introduction....................................................................................................................................................1<br />

2. Cadre conceptuel...........................................................................................................................................3<br />

2.1. Les formes multiples de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>................................................................................................3<br />

2.2. L’aide financière aux étu<strong>des</strong> du gouvernement du Québec...........................................................................7<br />

2.3. Les prêts contractés auprès d’institutions financières.................................................................................12<br />

2.4. Prêts publics <strong>et</strong> privés : avantages <strong>et</strong> inconvénients.....................................................................................20<br />

3. Impacts de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : ce que la littérature scientifique en dit.......................23<br />

3.1. Méthodologie .................................................................................................................................................................23<br />

3.2. L’end<strong>et</strong>tement : une discussion générale ...........................................................................................................25<br />

3.3. Une barrière à l’entrée...............................................................................................................................................29<br />

3.4. Pendant les étu<strong>des</strong> : un frein ...................................................................................................................................35<br />

3.5. Après les étu<strong>des</strong>.............................................................................................................................................................38<br />

3.6. Modélisation <strong>des</strong> <strong>impacts</strong> de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>...................................................................................41<br />

4. Méthodologie...............................................................................................................................................43<br />

4.1. Métho<strong>des</strong> statistiques.................................................................................................................................................43<br />

4.2. Échantillonnage <strong>et</strong> représentativité ....................................................................................................................44<br />

4.3. Traitement <strong>des</strong> données ............................................................................................................................................44<br />

5. L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : caractéristiques principales.................................................................47<br />

5.1. Caractéristiques du taux d’end<strong>et</strong>tement............................................................................................................47<br />

5.2. L’impact de l’end<strong>et</strong>tement déjà contracté.........................................................................................................52<br />

5.3. Une spirale de l’end<strong>et</strong>tement ? ...............................................................................................................................59<br />

6. L’impact <strong>des</strong> caractéristiques <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s ....................................................................................61<br />

6.1. L’impact <strong>des</strong> caractéristiques socioéconomiques ..........................................................................................61<br />

6.2. Les caractéristiques scolaires .................................................................................................................................76<br />

7. L’impact <strong>des</strong> sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong> de financement ..............................................................................87<br />

7.1. Le financement total...................................................................................................................................................87<br />

7.2. Le travail rémunéré ....................................................................................................................................................89<br />

7.3. La contribution parentale........................................................................................................................................98<br />

7.4. Les bourses d’excellence......................................................................................................................................... 103<br />

7.5. Des liens multiformes <strong>et</strong> complexes à établir entre financement <strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement........................ 107<br />

8. L’impact <strong>des</strong> niveaux de dépense...................................................................................................... 109<br />

8.1. Les dépenses totales................................................................................................................................................. 109<br />

8.2. Les dépenses universitaires................................................................................................................................... 111<br />

8.3. Les frais de subsistance........................................................................................................................................... 115<br />

8.4. Les autres dépenses.................................................................................................................................................. 123<br />

8.5. Le niveau <strong>des</strong> dépenses de subsistance augmente le niveau d’end<strong>et</strong>tement................................... 127<br />

9. La situation aux cycles supérieurs.................................................................................................... 129<br />

9.1. Méthodologie <strong>et</strong> limites .......................................................................................................................................... 129<br />

9.2. Description <strong>des</strong> niveaux d’end<strong>et</strong>tement........................................................................................................... 129<br />

9.3. Rôle <strong>des</strong> sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong> de financement .................................................................................................... 130<br />

10. Analyse <strong>et</strong> recommandations ............................................................................................................. 133<br />

10.1. L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong>.................................................................................... 133<br />

10.2. Caractérisation <strong>des</strong> formes de prêts ................................................................................................................. 139<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

vi


10.3. L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : une modélisation................................................................................................... 140<br />

10.4. Recommandations .................................................................................................................................................... 146<br />

11. Conclusion générale............................................................................................................................... 153<br />

Bibliographie.................................................................................................................................................... 157<br />

Documents officiels ............................................................................................................................................................... 157<br />

Articles scientifiques............................................................................................................................................................. 157<br />

Monographies.......................................................................................................................................................................... 159<br />

Sites intern<strong>et</strong> ............................................................................................................................................................................ 159<br />

Références statistiques ........................................................................................................................................................ 159<br />

Annexe I -­‐ Caractéristiques <strong>des</strong> prêts privés.................................................................................. 161<br />

Appendice I -­‐ Code SPSS – premier cycle................................................................................................. 166<br />

Création de nouvelles variables....................................................................................................................................... 166<br />

Code de génération <strong>des</strong> tableaux .................................................................................................................................... 184<br />

Appendice II -­‐ Code SPSS – cycles supérieurs ........................................................................................ 194<br />

Liste <strong>des</strong> figures<br />

Figure 3-­‐1 : Utilisation de divers produits de crédits <strong>des</strong> jeunes de 18 à 29 ans, évolution entre 1994 <strong>et</strong><br />

2004______________________________________________________________________________________________________________ 26<br />

Figure 5-­‐1: Taux d'end<strong>et</strong>tement par source _____________________________________________________________________ 47<br />

Figure 5-­‐2 : Nombre de sources de d<strong>et</strong>tes ________________________________________________________________________ 48<br />

Figure 5-­‐3 : Variation du niveau de d<strong>et</strong>te en fonction du nombre de sources de d<strong>et</strong>tes __________________ 49<br />

Figure 5-­‐4 : Distribution <strong>des</strong> montants de d<strong>et</strong>tes dues à l'AFE________________________________________________ 50<br />

Figure 5-­‐5 : Distribution <strong>des</strong> montants de d<strong>et</strong>tes en provenance d'institutions financières_____________ 51<br />

Figure 5-­‐7 : Distribution <strong>des</strong> montants totaux de d<strong>et</strong>te ________________________________________________________ 52<br />

Figure 6-­‐1 : Variation du taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du sexe _____________________________ 61<br />

Figure 6-­‐2 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du sexe ___________ 62<br />

Figure 6-­‐3 : Description de l'âge <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s __________________________________________________________________ 63<br />

Figure 6-­‐4: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de l'âge ____________________________ 64<br />

Figure 6-­‐5: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de l'âge ____________ 64<br />

Figure 6-­‐6 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du revenu familial_______________ 66<br />

Figure 6-­‐7: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du lieu de résidence _____________ 68<br />

Figure 6-­‐8: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction en fonction du lieu<br />

de résidence ____________________________________________________________________________________________________ 68<br />

Figure 6-­‐9: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la région d'étu<strong>des</strong> ____________ 69<br />

Figure 6-­‐10: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du changement de région _____ 71<br />

Figure 6-­‐11: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du changement de<br />

région____________________________________________________________________________________________________________ 71<br />

Figure 6-­‐12 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la présence d'enfant à charge<br />

____________________________________________________________________________________________________________________ 72<br />

Figure 6-­‐13: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la présence<br />

d'enfants à charge _____________________________________________________________________________________________ 73<br />

Figure 6-­‐14: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la génération de l'<strong>étudiant</strong> 74<br />

Figure 6-­‐15: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la génération de<br />

l'<strong>étudiant</strong> ________________________________________________________________________________________________________ 74<br />

Figure 6-­‐16 : Distribution <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s en fonction de leur avancement dans leur programme ______ 77<br />

Figure 6-­‐17 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de l’année d’étu<strong>des</strong> ____________ 78<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

vii


Figure 6-­‐18 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de l’année<br />

d’étu<strong>des</strong> _________________________________________________________________________________________________________ 79<br />

Figure 6-­‐19 : Année d'étude <strong>et</strong> nombre de sources de d<strong>et</strong>tes _________________________________________________ 79<br />

Figure 6-­‐20 : Description de la durée attendue du diplôme___________________________________________________ 80<br />

Figure 6-­‐21 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la durée du diplôme _______ 81<br />

Figure 6-­‐22 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la durée du<br />

diplôme__________________________________________________________________________________________________________ 81<br />

Figure 6-­‐23 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du rallongement passé <strong>des</strong><br />

étu<strong>des</strong> universitaires__________________________________________________________________________________________ 82<br />

Figure 6-­‐24: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du rallongement<br />

passé <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> universitaires _____________________________________________________________________________ 83<br />

Figure 6-­‐25 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la rentabilité économique du<br />

diplôme__________________________________________________________________________________________________________ 84<br />

Figure 6-­‐26 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la rentabilité<br />

économique du diplôme ______________________________________________________________________________________ 85<br />

Figure 7-­‐1: Description du financement total ___________________________________________________________________ 87<br />

Figure 7-­‐2: Description du nombre de sources de financement ______________________________________________ 88<br />

Figure 7-­‐3 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par sources en fonction du financement total __________ 88<br />

Figure 7-­‐4: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du financement total<br />

____________________________________________________________________________________________________________________ 89<br />

Figure 7-­‐5 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la présence d'un emploi à<br />

l'automne 2009 ________________________________________________________________________________________________ 90<br />

Figure 7-­‐6 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du taux d’emploi 91<br />

Figure 7-­‐7 : Nombre d'heures travaillées par semaine, automne 2009 _____________________________________ 92<br />

Figure 7-­‐8 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du nombre d'heures travaillées<br />

par semaine par emploi à l’automne 2009 ________________________________________________________________ 93<br />

Figure 7-­‐9: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du nombre d'heures<br />

travaillées à l'automne 2009_________________________________________________________________________________ 94<br />

Figure 7-­‐10: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du statut d’emploi______________ 95<br />

Figure 7-­‐11: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du statut d’emploi<br />

____________________________________________________________________________________________________________________ 95<br />

Figure 7-­‐12 : Description du revenu brut annuel en provenance du travail________________________________ 96<br />

Figure 7-­‐13 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du revenu brut annuel ________ 97<br />

Figure 7-­‐14 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du revenu brut<br />

annuel ___________________________________________________________________________________________________________ 98<br />

Figure 7-­‐15: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la présence d'une<br />

contribution parentale________________________________________________________________________________________ 99<br />

Figure 7-­‐16: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la présence<br />

d'une contribution parentale _______________________________________________________________________________100<br />

Figure 7-­‐17: Description <strong>des</strong> niveaux de contribution parentale ___________________________________________101<br />

Figure 7-­‐18 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de contribution<br />

parentale _______________________________________________________________________________________________________102<br />

Figure 7-­‐19: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de<br />

contribution parentale_______________________________________________________________________________________103<br />

Figure 7-­‐20: Description <strong>des</strong> montants de bourses de mérite <strong>et</strong> d’allocation pour stages ______________103<br />

Figure 7-­‐21: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la présence ou de l’absence<br />

d’une bourse de mérite ______________________________________________________________________________________104<br />

Figure 7-­‐22: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la présence ou<br />

de l’absence d’une bourse de mérite ______________________________________________________________________105<br />

Figure 7-­‐23: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la taille de la bourse<br />

institutionnelle________________________________________________________________________________________________106<br />

Figure 7-­‐24: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la taille de la<br />

bourse institutionnelle ______________________________________________________________________________________106<br />

Figure 8-­‐1: Répartition <strong>des</strong> dépenses totales___________________________________________________________________109<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

viii


Figure 8-­‐2 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de dépenses ________110<br />

Figure 8-­‐3: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de<br />

dépenses _______________________________________________________________________________________________________111<br />

Figure 8-­‐4 : Description <strong>des</strong> montants de frais de scolarité payés en 2009 par les résidents permanents<br />

<strong>et</strong> les <strong>étudiant</strong>s d'origine québécoise______________________________________________________________________112<br />

Figure 8-­‐5 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau <strong>des</strong> frais de scolarité<br />

payés____________________________________________________________________________________________________________113<br />

Figure 8-­‐6 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau <strong>des</strong> frais<br />

de scolarité payés_____________________________________________________________________________________________113<br />

Figure 8-­‐7 : Description <strong>des</strong> montants payés en matériel scolaire__________________________________________114<br />

Figure 8-­‐8 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de dépenses en<br />

matériel scolaire______________________________________________________________________________________________115<br />

Figure 8-­‐9: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de<br />

dépenses en matériel scolaire ______________________________________________________________________________115<br />

Figure 8-­‐10: Description <strong>des</strong> dépenses en loyer _______________________________________________________________116<br />

Figure 8-­‐11: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de dépenses en loyer<br />

___________________________________________________________________________________________________________________117<br />

Figure 8-­‐12: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de<br />

dépenses en loyer_____________________________________________________________________________________________117<br />

Figure 8-­‐13: Description <strong>des</strong> dépenses en nourriture ________________________________________________________118<br />

Figure 8-­‐14 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de dépenses en<br />

nourriture______________________________________________________________________________________________________119<br />

Figure 8-­‐15 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de<br />

dépenses en nourriture______________________________________________________________________________________119<br />

Figure 8-­‐16 : Description <strong>des</strong> dépenses en transport _________________________________________________________120<br />

Figure 8-­‐17 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de dépenses en<br />

transport _______________________________________________________________________________________________________122<br />

Figure 8-­‐18 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction <strong>des</strong> dépenses en<br />

transport _______________________________________________________________________________________________________122<br />

Figure 8-­‐19 : Description <strong>des</strong> frais pour enfants à charge ____________________________________________________123<br />

Figure 8-­‐20 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de frais pour enfants<br />

à charge ________________________________________________________________________________________________________124<br />

Figure 8-­‐21 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de frais<br />

pour enfants à charge ________________________________________________________________________________________124<br />

Figure 8-­‐22 : Description <strong>des</strong> dépenses de loisirs <strong>et</strong> autres dépenses______________________________________125<br />

Figure 8-­‐23 : Variation <strong>des</strong> dépenses en loisirs <strong>et</strong> autres dépenses en fonction <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement<br />

par source______________________________________________________________________________________________________126<br />

Figure 8-­‐24 : Variation <strong>des</strong> dépenses en loisirs <strong>et</strong> autres dépenses en fonction <strong>des</strong> montants moyens<br />

d’end<strong>et</strong>tement par source ___________________________________________________________________________________127<br />

Figure 9-­‐1 : Description du niveau d'end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s aux cycles supérieurs ________________130<br />

Figure 10-­‐1 : Modélisation <strong>des</strong> six grands <strong>déterminants</strong> de l'end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> ____________________141<br />

Figure 10-­‐2 : Classification <strong>des</strong> <strong>déterminants</strong> en fonction du choix de s'end<strong>et</strong>ter ou <strong>des</strong> <strong>impacts</strong> sur<br />

l'end<strong>et</strong>tement _________________________________________________________________________________________________142<br />

Figure 10-­‐3 : Évolution de la facture <strong>étudiant</strong>e de 1994 à 2017 (projections) ____________________________147<br />

Figure 10-­‐4 : Description <strong>des</strong> frais institutionnels obligatoires exigés par établissement<br />

d'enseignement universitaire, baccalauréat, en 2010-­‐2011 __________________________________________148<br />

Liste <strong>des</strong> tableaux<br />

Tableau 2-­‐1 : Sources <strong>et</strong> formes de l'end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> .................................................................................... 5<br />

Tableau 2-­‐2 : Contributions <strong>et</strong> dépenses admises....................................................................................................... 7<br />

Tableau 2-­‐3 : Plafonds de prêt............................................................................................................................................ 8<br />

Tableau 2-­‐4 : L'allocation spéciale.................................................................................................................................... 9<br />

Tableau 2-­‐5 : Caractéristiques principales <strong>des</strong> cartes de crédit <strong>étudiant</strong>es.....................................................14<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

ix


Tableau 2-­‐6 : Caractéristiques principales <strong>des</strong> marges de crédits <strong>étudiant</strong>es ................................................15<br />

Tableau 2-­‐7 : Caractéristiques <strong>des</strong> cartes de crédit offertes pour domaines ciblés ......................................17<br />

Tableau 2-­‐8 : Caractéristiques principales <strong>des</strong> marges de crédits <strong>étudiant</strong>es par domaines....................18<br />

Tableau 2-­‐9 : Répartition de la d<strong>et</strong>te accumulée face à une institution financière .......................................19<br />

Tableau 2-­‐10 : Coûts <strong>des</strong> intérêts pour un emprunt sur une marge de crédit.................................................21<br />

Tableau 3-­‐1 : perceptions <strong>des</strong> Canadiens <strong>des</strong> coûts <strong>et</strong> avantages <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> universitaires en 2003 ....30<br />

Tableau 3-­‐2: Attitu<strong>des</strong> individuelles face aux coûts <strong>et</strong> bénéfices financiers de l'éducation universitaire<br />

..........................................................................................................................................................................................31<br />

Tableau 3-­‐3 : Évolution du taux d’emploi pour les <strong>étudiant</strong>s canadiens inscrits à temps plein entre<br />

1976 <strong>et</strong> 2008, septembre à avril ...........................................................................................................................36<br />

Tableau 3-­‐4 : Les <strong>impacts</strong> de l'end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> ..............................................................................................41<br />

Tableau 4-­‐1 : Exemple de tableau résumant les tests statistiques ......................................................................45<br />

Tableau 5-­‐1: Caractéristiques <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes par source ...............................................................................................49<br />

Tableau 5-­‐2 : Relation entre le taux d’end<strong>et</strong>tement à l’AFE <strong>et</strong> le taux d’end<strong>et</strong>tement privé.......................53<br />

Tableau 5-­‐3 : Relation entre le taux d’end<strong>et</strong>tement à l’AFE <strong>et</strong> le taux d’end<strong>et</strong>tement familial..................54<br />

Tableau 5-­‐4 : Relation entre le taux d’end<strong>et</strong>tement au privé <strong>et</strong> le taux d’end<strong>et</strong>tement familial...............55<br />

Tableau 5-­‐5 : Relation entre le montant de d<strong>et</strong>te à l'AFE <strong>et</strong> la présence de d<strong>et</strong>tes d'autres sources.......56<br />

Tableau 5-­‐6 : Variation <strong>des</strong> montants moyens de d<strong>et</strong>tes en fonction du montant de d<strong>et</strong>te due à l'aide<br />

financière aux étu<strong>des</strong>................................................................................................................................................57<br />

Tableau 5-­‐7 : Taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la taille du prêt privé ....................................58<br />

Tableau 5-­‐8 : Montant moyen <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes par source en fonction de la taille du prêt privé ........................58<br />

Tableau 5-­‐9 : Taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la taille du prêt familial................................59<br />

Tableau 5-­‐10 : Variation du montant moyen <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes par source en fonction de la taille du prêt<br />

familial ...........................................................................................................................................................................59<br />

Tableau 5-­‐11 : Résumé <strong>des</strong> tests statistiques sur l'end<strong>et</strong>tement .........................................................................59<br />

Tableau 6-­‐1: Description de l'âge <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s ........................................................................................................63<br />

Tableau 6-­‐2: Description du revenu familial brut.....................................................................................................65<br />

Tableau 6-­‐3: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du revenu familial<br />

brut..................................................................................................................................................................................67<br />

Tableau 6-­‐4 : Description de la région de provenance <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s.................................................................69<br />

Tableau 6-­‐5 : Moyenne d'end<strong>et</strong>tement en fonction de la région d'étu<strong>des</strong> ........................................................70<br />

Tableau 6-­‐6 : Résumé <strong>des</strong> tests statistiques sur les caractéristiques socioéconomiques ...........................75<br />

Tableau 6-­‐7 : Profil <strong>des</strong> emprunteurs en fonction du cheminement scolaire..................................................76<br />

Tableau 6-­‐8 : Classification <strong>des</strong> programmes d'étu<strong>des</strong> en fonction de leur rentabilité économique......83<br />

Tableau 6-­‐9 : Coefficients de corrélation entre le domaine d’étude <strong>et</strong> certaines caractéristiques..........84<br />

Tableau 6-­‐10 : Résumé <strong>des</strong> tests statistiques sur les caractéristiques scolaires............................................85<br />

Tableau 7-­‐1 : Corrélations entre le revenu familial <strong>et</strong> la contribution familiale............................................98<br />

Tableau 7-­‐2 : Résumé <strong>des</strong> tests statistiques entre les sources de financement <strong>et</strong> l'end<strong>et</strong>tement ......... 107<br />

Tableau 8-­‐1 : Description <strong>des</strong> montants de frais de scolarité selon le statut de citoyenn<strong>et</strong>é ................. 112<br />

Tableau 8-­‐2 : Description du mode de transport utilisé le plus régulièrement à l'automne 2009 <strong>et</strong><br />

dépense annuelle moyenne associée................................................................................................................ 121<br />

Tableau 8-­‐3 : Description du mode de transport utilisé le plus régulièrement à l'automne 2009 en<br />

fonction de la région d’étu<strong>des</strong>............................................................................................................................. 121<br />

Tableau 8-­‐4 : Comparaison <strong>des</strong> mesures de tendance centrale <strong>des</strong> dépenses en loisirs <strong>et</strong> autres<br />

dépenses pour les ménages québécois <strong>et</strong> les <strong>étudiant</strong>s ............................................................................. 125<br />

Tableau 8-­‐5 : Analyse statistique <strong>des</strong> liens entre les sources de dépense <strong>et</strong> l'end<strong>et</strong>tement.................... 127<br />

Tableau 9-­‐1 : Nombre d'emprunteurs qui devaient prendre en charge à la fin de leurs étu<strong>des</strong> le<br />

remboursement <strong>des</strong> prêts obtenus selon le montant de la d<strong>et</strong>te d'étude, 2008-­‐2009.................... 129<br />

Tableau 9-­‐2 : Appartenance à un groupe de recherche <strong>et</strong> participation à l'AFE.......................................... 130<br />

Tableau 9-­‐3 : Présence ou absence d'une bourse de mérite............................................................................... 131<br />

Tableau 9-­‐4 : Présence ou absence d'une bourse pour colloque ou stage ..................................................... 131<br />

Tableau 9-­‐5 : Présence ou absence d'une contribution familiale ..................................................................... 131<br />

Tableau 9-­‐6 : Présence ou absence d'un emploi interne à l’université........................................................... 131<br />

Tableau 9-­‐7 : Présence ou absence d'un emploi externe à l’université .......................................................... 132<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

x


Tableau 10-­‐1........................................................................................................................................................................ 143<br />

Tableau I-­‐1 : Offre de cartes de crédits régulières par institution financière .............................................. 161<br />

Tableau I-­‐2 : Marges de crédit régulières.................................................................................................................. 162<br />

Tableau I-­‐3 : Offre de carte de crédit ciblée par institution financière........................................................... 163<br />

Tableau I-­‐4 : Marges de crédit offertes par institution financière selon le domaine d'étude ................ 164<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

xi


1. Introduction<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> est une dimension inévitable du débat sur la contribution<br />

<strong>étudiant</strong>e au financement <strong>des</strong> universités québécoises. Nous avons été mandatés par la<br />

FEUQ en vue de dresser un portrait de la situation <strong>et</strong> de proposer <strong>des</strong> recommandations<br />

faisant suite à ce portrait. Nous avons donc procédé à c<strong>et</strong>te analyse de plusieurs façons.<br />

L’étude débute avec une présentation du cadre conceptuel. Nous nous y doterons d’une<br />

définition de l’end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> explorerons les mécanismes associés aux différentes<br />

formes d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>.<br />

Par la suite, nous procèderons à une revue de la littérature scientifique, en nous<br />

attardant aux <strong>impacts</strong> de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> avant, pendant <strong>et</strong> après les étu<strong>des</strong>.<br />

Nous explorerons aussi la situation de l’end<strong>et</strong>tement chez les jeunes Québécois.<br />

Ceci étant fait, nous passerons à l’analyse statistique. Nous débuterons par une<br />

présentation de la méthodologie employée pour ensuite évaluer en séquence les<br />

caractéristiques individuelles, les sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong> de financement ainsi que les niveaux<br />

de dépenses <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s, pour voir où <strong>des</strong> relations existent entre ces caractéristiques<br />

<strong>étudiant</strong>es <strong>et</strong> les différentes formes d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. C<strong>et</strong>te analyse se concentre<br />

sur la situation <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s universitaires de premier cycle inscrits à temps plein. Nous<br />

répèterons la même analyse, à plus p<strong>et</strong>ite échelle, pour les <strong>étudiant</strong>s inscrits aux cycles<br />

supérieurs à temps plein.<br />

Finalement, nous synthétisons les eff<strong>et</strong>s observés de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> <strong>et</strong> ém<strong>et</strong>tons<br />

dix-neuf recommandations pour limiter le niveau d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, mieux<br />

encadrer les institutions financières <strong>et</strong> assurer une meilleure compétence financière <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

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1


2. Cadre conceptuel<br />

Nous tenterons, dans c<strong>et</strong>te section, de nous doter d’outils intellectuels en vue de<br />

comprendre la notion d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Nous nous doterons tout d’abord d’une<br />

définition de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, pour ensuite décrire les mécanismes <strong>des</strong> prêts<br />

publics <strong>et</strong> <strong>des</strong> prêts en provenance d’institutions financières, en ce qui a trait<br />

principalement à l’octroi du prêt, à son montant <strong>et</strong> à son remboursement. Nous<br />

conclurons en comparant les principales caractéristiques <strong>des</strong> prêts garantis par le<br />

gouvernement <strong>et</strong> les prêts en provenance d’institutions financières.<br />

2.1. Les formes multiples de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong><br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> peut être défini de multiples manières. C<strong>et</strong>te étude vise à<br />

circonscrire une forme particulière d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, que nous définirons après<br />

avoir étudié certaines typologies fréquemment utilisées.<br />

2.1.1. Les diverses formes que peut prendre l’end<strong>et</strong>tement<br />

Dans notre volonté de se doter d’une définition de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, il est<br />

nécessaire de se pencher sur les diverses formes que peut prendre un end<strong>et</strong>tement<br />

donné. Nous examinerons donc les typologies incluses dans certaines étu<strong>des</strong> récentes<br />

sur la question. Avant de commencer, il est opportun de noter que plusieurs étu<strong>des</strong> ne<br />

se penchent que sur l’end<strong>et</strong>tement contracté auprès <strong>des</strong> programmes publics (Allen <strong>et</strong><br />

Vaillancourt, 2004 ; AFE, 2010a), ne séparent pas les différentes formes de prêts<br />

<strong>étudiant</strong>s (ISQ, 2010) ou agrègent toutes les d<strong>et</strong>tes qui ne proviennent pas d’un<br />

programme public (AFE, 2010b).<br />

Tout d’abord, l’enquête sur les sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong> de financement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s de<br />

premier cycle (FEUQ, 2010a), qui sera notre principale source de données dans le cadre<br />

de c<strong>et</strong>te étude, présente quatre grands types d’end<strong>et</strong>tement :<br />

• L’end<strong>et</strong>tement public, contracté principalement auprès du programme d’aide<br />

financière aux étu<strong>des</strong> ;<br />

• L’end<strong>et</strong>tement sur une carte de crédit ;<br />

• L’end<strong>et</strong>tement sur une marge de crédit ou un prêt personnel ;<br />

• L’end<strong>et</strong>tement face à la famille ou aux amis.<br />

Il faut d’ailleurs noter que l’end<strong>et</strong>tement en vue de l’achat d’une maison ou d’une<br />

automobile ont tous deux été exclus <strong>des</strong> réponses, par une spécification faite dans le<br />

questionnaire.<br />

D’autres auteurs ont toutefois opté pour <strong>des</strong> typologies différentes, mais environ<br />

équivalentes. La principale que nous avons r<strong>et</strong>enue, aux fins de l’étude, s’oriente en<br />

quatre points <strong>et</strong> est élaborée par le Canadian University Survey Consortium (CUSC,<br />

2009) :<br />

• Aide gouvernementale<br />

• Institutions financières<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

3


• Parents <strong>et</strong> familles<br />

• Autres sources d’end<strong>et</strong>tement<br />

Les deux typologies se ressemblent, bien que la d<strong>et</strong>te face à <strong>des</strong> amis soit incluse dans<br />

les autres sources d’end<strong>et</strong>tement. Ainsi, aux fins de l’étude, nous r<strong>et</strong>iendrons une<br />

typologie divisée selon deux lignes de force.<br />

• L’end<strong>et</strong>tement public<br />

o Contracté par l’entremise d’un système d’aide financière gouvernemental<br />

• L’end<strong>et</strong>tement privé<br />

o Contracté directement face à une institution financière, comprenant les<br />

cartes de crédit, les marges de crédit, le prêt personnel, ou d’autres formes<br />

d’end<strong>et</strong>tement<br />

o Contracté face à la famille, aux amis, ou aux parents<br />

o L’end<strong>et</strong>tement en provenance d’autres sources<br />

Faute de données probantes, nous ne traiterons pas <strong>des</strong> sources d’end<strong>et</strong>tement en<br />

provenance d’autres sources. Un rapide survol <strong>des</strong> pratiques institutionnelles ne perm<strong>et</strong><br />

pas de déceler la présence de prêts au sein <strong>des</strong> universités, à l’inverse de la pratique en<br />

matière de bourses d’étu<strong>des</strong> (voir CNCS-FEUQ, 2007).<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> ménages est une préoccupation de plus en plus grande dans la<br />

société québécoise : les dernières années ont permis de constater une hausse importante<br />

de l’end<strong>et</strong>tement, entre autres par l’expansion du recours aux cartes de crédit. À c<strong>et</strong><br />

égard, l’Enquête sur la sécurité financière de Statistique Canada a établi une typologie <strong>des</strong><br />

formes de d<strong>et</strong>tes présentes chez les ménages (Statistique Canada, 2005, p. 15). L’institut<br />

de la statistique du Québec, dans une récente étude, a regroupé ces données en cinq<br />

sous catégories (ISQ, 2010, p. 153) :<br />

• Hypothèque ;<br />

• Marge de crédit <strong>et</strong> carte de crédit ;<br />

• Prêts <strong>étudiant</strong>s ;<br />

• Prêts automobiles ;<br />

• Autres d<strong>et</strong>tes.<br />

Ceci offre donc une typologie satisfaisante de l’end<strong>et</strong>tement selon deux dimensions, soit<br />

la source <strong>et</strong> le type de d<strong>et</strong>te.<br />

2.1.2. Définition d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong><br />

Mais d’abord, qu’entendons-nous par end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>?<br />

Il nous apparaît nécessaire de construire une telle définition, étant donnée l’absence<br />

d’une définition facilement utilisable dans la littérature. De plus, la notion<br />

d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> peut varier largement en fonction <strong>des</strong> auteurs <strong>et</strong> <strong>des</strong> besoins, en<br />

fonction du périmètre de ce qui est inclus <strong>et</strong> exclu :<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

4


1. Il peut se pencher que sur les prêts <strong>étudiant</strong>s publics (Allen <strong>et</strong> Vaillancourt, 2004 ;<br />

AFE, 2010a) ;<br />

2. Il peut inclure uniquement les prêts contractés directement pour la réalisation du<br />

proj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong> (ISQ, 2010) ;<br />

3. Il peut inclure l’entièr<strong>et</strong>é <strong>des</strong> types de d<strong>et</strong>tes pouvant être contractées, à<br />

l’exception d’acquisitions majeures (FEUQ, 2010a ; AFE, 2009) ;<br />

4. Il peut inclure l’entièr<strong>et</strong>é <strong>des</strong> types de d<strong>et</strong>tes pouvant être contractées (CUSC,<br />

2009).<br />

Notre source de données principales sera l’enquête sur les conditions de vie <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s de premier cycle (FEUQ, 2010a). Celle-ci utilise implicitement la définition<br />

suivante d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, qui nous apparaît appropriée aux fins de l’étude. Elle<br />

tend vers le troisième type de définition en incluant la plupart <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes à l’exception<br />

<strong>des</strong> hypothèques, <strong>des</strong> prêts automobiles <strong>et</strong> <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes d’autres sources.<br />

Privé<br />

Tableau 2-1 : Sources <strong>et</strong> formes de l'end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong><br />

Source/Type Hypothèque Marge/carte<br />

de crédit<br />

Prêts<br />

<strong>étudiant</strong>s<br />

Public X<br />

Institutions<br />

financières<br />

Proches<br />

(familles, amis<br />

ou parents)<br />

Autres sources<br />

X X<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

Prêts<br />

automobiles<br />

Autres<br />

d<strong>et</strong>tes<br />

X X<br />

Avant de procéder à l’adoption d’une définition, il nous apparaît important de discuter<br />

de certaines définitions évoquées précédemment <strong>et</strong> pourquoi nous croyons préférable<br />

de les exclure.<br />

Nous n’opterons pas pour un portrait financier compl<strong>et</strong>, comme cela est proposé par la<br />

quatrième catégorie de définition. En eff<strong>et</strong>, il est sage, pour le traitement <strong>des</strong> données,<br />

d’exclure les hypothèques. Celles-ci surtout pour les jeunes familles, peuvent être<br />

extrêmement élevées 1 , faussant le portrait. Contrairement aux d<strong>et</strong>tes de consommation<br />

ou à l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, l’hypothèque est adossée à un actif qui peut être saisi en cas<br />

de défaut de paiement. De plus, l’actif adossé, surtout la maison, peut prendre de la<br />

valeur (Lachance, Beaudoin <strong>et</strong> Robitaille, 2005). Dans le cadre d’une enquête sur les<br />

conditions de vie <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s, nous risquerions aussi de nous r<strong>et</strong>rouver dans une<br />

situation de double comptage, étant donné que <strong>des</strong> questions étaient posées sur le<br />

montant dépensé par mois pour le loyer. Un raisonnement analogue peut s’appliquer<br />

aux dépenses automobiles <strong>et</strong> aux dépenses en matière de transport, motivant de<br />

manière similaire l’exclusion de ces types de prêts. Or, il apparaît opportun de garder<br />

1 Pour les familles de moins de 35 ans, l’hypothèque médiane se situait à 90 000 $ en dollars de<br />

2005 (Statistique Canada in ISQ, 2009, p. 149)<br />

5


certains prêts privés dans l’analyse, ceux qui correspondent globalement aux d<strong>et</strong>tes de<br />

consommation.<br />

Il peut être controversé d’inclure les d<strong>et</strong>tes qui ne sont pas strictement <strong>des</strong> prêts<br />

<strong>étudiant</strong>s 2 . Certains acteurs croient que les <strong>étudiant</strong>s vivent de toute façon au-<strong>des</strong>sus de<br />

leurs moyens financiers. Il est bien évident que nous ne partageons pas c<strong>et</strong>te vision. En<br />

eff<strong>et</strong>, les programmes modernes d’aide financière aux étu<strong>des</strong> à travers le monde (voir à<br />

c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> OCDE 2010) octroient tous une aide financière sous forme de prêts ou de<br />

bourses, même dans le cas de juridictions où l’éducation est gratuite, ce qui témoigne de<br />

l’importance de pouvoir acquitter ses frais de subsistance dans le cadre de son proj<strong>et</strong><br />

d’étu<strong>des</strong>. L’enquête Conditions de vie <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s de premier cycle (FEUQ, 2010a) tout<br />

comme l’Enquête sur les sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong> de financement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s de cycles supérieurs<br />

(CNCS-FEUQ, 2008) ont toutes deux démontré que les <strong>étudiant</strong>s universitaires sont<br />

fréquemment autonomes financièrement de leurs parents, ce qui implique<br />

nécessairement de disposer <strong>des</strong> ressources financières nécessaires pour subvenir à ses<br />

besoins. Or, nous verrons que l’end<strong>et</strong>tement de consommation est fréquent chez les<br />

<strong>étudiant</strong>s, parfois dans <strong>des</strong> montants élevés : un portrait de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> ne<br />

saurait être compl<strong>et</strong> en excluant l’end<strong>et</strong>tement privé.<br />

Un motif plus valable peut être évoqué. En vue d’analyser le fonctionnement d’une<br />

politique publique, il est nécessaire d’en connaitre l’utilisation. C’est le cas <strong>des</strong><br />

programmes de l’Aide financière aux étu<strong>des</strong> (AFE), qui présentent <strong>des</strong> rapports<br />

statistiques étoffés. Un tel outil perm<strong>et</strong> d’évaluer rapidement les forces <strong>et</strong> faiblesses d’un<br />

programme donné : ce n’est pas l’ambition de notre étude. En eff<strong>et</strong>, disposer d’un<br />

portrait financier compl<strong>et</strong> perm<strong>et</strong> de témoigner non seulement <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes consacrées<br />

face aux programmes publics, mais aux besoins réellement exprimés <strong>et</strong> comblés sur le<br />

marché. Étant donné que, comme nous le verrons plus loin, le mode de calcul de l’aide<br />

financière aux étu<strong>des</strong> suppose qu’il est le principal soutien financier aux étu<strong>des</strong> du<br />

bénéficiaire (après la prise en compte <strong>des</strong> différentes contributions), se doter d’un<br />

portrait large de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, incluant l’end<strong>et</strong>tement privé, donne un<br />

indicateur intéressant <strong>des</strong> failles fréquemment dénoncées <strong>des</strong> programmes de l’Aide<br />

financière aux étu<strong>des</strong> (voir, entre autres, FEUQ, 2010b).<br />

Notre définition de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> devrait donc inclure trois sources :<br />

end<strong>et</strong>tement public, end<strong>et</strong>tement privé, <strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement face à la famille ou face aux<br />

proches. Il faudrait aussi en exclure les d<strong>et</strong>tes de types hypothécaires, en vue d’aller<br />

chercher de manière approximative ce qui correspond à un end<strong>et</strong>tement de<br />

consommation <strong>et</strong> de subsistance, qui sert à subvenir aux besoins financiers réels en<br />

cours d’étu<strong>des</strong>. Nous proposons donc une définition de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> qui va<br />

comme suit :<br />

toute d<strong>et</strong>te contractée dans le cadre d’étu<strong>des</strong> professionnelles ou postsecondaires,<br />

indépendamment de l’ém<strong>et</strong>teur, qui perm<strong>et</strong> à l’<strong>étudiant</strong> d’acquitter ses dépenses scolaires<br />

ainsi que ses dépenses de subsistance, à l’exception de l’hypothèque <strong>et</strong> de l’achat d’une<br />

voiture.<br />

2 Les dépenses <strong>étudiant</strong>es, en particulier, sont fréquemment suj<strong>et</strong> de polémique dans les médias<br />

grand public.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

6


Aux fins de l’analyse, nous découperons les prêts <strong>étudiant</strong>s d’abord <strong>et</strong> avant tout en<br />

fonction de leur source : public, institution financière, proches. Le découpage en fonction<br />

du type de prêt présente un défi méthodologique important, car il faudrait alors<br />

distinguer les prêts <strong>des</strong> institutions financières qui servent à financer un proj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong><br />

<strong>et</strong> d’autres qui servent à d’autres fins plus ou moins bien délimitées. Nous n’avons de<br />

toute façon pas accès à ces informations. La définition n’est pas idéale, mais elle cerne<br />

bien la problématique. D’une part, c’est la définition qui offre le meilleur refl<strong>et</strong> de la<br />

condition financière <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s, étant donné, comme nous le verrons plus loin, le rôle<br />

important joué par les d<strong>et</strong>tes privées dans le financement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> universitaires, ce<br />

qui exclut la première définition strictement fondée sur l’end<strong>et</strong>tement dit public.<br />

2.2. L’aide financière aux étu<strong>des</strong> du gouvernement du Québec<br />

Près de 45 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s universitaires de premier cycle inscrits aux étu<strong>des</strong> à temps<br />

plein s’attendent à sortir <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> avec une d<strong>et</strong>te de l’un ou l’autre <strong>des</strong> programmes<br />

de l’Aide financière aux étu<strong>des</strong> (FEUQ, 2010A). Il est important de saisir les mécanismes<br />

de fonctionnement <strong>des</strong> programmes d’aide mis sur pied par le gouvernement du<br />

Québec : ceux-ci comprennent <strong>des</strong> particularités importantes. Le lecteur souhaitant<br />

approfondir ses connaissances devrait consulter la Trousse sur l’aide financière aux étu<strong>des</strong><br />

(FEUQ, 2010b). Nous nous attarderons, évidemment, aux sources de l’end<strong>et</strong>tement<br />

<strong>étudiant</strong>.<br />

2.2.1. Le programme de prêts <strong>et</strong> bourses<br />

Le régime d’aide financière aux étu<strong>des</strong> comprend deux programmes d’aide principaux :<br />

le programme de prêts <strong>et</strong> bourses (qui s’adresse principalement aux <strong>étudiant</strong>s inscrits à<br />

temps plein) <strong>et</strong> le programme de prêts pour étu<strong>des</strong> à temps partiel.<br />

Le premier programme est fondé sur <strong>des</strong> principes contributifs <strong>et</strong> supplétifs. Il suppose<br />

donc une contribution de la part de l’<strong>étudiant</strong>, du parent <strong>et</strong>/ou du conjoint, <strong>et</strong> vient<br />

suppléer au manque à gagner présumé 3 . Pour ce faire, il prend en compte d’un côté les<br />

contributions <strong>et</strong> de l’autre les dépenses admises, qui sont présentées au Tableau 2-2.<br />

Tableau 2-2 : Contributions <strong>et</strong> dépenses admises<br />

Contributions Dépenses admises<br />

Étudiant<br />

Parent<br />

Conjoint<br />

Source : FEUQ, 2010 b<br />

Frais scolaires<br />

Frais de subsistance<br />

Frais de transport<br />

Frais pour enfant à charge<br />

Autres dépenses<br />

3 Et non au manque à gagner réel, distinction importante. Le programme d’aide financière aux<br />

étu<strong>des</strong> se base sur <strong>des</strong> prévisions de dépenses, qui ne correspondent pas nécessairement aux<br />

dépenses réellement encourues.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

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7


Bref, ce calcul donne un volume d’aide. Celui-ci est par la suite transformé en prêts <strong>et</strong><br />

bourses en fonction du plafond de prêts, qui est le maximum annuel d’end<strong>et</strong>tement.<br />

Celui-ci varie selon un certain nombre de facteurs. D’une part, le plafond de prêt varie en<br />

fonction du cycle d’étu<strong>des</strong>. Le Tableau 2-3 présente les plafonds de prêt pour le niveau<br />

universitaire ainsi que <strong>des</strong> scénarios d’end<strong>et</strong>tement public en fonction de différents<br />

critères 4<br />

Universitaire,<br />

1er cycle<br />

Universitaire,<br />

cycles<br />

supérieurs ou<br />

titulaire d’un<br />

diplôme de<br />

premier cycle<br />

Établissement<br />

reconnu pour<br />

prêts<br />

seulement<br />

Par<br />

mois<br />

d’étude<br />

8 mois<br />

d’étu<strong>des</strong><br />

Tableau 2-3 : Plafonds de prêt<br />

12 mois<br />

d’étu<strong>des</strong><br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

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Bacc. (3 ans) Bacc. (4 ans) Maîtrise<br />

(16<br />

mois)<br />

Doctorat<br />

(4 ans)<br />

305 $ 2440 $ 3660 $ 7320 $ 9760 $ - -<br />

405 $ 3240 $ 4860 $ 7320 $ 9760 $ 6480 $ 12 960 $<br />

950 $ 7600 11 400 $ - - - -<br />

Source : Règlement sur l’aide financière aux étu<strong>des</strong>, RRQ, c A-13.3, r 1, art 51. Calculs de<br />

l’auteur en fonction de la durée prévue <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> par l’AFE<br />

Or, ce plafond de prêt peut être modifié dans certains cas. En eff<strong>et</strong>, environ un tiers <strong>des</strong><br />

bénéficiaires <strong>des</strong> prêts <strong>et</strong> bourses ne reçoivent que <strong>des</strong> prêts. Ces <strong>étudiant</strong>s bénéficient<br />

d’une allocation spéciale, qui se chiffre comme suit <strong>et</strong> s’ajoute au plafond de prêt.<br />

4 Plusieurs autres facteurs viennent influencer le montant de d<strong>et</strong>te contracté en cours d’étu<strong>des</strong>,<br />

dont les d<strong>et</strong>tes contractées en cours d’étu<strong>des</strong> ainsi que la durée <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>.<br />

8


Année<br />

universitaire<br />

2006-2007 0 $<br />

2007-2008 à 2011-<br />

2012<br />

2012-2013 à 2016-<br />

2017<br />

Tableau 2-4 : L'allocation spéciale<br />

Allocation spéciale<br />

3.33 $/unité cumulatifs – 100 $ par an (30<br />

unités)<br />

16,65 $/unité à terme – 500 $ par an<br />

10,83 $/unité cumulatifs – 325 $ par an (30<br />

unités)<br />

54,15 $/unité cumulatifs – 1625 $ à terme<br />

Il faut noter que ces modifications ont été adoptées suite au dégel <strong>des</strong> frais de scolarité<br />

de 2007. Elles entrainent une augmentation importante de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> visant<br />

plus particulièrement les bénéficiaires de la classe moyenne ainsi que ceux qui ne<br />

bénéficient que d’un prêt.<br />

Notons finalement l’existence d’une limite d’end<strong>et</strong>tement, qui varie entre 30 000 $ <strong>et</strong><br />

55 000 $ en fonction <strong>des</strong> cycles d’étu<strong>des</strong> (AFE 2010 in FEUQ, 2010 b).<br />

Il faut noter que les prêts du programme de prêts <strong>et</strong> bourses présentent <strong>des</strong><br />

caractéristiques plus avantageuses qu’un prêt privé : un <strong>étudiant</strong> n’a pas à payer de frais<br />

d’intérêts tout au long de ses étu<strong>des</strong>, jusqu’à un mois après la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> (AFE,<br />

2011a). De plus, il dispose d’une période de six mois avant de devoir commencer à<br />

rembourser sa d<strong>et</strong>te d’étu<strong>des</strong>.<br />

2.2.2. Le programme de prêts pour <strong>étudiant</strong>s à temps partiel<br />

Le programme de prêts pour <strong>étudiant</strong>s à temps partiel diffère à plus d’un égard du<br />

programme qui s’adresse aux <strong>étudiant</strong>s inscrits à temps plein. Il n’est évidemment<br />

ouvert qu’aux <strong>étudiant</strong>s inscrits à temps partiel pour 6 à 11 unités de cours<br />

universitaires par année. Il ne prend en compte que les frais scolaires <strong>et</strong> les frais de<br />

garde d’enfant. Il est ouvert aux <strong>étudiant</strong>s qui disposent de ressources financières<br />

annuelles de moins de 35 000 $, pour les célibataires, ou de moins 50 000 $ pour ceux qui<br />

ont un conjoint ou une contribution parentale. Les montants sont majorés de 2 805 $<br />

pour chaque enfant, avec une bonification de 2 101 $ si l’<strong>étudiant</strong> est sans conjoint. Dans<br />

les deux cas, il doit cohabiter avec l’enfant. (RRQ, c. A-13.3, r. 1, art. 82).<br />

Les dépenses admises étaient, en 2010-2011, de 105,23 $ par unité à l’université pour ce<br />

qui est <strong>des</strong> frais scolaires <strong>et</strong> de 490 $ par trimestre pour les frais de garde (RRQ, c. A-<br />

13.3, r. 1, art. 86-87). Un <strong>étudiant</strong> inscrit à 18 crédits dans une année (deux trimestres de<br />

trois cours) <strong>et</strong> ayant un enfant à charge recevrait donc un prêt de 2380 $. La limite<br />

d’end<strong>et</strong>tement est de 8 000 $. Les modalités de remboursement sont les mêmes que pour<br />

le programme de prêts <strong>et</strong> bourses.<br />

Aux fins de l’étude actuelle, nous avons préféré exclure les <strong>étudiant</strong>s à temps partiel.<br />

Ceux-ci présentent <strong>des</strong> caractéristiques qui sont très différentes de leurs confrères<br />

inscrits à temps plein <strong>et</strong> sont généralement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s dits « non traditionnels ». Leur<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

9


profil exigerait une analyse détaillée qui leur soit propre, ce qui n’est pas l’obj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te<br />

étude.<br />

2.2.3. Après les étu<strong>des</strong> : le remboursement<br />

Qui dit d<strong>et</strong>te, dit remboursement. Il est opportun de se pencher sur les particularités du<br />

remboursement d’une d<strong>et</strong>te auprès <strong>des</strong> programmes de l’Aide financière aux étu<strong>des</strong>.<br />

Examinons donc les particularités de ces d<strong>et</strong>tes : les modalités du remboursement ainsi<br />

que les avantages <strong>et</strong> les désavantages d’un prêt <strong>étudiant</strong>.<br />

C’est à la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> à temps plein (ou encore à leur abandon) que l’ex-<strong>étudiant</strong> est<br />

tenu d’amorcer le remboursement de sa d<strong>et</strong>te d’étu<strong>des</strong>. Il dispose pour ce faire de six<br />

mois de grâce sur le remboursement, <strong>et</strong> d’un mois de grâce sur le paiement <strong>des</strong> intérêts.<br />

Par la suite, l’ex-<strong>étudiant</strong> doit conclure une entente de remboursement avec son<br />

institution financière. Le taux d’intérêt est fixé par le Règlement sur l’aide financière aux<br />

étu<strong>des</strong> à 0,50 % de plus que le taux de base <strong>des</strong> prêts aux entreprises, qui se situait à<br />

3,00 % en juill<strong>et</strong> 2011 5 (RRQ c. A-13.3, r 1, art. 73. Il s’agit d’un taux généralement plus<br />

avantageux que celui imposé, par exemple, pour les prêts personnels. Les marges de<br />

crédits <strong>étudiant</strong>es, par exemple, présentaient un taux d’intérêt oscillant autour de 4,50 %<br />

(infra section 2.3). Ainsi, seule la durée de remboursement est à négocier avec<br />

l’institution financière.<br />

Il existe trois mesures d’aide aux nouveaux diplômés, qui rendent plus avantageuse<br />

l’utilisation d’un prêt <strong>étudiant</strong> que d’un prêt personnel.<br />

• Le programme de remboursement différé est offert aux ex-<strong>étudiant</strong>s qui ont <strong>des</strong><br />

revenus faibles 6 pour une période de plus de quatre mois. De ce cas, le<br />

gouvernement du Québec prend en charge le paiement <strong>des</strong> intérêts pour une<br />

période de six mois. On peut y souscrire pour une période de vingt-quatre mois<br />

au total. (AFE, 2011 b, p. 32)<br />

• Le programme de remise de d<strong>et</strong>te, instauré en 2000, diminue de 15 % la d<strong>et</strong>te<br />

d’un diplômé qui a terminé ses étu<strong>des</strong> sans interruption, dans les délais prévus,<br />

en recevant chaque année une bourse du programme de prêts <strong>et</strong> bourses (FEUQ,<br />

2010 b, p. 33). Le nombre de récipiendaires est relativement faible : de l’ordre de<br />

998bénéficiaires sur 27 276 <strong>étudiant</strong>s qui prenaient en charge leur prêt à l’année<br />

2008-2009, soit moins de 4 % <strong>des</strong> ex-<strong>étudiant</strong>s de c<strong>et</strong>te année.<br />

• Les crédits d’impôt sur les intérêts payés sur la d<strong>et</strong>te d’étude. Les deux paliers de<br />

gouvernement offrent un crédit d’impôt. Il est de 20 %, reportable, non<br />

transférable <strong>et</strong> non remboursable au palier provincial (FEUQ, 2011a, p. 9) <strong>et</strong> de<br />

15 % au fédéral, avec les mêmes modalités.<br />

• De plus, il est possible d’interrompre le remboursement pour cause de grossesse<br />

de 20 semaines ou plus, suite à la naissance ou l’adoption d’un enfant, en raison<br />

5 Voir à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> le site de la Banque du Canada :<br />

http://www.banqueducanada.ca/taux/sommaire-quotidien/<br />

6 Revenus mensuels bruts allant de 1 522$ par mois pour les personnes sans enfant à charge à<br />

2 458$ par mois pour les chef de famille monoparentale avec quatre enfants<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

10


d’une incapacité temporaire ou par élection comme permanent élu d’une<br />

association <strong>étudiant</strong>e nationale.<br />

Il faut toutefois noter que les prêts <strong>étudiant</strong>s, malgré leurs avantages, ont aussi <strong>des</strong><br />

inconvénients. Le principal est certainement l’interdiction de faire faillite. En eff<strong>et</strong>, la Loi<br />

sur la faillite <strong>et</strong> l’insolvabilité (L.R.C., 1985, ch. B-3) a été modifiée en 1997, en 1998 <strong>et</strong> en<br />

2005 en vue d’empêcher les d<strong>et</strong>tes d’étu<strong>des</strong> d’être incluses au sein d’un processus de<br />

faillite pour une durée maintenant égale à sept ans, <strong>et</strong> cinq ans dans <strong>des</strong> cas<br />

exceptionnels. Ces modifications faisaient suite à une refonte du droit <strong>des</strong> faillites datant<br />

de 1992 qui procédait à<br />

« L’abolition de la qualité de créance privilégiée pour les d<strong>et</strong>tes dues au gouvernement. Ce<br />

changement reléguait la Couronne au rang <strong>des</strong> créanciers ordinaires qui se partagent au<br />

prorata l’actif du débiteur après les créanciers garantis <strong>et</strong> les créanciers privilégiés. La<br />

Couronne n’avait donc plus la priorité sur d’autres créanciers pour ce qui est de ses prêts<br />

aux <strong>étudiant</strong>s. » (Smith, 2002)<br />

Les nouvelles règles en matière de faillite sont évidemment polémiques, surtout qu’elles<br />

ont été implantées durant une période particulièrement difficile pour les <strong>étudiant</strong>s<br />

canadiens, alors que l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> atteignait <strong>des</strong> somm<strong>et</strong>s jamais vus dans<br />

l’histoire récente. Il faut toutefois noter qu’une faillite a <strong>des</strong> conséquences importantes<br />

sur le dossier de crédit d’un individu <strong>et</strong> tend à avoir un impact sur les taux d’intérêt de<br />

prêts futurs 7 .<br />

Corolaire de l’absence de possibilité de faillite, certains prêts restent de mauvaises<br />

créances, malgré les tentatives de remboursement. Du moment où <strong>des</strong> difficultés de<br />

remboursement sont constatées, l’institution financière peut transférer le prêt au service<br />

de remboursement de l’Aide financière aux étu<strong>des</strong>. Dans de tels cas, c’est le<br />

gouvernement du Québec qui se porte garant du prêt <strong>et</strong> qui devient le créancier : il<br />

rembourse donc l’institution financière. Om<strong>et</strong>tre de rembourser ses d<strong>et</strong>tes d’étu<strong>des</strong><br />

comporte <strong>des</strong> conséquences sérieuses :<br />

• Vous ne serez plus admissible au Programme de remboursement différé.<br />

• Vos remboursements d’impôt du Québec <strong>et</strong> de taxe de vente provinciale seront<br />

appliqués au remboursement de votre d<strong>et</strong>te d’étu<strong>des</strong>, conformément à l’article 31 de la<br />

Loi sur le ministère du Revenu.<br />

• Vous ne serez plus admissible au Programme de prêts <strong>et</strong> bourses si votre d<strong>et</strong>te d’étu<strong>des</strong><br />

n’est pas remboursée dans une proportion de plus de 50 %.<br />

• Votre établissement financier pourrait aviser les agences de crédit. 8<br />

Environ 14 % <strong>des</strong> prêts échus depuis 1966 sont remboursés par le gouvernement du<br />

Québec (AFE, 2010a, p. 67). De plus, le MELS reçoit annuellement entre 9 000 <strong>et</strong> 13 500<br />

deman<strong>des</strong> de réclamations d’institutions financières concernant <strong>des</strong> remboursements de<br />

prêts – près de 9000 sont remboursés annuellement.<br />

7 Pour plus de détails, on peut consulter Raymond, Chabot inc. « La faillite personnelle »<br />

http://www.avocat.qc.ca/public/iifailliteperson.htm [consultée le 1er juin 2011]<br />

8 AFE. « Remboursement ».<br />

http://www.afe.gouv.qc.ca/fr/apresEtu<strong>des</strong>/remboursement.asp#p1_3 [Consultée le 31 mai<br />

2011]<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

11


Il apparaît donc que la mécanique <strong>des</strong> prêts octroyés par l’Aide financière aux étu<strong>des</strong> a<br />

<strong>des</strong> particularités. Elle présente <strong>des</strong> avantages <strong>et</strong> <strong>des</strong> inconvénients, par rapport à <strong>des</strong><br />

prêts réguliers contractés directement auprès d’institutions financières.<br />

2.3. Les prêts contractés auprès d’institutions financières<br />

Les institutions financières offrent une panoplie de produits financiers. Toutefois, en ce<br />

qui a trait aux produits financiers qui touchent l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, nous en avons<br />

recensé deux principaux : les cartes de crédit <strong>et</strong> les marges de crédit. Dans les deux cas,<br />

il existe généralement deux types d’offre : une offre générale ouverte à tous les <strong>étudiant</strong>s<br />

<strong>et</strong> <strong>des</strong> offres spécifiques offertes seulement aux <strong>étudiant</strong>s inscrits dans certains domaines<br />

d’étu<strong>des</strong> spécifiques. Notons qu’il n’y a pas de prêts personnels dirigés directement aux<br />

<strong>étudiant</strong>s : la marge de crédit, plus flexible, joue ce rôle. Elle implique toutefois une<br />

planification en amont moindre que le prêt personnel, qui octroie un capital fixe (un peu<br />

comme le prêt <strong>étudiant</strong>).<br />

En vue de construire c<strong>et</strong>te section, nous avons recensé les informations disponibles sur<br />

les sites intern<strong>et</strong> <strong>des</strong> huit institutions financières implantées sur le territoire québécois,<br />

qui seront désignées « Institution financière 1, Institution financière 2, … , Institution<br />

financière 8 » dans l’analyse suivante. Les résultats compl<strong>et</strong>s sont présentés à l’annexe I.<br />

Nous présenterons aussi, lorsque pertinents, les arguments de vente évoqués par les<br />

institutions prêteuses.<br />

2.3.1. Marge <strong>et</strong> carte de crédit : les différences<br />

La carte de crédit <strong>et</strong> la marge de crédit sont deux formes de crédit à la consommation 9 . Il<br />

s’agit dans les deux cas de crédit rotatif : il faut vider la marge ou la carte pour<br />

recommencer à emprunter. Là s’arrêtent les similitu<strong>des</strong>.<br />

La carte de crédit a généralement un taux d’intérêt élevé (au moins 19 % annuellement)<br />

<strong>et</strong> une limite relativement basse. Toutefois, le consommateur dispose généralement de<br />

vingt-<strong>et</strong>-un jours après la réception du solde du compte pour le payer : s’il ne le fait pas,<br />

il se r<strong>et</strong>rouvera à devoir payer <strong>des</strong> frais d’intérêt.<br />

La marge de crédit, quant à elle, est liée au compte chèques du consommateur. Son taux<br />

d’intérêt est n<strong>et</strong>tement plus bas que la carte de crédit : par contre, les intérêts<br />

commencent à courir dès l’emprunt. Sa limite est souvent beaucoup plus élevée que la<br />

carte de crédit.<br />

Le calculateur financier du Bureau de la consommation 10 offre une illustration concrète<br />

<strong>des</strong> différences entre la marge <strong>et</strong> la carte de crédit. Prenons un <strong>étudiant</strong> qui a une carte<br />

de crédit à 19,4 % de taux d’intérêt <strong>et</strong> une marge de crédit à 4,50 % de taux d’intérêt, qui<br />

souhaite acquérir pour 1000 $ de biens quelconques.<br />

9 Dugas, Sylvie. « La marge de crédit personnelle: est-ce une bonne affaire? » servicevie.com.<br />

http://www.servicevie.com/depenses/la-marge-de-credit-personnelle-est-ce-une-bonneaffaire/a/1652<br />

[Consultée le 11 juill<strong>et</strong> 2011]<br />

10 Bureau de la consommation. http://www.ic.gc.ca/eic/site/oca-bc.nsf/fra/ca01812.html<br />

[Consultée le 15 juill<strong>et</strong> 2011]<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

12


S’il utilise sa carte de crédit pour financer l’achat <strong>et</strong> ne fait qu’un paiement minimal de<br />

40 $, il paiera, sur un an, 291,47 $ en frais d’intérêts sur sa carte de crédit <strong>et</strong> 52 $ sur sa<br />

marge de crédit. La différence est donc très importante.<br />

2.3.2. Les caractéristiques principales <strong>des</strong> prêts <strong>étudiant</strong>s réguliers d’institutions<br />

financières<br />

Nous étudierons en séquence deux produits financiers : les cartes de crédit <strong>et</strong> les marges<br />

de crédit. Notons tout d’abord que toutes les institutions financières ont une section<br />

facile d’accès pour les <strong>étudiant</strong>s. Certaines ont même une sous-section qui leur est<br />

<strong>des</strong>tinée spécifiquement, présentant divers outils de planification financière ainsi que les<br />

différents produits financiers de l’institution. Il est à noter que les références utilisées<br />

pour c<strong>et</strong>te section se r<strong>et</strong>rouvent toutes à la fin de la section 2.3.2.<br />

Cartes de crédit<br />

Le Tableau 2-5 présente les caractéristiques principales <strong>des</strong> cartes de crédit <strong>étudiant</strong>es.<br />

Comme noté à la section 3.2.1, la carte de crédit est de loin le produit financier le plus<br />

répandu chez les jeunes. Elles sont offertes par six <strong>des</strong> huit institutions financières<br />

recensées. Quant aux deux autres institutions, l’une offre un produit similaire ciblé<br />

envers les jeunes uniquement, tandis que l’autre annonce <strong>des</strong> cartes <strong>étudiant</strong>es qui n’ont<br />

aucune caractéristique particulière.<br />

Les produits sont très similaires les uns <strong>des</strong> autres : ils ont un taux d’intérêt élevé <strong>et</strong><br />

n’ont pas de frais annuels. Généralement, toutefois, ils offrent <strong>des</strong> options qui vont dans<br />

le sens d’une fidélisation <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s : cinq <strong>des</strong> treize cartes offertes offraient un<br />

programme de points <strong>et</strong> trois offraient <strong>des</strong> remises en espèces. Moyennant <strong>des</strong> frais<br />

annuels, deux établissements offraient un taux d’intérêt réduit.<br />

Il nous semble que les caractéristiques <strong>des</strong> cartes <strong>étudiant</strong>es vont principalement dans le<br />

sens d’une fidélisation d’une clientèle, en offrant une entrée pour ainsi dire gratuite<br />

dans le monde du crédit. À noter que les limites de crédit ne sont pas notées : aucune<br />

institution financière ne le mentionne, car elle varie en fonction du dossier de crédit de<br />

l’emprunteur. Les institutions financières sont devenues célèbres pour leur propension à<br />

offrir <strong>des</strong> limites de crédit démesurées aux consommateurs, entrainant un encadrement<br />

législatif plus sévère du gouvernement du Québec, comme nous le verrons plus loin.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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Tableau 2-5 : Caractéristiques principales <strong>des</strong> cartes de crédit <strong>étudiant</strong>es<br />

Produit offert Caractéristiques<br />

Carte de crédit <strong>étudiant</strong>e Six <strong>des</strong> huit institutions financières l’offrent. Une<br />

offre un produit similaire pour les jeunes.<br />

Taux d’intérêt Entre 19,4 % <strong>et</strong> 19,99 %; 2 institutions ont un taux<br />

de 21,99 % pour les avances de fonds<br />

Taux d’intérêt réduit Deux établissements l’offrent en option<br />

Frais annuels Toutes les cartes sont sans frais; certaines options<br />

entraînent <strong>des</strong> frais annuels<br />

Programme de points Cinq <strong>des</strong> treize cartes ont un programme de points<br />

associé<br />

Remises en espèces Trois <strong>des</strong> treize cartes ont un programme de remise<br />

en espèces allant de 0,5 % à 1 % par dollar<br />

Un argument fréquemment évoqué pour les cartes de crédit <strong>étudiant</strong>es est la<br />

construction d’un bon dossier de crédit :<br />

Institution financière 3 : C’est simple ! Il s’agit d’une carte de crédit adaptée à la réalité <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s : elle est caractérisée par <strong>des</strong> critères d’admissibilité flexibles <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> dès<br />

aujourd’hui de développer sa cote de crédit – un atout lorsque vient le temps <strong>des</strong> premiers<br />

achats importants, comme une voiture.<br />

D’autres vont insister sur certaines caractéristiques particulières, entre autres sur les<br />

programmes de points, qui visent à inciter une utilisation accrue de la carte de crédit.<br />

Dans tous les cas, on insiste sur l’idée qu’il s’agit d’une solution adaptée aux besoins <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s :<br />

Institution financière 6 : Enfin, une carte logiquement pensée pour les <strong>étudiant</strong>s. La carte […]<br />

vous offre un programme de remise en espèces avantageux <strong>et</strong> une foule d'autres super<br />

avantages. C'est le choix idéal pour les <strong>étudiant</strong>s qui dépensent de façon avisée <strong>et</strong> qui veulent<br />

gagner <strong>des</strong> récompenses en argent vraiment appréciables ! D'autant plus que c<strong>et</strong>te carte est<br />

offerte sans frais annuels !<br />

Institution financière 5 : Une carte de crédit de prestige sans frais annuels. ; Un point […] par<br />

tranche d’achat de 2 $; Échangez vos points contre <strong>des</strong> primes-voyages <strong>des</strong> articles <strong>des</strong><br />

chèques/cartes-cadeaux <strong>et</strong> plus encore.<br />

La carte de crédit est donc présentée comme un mode de financement complémentaire,<br />

mais qui perm<strong>et</strong> d’entrer facilement <strong>et</strong> avantageusement dans le monde de la<br />

consommation, sans soucis. La présentation faite <strong>des</strong> marges de crédit <strong>étudiant</strong>es s’avère<br />

être quelque peu différente.<br />

Marges de crédit<br />

Nous avons vu que la marge de crédit se distingue de la carte de crédit à plusieurs<br />

égards. Toutes les institutions financières recensées offraient une marge de crédit<br />

<strong>étudiant</strong>e. Les montants en jeu sont très élevés : la majorité <strong>des</strong> institutions offrent une<br />

marge maximale annuelle de 10 000 $, avec un maximum d’end<strong>et</strong>tement de 40 000 $<br />

pour quatre ans d’étu<strong>des</strong>. Le remboursement se fait après les étu<strong>des</strong>, comme un prêt<br />

<strong>étudiant</strong> ; toutefois, les intérêts courent durant les étu<strong>des</strong>. Le taux d’intérêt est variable :<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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actuellement, il est de 4,50 % chez l’institution financière 1, mais varie selon plusieurs<br />

critères. Le Tableau 2-6 détaille les principales caractéristiques <strong>des</strong> marges de crédit<br />

<strong>étudiant</strong>es recensées.<br />

Tableau 2-6 : Caractéristiques principales <strong>des</strong> marges de crédits <strong>étudiant</strong>es<br />

Produit offert Caractéristiques<br />

Marge de crédit <strong>étudiant</strong> Toutes les institutions financières l’offrent<br />

Montant maximum<br />

annuel d’emprunt pour<br />

un <strong>étudiant</strong> de 1 er cycle<br />

temps plein<br />

5000 $ : 1/8 institutions<br />

5500 $ : 1/8 institutions<br />

10 000 $ : 4/8 institutions<br />

15 000 $ : 1/8 institutions<br />

Particularités L’institution financière 2 offre une marge de crédit<br />

de 15 000 $ la première année <strong>et</strong> 10 000 $ les années<br />

suivantes<br />

Période maximale<br />

d’emprunt<br />

Modalités de<br />

remboursement<br />

L’institution financière 4 est la seule à qualifier sa<br />

marge de crédit de « fonds de roulement »<br />

Généralement quatre ans, end<strong>et</strong>tement maximal de<br />

20 000 $ à 45 000 $ en fonction de la marge de crédit<br />

annuelle maximale<br />

Toutes les marges de crédit n’ont pas à être<br />

remboursées durant les étu<strong>des</strong> au-delà <strong>des</strong> intérêts.<br />

Une institution sur huit laisse une période de grâce<br />

de six mois après la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> avant de<br />

commencer le remboursement : les autres laissent<br />

un an. Une réduit la période de grâce à six mois<br />

pour les <strong>étudiant</strong>s qui sortent sans diplôme.<br />

Durée de remboursement variable en allant de 7<br />

ans à 20 ans<br />

Taux d’intérêt Variable selon les institutions financières <strong>et</strong> les<br />

dossiers de crédit <strong>des</strong> individus.<br />

Alors que la carte de crédit est présentée comme un moyen de régler certaines dépenses<br />

courantes, la marge de crédit <strong>étudiant</strong>e est présentée de diverses manières. Certaines<br />

institutions financières la présentent comme un mode de financement complémentaire<br />

<strong>des</strong> étu<strong>des</strong> universitaires, perm<strong>et</strong>tant de pallier les lacunes du régime de prêts <strong>et</strong><br />

bourses :<br />

Institution financière 1 : Idéal si vous êtes un <strong>étudiant</strong> non admissible à l'aide financière<br />

gouvernementale, ou si l'aide qui vous est consentie est insuffisante pour couvrir tous les<br />

frais liés à vos étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> que vous souhaitez voir vos besoins financiers comblés afin d'étudier<br />

en paix, à l'abri <strong>des</strong> tracas financiers. C<strong>et</strong>te marge de crédit est réservée aux <strong>étudiant</strong>s, sans<br />

limite d'âge.<br />

Institution financière 3 : Étudier ou r<strong>et</strong>ourner aux étu<strong>des</strong> sans trop de soucis? C’est possible<br />

avec la marge de crédit <strong>étudiant</strong>e! C<strong>et</strong>te marge spécifiquement <strong>des</strong>tinée aux <strong>étudiant</strong>s vous<br />

perm<strong>et</strong>tra de vous concentrer sur la réussite de vos étu<strong>des</strong>, tout en vous donnant le p<strong>et</strong>it<br />

coup de pouce financier tant apprécié.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

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D’autres suggèrent plutôt de financer l’ensemble <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> sur la marge de crédit :<br />

Institution financière 2 : Quand vous commencez vos étu<strong>des</strong> collégiales ou universitaires, tout<br />

est nouveau, y compris le coût de vos étu<strong>des</strong>. Une Marge-crédit aux <strong>étudiant</strong>s vous aide à<br />

planifier vos dépenses <strong>et</strong> à parer aux imprévus.<br />

Institution financière 4 : Vous n'avez peut-être pas les fonds nécessaires pour financer vos<br />

étu<strong>des</strong>? ; Est-ce que ce manque doit faire obstacle à votre proj<strong>et</strong>? ; Non, d'autant plus que vos<br />

étu<strong>des</strong> sont l'un <strong>des</strong> investissements les plus importants de votre vie.<br />

Par ailleurs, l’institution financière 4 semble adopter une approche discutable du crédit<br />

<strong>étudiant</strong>, en qualifiant sa marge de crédit de fonds de roulement <strong>étudiant</strong>, une<br />

appellation qui n’a que peu à voir avec un prêt personnel. Il est aussi notable que parmi<br />

les institutions financières recensées, seulement quatre mentionnent l’existence <strong>des</strong> prêts<br />

<strong>étudiant</strong>s subventionnés par le gouvernement du Québec, alors que l’institution<br />

financière 8 se réfère aux programmes d’aide aux étu<strong>des</strong> pancanadiens, qui n’existent<br />

pas au Québec. Les quatre autres institutions, qui ont toutes <strong>des</strong> prêts sous garantie<br />

gouvernementale, ne le mentionnent pas dans leur documentation ciblée pour les<br />

<strong>étudiant</strong>s.<br />

Nous avons donc complété la discussion sur les produits financiers généraux offerts par<br />

les institutions financières. Ils sont principalement de deux ordres : cartes de crédit <strong>et</strong><br />

marges de crédit. Les premières sont principalement présentées comme une façon de se<br />

bâtir un dossier de crédit; les secon<strong>des</strong>, comme un mode de financement<br />

complémentaire, ou un mode de financement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> à part entière.<br />

Références (classement par ordre alphabétique) :<br />

Banque Laurentienne, « Marge de crédit <strong>étudiant</strong>e ».<br />

https://www.banquelaurentienne.ca/fr/services_particuliers/mes_idees/idees_marge_de_credit_<strong>et</strong>udiante.html<br />

[Consultée le 11 juill<strong>et</strong> 2011]<br />

Banque Laurentienne. « VISA noire <strong>étudiant</strong>e »<br />

https://www.banquelaurentienne.ca/fr/services_particuliers/mes_idees/idees_visa_noire_<strong>et</strong>udiante.html<br />

Banque de Montréal. « Marge-crédit Aux <strong>étudiant</strong>s ». http://www.bmo.com/accueil/particuliers/servicesbancaires/pr<strong>et</strong>s-<strong>et</strong>-pr<strong>et</strong>s-hypothecaires/pr<strong>et</strong>s-<strong>et</strong>-marges-credit/marges-credit/<strong>et</strong>udiants/<strong>et</strong>udiants<br />

[Consultée le 11<br />

juill<strong>et</strong> 2011]<br />

Banque Nationale. « Fonds de roulement <strong>étudiant</strong> ». http://bnc.ca/bnc/cda/productfamily/0,2664,divId-2_langId-<br />

2_navCode-10020,00.html [Consultée le 11 juill<strong>et</strong> 2011]<br />

Banque Scotia. « VISA Savoir Scotia pour <strong>étudiant</strong>s ».<br />

http://www.scotiabank.com/cda/content/0,,CID13507_LIDfr,00.html [Consultée le 11 juill<strong>et</strong> 2011]<br />

Desjardins, « Marge de crédit Avantage <strong>étudiant</strong> »<br />

http://www.<strong>des</strong>jardins.com/fr/particuliers/produits_services/financement/marge_credit/mc_avantage.jsp<br />

[Consultée le 11 juill<strong>et</strong> 2011]<br />

RBC Banque Royale. « Visa Or RBC récompense ». http://www.rbcbanqueroyale.com/cartes/studentcards/index.html<br />

[Consultée le 11 juill<strong>et</strong> 2011]<br />

2.3.3. Une offre ciblée : les produits financiers offerts selon les domaines d’étu<strong>des</strong><br />

Plusieurs établissements offrent <strong>des</strong> produits financiers spécifiquement dirigés envers<br />

certains <strong>étudiant</strong>s inscrits dans <strong>des</strong> programmes d’étu<strong>des</strong> jugés économiquement plus<br />

rentables. Il s’agit, encore une fois, de cartes de crédit <strong>et</strong> de marges de crédit. Il est à<br />

noter que les références utilisées pour c<strong>et</strong>te section se r<strong>et</strong>rouvent toutes à la fin de la<br />

section 2.3.3.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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Cartes de crédit<br />

Seulement trois institutions financières offrent <strong>des</strong> cartes de crédit ciblées par domaines<br />

d’étu<strong>des</strong>. Les bénéfices ressemblent énormément à ceux <strong>des</strong> cartes régulières : on peut<br />

toutefois présumer que les limites de crédit offertes seront plus élevées. À noter :<br />

l’institution financière 4 est la seule institution qui offre une amnistie sur les frais<br />

annuels <strong>des</strong> cartes de crédit <strong>étudiant</strong>es pour seulement deux ans, en donnant accès aux<br />

cartes de crédit plus prestigieuses aux <strong>étudiant</strong>s de certains domaines, tout comme pour<br />

l’institution financière 5 <strong>et</strong> l’institution financière 6. On peut croire que c<strong>et</strong>te pratique<br />

encourage l’idée que ces <strong>étudiant</strong>s appartiennent à un groupe social correspondant à<br />

leur profession future, mais sur <strong>des</strong> moyens financiers d’<strong>étudiant</strong>s. Nous le verrons à la<br />

section 3.2.2 : le fait de ressentir un attachement à un groupe social qui n’est pas le sien<br />

économiquement parlant peut contribuer à donner une impression faussée de la<br />

capacité financière du consommateur, l’incitant à dépasser sa capacité de crédit.<br />

Tableau 2-7 : Caractéristiques <strong>des</strong> cartes de crédit offertes pour domaines ciblés<br />

Produit offert Caractéristiques<br />

Cartes de crédit pour<br />

domaines ciblés<br />

Trois institutions sur huit offrent ce produit<br />

Domaines ciblés Santé : trois institutions<br />

Droit : deux institutions<br />

Administration : une institution<br />

Génie : une institution<br />

Taux d’intérêt Entre 19,4 % <strong>et</strong> 19,99 %; une institution a un taux<br />

de 21,99 % pour les avances de fonds<br />

Taux d’intérêt réduit Une institution offre le taux d’intérêt réduit en<br />

option<br />

Frais annuels Trois institutions sur quatre offrent le produit<br />

sans frais annuels; une offre une exonération de<br />

deux ans sur les frais annuels de la carte<br />

Programme de points Deux institutions l’offrent<br />

Remise en espèce Une institution l’offre en option<br />

Marges de crédit<br />

Sept <strong>des</strong> huit institutions financières recensées offrent <strong>des</strong> marges de crédit avec <strong>des</strong><br />

limites plus élevées pour certains domaines d’étu<strong>des</strong> ciblés : seule l’institution<br />

financière 3 n’en offre pas. Ce sont les professions de la santé qui sont le plus<br />

fréquemment visées, avec six institutions, suivies de l’administration <strong>et</strong> du droit avec<br />

cinq institutions, <strong>des</strong> MBA avec quatre institutions <strong>et</strong> du génie, avec deux institutions<br />

prêteuses. Les marges de crédit y sont beaucoup plus généreuses : elles vont de 25 000 $<br />

à 200 000 $ pour les marges les plus élevées. Le taux d’intérêt est souvent plus<br />

avantageux. Le seul taux d’intérêt recensé est pour l’institution financière 4, qui offre<br />

<strong>des</strong> taux allant de 3 % à 4,5 %<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

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Tableau 2-8 : Caractéristiques principales <strong>des</strong> marges de crédits <strong>étudiant</strong>es par domaines<br />

Produit offert Caractéristiques<br />

Marge de crédit <strong>étudiant</strong><br />

par domaines<br />

Domaines d’étu<strong>des</strong><br />

ciblés<br />

Sept <strong>des</strong> huit institutions financières l’offrent<br />

Santé : Six institutions<br />

Administration : Cinq institutions (principalement<br />

pour la comptabilité<br />

Droit : Cinq institutions<br />

MBA : Quatre institutions<br />

Génie : Deux institutions<br />

Particularités Il faut fréquenter le programme d’étu<strong>des</strong> en<br />

question pour en bénéficier. En cas de changement<br />

de programme, il est possible qu’on exige un<br />

remboursement.<br />

Période maximale<br />

d’emprunt<br />

Modalités de<br />

remboursement<br />

Généralement quatre ans, end<strong>et</strong>tement maximal de<br />

25 000 $ à 200 000 $ en fonction de la marge de<br />

crédit annuelle maximale<br />

Toutes les marges de crédit n’ont pas à être<br />

remboursées durant les étu<strong>des</strong> au-delà <strong>des</strong> intérêts.<br />

Une institution sur sept laisse une période de grâce<br />

de six mois après la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> avant de<br />

commencer le remboursement : les autres laissent<br />

un an. Une réduit la période de grâce à six mois<br />

pour les <strong>étudiant</strong>s qui sortent sans diplôme.<br />

Durée de remboursement variable en allant de 7<br />

ans à 20 ans<br />

Taux d’intérêt Variable selon les institutions financières <strong>et</strong> les<br />

dossiers de crédit <strong>des</strong> individus<br />

Le taux d’intérêt varie selon le domaine d’étu<strong>des</strong> : il<br />

va de 3 % à 4,75 % chez l’institution financière 4<br />

La marge de crédit, comme nous l’avons vu, est souvent présentée comme un mode de<br />

financement soit complémentaire, soit principal, pour les étu<strong>des</strong> universitaires. Le<br />

Tableau 2-9 illustre la répartition de la d<strong>et</strong>te accumulée à une institution financière, qui<br />

sera discutée plus en détail à la section 5.1.2. Toutefois, notons que la vaste majorité <strong>des</strong><br />

personnes qui s’end<strong>et</strong>tent au privé le font pour moins de 5000 $. Toutefois, une p<strong>et</strong>ite<br />

portion inquiétante d’<strong>étudiant</strong>s cumule un end<strong>et</strong>tement privé de plus de 20 000 $ : 11 %<br />

<strong>des</strong> personnes qui empruntent.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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Tableau 2-9 : Répartition de la d<strong>et</strong>te accumulée face à une institution financière<br />

D<strong>et</strong>te accumulée Pourcentage<br />

du total <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s<br />

0 62 %<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

Pourcentage<br />

<strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s<br />

end<strong>et</strong>tés<br />

1 -­‐ 5000 21 % 55 %<br />

5001 -­‐ 10 000 8 % 20 %<br />

10 001 -­‐ 15 000 4 % 10 %<br />

15 001 -­‐ 20 000 2 % 5 %<br />

20 001 -­‐ 25 000 1 % 4 %<br />

25 001 -­‐ 30 000 1 % 3 %<br />

30 001 -­‐ 35 000 0 % 1 %<br />

35 001 -­‐ 40 000 0 % 1 %<br />

40 001 -­‐ 45 000 0 % 1 %<br />

45 001+ 0 % 1 %<br />

Total 100 %<br />

Total end<strong>et</strong>tés 100 %<br />

Les métho<strong>des</strong> de vente pour ces produits sont encore plus racoleuses que pour les<br />

produits réguliers. L’institution financière 4 décrit ainsi son fonds de roulement<br />

<strong>étudiant</strong> :<br />

Le Fonds de roulement <strong>étudiant</strong> de la Banque […] est une marge de crédit qui peut : Financer<br />

l'ensemble <strong>des</strong> dépenses annuelles liées à vos étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> à votre formation. Devenir votre<br />

unique source transactionnelle, puisqu'il fonctionne comme un compte Chèques<br />

L’institution financière 1 m<strong>et</strong> plutôt l’accent sur les coûts élevés <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />

universitaires :<br />

Idéal si vous êtes <strong>étudiant</strong> universitaire <strong>et</strong> que vous souhaitez combler les besoins financiers<br />

élevés que requiert votre domaine d'étu<strong>des</strong>.<br />

On vend aussi la possibilité de vivre sans tracas financiers, sans avoir à travailler. Or,<br />

nous le verrons plus loin, un end<strong>et</strong>tement élevé est une source de stress importante, ce<br />

qui n’est pas nécessairement connu <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s, qui n’ont pas d’antécédents de crédit<br />

ni de modèles dans leur entourage. L’idée de pouvoir acquitter l’entièr<strong>et</strong>é <strong>des</strong> dépenses<br />

annuelles est aussi évoquée.<br />

Institution financière 2 : Viser l’obtention d’un titre professionnel demande de la<br />

concentration. Or, la Marge-crédit aux <strong>étudiant</strong>s <strong>des</strong> programmes de professions libérales <strong>et</strong><br />

la Marge-crédit aux <strong>étudiant</strong>s en médecine vous perm<strong>et</strong>tent de vous concentrer sur ce qui est<br />

important, vos étu<strong>des</strong>.<br />

Institution financière 7 : Empruntez jusqu’à 200 000 $ (selon votre champ d’étu<strong>des</strong>) pour<br />

couvrir les frais de scolarité, le loyer, les livres, les fournitures scolaires, les frais de<br />

subsistance <strong>et</strong> de résidence pour votre programme.<br />

Les coûts associés au prêt ne sont que rarement mentionnés <strong>et</strong> expliqués. Les<br />

conséquences du décrochage ou du changement de programme ne sont que rarement<br />

explicitées. Les produits, au final, sont vendus d’une manière rassurante, mais<br />

encourent <strong>des</strong> coûts élevés. Il existe toutefois quelques protections.<br />

19


Références (classement par ordre alphabétique) :<br />

Banque de Montréal. « Marges-crédit aux <strong>étudiant</strong>s (professions libérales <strong>et</strong> médecine) ».<br />

http://www.bmo.com/accueil/particuliers/services-bancaires/pr<strong>et</strong>s-<strong>et</strong>-pr<strong>et</strong>s- hypothecaires/pr<strong>et</strong>s-<strong>et</strong>-margescredit/marges-credit/<strong>et</strong>udiants/professions<br />

[Consultée le 11 juill<strong>et</strong> 2011]<br />

Banque Nationale. « Fonds de roulement <strong>étudiant</strong> » http://bnc.ca/bnc/cda/content/0,2662,divId-2_langId-<br />

2_navCode-17203,00.html?stab=2 [Consultée le 11 juill<strong>et</strong> 2011]<br />

CIBC. « Programme <strong>étudiant</strong>s service classe professionnels CIBC ». https://www.cibc.com/ca/loans/prof-edg-stpers-ln-credit-fr.html<br />

[consultée le 11 juill<strong>et</strong> 2011]<br />

Desjardins. « Marge de crédit STRATÉGIQUE <strong>étudiant</strong> ».<br />

http://www.<strong>des</strong>jardins.com/fr/particuliers/produits_services/financement/<strong>et</strong>udiant/puissance_d.jsp [Consultée le<br />

11 juill<strong>et</strong> 2011]<br />

2.3.4. Les protections offertes<br />

La loi sur la protection du consommateur offre certaines protections minimales. Pour ce<br />

qui est de la carte de crédit, le taux d’intérêt est fixe <strong>et</strong> ne peut être changé sans<br />

consentement <strong>des</strong> deux parties, <strong>et</strong> on ne peut augmenter unilatéralement la limite de<br />

crédit 11 .<br />

Le proj<strong>et</strong> de loi 24, déposé en juin 2011 (Assemblée nationale, 2011), propose de resserrer<br />

l’encadrement du crédit à la consommation. Certaines propositions pourraient toucher<br />

le crédit <strong>étudiant</strong>, entre autres :<br />

En interdisant la fausse représentation selon laquelle le crédit peut améliorer la<br />

situation financière d’un particulier ;<br />

En interdisant l’octroi d’une limite de crédit supérieure à ce qui est demandé par<br />

le consommateur ;<br />

En imposant un paiement minimal sur les prêts consentis qui atteindra 5 % à<br />

terme.<br />

Nous y proposerons <strong>des</strong> ajouts <strong>et</strong> <strong>des</strong> modifications à la section « Recommandations ».<br />

Il est évidemment possible de déclarer faillite sur un prêt privé, contrairement à un prêt<br />

<strong>étudiant</strong> gouvernemental. Comme nous l’avons mentionné plus tôt, il s’agit d’un<br />

processus douloureux.<br />

2.4. Prêts publics <strong>et</strong> privés : avantages <strong>et</strong> inconvénients<br />

Qu’est-ce qui est plus avantageux, un prêt public ou un prêt privé?<br />

Le prêt public a <strong>des</strong> avantages notables : en eff<strong>et</strong>, il est subventionné, ce qui fait qu’un<br />

<strong>étudiant</strong> paie plus cher pour le même prêt au privé qu’au public. Le Tableau 2-10 donne<br />

un exemple. Il est fondé sur les postulats suivants :<br />

• L’<strong>étudiant</strong> emprunte 2440 $ en septembre de chaque année pendant trois ans,<br />

soit le même montant qu’un prêt public pour un <strong>étudiant</strong> universitaire à<br />

temps plein inscrit à 30 crédits pendant 8 mois.<br />

11 Office de la protection du consommateur. « Cartes de crédit ».<br />

http://www.opc.gouv.qc.ca/webforms/Suj<strong>et</strong>sConsommation/FinancesAssurances/ContratsCr<br />

edit/CarteCredit.aspx [Consultée le 11 juill<strong>et</strong> 2011]<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

20


• Il a une marge de crédit avec un taux d’intérêt de 4,5 %, <strong>et</strong> ne rembourse que<br />

les intérêts pendant ses étu<strong>des</strong>.<br />

• Les données ne sont pas ajustées pour l’inflation.<br />

• Les calculs ont été faits avec le simulateur de calculs de Desjardins 12<br />

On constate que ce prêt, qui n’est pas subventionné par l’État, lui coûtera au total<br />

658,80 $ tout au long de ses étu<strong>des</strong>. Un prêt gouvernemental ne lui coûterait rien en<br />

intérêts. Évidemment, les montants de prêts privés peuvent être plus élevés ou être<br />

répartis différemment.<br />

Tableau 2-10 : Coûts <strong>des</strong> intérêts pour un emprunt sur une marge de crédit<br />

Volume de Remboursement<br />

d<strong>et</strong>te<br />

annuel<br />

An 1 2 440 $ 109,80 $<br />

An 2 4 880 $ 219,60 $<br />

An 3 7 320 $ 329,40 $<br />

TOTAL 7 320 $ 658,80 $<br />

Les prêts gouvernementaux ont d’autres avantages : le taux d’intérêt fixé par règlement,<br />

le crédit d’impôt, le programme de remboursement différé <strong>et</strong> le programme de remise<br />

de d<strong>et</strong>te sont autant d’exemples. De plus, ils sont accompagnés d’une aide sous forme<br />

de bourses qui est substantielle.<br />

Les prêts privés sont beaucoup moins avantageux. Ils présentent toutefois deux<br />

avantages. On peut choisir le montant emprunté, alors qu’il est fixe dans le cas <strong>des</strong> prêts<br />

publics. On peut aussi déclarer faillite. Toutefois, le taux d’intérêt est plus élevé <strong>et</strong> les<br />

protections légales sont minimes. De plus, les <strong>étudiant</strong>s qui ont un profil plus à risque<br />

recevront <strong>des</strong> conditions moins avantageuses, ce qui est contraire à une politique de<br />

mobilité sociale. Les caractéristiques <strong>des</strong> prêts privés expliquent bien pourquoi le<br />

gouvernement du Québec doit subventionner <strong>et</strong> règlementer les prêts <strong>étudiant</strong>s !<br />

12 http://www.<strong>des</strong>jardins.com/fr/simulateurs/marge_avantage/<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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3. Impacts de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : ce que la littérature scientifique en<br />

dit<br />

La FEUQ s’est penchée à de nombreuses reprises sur la question de l’end<strong>et</strong>tement<br />

<strong>étudiant</strong> <strong>et</strong> de ses <strong>impacts</strong> multiformes sur la population <strong>étudiant</strong>e. Il faut procéder à<br />

quelques mises en garde préliminaire. D’une part, il est difficile de distinguer l’impact<br />

spécifique <strong>des</strong> prêts. Quelques étu<strong>des</strong> l’ont fait, mais la plupart ne le font pas. Les étu<strong>des</strong><br />

distinguent rarement les formes d’end<strong>et</strong>tement, <strong>et</strong> se cantonnent à l’étude stricte de<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> public. Il y a donc peu de littérature sur l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong><br />

privé, faute de données. L’étude actuelle vise à combler ce manque.<br />

Nous présenterons d’abord certains éléments méthodologiques <strong>et</strong> théoriques. Ensuite,<br />

nous discuterons de l’end<strong>et</strong>tement de manière générale, en présentant un portrait de la<br />

situation chez les jeunes Québécois. Nous procèderons finalement à la présentation <strong>des</strong><br />

<strong>impacts</strong> recensés de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> selon le cheminement universitaire : avant,<br />

pendant <strong>et</strong> après les étu<strong>des</strong>, pour ensuite les synthétiser.<br />

3.1. Méthodologie<br />

C<strong>et</strong>te section vise à donner certaines bases méthodologiques qui seront utiles pour la<br />

suite <strong>des</strong> choses. Nous présenterons en séquence la notion d’individualisme<br />

méthodologique, <strong>et</strong> en quoi elle se distingue <strong>des</strong> théories du choix rationnel (TCR), les<br />

limites de la revue de littérature <strong>et</strong> une introduction aux systèmes universitaires<br />

étrangers.<br />

3.1.1. Individualisme méthodologique <strong>et</strong> théorie du choix rationnel<br />

On peut concevoir l’individu de plusieurs manières différentes : l’analyse du<br />

comportement va varier selon que l’on fait une analyse fondée sur les rapports de force<br />

dans une société, les rapports entre les classes sociales, les processus cognitifs à l’œuvre<br />

dans la décision, <strong>et</strong>c. C<strong>et</strong>te étude se fonde principalement sur la théorie de<br />

l’individualisme méthodologique. Elle se fonde sur deux idées : un processus de<br />

décision rationnel <strong>et</strong> compréhensible <strong>et</strong> <strong>des</strong> postulats limités sur le comportement de<br />

l’acteur.<br />

On peut choisir d’analyser le comportement de l’individu de plusieurs manières<br />

différentes. Les postulats adoptés teinteront le résultat : ces postulats sont tous plus ou<br />

moins normatifs. La TCR a ce défaut que l’individualisme méthodologique (IM) ne<br />

partage pas. Ainsi, les trois postulats sur le comportement de l’acteur sont les suivants<br />

(Boudon, 2002) :<br />

1. Individualisme. Tout phénomène social procède de l’individu. L’acteur<br />

individuel dispose ainsi d’une liberté décisionnelle théorique absolue ;<br />

2. Compréhension. Toute action humaine est compréhensible. L’IM rej<strong>et</strong>te l’idée<br />

que <strong>des</strong> actions humaines sont motivées par <strong>des</strong> motifs insaisissables <strong>et</strong><br />

irrationnels ;<br />

3. Rationalité. Toute action a un sens pour l’individu. La rationalité à l’œuvre est<br />

toutefois multiforme : par exemple, un individu ne fait pas que rechercher un<br />

profit, mais ses actions peuvent être motivées par la recherche du bonheur, la<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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volonté de fonder une famille, <strong>et</strong>c. La rationalité est donc beaucoup plus<br />

complexe que la rationalité strictement économique.<br />

La rationalité postule un processus de décision rationnel. Un exemple d’un tel processus<br />

est le suivant (Mercier, 2004, p. 149) :<br />

1. Identification <strong>des</strong> valeurs <strong>et</strong> <strong>des</strong> buts à atteindre ;<br />

2. Étude de toutes les alternatives possibles pour atteindre ces buts ;<br />

3. Recherche d’informations sur l’efficacité/l’efficience <strong>des</strong> différentes alternatives ;<br />

4. Comparaison entre les alternatives <strong>et</strong> leurs conséquences ;<br />

5. Choix de l’alternative qui maximise les valeurs <strong>et</strong> les buts ;<br />

6. Mise en œuvre ;<br />

7. Rétroaction.<br />

Présentant <strong>des</strong> postulats plus larges, l’IM exclut ainsi les postulats plus normatifs de la<br />

TCR que sont le conséquentialisme, l’égoïsme <strong>et</strong> le calcul coût-bénéfice. Il exclut aussi de<br />

son cadre théorique les analyses ni<strong>et</strong>zschéennes, qui y ajoutent la volonté de puissance,<br />

ou marxiennes, qui ajoutent les intérêts de classe. Ceci aussi perm<strong>et</strong> une analyse qui<br />

reprend les critiques de la notion classique de rationalité (dont la rationalité limitée de<br />

Herbert Simon 13 ). Toutefois, par moments, l’<strong>étudiant</strong> sera conceptualisé dans un<br />

contexte d’IM avec ajout de calculs coûts-bénéfices, lorsque cela s’avèrera nécessaire.<br />

L’application typique de la TCR au cas de l’enseignement donne l’idée reçue selon<br />

laquelle les nouveaux <strong>étudiant</strong>s devraient opérer un simple calcul coût-bénéfice en vue<br />

d’évaluer la rentabilité économique d’une formation universitaire donnée. Allant audelà<br />

<strong>des</strong> postulats simplistes <strong>et</strong> normatifs de la TCR, la littérature scientifique présentée<br />

ici suggère un comportement d’autre nature. Elle soulève aussi <strong>des</strong> cas empiriques qui<br />

tendent à démontrer les eff<strong>et</strong>s négatifs de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> sur les diverses étapes<br />

du cheminement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s. Ainsi, il est clair que comme tout être humain, l’<strong>étudiant</strong><br />

n’est pas qu’un être froid <strong>et</strong> calculateur qui cherche à optimiser ses bénéfices privés :<br />

c’est un être de chair <strong>et</strong> d’os, animé de passions diverses.<br />

3.1.2. Difficultés rencontrées<br />

La revue de littérature présente aussi certaines difficultés d’autre nature. D’une part, il<br />

est parfois difficile de séparer l’eff<strong>et</strong> spécifique de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> d’autres<br />

facteurs qui jouent sur la participation <strong>et</strong> l’accès aux étu<strong>des</strong> universitaires. Le lecteur<br />

familier avec les questions d’accès aux étu<strong>des</strong> universitaires pourra constater certaines<br />

similitu<strong>des</strong> entre <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s constatés ici <strong>et</strong> ceux que l’on peut attribuer à la facture de<br />

frais de scolarité, par exemple. Rappelons aussi une précaution qu’il faut toujours<br />

garder en tête :<br />

[…] les sciences sociales ne sont pas <strong>des</strong> sciences exactes <strong>et</strong> elles ne peuvent conduire à une<br />

solution unique ou à <strong>des</strong> politiques publiques parfaitement agencées comme <strong>des</strong><br />

13 La rationalité limitée postule que la qualité d’une décision est limitée par la qualité de<br />

l’information disponible, les limites cognitives du décideur <strong>et</strong> le temps consacré à la prise de<br />

décision.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

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mathématiciens qui résoudraient <strong>des</strong> équations. En matière sociale, les problèmes sont<br />

rarement réglés une fois pour toutes. (FCBEM, 2009, p. 238)<br />

C<strong>et</strong>te remarque est particulièrement vraie dans le cas <strong>des</strong> systèmes d’aide financière aux<br />

étu<strong>des</strong>, qui sont <strong>des</strong> appareillages complexes. On ne peut les évaluer qu’à l’aune d’un<br />

seul critère donné (que ce soit l’end<strong>et</strong>tement, l’accessibilité au système d’aide, la<br />

persévérance, la réussite, <strong>et</strong>c.) sans risquer de tronquer la réalité. C<strong>et</strong>te étude présente<br />

une ambition qui est autre, en souhaitant brosser un portrait le plus large que possible<br />

de la situation de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> au Québec.<br />

3.1.3. Systèmes universitaires étrangers : une introduction<br />

La littérature scientifique canadienne, <strong>et</strong> encore plus la littérature scientifique<br />

québécoise sont relativement pauvres en matière d’étude <strong>des</strong> <strong>impacts</strong> de l’end<strong>et</strong>tement<br />

<strong>étudiant</strong>. Même au sein de l’ensemble canadien, le Québec fait figure d’exception avec<br />

un système de prêts <strong>et</strong> bourses qui lui est propre <strong>et</strong> <strong>des</strong> frais de scolarité relativement<br />

bas. Toutefois, lorsque l’on se penche sur la littérature étrangère (beaucoup plus<br />

volumineuse, principalement en Grande-Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> aux États-Unis), il est important de<br />

se prendre en compte les contextes sociaux différents : en matière, principalement, de<br />

politique d’accès aux étu<strong>des</strong>. Ainsi, nous reprendrons la catégorisation de l’OCDE<br />

(OCDE, 2010, indicateur B5), qui identifie quatre grands types de politiques publiques<br />

en matière d’accès aux étu<strong>des</strong> :<br />

Frais de scolarité faibles <strong>et</strong> aide généreuse : pays scandinaves<br />

Frais de scolarité élevés, aide publique développée : Australie, Canada, États-<br />

Unis, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Royaume-Uni<br />

Frais de scolarité élevés, aide peu élevée : Corée, Japon<br />

Frais de scolarité faibles <strong>et</strong> aide peu élevée : Autriche, Belgique, Espagne,<br />

France, Irlande, Italie, Portugal, République tchèque<br />

Avec <strong>des</strong> frais de scolarité de l’ordre de plus de 2500 $ en 2009, le Québec se qualifierait<br />

de juridiction à frais de scolarité élevés (plus de 1500 $ américains) <strong>et</strong> aide publique<br />

développée. Il faut toutefois noter que les frais de scolarité y sont substantiellement plus<br />

bas que dans les autres provinces canadiennes <strong>et</strong> qu’aux États-Unis, <strong>et</strong> que l’aide est<br />

plus fréquemment offerte sous forme de bourses. L’accès aux étu<strong>des</strong> y est aussi plus<br />

équitable que dans ces juridictions, bien que d’une tradition plus récente. Il faut prendre<br />

en compte lorsque l’on compare la situation québécoise à celle <strong>des</strong> États-Unis, de la<br />

Grande-Br<strong>et</strong>agne ou encore <strong>des</strong> autres provinces canadiennes.<br />

3.2. L’end<strong>et</strong>tement : une discussion générale<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> est un sous-ensemble d’un phénomène plus global, soit<br />

l’end<strong>et</strong>tement à la consommation. Il en est toutefois un sous-ensemble aux règles très<br />

particulières. Il n’est toutefois pas dénué d’intérêt de présenter les contours de<br />

l’end<strong>et</strong>tement à la consommation selon deux aspects : la relation <strong>des</strong> jeunes envers le<br />

crédit <strong>et</strong> les facteurs explicatifs de l’end<strong>et</strong>tement.<br />

3.2.1. Le crédit chez les jeunes québécois<br />

Lachance, Beaudoin <strong>et</strong> Robitaille (2005) ont sondé 980 jeunes adultes québécois, de 18 à<br />

29 ans, sur leur utilisation du crédit <strong>et</strong> l’end<strong>et</strong>tement de consommation. Nous nous<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

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servirons de certaines de ces données pour dresser un portrait de la situation de<br />

l’end<strong>et</strong>tement.<br />

Tout d’abord, il faut noter que l’utilisation <strong>des</strong> divers produits financiers a connu un<br />

bond fulgurant entre 1994 <strong>et</strong> 2004, comme l’illustre la Figure 3-1. L’utilisation de la carte<br />

de crédit a augmenté de 32 %, le nombre de jeunes détenant une marge de crédit a<br />

doublé <strong>et</strong> le nombre de jeunes avec un prêt personnel a augmenté de manière<br />

importante 14 .<br />

Figure 3-1 : Utilisation de divers produits de crédits <strong>des</strong> jeunes de 18 à 29 ans, évolution entre 1994 <strong>et</strong> 2004<br />

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Source : Young, 1995 <strong>et</strong> Lachance, Beaudoin <strong>et</strong> Robitaille, 2005<br />

C<strong>et</strong>te augmentation de l’utilisation du crédit ne s’accompagne pas de connaissances<br />

suffisantes, par contre. Les jeunes ayant au moins une d<strong>et</strong>te avaient un taux de succès<br />

moyen au questionnaire, composé de neuf questions sur le crédit, de 4,7/9, soit 52,2 %.<br />

Les auteurs ont pu constater que les principales sources d’informations sur le crédit sont<br />

la famille (37,8 %) <strong>et</strong> les expériences personnelles (25,4 %). L’école arrive en troisième<br />

position, avec 13,1 % <strong>des</strong> répondants. Les attitu<strong>des</strong> face au crédit sont partagées entre<br />

opinions positives <strong>et</strong> négatives : selon les auteurs, les jeunes adultes qui s’insèrent sur le<br />

marché du travail, devant utiliser du crédit, auraient une perception plus positive que<br />

les jeunes qui vivent chez leurs parents ou qui sont aux étu<strong>des</strong>.<br />

Pour ce qui est de la connaissance de la mécanique <strong>des</strong> diverses formes d’end<strong>et</strong>tement,<br />

les finissants du secondaire ont de faibles connaissances. La FCBEM (2006) révélait que<br />

les jeunes du secondaire en savaient plus sur les cartes de crédit (46 % déclaraient <strong>des</strong><br />

connaissances minimales sur ce suj<strong>et</strong>) que sur les prêts gouvernementaux (40 %).<br />

14 Les données de Young, 1995, ne perm<strong>et</strong>tent pas de savoir avec précision si les prêts <strong>étudiant</strong>s<br />

sont inclus dans le périmètre <strong>des</strong> prêts personnels. Nous avons donc inclus les deux types de<br />

données de Lachance, Beaudoin <strong>et</strong> Robitaille.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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26


Le crédit est de plus en plus répandu chez les jeunes, qui présentent <strong>des</strong> vulnérabilités<br />

en matière de connaissance financière. De plus, les produits financiers y sont de plus en<br />

plus répandus.<br />

3.2.2. Facteurs explicatifs de l’end<strong>et</strong>tement<br />

Duhaime (2001) s’est penché sur la situation <strong>des</strong> ménages surend<strong>et</strong>tés au Québec. Suite<br />

à une analyse de contenu de 49 entrevues avec <strong>des</strong> ménages québécois en situation de<br />

surend<strong>et</strong>tement, il présente une modélisation de ce qu’il nomme le cycle du<br />

surend<strong>et</strong>tement. C’est principalement la première phase, soit la phase d’initiation, qui<br />

nous intéresse. Malheureusement, l’auteur ne se penche pas sur le cas <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s de<br />

manière spécifique. Toutefois, l’habitude de consommation semble se développer dans<br />

bien <strong>des</strong> cas au niveau universitaire : l’auteur évoque entre autres la situation d’un<br />

médecin qui a commencé ses habitu<strong>des</strong> de surend<strong>et</strong>tement lors de sa classe de<br />

prémedecine.<br />

Ils remarquent d’abord que pour les ménages étudiés, 23,5 % <strong>des</strong> finissants<br />

universitaires s’attendent à sortir de leurs étu<strong>des</strong> de 1 er cycle avec une d<strong>et</strong>te <strong>étudiant</strong>e<br />

allant au-delà de 15 000 $, ce qui correspond à la d<strong>et</strong>te moyenne de consommation<br />

constatée par Duhaime pour les ménages surend<strong>et</strong>tés. Une part importante <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s présente donc un montant de d<strong>et</strong>te qui peut les amener dans le cycle du<br />

surend<strong>et</strong>tement. Une d<strong>et</strong>te élevée est une condition nécessaire, mais non suffisante à<br />

l’entrée dans le cycle du surend<strong>et</strong>tement.<br />

La phase d’initiation au crédit débute avec le commencement de la vie autonome, en<br />

dehors du domicile familial. Un processus de désensibilisation face au crédit s’amorce,<br />

vu le peu d’obligations concurrentes en matière d’end<strong>et</strong>tement. C’est l’émergence<br />

d’achats imprévus ou inappropriés qui place le suj<strong>et</strong> sur la piste du surend<strong>et</strong>tement. Les<br />

pressions sociales <strong>des</strong> mi<strong>lieux</strong> immédiats contribuent aussi à inciter les personnes<br />

concernées à s’end<strong>et</strong>ter.<br />

Globalement, trois grands facteurs explicatifs peuvent contribuer à l’entrée dans le cycle<br />

du surend<strong>et</strong>tement :<br />

1. L’arrivée d’évènements traumatisants. Cameron <strong>et</strong> Golby (1990) ont validé c<strong>et</strong>te<br />

hypothèse dite du choc exogène sur deux facteurs, soit la faillite de son entreprise<br />

<strong>et</strong> la perte subite de revenus. Il s’agit d’un facteur difficilement applicable à notre<br />

étude : les <strong>étudiant</strong>s sont généralement relativement jeunes, <strong>et</strong> donc ont moins à<br />

perdre. Toutefois, une instabilité marquée dans le marché de l’emploi peut<br />

générer <strong>des</strong> problèmes financiers, surtout que les emplois <strong>étudiant</strong>s sont<br />

fréquemment affectés par les cycles économiques, <strong>et</strong> que ce sont souvent les<br />

jeunes travailleurs qui sont mis à pied dans les creux économiques.<br />

2. L’insuffisance <strong>des</strong> revenus. Cameron <strong>et</strong> Golby ne validaient pas c<strong>et</strong>te hypothèse :<br />

toutefois, les <strong>étudiant</strong>s sont un groupe particulier, qui doivent nécessairement<br />

s’end<strong>et</strong>ter dans bien <strong>des</strong> cas vu la composition <strong>et</strong> l’insuffisance <strong>des</strong> sources <strong>et</strong><br />

mo<strong>des</strong> de financement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> universitaires, combinées à une littératie<br />

financière parfois déficiente ;<br />

3. L’achat compulsif, que l’on peut élargir aux facteurs psychologiques. Les<br />

<strong>étudiant</strong>s sont globalement une population qui présente une aversion à<br />

l’end<strong>et</strong>tement plus faible que la population générale, étant déjà end<strong>et</strong>tée.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

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Lea, Webley <strong>et</strong> Walker ont recensé les facteurs qui influencent le niveau de d<strong>et</strong>te <strong>et</strong> la<br />

propension à s’end<strong>et</strong>ter (1995), que l’on peut regrouper sous les catégories « variables<br />

sociales » <strong>et</strong> « variables individuelles ». Ils se sont servis de ce modèle pour étudier la<br />

situation de consommateurs britanniques selon <strong>des</strong> échelles attitudinales construites en<br />

vue de se doter d’un portrait fidèle de la relation à l’end<strong>et</strong>tement. Ces attitu<strong>des</strong> <strong>et</strong><br />

situations sont interprétées en fonction de différents niveaux de d<strong>et</strong>te, soit sans d<strong>et</strong>te,<br />

d<strong>et</strong>te moyenne <strong>et</strong> d<strong>et</strong>te lourde. Globalement, trois facteurs prédisent l’end<strong>et</strong>tement : les<br />

facteurs économiques, le style de gestion financière <strong>et</strong> la socialisation économique. Les<br />

autres n’ont pas d’impact indépendant sur l’end<strong>et</strong>tement.<br />

Variables sociales<br />

Facteurs économiques <strong>et</strong> démographiques. Le fait d’être une femme, de<br />

travailler à temps partiel, d’être femme au foyer ou d’être sans emploi<br />

prédisent tous un end<strong>et</strong>tement élevé. La faiblesse <strong>des</strong> revenus, le statut de<br />

locataire <strong>et</strong> le nombre d’enfants aussi. Le niveau de pauvr<strong>et</strong>é prédit plus de<br />

moitié <strong>des</strong> assignations dans un groupe d’end<strong>et</strong>tement ou un autre.<br />

Appui social à l’end<strong>et</strong>tement. Elle traduit les attitu<strong>des</strong> publiques par rapport à<br />

l’end<strong>et</strong>tement. La culture est plus tolérante face à l’end<strong>et</strong>tement par rapport<br />

aux attitu<strong>des</strong> du début du vingtième siècle. De plus, le crédit est<br />

manifestement plus répandu, comme nous le mentionnions plus tôt. Les<br />

consommateurs end<strong>et</strong>tés croyaient que leur entourage serait globalement plus<br />

compréhensif.<br />

Socialisation économique. Variable qui traduit les attitu<strong>des</strong> familiales face à<br />

l’end<strong>et</strong>tement : les personnes qui proviennent de familles plus aisées auraient<br />

une moins grande aversion à l’end<strong>et</strong>tement. C’est le troisième facteur en<br />

importance.<br />

Comparaisons sociales. Identification du consommateur à un groupe social<br />

qui n’est pas le sien : cela fait qu’il vivrait alors au-<strong>des</strong>sus de ses moyens.<br />

L’enquête le confirme.<br />

Variables individuelles<br />

Styles de gestion financière. Les personnes fortement end<strong>et</strong>tées rapportent<br />

souvent une incapacité à gérer convenablement leurs finances. Après les<br />

facteurs économiques, c’est le facteur le plus important.<br />

Comportement de consommateur. Les consommateurs qui classifient <strong>des</strong><br />

dépenses superflues comme dépenses nécessaires sont plus à risque de<br />

s’end<strong>et</strong>ter. Dans l’étude, ils priorisent les cadeaux de Noël <strong>et</strong> la cigar<strong>et</strong>te à<br />

l’automobile ou au téléphone.<br />

Horizon temporel. Les consommateurs qui vivent sur horizon temporel court<br />

risquent de ne pas être capables de r<strong>et</strong>arder l’acquisition de biens.<br />

Attitude face à la d<strong>et</strong>te. Une attitude positive face à l’end<strong>et</strong>tement est<br />

généralement corrélée avec un end<strong>et</strong>tement plus élevé. L’étude ne le confirme<br />

toutefois pas.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

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Centre de contrôle. Les personnes qui sentent qu’ils ont un contrôle sur leur<br />

situation financière risquent de faire face à un end<strong>et</strong>tement plus faible.<br />

L’étude ne le confirme toutefois pas.<br />

Ainsi, nous voyons que la situation de l’end<strong>et</strong>tement chez les jeunes n’est pas<br />

nécessairement facile. Peu formés quant à une utilisation saine du crédit, ils peuvent<br />

facilement tomber dans le piège du surend<strong>et</strong>tement. Les produits financiers qui leur<br />

sont <strong>des</strong>tinés, où le capital n’a pas à être remboursé durant les étu<strong>des</strong>, <strong>et</strong> qui tendent à<br />

encourager une comparaison sociale qui mène au surend<strong>et</strong>tement, créent <strong>des</strong> risques<br />

inutiles <strong>et</strong> <strong>des</strong> situations d’end<strong>et</strong>tement problématiques.<br />

3.3. Une barrière à l’entrée<br />

La première catégorie d’eff<strong>et</strong>s que nous étudierons sera les eff<strong>et</strong>s qui peuvent être<br />

constatés avant l’entrée aux étu<strong>des</strong>. En eff<strong>et</strong>, l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> r<strong>et</strong>arde l’entrée aux<br />

<strong>étudiant</strong>s. Le risque multiforme, perçu de manière différenciée en fonction <strong>des</strong> origines<br />

sociales. Les familles jouent un rôle crucial dans l’atténuation de l’aversion à<br />

l’end<strong>et</strong>tement, <strong>et</strong> les coûts tendent à orienter les choix <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s indépendamment<br />

<strong>des</strong> volontés d’ordre plus académique.<br />

3.3.1. R<strong>et</strong>arder ou bloquer l’entrée aux <strong>étudiant</strong>s par <strong>des</strong> contraintes financières<br />

Julie Dubois, de Ressources humaines <strong>et</strong> développement <strong>des</strong> compétences Canada (RHDCC),<br />

s’est penchée sur les tendances d’end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s au Programme canadien de<br />

prêts aux étu<strong>des</strong> (PCPE) en 1990, 1995 <strong>et</strong> 2000 (Dubois, 2006). La présence d’un prêt<br />

gouvernemental augmente de 1,5 (hommes) à 1,8 fois (femmes) la probabilité de<br />

reporter le début <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>. La présence d’une contribution parentale <strong>et</strong> la présence<br />

d’un revenu d’emploi n’ont pas le même impact. Il est aussi intéressant de noter que<br />

l’eff<strong>et</strong> est bien moindre (1,2 fois chez les hommes, 1,1 fois chez les femmes) au collège,<br />

où le montant de la d<strong>et</strong>te est généralement plus faible <strong>et</strong> le cheminement, plus court. 15 La<br />

présence d’un tel r<strong>et</strong>ard peut s’expliquer de plusieurs façons, entre autres par le profil<br />

différent <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s qui souscrivent à un prêt gouvernemental (<strong>étudiant</strong>s en<br />

provenance de familles plus démunies, par exemple). Combiné au phénomène<br />

d’aversion à l’end<strong>et</strong>tement, que nous verrons plus loin, on peut présumer qu’une<br />

portion non négligeable <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s qui finiront par souscrire à un prêt r<strong>et</strong>ardent leur<br />

entrée aux étu<strong>des</strong> en vue d’accumuler une épargne personnelle pour limiter le recours à<br />

d’autres formes d’end<strong>et</strong>tement en cours d’étu<strong>des</strong>.<br />

Un r<strong>et</strong>ard dans le début <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> universitaires diminue la rentabilité tant individuelle<br />

que collective d’un diplôme donné, en diminuant la portion de la vie active du nouveau<br />

diplômé où celui-ci contribue pleinement aux finances de l’État par <strong>des</strong> impôts plus<br />

élevés, conséquence généralement reconnue de l’augmentation de salaire généralement<br />

associée à la scolarisation universitaire.<br />

D’autres données sont troublantes. Diverses enquêtes de Statistique Canada demandent<br />

aux diplômés du secondaire de se prononcer sur les motifs qui les empêchent de<br />

fréquenter l’université (FCBEM, 2004, p. 103) :<br />

15 En 1995, la d<strong>et</strong>te moyenne était de 9500$ au collège <strong>et</strong> de 12500$ à 14000$ à l’université,<br />

dépendemment du cycle d’étu<strong>des</strong> (Finnie, 2001 in Dubois, 2006).<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

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29


Les obstacles financiers représentaient le motif principal pour ne pas<br />

fréquenter les étu<strong>des</strong> pour 20 % <strong>des</strong> répondants (selon l’Enquête auprès <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s sortants <strong>et</strong> l’enquête sur la participation aux étu<strong>des</strong><br />

postsecondaires) ;<br />

Les obstacles financiers sont évoqués pour 36 % <strong>des</strong> diplômés du secondaire<br />

non inscrits au postsecondaire comme un <strong>des</strong> facteurs empêchant l’accès aux<br />

étu<strong>des</strong> présentement ou à l’avenir (données de l’ÉJET).<br />

Les motifs financiers, dont au premier chef la probabilité de souscrire à une d<strong>et</strong>te<br />

importante sans assurance de pouvoir la rembourser, semblent donc jouer un rôle<br />

important. Des facteurs plus psychologiques sont aussi en cause.<br />

3.3.2. Un risque multiforme : l’aversion à l’end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> le sticker price<br />

Archer <strong>et</strong> Hutchings (2000) proposent que la perception du risque varie en fonction de la<br />

classe sociale. Ainsi, les jeunes de la classe ouvrière britannique ont une aversion au<br />

risque plus grande que leurs confrères d’autres classes sociales. Les auteures postulent<br />

que la construction de la notion de valeur — soit les questions de risque, de coût <strong>et</strong> de<br />

bénéfice — varie en fonction de la classe sociale. Dans <strong>des</strong> focus groups menés auprès de<br />

109 jeunes de classe ouvrière britanniques, les auteures y observaient que le discours sur<br />

la rentabilité du diplôme y était bien implanté <strong>et</strong> ressemblait en tous points au discours<br />

dominant. Toutefois, l’accès à l’université était souvent qualifié comme étant une<br />

entreprise risquée, tant sur le plan financier (coût d’opportunité élevé) que pédagogique<br />

(risque d’échec). Nous verrons plus loin que l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> est corrélé avec<br />

l’abandon scolaire.<br />

Deux autres mécanismes sont à l’œuvre. D’une part, les jeunes issus de mi<strong>lieux</strong><br />

défavorisés présenteraient, dans leur conception du coût <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>, une propension à<br />

surestimer le coût <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> sous-estimer sa rentabilité.<br />

Tableau 3-1 : perceptions <strong>des</strong> Canadiens <strong>des</strong> coûts <strong>et</strong> avantages <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> universitaires en 2003<br />

Source : FCBEM, 2004, p. 109<br />

La rationalité serait ainsi modulée en fonction <strong>des</strong> origines socioéconomiques<br />

(Vossensteyn, 2005, in FEUQ, 2010). Au final, selon Finnie <strong>et</strong> Laporte, l’aversion pour<br />

l’end<strong>et</strong>tement aurait dissuadé 2 % <strong>des</strong> jeunes Canadiens à poursuivre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />

postsecondaires. Notons toutefois que d’autres motifs d’ordre financier peuvent être à<br />

l’œuvre : la proportion d’<strong>étudiant</strong>s complètement repoussés par la possibilité de<br />

s’end<strong>et</strong>ter reste considérable, en prenant en compte le pouvoir d’attraction de<br />

l’éducation universitaire.<br />

Callender <strong>et</strong> Jackson (2005) ont étudié l’aversion à l’end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> la perception de la<br />

rentabilité du diplôme universitaire en fonction de la classe sociale chez les jeunes<br />

Britanniques. Comme plusieurs auteurs avant eux, ils en concluent que l’aversion à<br />

l’end<strong>et</strong>tement est plus forte chez les plus démunis, même si la perception <strong>des</strong> coûts <strong>et</strong><br />

bénéfices de l’université est similaire en fonction de la classe sociale.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

30


La question de l’efficacité générale <strong>des</strong> prêts pour étu<strong>des</strong> a été explorée en 2007 par la<br />

FEUQ, dans le cadre d’une étude de faisabilité sur la conversion <strong>des</strong> prêts offerts par<br />

l’AFE en bourses d’étu<strong>des</strong>. Citant St-John (St-John, 1990 in FEUQ, 2007), l’auteur affirme<br />

que l’augmentation de l’aide offerte sous forme de prêts n’aidait pas à l’accès aux étu<strong>des</strong><br />

pour les <strong>étudiant</strong>s plus démunis, ceux là même qui sont la principale clientèle <strong>des</strong><br />

programmes d’aide aux étu<strong>des</strong>.<br />

3.3.3. Le rôle de la famille<br />

La famille joue un rôle important dans l’accès à l’éducation. Nous l’avons placé à<br />

l’entrée aux étu<strong>des</strong> : toutefois, nous verrons plus loin que la famille joue un rôle dans<br />

toutes les étapes du cheminement universitaire. À c<strong>et</strong> égard, les modifications de<br />

politiques en matière d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> peuvent avoir <strong>des</strong> <strong>impacts</strong> diversifiés.<br />

Christie <strong>et</strong> Munro se sont penchés sur c<strong>et</strong>te question en Angl<strong>et</strong>erre. La relation à<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> y est modélisée comme suit (Christie <strong>et</strong> Munro, 2003).<br />

Tableau 3-2: Attitu<strong>des</strong> individuelles face aux coûts <strong>et</strong> bénéfices financiers de l'éducation universitaire<br />

Perception de<br />

la rentabilité<br />

économique<br />

Aversion à<br />

l’end<strong>et</strong>tement<br />

Nulle Moyenne Forte<br />

Nulle B A<br />

Moyenne E D C<br />

Forte<br />

Bien entendu, il s’agit d’idéaux types qui ne se r<strong>et</strong>rouvent que rarement de façon pure<br />

dans la population. On r<strong>et</strong>rouve d’un côté la rentabilité économique <strong>et</strong> de l’autre<br />

l’aversion à l’end<strong>et</strong>tement : il s’agit donc d’une forme modifiée de calcul coût-bénéfice,<br />

où les coûts sont principalement l’end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> les bénéfices, la rentabilité<br />

économique perçue.<br />

Les auteurs se sont penchés sur le cas britannique, interrogeant 49 <strong>étudiant</strong>s de deux<br />

universités. Ils identifient trois types d’<strong>étudiant</strong>s, principalement en fonction de leur<br />

relation à l’end<strong>et</strong>tement : ceux qui évitent la d<strong>et</strong>te (type C), ceux qui sont neutres (type<br />

D) <strong>et</strong> ceux qui choisissent de s’end<strong>et</strong>ter (type E). Les types A <strong>et</strong> B ne se trouvaient pas<br />

dans les échantillons <strong>des</strong> auteurs, <strong>et</strong> on peut présumer qu’ils ne fréquentent pas<br />

l’université, vu qu’ils ne perçoivent pas d’avantages économiques à la fréquentation<br />

universitaire 16 . Notons aussi que le régime britannique de prêts est qualifié d’incomecontingent,<br />

ou de régime de remboursement proportionnel au revenu (RPR) en français,<br />

contrairement au régime québécois, <strong>et</strong> souvent présenté comme une panacée pour<br />

enlever les eff<strong>et</strong>s négatifs de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>.<br />

16 Le modèle présenté en est un théorique qui a servi à bâtir l’enquête qualitative de l’article cité.<br />

Les chercheurs n’ont pas utilisés tous les profils, ce qui relève d’un choix méthodologique.<br />

D’autres modèles pourraient arriver à <strong>des</strong> conclusions différentes : celui-ci est particulièrement<br />

simple, voire simpliste, car il ne prend en compte qu’une forme de rationalité. Le choix d’un<br />

domaine d’étude, comme nous le verrons plus loin, est une dynamique multifactorielle<br />

complexe.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

31


L’augmentation du coût <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> a <strong>des</strong> <strong>impacts</strong> diversifiés sur les <strong>étudiant</strong>s, <strong>et</strong> leur<br />

placement sur l’échelle de l’aversion à l’end<strong>et</strong>tement se fait surtout en fonction de<br />

caractéristiques familiales selon deux critères, soit leurs ressources financières <strong>et</strong> leur<br />

capital culturel 17 . Ces deux ressources conditionnent l’entrée dans le champ<br />

universitaire. Selon les auteurs, la présence forte de ces ressources tend à modifier<br />

l’aversion à l’end<strong>et</strong>tement de l’<strong>étudiant</strong> :<br />

Les <strong>étudiant</strong>s qui choisissent consciemment de s’end<strong>et</strong>ter bénéficient<br />

simultanément d’un capital culturel <strong>et</strong> de ressources financières élevées. Leurs<br />

parents valorisent l’éducation <strong>et</strong> aident financièrement leurs enfants. Chez<br />

ceux-ci, l’accès à l’éducation universitaire est perçu comme la suite naturelle<br />

<strong>des</strong> choses <strong>et</strong> les <strong>étudiant</strong>s ont accès à beaucoup d’information sur les étu<strong>des</strong><br />

universitaires. Ces résultats sont cohérents avec ceux de Callender <strong>et</strong> Jackson<br />

(2005), qui présentent comme facteurs importants de la fréquentation la<br />

rentabilité perçue du diplôme <strong>et</strong> les encouragements de l’unité familiale. Les<br />

deux facteurs du capital familial sont ici pleinement à l’œuvre <strong>et</strong> favorisent<br />

l’entrée dans le milieu universitaire.<br />

Ceux qui sont neutres face à l’end<strong>et</strong>tement disposent de capitaux familiaux<br />

plus limités. L’information sur les coûts réels de la fréquentation universitaire<br />

y est moins présente, ce qui fait que le constat du montant de d<strong>et</strong>te accumulée<br />

en cours d’étu<strong>des</strong> en choque plus d’un. La d<strong>et</strong>te n’est pas ici un choix, mais<br />

une obligation que l’on tente de limiter.<br />

Ceux qui sont réfractaires à l’end<strong>et</strong>tement reçoivent généralement une<br />

importante contribution parentale, qui perm<strong>et</strong> d’éviter un end<strong>et</strong>tement.<br />

D’autres ont connu <strong>des</strong> expériences difficiles dans leur entourage par rapport<br />

à l’end<strong>et</strong>tement, ce qui les rend réfractaires. Leurs étu<strong>des</strong> ne sont pas<br />

nécessairement rentables économiquement. On peut greffer à c<strong>et</strong>te catégorie<br />

les <strong>étudiant</strong>s en provenance de familles à faible revenu, qui vont plus<br />

probablement avoir une aversion à l’end<strong>et</strong>tement qui déterminera l’accès ou<br />

non aux étu<strong>des</strong> universitaires selon Callender <strong>et</strong> Jackson (2005).<br />

Les auteurs en concluent qu’il faut procéder avec attention dans la modification <strong>des</strong><br />

politiques en matière d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Il est impératif de prendre en compte les<br />

ressources financières <strong>des</strong> parents <strong>et</strong> les coûts y sont souvent sous-estimés à l’entrée.<br />

Merani <strong>et</strong> al (2010) l’ont démontré pour la médecine. Comparant les caractéristiques<br />

sociodémographiques <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s québécois <strong>et</strong> non québécois en médecine, l’auteur<br />

fait remarquer que l’imposition d’un régime à frais de scolarité <strong>et</strong> d<strong>et</strong>te <strong>étudiant</strong>e très<br />

élevée dans les autres provinces canadiennes a eu <strong>des</strong> <strong>impacts</strong> profondément régressifs<br />

sur la composition sociale <strong>des</strong> programmes : il était 1,22 fois plus probable pour un<br />

<strong>étudiant</strong> québécois de provenir d’un milieu à faible revenu.<br />

17 Concept de la sociologie bourdieusienne. Pierre Bourdieu analyse la société contemporaine en<br />

fonction de la théorie <strong>des</strong> champs, où l’accumulation de capitaux donné est la condition d’entrée<br />

<strong>et</strong> de progression dans un champ donné, qui est lui-même un microcosme autonome du monde<br />

social qui est régi par certaines lois. Dans le cas présent, l’entrée <strong>et</strong> la prospérité dans le champ<br />

universitaire est conditionné par l’acquisition de capitaux culturels (valorisation de l’éducation,<br />

de l’effort) liés au champ universitaire.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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Combinée avec les conclusions d'Archer <strong>et</strong> Hutchings <strong>et</strong> de Callender <strong>et</strong> Jackson (2003),<br />

on peut en déduire une influence différenciée de l’impact de la d<strong>et</strong>te <strong>étudiant</strong>e, en<br />

fonction de la typologie vue au tableau 3.1.<br />

Les <strong>étudiant</strong>s qui favorisent <strong>des</strong> domaines à faible rentabilité économique<br />

risquent de devoir abandonner leur proj<strong>et</strong> d’étude si les bénéfices<br />

économiques présumés sont plus faibles que les coûts (type A).<br />

Les <strong>étudiant</strong>s en provenance de familles plus démunies tendent à sous-estimer<br />

les bénéfices <strong>et</strong> à surestimer les coûts; plus les prêts augmentent, plus ils<br />

risquent de ne pas fréquenter l’université (type B).<br />

Les <strong>étudiant</strong>s en provenance de familles plus aisées voient comme naturel<br />

l’accès à l’éducation, <strong>et</strong> vont soit s’end<strong>et</strong>ter sans soucis (type E) ou disposer<br />

<strong>des</strong> ressources financières nécessaires pour éviter l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> (type<br />

C).<br />

Les <strong>étudiant</strong>s en provenance de familles plus mo<strong>des</strong>tes, mais qui accèdent à<br />

l’éducation présentent une certaine sensibilité à l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, <strong>et</strong><br />

vont tenter de le limiter dans la mesure du possible, tout en démontrant une<br />

capacité d’end<strong>et</strong>tement présente, mais limitée. Il risque de sous-estimer les<br />

<strong>impacts</strong> réels de leur d<strong>et</strong>te d’étu<strong>des</strong> (type D).<br />

D’autres sont carrément allergiques à l’end<strong>et</strong>tement pour diverses raisons <strong>et</strong><br />

vont l’éviter à tout prix (type C). C’est le cas <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s en provenance de<br />

familles à faible revenu qui présentent la plus forte aversion à l’end<strong>et</strong>tement<br />

(Callender <strong>et</strong> Jackson, 2005).<br />

Les <strong>étudiant</strong>s qui présentent une attitude négative face à l’end<strong>et</strong>tement (types A, C <strong>et</strong> D)<br />

sont plus à risque. En eff<strong>et</strong>, dans une étude britannique, les <strong>étudiant</strong>s qui avaient <strong>des</strong><br />

attitu<strong>des</strong> plus positives face à l’end<strong>et</strong>tement avaient 1,25 fois plus de probabilité<br />

d’étudier à l’université (Callender, 2003 in Pennell <strong>et</strong> West, 2005). Or, ces <strong>étudiant</strong>s<br />

présentent un profil familial généralement plus aisé. Ainsi, une politique d’end<strong>et</strong>tement<br />

élevé tend à stratifier l’éducation en fonction <strong>des</strong> classes sociales, avant même l’entrée.<br />

3.3.4. Orienter le choix de domaine ou de région d’étude<br />

Si nous reprenons la typologie du Tableau 3-2, certains <strong>étudiant</strong>s présentent une plus<br />

grande vulnérabilité que d’autres. Leur capital familial est relativement faible, <strong>et</strong> leur<br />

aversion au risque est grande. Les <strong>étudiant</strong>s de type C ou D, soient ceux qui présentent<br />

une aversion au risque de moyenne à forte, sont particulièrement vulnérables. En eff<strong>et</strong>,<br />

dans une analyse classique inspirée de la TCR, on devrait s’attendre théoriquement à ce<br />

que ces <strong>étudiant</strong>s choisissent <strong>des</strong> domaines d’étu<strong>des</strong> à forte rentabilité privée, au<br />

détriment de domaines moins rentables, plutôt axés sur la recherche (nous pensons ici,<br />

par exemple, aux disciplines <strong>des</strong> sciences humaines – voir Gouvernement du Québec,<br />

2008 in FEUQ, 2010a, p. 69 pour les taux de rendement privés). Ces disciplines étant<br />

perçues comme moins rentables, il est probable que le cheminement scolaire <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s qui présentent une plus grande aversion au risque soit modifié pour <strong>des</strong><br />

motifs qui vont au-delà <strong>des</strong> motivations profon<strong>des</strong> de l’<strong>étudiant</strong>. D’autres<br />

n’entreprendraient tout simplement pas <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> universitaires, faute de motivation<br />

économique pour poursuivre les étu<strong>des</strong> dans le domaine de leur choix.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

33


Une telle explication perm<strong>et</strong> de comprendre pourquoi certains auteurs n’ont pas perçu<br />

de lien entre end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> durée <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> dans les étu<strong>des</strong> doctorales aux États-Unis<br />

(dont Kim <strong>et</strong> Otts, 2010) : la sélection s’est faite en amont <strong>et</strong> les <strong>étudiant</strong>s qui se rendent<br />

aux étu<strong>des</strong> doctorales ont soit une faible aversion à l’end<strong>et</strong>tement dû à leur capital<br />

familial ou d’autres sources, soit <strong>des</strong> ressources financières suffisantes pour mener à<br />

bien leur proj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong>. De tels résultats entrent toutefois en contradiction avec ceux<br />

constatés par le CNCS-FEUQ (2001) dans une étude sur la durée réelle <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> aux<br />

cycles supérieurs. En eff<strong>et</strong>, l’end<strong>et</strong>tement n’est pas toujours directement lié à<br />

l’allongement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> : c’est aussi la propension à travailler en cours d’étu<strong>des</strong>,<br />

induite par le travail rémunéré, qui tend à provoquer un allongement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>.<br />

La médecine offre à c<strong>et</strong> égard un cas de figure intéressant. Profession hautement<br />

spécialisée <strong>et</strong> exigeante sur le plan académique, elle est la plupart du temps<br />

accompagnée de factures <strong>et</strong> de d<strong>et</strong>tes <strong>étudiant</strong>es faramineuses. Il s’agit aussi d’un<br />

domaine à haute importance stratégique pour les États. Or, plusieurs étu<strong>des</strong> rapportent<br />

que les niveaux très élevés de d<strong>et</strong>te <strong>étudiant</strong>e contractés par les <strong>étudiant</strong>s en médecine<br />

tendent à influencer les choix de carrière. Par exemple, Rosenblatt <strong>et</strong> Andrilla (2005) ont<br />

rapporté une influence certaine, mais mo<strong>des</strong>te, de la d<strong>et</strong>te <strong>étudiant</strong>e sur deux aspects.<br />

L’influence est négative sur la probabilité d’exercer la médecine familiale, généralement<br />

moins valorisée <strong>et</strong> surtout moins rentable. Toutefois, elle serait neutre sur la probabilité<br />

d’aller étudier dans <strong>des</strong> régions mal <strong>des</strong>servies, ce qui s’expliquerait de diverses<br />

manières, dont les caractéristiques sociodémographiques <strong>des</strong> répondants ainsi que<br />

l’existence de programmes incitatifs pour pratiquer dans <strong>des</strong> régions rurales mal<br />

<strong>des</strong>servies.<br />

Ces résultats sont toutefois partiellement contredits par Callender <strong>et</strong> Jackson (2008), qui<br />

voient un impact de l’aversion à l’end<strong>et</strong>tement sur le choix d’institution d’enseignement<br />

pour les plus démunis <strong>et</strong> la classe moyenne, <strong>et</strong> sur les possibilités d’emploi en cours<br />

d’étude pour les plus démunis. Les universités situées loin <strong>des</strong> grands centres offrant<br />

une gamme plus limitée de programmes, on peut donc présumer l’existence d’une<br />

contrainte financière sur le choix du domaine d’étu<strong>des</strong> (nous y reviendrons plus loin). Il<br />

faut aussi mentionner que les auteurs notent que la perception <strong>des</strong> coûts <strong>et</strong> <strong>des</strong> bénéfices<br />

de l’éducation ont, eux, une influence sur le choix d’un domaine d’étu<strong>des</strong> plus rentable.<br />

L’eff<strong>et</strong> économique sur les <strong>étudiant</strong>s est autre : plutôt que de choisir un suj<strong>et</strong> plus<br />

rentable, les <strong>étudiant</strong>s à risque vont préférer rester plus longtemps à la maison ou<br />

choisir une université moins couteuse. Dans <strong>des</strong> cas extrêmes, cela pourrait engendrer<br />

un système universitaire à deux vitesses, par exemple dans le contexte d’un système<br />

dérèglementé ou différencié par établissement d’enseignement ou par domaines<br />

d’étu<strong>des</strong>. Notons toutefois que l’étude se penche sur l’entrée aux étu<strong>des</strong> universitaires;<br />

elle ne donne pas d’indicateurs sur l’abandon <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> en fonction de l’aversion à<br />

l’end<strong>et</strong>tement. Or, la d<strong>et</strong>te tend à créer du décrochage, comme nous le verrons plus loin.<br />

C’est possiblement à c<strong>et</strong>te étape du cheminement que l’eff<strong>et</strong> le plus grand se fait sentir<br />

sur les <strong>étudiant</strong>s qui choisissent <strong>des</strong> domaines à la rentabilité économique d’un diplôme<br />

donné.<br />

La différenciation <strong>des</strong> frais de scolarité, évoquée plus tôt, a eu <strong>des</strong> <strong>impacts</strong> néfastes sur<br />

la mobilité sociale, réduisant de 40 % la participation <strong>des</strong> plus pauvres à l’Université<br />

Guelph (FCEE 2001 in FEUQ, 2010a) <strong>et</strong> celle <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s en provenance de familles à<br />

moins de 60 000 $ a passé de 35,7 % à 14,9 % entre 1997 <strong>et</strong> 2000 (ACPPU, 2001 in FEUQ,<br />

2010a). On peut s’attendre à un impact similaire si les profils d’end<strong>et</strong>tement divergent<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

34


significativement entre domaines d’étu<strong>des</strong>. On l’observe déjà (voir la section 3.4.4) pour<br />

la poursuite d’étu<strong>des</strong> supérieures, qui augmente, bien entendu, le fardeau de la d<strong>et</strong>te<br />

dans bien <strong>des</strong> cas. Fort heureusement, le Québec ne présente pas de différenciation <strong>des</strong><br />

frais de scolarité ni du fardeau d’end<strong>et</strong>tement.<br />

Le choix d’établissement est une variable intéressante à étudier. Fren<strong>et</strong>te (2007 in FEUQ,<br />

2009a) s’est penché sur la question de l’éloignement du lieu d’étu<strong>des</strong>. Les coûts associés<br />

à un déménagement pour étu<strong>des</strong> sont élevés, ce qui augmente la prise de risque pour<br />

l’<strong>étudiant</strong>. C’est ici, avec beaucoup plus d’acuité, que l’on peut constater l’influence sur<br />

le choix <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> postsecondaires qui seront poursuivies. En eff<strong>et</strong>, un <strong>étudiant</strong> typique<br />

situé en région éloignée peut avoir six choix types :<br />

1. Ne pas poursuivre d’étu<strong>des</strong> postsecondaires.<br />

2. Compléter un diplôme d’étu<strong>des</strong> collégiales technique <strong>et</strong> s’insérer directement sur<br />

le marché du travail.<br />

3. Compléter un programme d’étu<strong>des</strong> à distance.<br />

4. Compléter un programme d’étu<strong>des</strong> dans un établissement délocalisé (voir FEUQ,<br />

2008) – toutefois, l’offre de programme y est généralement limitée.<br />

5. Compléter un programme d’étu<strong>des</strong> dans la métropole régionale (Saguenay au<br />

Saguenay-Lac-Saint-Jean par exemple), <strong>et</strong> encourir pour la durée du programme<br />

soit <strong>des</strong> frais de transport élevé (entr<strong>et</strong>ien d’une voiture), soit les coûts d’un<br />

déménagement, pour une offre de formation qui reste relativement limitée<br />

(FEUQ, 2009 b).<br />

6. Compléter un programme d’étu<strong>des</strong> dans un <strong>des</strong> grands centres urbains<br />

(Montréal, Québec ou Sherbrooke dans certains cas), qui offrent une gamme plus<br />

large de programmes d’étude.<br />

Un <strong>étudiant</strong> de grand centre n’est généralement face qu’aux choix 1, 2, 3 ou 6, avec <strong>des</strong><br />

coûts très différents. Le choix de fréquenter l’université est donc facilité par <strong>des</strong> coûts<br />

généralement plus faibles, conséquence directe d’une obligation de relocalisation<br />

moindre.<br />

3.4. Pendant les étu<strong>des</strong> : un frein<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> est généralement considéré comme un frein à la réussite<br />

scolaire. Il tend à créer du décrochage, surtout chez les plus démunis, tant de manières<br />

directe qu’indirecte, en générant un besoin de subvenir à ses besoins par le travail plutôt<br />

que l’end<strong>et</strong>tement. Les <strong>impacts</strong> psychologiques peuvent aussi être lourds, <strong>et</strong> une d<strong>et</strong>te<br />

importante nuit à la poursuite d’étu<strong>des</strong> aux cycles supérieurs.<br />

3.4.1. Une source de décrochage pour les <strong>étudiant</strong>s à risque<br />

Plusieurs étu<strong>des</strong> ont observé que les prêts <strong>étudiant</strong>s ont <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s négatifs sur la<br />

persévérance scolaire. Dongbin Kim (2007) a étudié l’impact de l’end<strong>et</strong>tement total sur<br />

la complétion du programme d’étu<strong>des</strong>. Pour ce faire, elle étudie le montant du prêt<br />

obtenu à la première année <strong>et</strong> la probabilité de réussite <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>. L’auteur en a tiré <strong>des</strong><br />

conclusions troublantes :<br />

Chaque augmentation de 1000 $ de prêt annuel a un impact qui varie<br />

fortement en fonction du revenu. On constate une hausse du décrochage de<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

35


1,6 % pour chaque hausse de 1000 $ du prêt chez les <strong>étudiant</strong>s en provenance<br />

de familles plus démunies (Kim, 2007, p. 85). La relation existe, mais est<br />

beaucoup moins marquée, chez ceux de la classe moyenne, alors que les<br />

<strong>étudiant</strong>s à hauts revenus sont influencés positivement par une augmentation<br />

du prêt. Augmenter les prêts pour étu<strong>des</strong> tend donc à être une politique<br />

régressive.<br />

Les <strong>étudiant</strong>s qui proviennent <strong>des</strong> groupes minoritaires (asiatiques,<br />

hispanophones <strong>et</strong> afro-américains) voient leur taux de diplomation diminuer<br />

avec une hausse du prêt; l’eff<strong>et</strong> inverse s’observe chez les blancs,<br />

généralement plus aisés. Les Afro-Américains sont alors les plus<br />

désavantagés.<br />

On souligne aussi que <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> précédentes remarquent un lien négatif entre prêts <strong>et</strong><br />

persévérance en fonction de l’origine <strong>et</strong>hnique (Fenske, Porter <strong>et</strong> DuBrock, 2000;<br />

Thomas, 1998 in Kim, 2007) ou du revenu familial (Johnson, Montmarqu<strong>et</strong>te <strong>et</strong> Eckel,<br />

2003).<br />

D’un point de vue plus général, l’aide financière aux étu<strong>des</strong> a généralement un impact<br />

positif sur la persévérance. Toutefois, la recherche tend à démontrer que les prêts sont<br />

une forme moins efficace d’aide que les bourses d’étu<strong>des</strong>, qui elles sont nonremboursables.<br />

(FCBEM, 2009, p. 78)<br />

Nous pouvons donc en conclure que se fier à un régime d’étu<strong>des</strong> à d<strong>et</strong>te élevée tend à<br />

stratifier l’éducation, en discriminant les <strong>étudiant</strong>s en provenance de familles plus<br />

défavorisées ou qui ont une attitude défavorable face à l’éducation postsecondaire.<br />

3.4.2. Éviter l’end<strong>et</strong>tement par le travail rémunéré<br />

Rappelons d’abord que le temps de travail rémunéré augmente de manière constante<br />

depuis 1976, tel que constaté dans une récente étude de la FCBEM :<br />

Tableau 3-3 : Évolution du taux d’emploi pour les <strong>étudiant</strong>s canadiens inscrits à temps plein entre 1976 <strong>et</strong> 2008,<br />

septembre à avril<br />

Source : Motte <strong>et</strong> Schwartz, 2009, p. 3<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

36


Les auteurs posent comme hypothèse que la hausse importante <strong>des</strong> frais de scolarité au<br />

Canada est probablement liée à c<strong>et</strong>te hausse de la fréquence du travail rémunéré. On<br />

peut opérer un raisonnement similaire avec l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, <strong>et</strong> la littérature<br />

scientifique tend à nous donner raison.<br />

D’une part, nous avons mentionné plus tôt (section 3.3.3) que certains <strong>étudiant</strong>s, surtout<br />

ceux dont le capital familial est relativement faible, craignent l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> <strong>et</strong><br />

tendent à le limiter. Diverses stratégies peuvent être mises en œuvre. En eff<strong>et</strong>, nous<br />

verrons plus loin les caractéristiques <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s universitaires à divers égards. Quand<br />

on analyse les sources de financement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s, toutefois, force est de constater<br />

qu’elles sont limitées (voir FEUQ, 2010b) :<br />

Ai<strong>des</strong> publiques (AFE);<br />

Travail rémunéré;<br />

Contributions familiales;<br />

Bourses d’excellence;<br />

End<strong>et</strong>tement privé.<br />

L’<strong>étudiant</strong> qui souhaite éviter de s’end<strong>et</strong>ter a peu de recours, sinon d’augmenter le<br />

nombre d’heures de travail rémunéré. Le phénomène peut s’observer concrètement.<br />

Pennel <strong>et</strong> West (2005 : p. 133 in FEUQ, 2007) ont souligné l’existence d’un lien entre<br />

end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> travail rémunéré : les <strong>étudiant</strong>s travailleraient pour éviter de s’end<strong>et</strong>ter.<br />

Ce travail rémunéré tant à avoir deux <strong>impacts</strong> : l’un sur la réussite scolaire, similaire à<br />

celui qui a été constaté au Canada par Motte <strong>et</strong> Schwartz (2005), l’autre sur la durée <strong>des</strong><br />

étu<strong>des</strong>.<br />

3.4.3. Des <strong>impacts</strong> psychologiques qui peuvent être lourds<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> présente <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s négatifs sur la santé psychologique. Leonard<br />

(1995) a étudié les comportements <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s en sociologie de l’université Queen’s, à<br />

Belfast. On y apprend entre autres que 25 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s vivaient de l’inquiétude<br />

engendrée par l’end<strong>et</strong>tement qui créait un stress négatif en cours d’étu<strong>des</strong>, diminuant<br />

les performances universitaires.<br />

C<strong>et</strong>te inquiétude tend à croître en fonction <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes. Merani <strong>et</strong> al., (2010) se sont aussi<br />

penchés sur la notion de stress financier. Les <strong>étudiant</strong>s en médecine québécois, qui<br />

présentaient une d<strong>et</strong>te médiane trois fois moins élevée, présentaient aussi un stress<br />

financier qui était 0,43 fois celui de leurs collègues <strong>des</strong> autres provinces en 2007. C<strong>et</strong>te<br />

proportion était de 0,60 en 2001, alors que le rapport entre les d<strong>et</strong>tes médianes<br />

québécoises <strong>et</strong> hors Québec était similaire, mais la d<strong>et</strong>te médiane hors Québec beaucoup<br />

moins élevée (50 000 $ contre 90 000 $ en 2007).<br />

Les <strong>impacts</strong> psychologiques sont diversifiés (Scott). Toutefois, plusieurs ont observé une<br />

augmentation de la probabilité de dépression pour les diplômés à forte d<strong>et</strong>te, <strong>et</strong> une<br />

augmentation de la probabilité de dépression face à un niveau élevé de difficultés<br />

financières en cours d’étu<strong>des</strong> (Andrews <strong>et</strong> Wilding, 2004) ;<br />

Une aide financière efficace, qui minimise le recours aux prêts, améliore la qualité <strong>des</strong><br />

étu<strong>des</strong> d’une autre façon : elle perm<strong>et</strong> un meilleur engagement dans le proj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong>,<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

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tant dans ses dimensions académique que social (Hossler, 2008 in FCBEM, 2009). Une<br />

augmentation de l’engagement <strong>étudiant</strong> tend à améliorer la persévérance aux étu<strong>des</strong>.<br />

3.4.4. L’abandon du proj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong> supérieures<br />

La poursuite d’étu<strong>des</strong> supérieures est un enjeu crucial. Or, il semblerait que les<br />

<strong>étudiant</strong>s qui poursuivent <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de maîtrise soient moins end<strong>et</strong>tés que ceux qui<br />

vont directement sur le marché du travail – une différence moyenne de 3200 $ (PRA inc.,<br />

p. 17). Il semblerait donc exister une relation.<br />

Mill<strong>et</strong>t (2003) s’est penchée sur l’impact de la d<strong>et</strong>te d’étu<strong>des</strong> acquise au baccalauréat sur<br />

l’admission à un programme d’étu<strong>des</strong> supérieures (maîtrise ou doctorat) en 1993/1994.<br />

Les résultats sont éloquents. Les diplômés sans d<strong>et</strong>te ont appliqué à 58,7 % à un<br />

programme d’étu<strong>des</strong> supérieures, contre 46,1 % <strong>des</strong> plus end<strong>et</strong>tés (15 000 $ <strong>et</strong> plus. Ceux<br />

ayant une d<strong>et</strong>te entre 100 $ <strong>et</strong> 14 999 $ ont appliqué dans une proportion allant de 46,6 %<br />

à 50,6 %. Les analyses statistiques effectuées confirment l’eff<strong>et</strong> : les <strong>étudiant</strong>s avec une<br />

d<strong>et</strong>te de 5000 $ à 10 000 $ avaient 1,6 moins de chance d’appliquer aux étu<strong>des</strong><br />

supérieures : le ratio est de 1,4 fois pour les d<strong>et</strong>tes allant de 10 000 $ à 14 999 $. L’intérêt<br />

de c<strong>et</strong>te étude, au-delà de ses résultats sans équivoque, est qu’elle réfute plusieurs<br />

étu<strong>des</strong> précédentes aux résultats contradictoires à l’aide d’un échantillon beaucoup plus<br />

large ainsi que de métho<strong>des</strong> statistiques robustes.<br />

3.5. Après les étu<strong>des</strong><br />

Les d<strong>et</strong>tes d’étu<strong>des</strong> ont aussi un impact quand l’<strong>étudiant</strong> diplôme. Le remboursement <strong>et</strong><br />

le taux de défaut sont une dimension fortement étudiée, <strong>et</strong> les d<strong>et</strong>tes courantes ont un<br />

impact important sur les finances <strong>des</strong> ex-<strong>étudiant</strong>s, qui doivent y consacrer une part<br />

importante de leurs revenus.<br />

3.5.1. Des <strong>impacts</strong> sur l’État <strong>et</strong> les ex-<strong>étudiant</strong>s : le remboursement <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes d’étu<strong>des</strong><br />

Constantine Kapsalis s’est penchée sur les facteurs influant le remboursement <strong>des</strong> prêts<br />

aux <strong>étudiant</strong>s (Kapsalis, 2006). Alors que 24 % <strong>des</strong> bacheliers qui souscrivaient au<br />

Programme canadien de prêts aux <strong>étudiant</strong>s (PCPE) avaient <strong>des</strong> difficultés de<br />

remboursement, c’est le revenu personnel qui apparaît être le principal facteur de<br />

défauts de paiement. La chercheuse concluait en eff<strong>et</strong> que deux facteurs influençaient le<br />

défaut.<br />

D’une part, le revenu futur est directement corrélé avec le taux de défaut : plus le revenu<br />

est élevé, plus le taux de défaut est faible. Elle estimait que chaque tranche de 1000 $ de<br />

revenu diminuait le taux de défaut de l’ordre de 1,2 % (Kapsalis, 2006, p. 10).<br />

D’autre part, les d<strong>et</strong>tes élevées entraînent un bond considérable dans le défaut de<br />

paiement. Alors que le défaut reste environ stable pour <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes allant de 0 $ à<br />

20 000 $, le taux de défaut augmentait d’un spectaculaire vingt points pour les d<strong>et</strong>tes<br />

dues au PCPE de l’ordre de 20 000 $ <strong>et</strong> plus.<br />

Il faut toutefois noter les limites de la recherche : d’une part, son périmètre de<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> restait très restreint, limité essentiellement au programme<br />

fédéral de prêts <strong>étudiant</strong>s (le PCPE). Ainsi, le Québec n’est pas inclus, tout comme les<br />

programmes provinciaux de prêts <strong>étudiant</strong>s. Notons aussi que de facto, les prêts privés<br />

sont exclus. Les données sont aussi très vieilles, les plus récentes datant de 1997 pour les<br />

consolidations faites en 1994-1995.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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Ainsi, plus une d<strong>et</strong>te sera élevée, plus les coûts de programme seront parallèlement<br />

élevés. On estimait qu’un prêt <strong>étudiant</strong> accordé en 2009 coûtait environ 17 ¢ par dollar<br />

prêté à l’État québécois, en termes de frais administratifs, de frais d’intérêts <strong>et</strong> de prêts<br />

tout simplement perdus 18 . En contrepartie, <strong>des</strong> fonctionnaires du ministère <strong>des</strong><br />

Ressources humaines <strong>et</strong> du Développement <strong>des</strong> compétences du Canada estimaient ce<br />

même coût de gestion à près de 30 % à 40 % de la valeur du prêt (FCBEM, 2009, p.168).<br />

Ainsi, plus la taille de la d<strong>et</strong>te <strong>étudiant</strong>e augmente, plus on peut s’attendre à une<br />

augmentation <strong>des</strong> taux de défaut <strong>des</strong> prêts, qui entraîne <strong>des</strong> frais considérables 19 pour<br />

l’État, ainsi que <strong>des</strong> <strong>impacts</strong> non négligeables sur les finances du nouveau diplômé.<br />

D’autres étu<strong>des</strong> se sont penchées sur les défauts de paiement. C’est le cas de Laure<br />

Greene Knapp <strong>et</strong> Terry G. Seaks, qui se sont penchés sur la situation américaine (Greene<br />

Knapp <strong>et</strong> Seaks, 1992). Ils en déterminaient quatre variables significatives dans l’étude<br />

<strong>des</strong> défauts sur les prêts : la situation familiale, la graduation, le revenu parental <strong>et</strong> la<br />

race.<br />

La situation familiale avait une influence. Une famille unie diminuait de 2,7 %<br />

le taux de défaut. Le revenu familial a un impact significatif, mais faible :<br />

chaque 10 000 $ de revenu diminuait de 2 % le taux de défaut. Ainsi, les<br />

<strong>étudiant</strong>s en provenance de mi<strong>lieux</strong> plus défavorisés sont empiriquement<br />

dans une situation financière plus difficile après leurs étu<strong>des</strong>, ce qui peut<br />

s’expliquer de plusieurs manières. Le système universitaire américain reste<br />

fortement inégalitaire, <strong>et</strong> il n’est pas aisé de tirer <strong>des</strong> comparaisons avec la<br />

situation québécoise. Toutefois, on peut s’attendre à <strong>des</strong> comportements<br />

similaires dans la société québécoise : les parents peuvent être un soutien<br />

financier pour un nouveau diplômé en début de carrière.<br />

L’obtention du diplôme améliore de 10 % le taux de défaut. Les décrocheurs<br />

n’ont évidemment pas accès aux emplois dont les portes sont ouvertes par la<br />

diplomation universitaire.<br />

Le fait d’être ou non un Afro-Américain influence négativement le taux de<br />

défaut de l’ordre de 10 %. Ceux-ci vivent <strong>des</strong> difficultés économiques<br />

particulièrement graves.<br />

Ce faisant, les auteurs rej<strong>et</strong>tent l’idée que <strong>des</strong> établissements universitaires donnés<br />

engendrent <strong>des</strong> situations de défaut qui soient pires que d’autres. Ils préfèrent plutôt<br />

noter l’importance <strong>des</strong> caractéristiques <strong>étudiant</strong>es.<br />

Wilms, Moore <strong>et</strong> Bolus, quant à eux, soulignent qu’en Californie, les caractéristiques<br />

personnelles comme l’abandon scolaire, l’<strong>et</strong>hnicité, le statut de citoyenn<strong>et</strong>é ou le revenu<br />

familial tendent à influencer le taux de défaut.<br />

Flint (1997) présente une interpr<strong>état</strong>ion différente, où le fait d’être plus âgé, un homme<br />

ou Noir tendent tous à augmenter le taux de défaut, tout comme le revenu disponible.<br />

Les autres caractéristiques n’auraient, selon lui, pas d’impact. Ainsi, il suggère<br />

d’explorer les motivations psychologiques <strong>des</strong> emprunteurs en situation de défaut de<br />

18 Calculs de la FEUQ confirmés par les fonctionnaires de l’AFE.<br />

19 Voir la section 2.2.3 pour les divers mécanismes de remboursement au Québec<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

39


paiement. Il faut aussi noter que c<strong>et</strong>te étude conclut que le paiement <strong>des</strong> prêts est<br />

d’abord <strong>et</strong> avant tout une question d’argent. Toutefois, le montant de la d<strong>et</strong>te ne semble<br />

pas, dans ce cas, avoir d’impact sur l’existence ou non d’un défaut de paiement.<br />

D’autres étu<strong>des</strong> sont plus adaptées à la situation canadienne. Des questions de l’Enquête<br />

nationale auprès <strong>des</strong> diplômés (END) évaluent si les <strong>étudiant</strong>s avaient eu <strong>des</strong> difficultés<br />

pour rembourser leur prêt <strong>étudiant</strong> trois ans après la sortie. Au niveau universitaire,<br />

12 % <strong>des</strong> diplômés du baccalauréat avec une d<strong>et</strong>te peu élevée (moins de 10 000 $), 22 %<br />

<strong>des</strong> répondants avec une d<strong>et</strong>te moyenne (10 000 $ à 24 999 $) <strong>et</strong> 43 % <strong>des</strong> répondants<br />

sortant avec une d<strong>et</strong>te élevée (25 000 $ <strong>et</strong> plus) ont éprouvé une difficulté de<br />

remboursement (FCBEM, 2009, p. 219), contredisant les résultats précédents.<br />

On peut tirer une conclusion générale de l’analyse de la littérature sur les défauts de<br />

paiement. En eff<strong>et</strong>, bien que <strong>des</strong> éléments comme une information financière adéquate<br />

ou l’amélioration de certaines démarches administratives semblent généralement être<br />

<strong>des</strong> mesures intéressantes à m<strong>et</strong>tre en place pour les décideurs publics (voir entre autres<br />

Comité d’experts sur les modalités du remboursement de la d<strong>et</strong>te d’étu<strong>des</strong>, 1997), la<br />

question du taux de défaut est principalement fonction du revenu du diplômé <strong>et</strong> du<br />

montant de la d<strong>et</strong>te. C’est donc, en dernière analyse, une question d’argent.<br />

Le défaut de paiement est toutefois une situation extrême. Évaluer les <strong>impacts</strong> de la<br />

d<strong>et</strong>te d’étu<strong>des</strong> demande d’aller plus loin, en se penchant sur les finances <strong>des</strong> nouveaux<br />

diplômés.<br />

3.5.2. Impacts sur les finances <strong>des</strong> nouveaux diplômés<br />

May Luong, dans un article récent publié par Statistique Canada, explore certains <strong>des</strong><br />

<strong>impacts</strong> de la d<strong>et</strong>te <strong>étudiant</strong>e sur les nouveaux diplômés canadiens (Luong, 2010). La<br />

présence d’une d<strong>et</strong>te <strong>étudiant</strong>e présente plusieurs <strong>impacts</strong>, la plupart étant négatifs ; on<br />

ne voit pas d’<strong>impacts</strong> sur le revenu, qui est la seule variable qui n’est pas influencée.<br />

D’une part, le taux d’épargne est fortement affecté : 47 % <strong>des</strong> non-emprunteurs<br />

détenaient une épargne contre 39 % <strong>des</strong> emprunteurs. La propriété est aussi affectée<br />

négativement, la probabilité de détenir un logement étant de 53 % contre 60 % pour les<br />

non-emprunteurs.<br />

L’impact le plus probant est sur la richesse <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s emprunteurs <strong>et</strong> non<br />

emprunteurs. En eff<strong>et</strong>, le montant de d<strong>et</strong>te totale reste relativement stable entre<br />

emprunteurs <strong>et</strong> non-emprunteurs. Toutefois, la nature de la d<strong>et</strong>te varie, ce qui implique<br />

que l’actif moyen <strong>des</strong> non-emprunteurs [106 300 $] est n<strong>et</strong>tement plus élevé que celui<br />

<strong>des</strong> emprunteurs [60 700 $].<br />

Que peut-on déduire de ces résultats ? D’une part, un impact non négligeable sur la<br />

croissance économique. En eff<strong>et</strong>, si la d<strong>et</strong>te totale d’un ménage reste stable, plus la d<strong>et</strong>te<br />

<strong>étudiant</strong>e augmente en fréquence <strong>et</strong> en taille, plus la capacité d’emprunt diminue. Il<br />

existe aussi une iniquité majeure dans les résultats de l’éducation postsecondaire, qui ne<br />

se traduit pas de manière aussi directe qu’on le croirait. Les caractéristiques sociales <strong>des</strong><br />

emprunteurs <strong>et</strong> <strong>des</strong> non-emprunteurs, <strong>et</strong> au premier chef leur origine sociale, se<br />

révèleront très différentes. L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> affecte ainsi durement la fonction de<br />

mobilité sociale de l’éducation postsecondaire, en diminuant fortement la rentabilité<br />

strictement économique d’une catégorie spécifique d’<strong>étudiant</strong>s : ceux qui ont besoin<br />

d’un prêt <strong>étudiant</strong> pour fréquenter l’université. Plus le recours à l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong><br />

augmente [que ce soit par l’augmentation du plafond de prêt ou la diminution du<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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niveau d’aide, qui force le recours aux prêts privés], plus on crée deux catégories<br />

d’<strong>étudiant</strong>s : l’une plus privilégiée <strong>et</strong> l’autre qui rembourse ses d<strong>et</strong>tes d’étu<strong>des</strong>.<br />

Il faut aussi noter que l’historique de crédit joue presque toujours un rôle dans l’octroi<br />

de prêts. Un <strong>étudiant</strong> qui fait face à <strong>des</strong> difficultés de paiement verra son crédit affecté,<br />

diminuant sa possibilité de contracter un prêt pour d’autres achats.<br />

3.6. Modélisation <strong>des</strong> <strong>impacts</strong> de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong><br />

Après avoir recensé les <strong>impacts</strong> de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> sur les diverses fac<strong>et</strong>tes de<br />

l’<strong>étudiant</strong>, il est opportun de compiler les <strong>impacts</strong> majeurs, ce que nous ferons dans le<br />

Tableau 3-4. Rappelons aussi les <strong>déterminants</strong> principaux de l’end<strong>et</strong>tement en général :<br />

ce sont dans l’ordre la situation financière, les capacités de gestion financière <strong>et</strong> la<br />

socialisation économique. Les jeunes en dépendent de plus en plus, malgré leur<br />

formation financière souvent défaillante.<br />

Tableau 3-4 : Les <strong>impacts</strong> de l'end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong><br />

Avant Pendant Après<br />

Les <strong>étudiant</strong>s avec prêt ont 1.5 à<br />

1.8 plus de probabilité de débuter<br />

leurs étu<strong>des</strong> en r<strong>et</strong>ard [Canada];<br />

Les motifs financiers sont le<br />

principal motif de nonfréquentation<br />

[Canada]<br />

L’aversion à l’end<strong>et</strong>tement :<br />

variable selon la classe sociale.<br />

Les futurs <strong>étudiant</strong>s sont<br />

sensibles aux prix tells<br />

qu’affichés<br />

La famille [ressources financières<br />

<strong>et</strong> volonté d’aider l’<strong>étudiant</strong>] joue<br />

un rôle majeur<br />

Orienter le choix du domaine ou<br />

de la région d’étude selon le coût<br />

<strong>et</strong> non le talent<br />

Kim : +1000 $ de prêt annuel fait<br />

augmenter de 1,6 % le<br />

décrochage chez les plus<br />

démunis, avec un impact plus<br />

grand dans les minorités<br />

culturelles. [Etats-Unis]<br />

Les prêts sont moins efficaces<br />

que les bourses en matière<br />

d’accès<br />

Les <strong>étudiant</strong>s évitent<br />

l’end<strong>et</strong>tement par le travail<br />

rémunéré, qui cause du<br />

décrochage scolaire.<br />

Hausse du stress <strong>et</strong> de la détresse<br />

psychologique en fonction du<br />

montant de d<strong>et</strong>te.<br />

L’abandon du proj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong> de<br />

cycles supérieurs<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

Le défaut de paiement est<br />

fonction du revenu sur le marché<br />

du travail<br />

Les d<strong>et</strong>tes élevées augmentent le<br />

taux de défaut.<br />

Plus le taux de défaut augmente,<br />

plus les coûts de gestion <strong>des</strong><br />

programmes de prêts<br />

augmentent.<br />

Au Canada : de 12 % à 43 % <strong>des</strong><br />

finissants du baccalauréat ont eu<br />

<strong>des</strong> problèmes de paiement, en<br />

fonction de la taille de la d<strong>et</strong>te.<br />

La d<strong>et</strong>te <strong>étudiant</strong>e diminue de<br />

manière importante la marge de<br />

manœuvre financière <strong>des</strong><br />

diplômés.<br />

Quelques conclusions d’ordre théorique s’imposent. D’abord, l’<strong>étudiant</strong>, comme n’importe<br />

quel être humain, n’est pas purement rationnel. Bien qu’il soit un acteur rationnel, sa prise<br />

de décision sur l’entrée à l’université ou non est influencée par de nombreux facteurs,<br />

dont l’environnement familial, l’appui financier disponible <strong>et</strong> l’aversion à l’end<strong>et</strong>tement.<br />

Le calcul coût-bénéfice de l’éducation postsecondaire est généralement favorable à la<br />

participation, mais les bénéfices sont difficiles à estimer. Les processus cognitifs en cours<br />

d’étu<strong>des</strong> jouent un rôle, <strong>et</strong> l’end<strong>et</strong>tement peut agir comme catalyseur dans une décision<br />

de décrochage universitaire.<br />

Notons aussi que les nouveaux diplômés font face à <strong>des</strong> défis multiples. Au-delà de<br />

l’intégration sur le marché du travail, ceux qui sont end<strong>et</strong>tés doivent repayer leurs prêts,<br />

41


avec une possibilité non négligeable de défaut de paiement <strong>et</strong> de rentabilité économique<br />

moindre que prévu du diplôme.<br />

Finalement, l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, surtout l’end<strong>et</strong>tement public, soulève une<br />

importante question de justice sociale. Une politique sociale qui end<strong>et</strong>te prioritairement<br />

les jeunes les plus démunis <strong>et</strong> les plus à risque est-elle juste ? Nous y reviendrons en<br />

conclusion.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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4. Méthodologie<br />

C<strong>et</strong>te section vise à présenter les paramètres méthodologiques de l’étude quantitative<br />

présentée dans les sections 5 à 8. Pour l’analyse statistique plus détaillée, le lecteur est<br />

invité à consulter l’annexe II, qui comprend tous les tableaux bruts.<br />

4.1. Métho<strong>des</strong> statistiques<br />

Toutes les données ont été analysées de la manière suivante :<br />

Statistiques <strong>des</strong>criptives<br />

Présentation <strong>des</strong> données brutes. Les variables continues ont été converties en<br />

variables ordinales pour la présentation <strong>des</strong> données.<br />

Analyse du taux d’end<strong>et</strong>tement<br />

Présentation <strong>des</strong> données brutes par tableau croisé. Les variables continues<br />

ont été converties en variables ordinales, <strong>et</strong> certaines variables ordinales ont<br />

été manipulées pour la présentation <strong>des</strong> tableaux seulement (regroupements<br />

de valeurs éloignées de la médiane).<br />

Analyse de corrélation statistique. Dans le cas <strong>des</strong> variables dichotomiques,<br />

nous avons utilisé une corrélation phi (Φ). Notons que ce coefficient de<br />

corrélation est un peu différent <strong>des</strong> autres : sa borne supérieure est déterminée<br />

par la répartition entre les deux positions possibles de la variable<br />

dichotomique.<br />

Dans le cas <strong>des</strong> variables continues, nous avons employé une corrélation de<br />

Pearson (notée r pb), qui approxime efficacement les corrélations bisérielle de<br />

point, qui sont les plus appropriées, mais que SPSS ne calcule pas<br />

directement. Dans un cas, nous avons utilisé le τ-c de Kendall.<br />

Analyse du montant de d<strong>et</strong>te<br />

Présentation <strong>des</strong> données brutes par comparaison de moyennes. Les variables<br />

continues ont été converties en variables ordinales pour la présentation <strong>des</strong><br />

tableaux.<br />

Analyse de corrélation statistique. Nous avons utilisé la corrélation de<br />

Pearson (r), qui peut être élevée au carré pour illustrer le montant de la<br />

variance expliquée par la corrélation.<br />

Toutefois, les tableaux présentent bien le fait que les relations ne sont pas<br />

toujours linéaires, ou <strong>des</strong> distributions qui ne sont pas nécessairement<br />

normales. Dans de tels cas, nous le noterons dans l’analyse. De plus, nous<br />

avons employé le rho de Spearman (ρ), qui est non-paramétrique. Son<br />

interpr<strong>état</strong>ion diffère quelque peu de la corrélation de Pearson, mais il s’agit<br />

du même type de test.<br />

Aux fins d’analyse de corrélation, nous avons r<strong>et</strong>enu trois niveaux de signification, soit<br />

p


données importantes : le signe, qui indique le sens de la relation, <strong>et</strong> la valeur, qui<br />

indique la force de la relation. Plus on s’approche de 1 ou -1, plus la relation est forte.<br />

Toutefois, il est difficile d’établir une règle universelle pour la force <strong>des</strong> corrélations.<br />

Comme vous le verrez, la plupart <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s sont significatifs, mais relativement faibles.<br />

Il est important de rappeler qu’un eff<strong>et</strong> statistiquement significatif n’est pas<br />

nécessairement intéressant : il ne signale essentiellement que le fait que la différence<br />

n’est pas due au hasard. C<strong>et</strong>te règle est particulièrement vraie pour les échantillons de<br />

grande taille : ceci explique pourquoi on r<strong>et</strong>rouve plus de corrélations statistiquement<br />

significatives pour l’end<strong>et</strong>tement dû à l’AFE que pour l’end<strong>et</strong>tement face à la famille.<br />

4.2. Échantillonnage <strong>et</strong> représentativité<br />

Comme le mentionnait le rapport méthodologique de l’enquête, les données recueillies<br />

tracent un portrait représentatif de la population <strong>étudiant</strong>e québécoise. Toutefois, elle<br />

présente un certain nombre de limites générales <strong>et</strong> spécifiques qu’il faut prendre en<br />

compte. Il faut d’abord noter que certains établissements d’enseignement ont refusé de<br />

participer à l’enquête : il s’agit de l’Université McGill <strong>et</strong> <strong>des</strong> HEC, pour le bassin de<br />

population qui nous concerne. Toutefois, les données finales restent proches de la réalité<br />

constatée. Il existe aussi une limite spécifique à l’utilisation <strong>des</strong> données de l’enquête. En<br />

eff<strong>et</strong>, le questionnaire a été distribué aux <strong>étudiant</strong>s en cours d’étu<strong>des</strong>, <strong>et</strong> leur demandait<br />

d’estimer leur end<strong>et</strong>tement proj<strong>et</strong>é en cours d’étu<strong>des</strong>. Ainsi, les données ne témoignent<br />

pas entièrement de la situation réelle <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s à la sortie, mais bel <strong>et</strong> bien de leur<br />

projection de leur situation financière à leur sortie du diplôme. Il peut donc exister un<br />

certain biais dans les données. Les données sur l’end<strong>et</strong>tement total ainsi que<br />

l’end<strong>et</strong>tement à l’AFE sont toutes deux fiables, correspondant aux données officielles.<br />

Nous pouvons donc procéder avec confiance.<br />

Nous avons travaillé sur un sous-échantillon : nous n’avons analysé que les données<br />

pour les <strong>étudiant</strong>s inscrits à temps plein (n=9006). Lorsque l’on travaille sur l’entièr<strong>et</strong>é<br />

de l’échantillon, la marge d’erreur est de 1 %, 19 fois sur 20. Bien entendu, plus on<br />

<strong>des</strong>cend dans les sous-échantillons, plus la marge d’erreur devient élevée. Dans le cas de<br />

très p<strong>et</strong>its échantillons, <strong>des</strong> avertissements sont notés. Le taux de réponse élevé perm<strong>et</strong><br />

d’affirmer que l’étude est représentative de la population universitaire québécoise.<br />

Il faut aussi noter que la méthodologie de calcul diffère de celle employée dans<br />

l’enquête. En eff<strong>et</strong>, nous utilisons le programme SPSS <strong>et</strong> il existe de légères différences<br />

dans la pondération <strong>des</strong> données, ce qui peut expliquer quelques différences marginales<br />

dans les valeurs moyennes <strong>et</strong> médianes. D’autres différences peuvent émerger <strong>des</strong><br />

valeurs manquantes, qui peuvent faire varier les montants moyens de d<strong>et</strong>tes dans les<br />

tableaux croisés selon les variables de contrôle.<br />

4.3. Traitement <strong>des</strong> données<br />

Toutes les données ont été traitées en fonction de trois métho<strong>des</strong>. Tout d’abord, nous<br />

avons examiné la variation du taux d’end<strong>et</strong>tement. Les variables ont été dérivées du<br />

niveau d’end<strong>et</strong>tement proj<strong>et</strong>é à la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de premier cycle : il s’agit d’une<br />

variable dichotomique. Le taux d’end<strong>et</strong>tement est défini comme la proportion<br />

d’<strong>étudiant</strong>s qui s’attendent à sortir de leurs étu<strong>des</strong> avec une d<strong>et</strong>te en provenance de<br />

l’une <strong>des</strong> trois sources identifiées, ou simplement qui s’attendent à sortir avec au moins<br />

une d<strong>et</strong>te pour le taux d’end<strong>et</strong>tement total.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

44


Par la suite, nous avons analysé la variation du montant. Pour être comptabilisé dans les<br />

calculs, un <strong>étudiant</strong> devait présenter au moins un dollar de d<strong>et</strong>te proj<strong>et</strong>ée à la fin <strong>des</strong><br />

étu<strong>des</strong> : c<strong>et</strong>te méthode de calcul perm<strong>et</strong> de déterminer la variation du montant de d<strong>et</strong>te<br />

pour la population qui est déjà end<strong>et</strong>tée.<br />

Finalement, à la fin de chaque section, nous présentons un tableau résumant les tests<br />

statistiques. Le Tableau 4-1 en présente un exemple.<br />

Tableau 4-1 : Exemple de tableau résumant les tests statistiques<br />

AFE Privé Famille/amis Total<br />

Durée<br />

Taux; rpb ,05*** ,06*** ,01 ,04***<br />

Montant; r ,04** ,09*** ,07** ,06***<br />

Montant; ρ ,07*** ,12*** ,01 ,10***<br />

La première colonne comprend d’abord la variable étudiée en gras : ici, c’est la durée<br />

<strong>des</strong> étu<strong>des</strong>. Ensuite, la ligne Taux; r pb indique que la ligne présente la variation du taux<br />

d’end<strong>et</strong>tement en utilisant la corrélation bisérielle de point. Montant; r indique que l’on<br />

analyse la variation du montant d’end<strong>et</strong>tement. Finalement, Montant; ρ indique que l’on<br />

analyse la variation du montant selon le ρ de Spearman.<br />

Les autres colonnes présentent les coefficients de corrélation en fonction <strong>des</strong> trois formes<br />

d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> r<strong>et</strong>enues, <strong>et</strong> l’end<strong>et</strong>tement total.<br />

Plusieurs tableaux ont été simplifiés pour en faciliter la compréhension. Des annexes<br />

statistiques en format Excel sont disponibles auprès de la FEUQ pour le lecteur qui<br />

souhaite approfondir sa compréhension.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

45


5. L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : caractéristiques principales<br />

Quelles sont les caractéristiques principales de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> au Québec? Nous<br />

exploiterons pour répondre à c<strong>et</strong>te question les données de l’enquête sur les conditions<br />

de vie <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s de premier cycle. Comme mentionnés en introduction, nous ne<br />

nous attarderons qu’aux <strong>étudiant</strong>s de premier cycle inscrits à temps plein. Nous<br />

évaluerons principalement la proportion <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s qui s’end<strong>et</strong>tent ainsi que le<br />

volume de c<strong>et</strong>te d<strong>et</strong>te.<br />

5.1. Caractéristiques du taux d’end<strong>et</strong>tement<br />

Une part importante <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s doit s’end<strong>et</strong>ter pour réussir à compléter leur proj<strong>et</strong><br />

d’étude. La Figure 5-1 illustre le taux d’end<strong>et</strong>tement en fonction de la source.<br />

Comme on peut le voir aisément, c’est le programme québécois d’aide financière aux<br />

étu<strong>des</strong> qui est la source d’end<strong>et</strong>tement la plus fréquente, avec 47 %. Toutefois, 35 % <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s s’attendent à sortir de leurs étu<strong>des</strong> end<strong>et</strong>tés auprès d’une institution<br />

financière, <strong>et</strong> 17 % s’attendent à devoir de l’argent face à leur famille ou leurs amis. Au<br />

total, 65 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s s’attendent à sortir de leurs étu<strong>des</strong> avec au moins une d<strong>et</strong>te. À<br />

noter que le total n’est pas la somme <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement : il est possible de<br />

s’end<strong>et</strong>ter à plus d’une source.<br />

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Figure 5-1: Taux d'end<strong>et</strong>tement par source<br />

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5.1.1. Le nombre de sources de d<strong>et</strong>tes<br />

Une d<strong>et</strong>te vient souvent seule. 36 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s ne présentent qu’une seule source de<br />

d<strong>et</strong>tes. Toutefois, 22 % en cumulent deux, alors que 7 % cumulent les trois sources<br />

distinctes d’end<strong>et</strong>tement que nous avons identifiées.<br />

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L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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)*+$ ,-./01$ *23.441523.6$ 78924$<br />

47


Figure 5-2 : Nombre de sources de d<strong>et</strong>tes<br />

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Le fait de cumuler plusieurs d<strong>et</strong>tes de plusieurs sources différentes influence de manière<br />

importante le montant de la d<strong>et</strong>te. D’une part, la d<strong>et</strong>te totale croît avec le nombre de<br />

d<strong>et</strong>tes (r=,37 à p


Figure 5-3 : Variation du niveau de d<strong>et</strong>te en fonction du nombre de sources de d<strong>et</strong>tes<br />

$6?$777$$9$$<br />

$67$777$$9$$<br />

$3?$777$$9$$<br />

$37$777$$9$$<br />

$?$777$$9$$<br />

$@$$$$9$$<br />

5.1.2. Caractéristiques du volume de d<strong>et</strong>te<br />

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3$4-5-$ 36$738$$9$$ :$;83$$9$$ :$6;7$$9$$ 37$33


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Figure 5-4 : Distribution <strong>des</strong> montants de d<strong>et</strong>tes dues à l'AFE<br />

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(&&&'*&&$+$(,&&&*&&$<br />

La deuxième source de d<strong>et</strong>te en importance vient <strong>des</strong> institutions financières, avec une<br />

d<strong>et</strong>te moyenne de 8 043 $ pour les 35 % d’<strong>étudiant</strong>s qui s’end<strong>et</strong>tent de c<strong>et</strong>te source. On<br />

remarque toutefois, comme dans le cas <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes familiales, que le 1 er quartile, à 1 500 $,<br />

révèle une forte importance de prêts de taille relativement mo<strong>des</strong>tes.<br />

La Figure 5-5 explore la distribution <strong>des</strong> montants de d<strong>et</strong>tes en provenance<br />

d’institutions financières. 55 % de celles-ci sont de 5000 $ ou moins, comme le révélait la<br />

médiane. Toutefois, c<strong>et</strong>te importante concentration de ce montant de d<strong>et</strong>tes ne doit pas<br />

cacher qu’une portion non négligeable d’<strong>étudiant</strong>s contractent <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes très<br />

importantes dans le secteur privé. Une d<strong>et</strong>te de 15 000 $ <strong>et</strong> plus est le lot de 16 % <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s qui ont une d<strong>et</strong>te de ce type.<br />

Rappelons qu’une d<strong>et</strong>te due à un établissement privé est souvent moins avantageuse<br />

qu’un prêt public, dû à <strong>des</strong> conditions de remboursement moins intéressantes, un taux<br />

d’intérêt plus élevé <strong>et</strong> aucune exonération du paiement d’intérêt en cours d’étu<strong>des</strong>.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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50


Figure 5-5 : Distribution <strong>des</strong> montants de d<strong>et</strong>tes en provenance d'institutions financières<br />

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La dernière source de d<strong>et</strong>tes en importance est la d<strong>et</strong>te familiale, dont la d<strong>et</strong>te moyenne<br />

se situe à 5234 $ <strong>et</strong> la d<strong>et</strong>te médiane à 3000 $. La Figure 5-6 nous perm<strong>et</strong> de constater que<br />

les d<strong>et</strong>tes familiales sont généralement <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes de moindre envergure que celles <strong>des</strong><br />

deux autres sources. On r<strong>et</strong>rouve encore là une portion importante d’<strong>étudiant</strong>s, soit<br />

27 %, qui ont ce type de prêts qui ont <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes relativement importantes, de l’ordre de<br />

5000 $ <strong>et</strong> plus.<br />

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Figure 5-6 : Distribution <strong>des</strong> montants de d<strong>et</strong>tes familiales<br />

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Le montant de d<strong>et</strong>te totale, à 13 967 $, est assez important. De plus, le 3 e quartile, à<br />

20 000 $, révèle la présence d’une portion importante d’<strong>étudiant</strong>s qui cumulent <strong>des</strong><br />

d<strong>et</strong>tes assez volumineuses.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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51


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Figure 5-7 : Distribution <strong>des</strong> montants totaux de d<strong>et</strong>te<br />

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5.2. L’impact de l’end<strong>et</strong>tement déjà contracté<br />

On pourrait croire que les formes d’end<strong>et</strong>tement se remplacent : dans ce cas, la présence<br />

d’une forme d’end<strong>et</strong>tement diminuerait la fréquence <strong>des</strong> autres formes d’end<strong>et</strong>tement.<br />

Or, c’est la relation inverse que l’on peut constater : dans toutes les formes de d<strong>et</strong>tes, il<br />

existe une corrélation statistiquement significative avec la probabilité d’end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong><br />

le montant de d<strong>et</strong>tes moyens. La seule exception à la règle est l’end<strong>et</strong>tement familial,<br />

dont le niveau de d<strong>et</strong>te diminue au fur <strong>et</strong> à mesure que le nombre de sources de d<strong>et</strong>tes<br />

augmente.<br />

Nous étudierons en séquence les trois formes d’end<strong>et</strong>tement que nous avons r<strong>et</strong>enu, en<br />

fonction de trois relations : l’évolution <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement, la variation du taux<br />

d’end<strong>et</strong>tement en fonction du montant de d<strong>et</strong>te accumulée <strong>et</strong> les relations entre les<br />

montants de d<strong>et</strong>te. La première série d’indicateurs perm<strong>et</strong> de savoir si le fait d’avoir une<br />

d<strong>et</strong>te à une source donnée a une influence sur l’end<strong>et</strong>tement à une autre source, la<br />

seconde si le fait d’être end<strong>et</strong>té à une première source <strong>et</strong> à une seconde a une influence<br />

sur le niveau de d<strong>et</strong>te de la première source <strong>et</strong> la troisième si l’augmentation <strong>des</strong><br />

montants de d<strong>et</strong>tes pour quelqu’un qui cumule les deux sources sélectionnées<br />

s’influence.<br />

5.2.1. Relations entre les taux d’end<strong>et</strong>tement<br />

Le fait d’être inscrit à l’AFE tend à augmenter la probabilité de sortir de ses étu<strong>des</strong> avec<br />

une d<strong>et</strong>te privée : la relation est moyennement forte (Φ=,30 pour p


% ligne doit être lue en fonction de la ligne du tableau : 76,50 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s sans d<strong>et</strong>te<br />

à l’AFE n’ont pas de d<strong>et</strong>te privée, par exemple. La ligne % colonne, quant à elle, doit être<br />

lue en fonction de la colonne du tableau : 34,6 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s sans d<strong>et</strong>te privée ont une<br />

d<strong>et</strong>te à l’AFE. Finalement, la ligne % du total doit être lue en fonction de tous les<br />

<strong>étudiant</strong>s : 24,10 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s ont une d<strong>et</strong>te privée <strong>et</strong> une d<strong>et</strong>te à l’AFE.<br />

Tableau 5-2 : Relation entre le taux d’end<strong>et</strong>tement à l’AFE <strong>et</strong> le taux d’end<strong>et</strong>tement privé<br />

Probabilité d'avoir une d<strong>et</strong>te privée en fonction de la présence ou de l'absence d'une d<strong>et</strong>te à l'AFE<br />

Absence d'une d<strong>et</strong>te<br />

privée<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

Présence d'une<br />

d<strong>et</strong>te privée Total<br />

Absence d'une d<strong>et</strong>te à l'AFE 76,50% 23,50% 100,00%<br />

Présence d'une d<strong>et</strong>te à l'AFE 47,60% 52,40% 100,00%<br />

Total 63,20% 36,80% 100,00%<br />

Probabilité d'avoir une d<strong>et</strong>te à l'AFE en fonction de la présence ou de l'absence d'une d<strong>et</strong>te privée<br />

Absence d'une d<strong>et</strong>te<br />

à l'AFE<br />

Présence d'une<br />

d<strong>et</strong>te à l'AFE Total<br />

Absence d'une d<strong>et</strong>te privée 65,40% 34,60% 100,00%<br />

Présence d'une d<strong>et</strong>te privée 34,50% 65,50% 100,00%<br />

Total 54,00% 46,00% 100,00%<br />

Profil d'end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s<br />

Absence d'une d<strong>et</strong>te<br />

privée<br />

Présence d'une<br />

d<strong>et</strong>te privée Total<br />

Absence d'une d<strong>et</strong>te à l'AFE 41,30% 12,70% 54,00%<br />

Présence d'une d<strong>et</strong>te à l'AFE 21,90% 24,10% 46,00%<br />

Total 63,20% 36,80% 100,00%<br />

La relation entre end<strong>et</strong>tement à l’AFE <strong>et</strong> d<strong>et</strong>te familiale est similaire, mais moins forte<br />

(Φ=,112 à p < ,001). 11 % <strong>des</strong> répondants cumulaient une d<strong>et</strong>te familiale <strong>et</strong> une d<strong>et</strong>te à<br />

l’AFE : il s’agit toutefois de plus de la moitié <strong>des</strong> répondants déclarant une d<strong>et</strong>te<br />

familiale, <strong>et</strong> près du quart <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s avec une d<strong>et</strong>te de l’AFE.<br />

53


Tableau 5-3 : Relation entre le taux d’end<strong>et</strong>tement à l’AFE <strong>et</strong> le taux d’end<strong>et</strong>tement familial<br />

Probabilité d'avoir une d<strong>et</strong>te familiale en fonction de la présence ou de l'absence d'une d<strong>et</strong>te à l'AFE<br />

Absence d'une<br />

d<strong>et</strong>te familiale<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

Présence d'une<br />

d<strong>et</strong>te familiale Total<br />

Absence d'une d<strong>et</strong>te à l'AFE 85,40% 14,60% 100,00%<br />

Présence d'une d<strong>et</strong>te à l'AFE 76,60% 23,40% 100,00%<br />

Total 81,40% 18,60% 100,00%<br />

Probabilité d'avoir une d<strong>et</strong>te à l'AFE en fonction de la présence ou de l'absence d'une d<strong>et</strong>te familiale<br />

Absence d'une<br />

d<strong>et</strong>te à l'AFE<br />

Présence d'une<br />

d<strong>et</strong>te à l'AFE Total<br />

Absence d'une d<strong>et</strong>te familiale 57,60% 42,40% 100,00%<br />

Présence d'une d<strong>et</strong>te familiale 43,30% 56,70% 100,00%<br />

Total 54,90% 45,10% 100,00%<br />

Profil d'end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s<br />

Absence d'une<br />

d<strong>et</strong>te familiale<br />

Présence d'une<br />

d<strong>et</strong>te familiale Total<br />

Absence d'une d<strong>et</strong>te à l'AFE 46,90% 8,00% 54,90%<br />

Présence d'une d<strong>et</strong>te à l'AFE 34,50% 10,50% 45,10%<br />

Total 81,40% 18,60% 100,00%<br />

On r<strong>et</strong>rouve aussi une relation moyennement forte entre end<strong>et</strong>tement privé <strong>et</strong><br />

end<strong>et</strong>tement familial : celle-ci explique 5 % de la variance. Seulement 11 % <strong>des</strong><br />

répondants cumulaient une d<strong>et</strong>te privée avec une d<strong>et</strong>te familiale : toutefois, 58 % <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s avec une d<strong>et</strong>te familiale avaient aussi une d<strong>et</strong>te privée.<br />

54


Tableau 5-4 : Relation entre le taux d’end<strong>et</strong>tement au privé <strong>et</strong> le taux d’end<strong>et</strong>tement familial<br />

Probabilité d'avoir une d<strong>et</strong>te familiale en fonction de la présence ou de l'absence d'une d<strong>et</strong>te privée<br />

Absence d'une<br />

d<strong>et</strong>te familiale<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

Présence d'une<br />

d<strong>et</strong>te familiale Total<br />

Absence d'une d<strong>et</strong>te privée 87,90% 12,10% 100,00%<br />

Présence d'une d<strong>et</strong>te privée 76,60% 23,40% 100,00%<br />

Total 81,40% 18,60% 100,00%<br />

Probabilité d'avoir une d<strong>et</strong>te privée en fonction de la présence ou de l'absence d'une d<strong>et</strong>te familiale<br />

Absence d'une<br />

d<strong>et</strong>te privée<br />

Présence d'une<br />

d<strong>et</strong>te privée Total<br />

Absence d'une d<strong>et</strong>te familiale 69,50% 30,50% 100,00%<br />

Présence d'une d<strong>et</strong>te familiale 41,90% 58,10% 100,00%<br />

Total 64,30% 35,70% 100,00%<br />

Profil d'end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s<br />

Absence d'une<br />

d<strong>et</strong>te familiale<br />

Présence d'une<br />

d<strong>et</strong>te familiale Total<br />

Absence d'une d<strong>et</strong>te privée 56,50% 7,80% 64,30%<br />

Présence d'une d<strong>et</strong>te privée 24,80% 10,80% 35,70%<br />

Total 81,40% 18,60% 100,00%<br />

Comme nous le verrons plus loin, le même type de motif se répète sur la variation <strong>des</strong><br />

taux d’end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> sur les montants de d<strong>et</strong>te.<br />

5.2.2. L’aide financière aux étu<strong>des</strong><br />

Le fait de contracter une d<strong>et</strong>te auprès de l’Aide financière aux étu<strong>des</strong> devrait,<br />

normalement, procurer un niveau de vie suffisant pour pouvoir éviter de devoir<br />

s’end<strong>et</strong>ter davantage en cours d’étu<strong>des</strong>. C’est du moins un <strong>des</strong> objectifs du programme.<br />

Toutefois, l’étude <strong>des</strong> relations entre end<strong>et</strong>tement à l’AFE <strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement aux autres<br />

sources mène à la conclusion contraire.<br />

Le montant de la d<strong>et</strong>te due à l’AFE a une influence certaine sur les d<strong>et</strong>tes contractées<br />

auprès d’autres sources, comme le démontre le Tableau 5-5.Tableau 5-5 La relation est<br />

plus forte dans le cas <strong>des</strong> prêts privés (r pb=,09 à p


Tableau 5-5 : Relation entre le montant de d<strong>et</strong>te à l'AFE <strong>et</strong> la présence de d<strong>et</strong>tes d'autres sources<br />

AFE Privé Famille/amis<br />

1 -­‐ 5000 49,90 % 27,40 %<br />

5001 -­‐ 10 000 49,50 % 18,00 %<br />

10 001 -­‐ 15 000 50,80 % 22,70 %<br />

15 001 -­‐ 20 000 56,40 % 23,70 %<br />

20 001 -­‐ 25 000 61,60 % 23,30 %<br />

25 001 -­‐ 30 000 55,80 % 25,10 %<br />

30 001 -­‐ 35 000 63,00 % 38,50 %<br />

35 001 -­‐ 40 000 59,60 % 42,60 %<br />

40 001 -­‐ 45 000 80,00 % 40,00 %<br />

45 001+ 76,00 % 19,00 %<br />

Total 52,50 % 23,40 %<br />

La relation existe aussi par rapport au montant moyen de d<strong>et</strong>te, mais est plus faible. Le<br />

montant de d<strong>et</strong>te à l’aide financière aux étu<strong>des</strong> explique 2 % de la variance dans les<br />

montants de prêts privés <strong>et</strong> familiaux. Il faut toutefois noter que les montants moyens de<br />

prêts privés plafonnent aux environs de 30 000 $ à 35 000 $ de d<strong>et</strong>te due à l’AFE,<br />

suggérant une relation plus asymptotique que linéaire. Il faut aussi noter que très peu<br />

d’<strong>étudiant</strong>s ont de tels niveaux de d<strong>et</strong>te.<br />

On peut ém<strong>et</strong>tre deux hypothèses quant à c<strong>et</strong>te relation. D’une part, il est largement<br />

reconnu que l’aide octroyée par le programme de prêts <strong>et</strong> bourses est insuffisante, ce qui<br />

pourrait pousser certains bénéficiaires du programme à se tourner vers les prêts privés.<br />

D’autre part, certains <strong>étudiant</strong>s arrêtent d’être éligibles au programme, principalement<br />

parce qu’ils ont dépassé la limite de temps permise par le programme. Des prêts privés<br />

peuvent alors être une porte de sortie intéressante pour certains <strong>étudiant</strong>s.<br />

Il faut aussi noter que la taille de la d<strong>et</strong>te due à l’Aide financière aux étu<strong>des</strong> est le<br />

principal facteur explicatif de la taille de la d<strong>et</strong>te totale : elle en explique 64 % de la<br />

variance.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

56


Tableau 5-6 : Variation <strong>des</strong> montants moyens de d<strong>et</strong>tes en fonction du montant de d<strong>et</strong>te due à l'aide financière aux<br />

étu<strong>des</strong><br />

AFE Privé Famille/amis Total<br />

1 -­‐ 5000 6 002 $ 3 439 $ 5 972 $<br />

5001 -­‐ 10 000 8 275 $ 3 852 $ 12 427 $<br />

10 001 -­‐ 15 000 8 155 $ 4 006 $ 17 431 $<br />

15 001 -­‐ 20 000 9 278 $ 4 497 $ 23 557 $<br />

20 001 -­‐ 25 000 10 976 $ 5 479 $ 29 068 $<br />

25 001 -­‐ 30 000 10 617 $ 6 116 $ 33 351 $<br />

30 001 -­‐ 35 000 12 513 $ 6 396 $ 38 325 $<br />

35 001 -­‐ 40 000 10 520 $ 4 606 $ 41 506 $<br />

40 001 -­‐ 45 000 9 090 $ 7 189 $ 45 798 $<br />

45 001 + 8 886 $ 9 139 $ 49 606 $<br />

Total 8 355 $ 4 231 $ 16 353 $<br />

On peut en conclure que les <strong>étudiant</strong>s qui commencent à s’end<strong>et</strong>ter durant leurs étu<strong>des</strong><br />

n’arrêtent pas en cours de route. Deux facteurs peuvent l’expliquer. D’une part, un<br />

besoin financier qui n’est pas comblé. Les lacunes du régime d’aide financière aux<br />

étu<strong>des</strong> ont été fréquemment évoquées : l’étude <strong>des</strong> dépenses <strong>étudiant</strong>es (infra section 8)<br />

révèle aussi que les dépenses de subsistance tendent à augmenter avec l’end<strong>et</strong>tement<br />

<strong>étudiant</strong>, signe que le programme n’offre pas un volume d’aide suffisant pour soutenir<br />

adéquatement le proj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong> d’un <strong>étudiant</strong>. Une explication alternative repose sur la<br />

notion d’aversion au risque : un <strong>étudiant</strong> qui souscrit à <strong>des</strong> prêts est partiellement<br />

désensibilisé aux <strong>impacts</strong> négatifs de l’end<strong>et</strong>tement, lui perm<strong>et</strong>tant de souscrire à <strong>des</strong><br />

prêts plus importants. Nous verrons plus loin que la première explication est souvent<br />

plus convaincante.<br />

5.2.3. Les prêts en provenance d’institutions financières<br />

Deuxième source de prêts en importance, les prêts en provenance d’institutions<br />

financières sont fortement liés aux autres formes d’end<strong>et</strong>tement. La hausse du montant<br />

d’un prêt privé est moyennement corrélée avec le fait d’être end<strong>et</strong>té à l’AFE (r pb =,39 à<br />

p


Tableau 5-7 : Taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la taille du prêt privé<br />

Privé AFE Famille/amis<br />

1 -­‐ 5000 62,80 % 31,30 %<br />

5001 -­‐ 10 000 67,30 % 28,00 %<br />

10 001 -­‐ 15 000 73,70 % 29,00 %<br />

15 001 -­‐ 20 000 64,80 % 29,70 %<br />

20 001 -­‐ 25 000 67,00 % 34,30 %<br />

25 001 -­‐ 30 000 61,40 % 25,00 %<br />

30 001+ 75,40 % 33,30 %<br />

65,50 % 30,30 %<br />

Encore ici, les montants de prêts privés sont corrélés positivement avec les montants <strong>des</strong><br />

autres sources de prêts <strong>et</strong> expliquent respectivement 2 %, 5 % <strong>et</strong> 43 % de la variance <strong>des</strong><br />

prêts de l’AFE, <strong>des</strong> prêts familiaux <strong>et</strong> de la d<strong>et</strong>te totale. Le prêt privé apparaît donc être<br />

une forme d’end<strong>et</strong>tement complémentaire dans bien <strong>des</strong> cas, <strong>et</strong> non une forme<br />

d’end<strong>et</strong>tement qui vient remplacer l’AFE.<br />

Tableau 5-8 : Montant moyen <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes par source en fonction de la taille du prêt privé<br />

Privé AFE Famille/Amis Total<br />

1 -­‐ 5000 11 913 $ 3 537 $ 9 920 $<br />

5001 -­‐ 10 000 14 580 $ 4 690 $ 17 441 $<br />

10 001 -­‐ 15 000 16 176 $ 4 507 $ 24 138 $<br />

15 001 -­‐ 20 000 15 692 $ 5 154 $ 27 464 $<br />

20 001 -­‐ 25 000 14 123 $ 4 400 $ 31 536 $<br />

25 001 -­‐ 30 000 14 880 $ 7 708 $ 35 996 $<br />

30 001+ 16 109 $ 11 425 $ 42 092 $<br />

Total 13 482 $ 4 382 $ 15 706 $<br />

5.2.4. Les prêts familiaux<br />

Les prêts familiaux sont ceux qui présentent la plus grande stabilité relativement aux<br />

autres sources de d<strong>et</strong>tes. Le montant de la d<strong>et</strong>te est corrélé négativement avec la<br />

présence de prêts de l’AFE <strong>et</strong> de prêts privés (r pb=-,13 <strong>et</strong> r pb=-,12, les deux à p


Tableau 5-9 : Taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la taille du prêt familial<br />

Famille/amis AFE Privé<br />

1 -­‐ 2500 64,90 % 67,00 %<br />

2501 -­‐ 5000 52,80 % 50,00 %<br />

5001 -­‐ 7500 59,50 % 62,70 %<br />

7501 -­‐ 10 000 47,60 % 48,30 %<br />

10 001 -­‐ 12 500 50,00 % 45,50 %<br />

12 501 -­‐ 15 000 45,30 % 56,00 %<br />

15 001+ 37,20 % 42,70 %<br />

Total 57,30 % 58,50 %<br />

Si le fait d’avoir un prêt familial élevé réduit la probabilité de s’end<strong>et</strong>ter à d’autres<br />

sources, les montants, eux, sont corrélés positivement. Des relations de force moyenne<br />

(2 % <strong>et</strong> 5 %) existent par rapport aux montants de prêts familiaux. Fait à noter : la taille<br />

du prêt familial n’explique que 17 % de la variance de la d<strong>et</strong>te totale.<br />

Tableau 5-10 : Variation du montant moyen <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes par source en fonction de la taille du prêt familial<br />

Famille/amis AFE Privé Total<br />

1 – 2500 11 223 $ 5 986 $ 11 336 $<br />

2501 – 5000 14 602 $ 4 137 $ 14 278 $<br />

5001 – 7500 18 653 $ 10 276 $ 17 830 $<br />

7501 – 10 000 16 517 $ 8 714 $ 18 205 $<br />

10 001 – 12 500 13 970 $ 6 582 $ 18 271 $<br />

12 501 – 15 000 15 382 $ 14 408 $ 23 135 $<br />

15 001+ 15 637 $ 13 963 $ 30 739 $<br />

Total 13 186 $ 7 387 $ 14 522 $<br />

Tout cela s’explique assez simplement : les montants de prêts familiaux sont<br />

généralement beaucoup moins importants que les deux autres formes de prêts à l’étude,<br />

ce qui fait qu’ils comblent un besoin souvent moindre. La faible variation de la présence<br />

d’un prêt familial en fonction de la taille du prêt de l’AFE est un résultat quelque peu<br />

surprenant : le prêt familial semble avoir <strong>des</strong> caractéristiques différentes <strong>des</strong> autres<br />

formes de prêts étudiées.<br />

5.3. Une spirale de l’end<strong>et</strong>tement ?<br />

Les données présentées plus tôt suggèrent l’existence d’une sorte de spirale de<br />

l’end<strong>et</strong>tement. Le tableau ci-bas présente les tests statistiques effectués plus tôt.<br />

Tableau 5-11 : Résumé <strong>des</strong> tests statistiques sur l'end<strong>et</strong>tement<br />

AFE Privé Famille/amis Total<br />

Nombre de sources de<br />

d<strong>et</strong>te<br />

Montant; r<br />

AFE<br />

,06*** ,00 -­‐,17*** ,37***<br />

Taux -­‐ taux; Φ 1 ,30*** ,11***<br />

Montant -­‐ taux; rpb 1 ,08*** ,24<br />

Montant -­‐ montant; r 1 ,15*** ,15*** ,80***<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

59


AFE Privé Famille/amis Total<br />

Privé<br />

Taux -­‐ taux; Φ ,30*** 1*** ,22***<br />

Montant -­‐ taux; rpb ,04* 1*** -­‐,04*<br />

Montant -­‐ montant; r<br />

Famille/amis<br />

,15*** 1*** ,23*** ,65***<br />

Taux -­‐ taux; Φ ,11*** ,22*** 1***<br />

Montant -­‐ taux; rpb -­‐,14*** -­‐,13*** 1***<br />

Montant -­‐ montant; r ,15*** ,23*** 1*** ,41***<br />

D’une part, le fait d’être end<strong>et</strong>té à une source est corrélé positivement avec celui d’être<br />

end<strong>et</strong>té auprès d’autres sources. Ainsi, le programme d’AFE démontre encore une fois<br />

ses lacunes : le fait de s’end<strong>et</strong>ter à l’AFE prédit dans bien <strong>des</strong> cas l’inscription à au moins<br />

une autre source d’end<strong>et</strong>tement. Le nombre de sources d’end<strong>et</strong>tement a une influence<br />

marquée sur l’end<strong>et</strong>tement total, mais influence négativement l’end<strong>et</strong>tement familial.<br />

Dans les deux autres cas, c’est quand on a atteint la limite utile du programme que l’on<br />

tend à se tourner vers une nouvelle forme d’end<strong>et</strong>tement. Toutefois, l’analyse <strong>des</strong><br />

montants en relation avec les taux dénote un motif intéressant : le montant<br />

d’end<strong>et</strong>tement familial est négativement corrélé avec toutes les autres formes<br />

d’end<strong>et</strong>tement. Ainsi, les <strong>étudiant</strong>s avec <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes très élevées vont avoir un peu moins<br />

tendance à emprunter à d’autres sources. On peut croire que les <strong>étudiant</strong>s qui<br />

empruntent beaucoup à leur famille ne sont pas ou plus admissibles aux prêts de l’AFE<br />

<strong>et</strong> aux prêts privés.<br />

De plus, les montants de d<strong>et</strong>tes sont tous corrélés positivement entre eux, indiquant<br />

ainsi qu’une augmentation du montant d’une d<strong>et</strong>te tend à venir avec <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes d’autres<br />

sources plus volumineuses. La taille d’une d<strong>et</strong>te influence aussi la propension d’un<br />

<strong>étudiant</strong> à contracter <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes d’autres sources. Il ne nous semble alors pas abusif de<br />

parler d’une spirale de l’end<strong>et</strong>tement, qui fonctionnerait de manière analogue à la<br />

spirale du surend<strong>et</strong>tement étudiée plus tôt. Des étu<strong>des</strong> supplémentaires seraient<br />

toutefois nécessaires pour confirmer c<strong>et</strong>te tendance.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

60


6. L’impact <strong>des</strong> caractéristiques <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s<br />

Nous étudierons dans c<strong>et</strong>te section les <strong>impacts</strong> de deux gran<strong>des</strong> catégories de<br />

caractéristiques <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s. Nous débuterons par les caractéristiques<br />

socioéconomiques : le sexe, l’âge, le revenu familial, le lieu de résidence, la région<br />

d’étude, le changement de région, la présence d’enfant à charge <strong>et</strong> le statut d’<strong>étudiant</strong> de<br />

première génération. Par la suite, nous nous pencherons sur quelques caractéristiques<br />

scolaires, comme l’end<strong>et</strong>tement déjà accumulé, le cheminement scolaire, la durée du<br />

diplôme, l’allongement précédent <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> le domaine d’étu<strong>des</strong>.<br />

6.1. L’impact <strong>des</strong> caractéristiques socioéconomiques<br />

Nous avons r<strong>et</strong>enu, aux fins de l’analyse, un certain nombre de caractéristiques<br />

socioéconomiques : l’âge, le revenu familial, le lieu de résidence, la région d’étude, le<br />

changement de région, la présence d’un enfant à charge <strong>et</strong> le statut d’<strong>étudiant</strong> de<br />

première génération.<br />

6.1.1. Sexe<br />

La population <strong>étudiant</strong>e est majoritairement féminine, à 58 %. Comme le démontre la<br />

Figure 6-1, le sexe n’a pas d’influence sur le taux d’end<strong>et</strong>tement, <strong>et</strong> ce peu importe la<br />

source.<br />

Figure 6-1 : Variation du taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du sexe<br />

5


Figure 6-2 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du sexe<br />

Globalement, le sexe a peu d’influence sur le niveau d’end<strong>et</strong>tement, mais le fait d’être<br />

un homme augmente légèrement le montant d’end<strong>et</strong>tement accumulé. Pour une étude<br />

plus détaillée de la dynamique hommes-femmes dans l’enseignement supérieur, le<br />

lecteur est invité à consulter (FEUQ, 2011c), où l’on remarque, entre autres, que les<br />

femmes font encore face à de nombreux obstacles à l’enseignement supérieur.<br />

6.1.2. Âge<br />

47$>>>$8$$<br />

4>>$8$$<br />

46$>>>$8$$<br />

4>$>>>$8$$<br />

9$>>>$8$$<br />

7$>>>$8$$<br />

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6$>>>$8$$<br />

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31++-$ 45$467$8$$ 9$:77$8$$ ;$


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Tableau 6-1: Description de l'âge <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s<br />

Âge<br />

Moyenne 23<br />

1er quartile 21<br />

Médiane 22<br />

3e quartile 24<br />

Figure 6-3 : Description de l'âge <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s<br />

$!"#<br />

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L’âge a une influence notable sur le montant de d<strong>et</strong>te accumulée à la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>.<br />

Toutes les formes d’end<strong>et</strong>tement présentent une variation notable <strong>et</strong> statistiquement<br />

significative de leur taux d’end<strong>et</strong>tement avec <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s de force moyenne sur<br />

l’end<strong>et</strong>tement à l’AFE, l’end<strong>et</strong>tement privé <strong>et</strong> l’end<strong>et</strong>tement total, <strong>et</strong> un eff<strong>et</strong> faible sur<br />

l’end<strong>et</strong>tement familial. Alors que 48 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s de 19 ans <strong>et</strong> moins s’attendent à<br />

sortir de leurs étu<strong>des</strong> end<strong>et</strong>tés, 86 % <strong>des</strong> 26 ans <strong>et</strong> plus sont dans la même situation. Les<br />

<strong>étudiant</strong>s non traditionnels semblent donc devoir recourir dans <strong>des</strong> proportions plus<br />

gran<strong>des</strong> à l’end<strong>et</strong>tement pour financer leur proj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong>.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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63


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Figure 6-4: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de l'âge<br />

Une tendance similaire ne se r<strong>et</strong>rouve pas dans les montants de d<strong>et</strong>te d’un point de vue<br />

statistique. On r<strong>et</strong>rouve <strong>des</strong> corrélations statistiquement significatives, mais elles sont<br />

plus faibles (les prêts familiaux n’ont pas de corrélation significative <strong>et</strong> restent assez<br />

stables). Toutefois, l’évolution <strong>des</strong> moyennes perm<strong>et</strong> de constater <strong>des</strong> évolutions<br />

intéressantes (voir la Figure 6-5). L’âge explique tout de même à lui seul 5 % de la<br />

variance dans la d<strong>et</strong>te totale de l’<strong>étudiant</strong>.<br />

On remarque aussi une croissance continue du montant moyen de d<strong>et</strong>te accumulée<br />

prévue à la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>, à l’exception <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes familiales, à partir de l’âge de 21 ans,<br />

à l’exception <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes familiales, dont les montants sont relativement stables.<br />

Figure 6-5: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de l'âge<br />

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9:;# ?# :-24770@-24/# A31-7#<br />

La tendance peut être partiellement expliquée par une meilleure connaissance de sa<br />

situation financière personnelle : plus un <strong>étudiant</strong> approche de la fin de ses étu<strong>des</strong>, plus<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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)*+! ,-!567+!<br />

89:! ;! 9).066,?).0+! @/-)6!<br />

64


il connaîtra avec précision le montant <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes qu’il aura accumulé à la sortie. Il nous<br />

semble toutefois que c<strong>et</strong>te explication est insuffisante : nous avons vu dans la revue de<br />

la littérature que l’âge <strong>et</strong> l’end<strong>et</strong>tement étaient étroitement associés.<br />

À c<strong>et</strong>te question d’information s’ajoute toutefois un facteur ancré dans la situation<br />

financière réelle : les <strong>étudiant</strong>s plus âgés présentent probablement un profil<br />

d’end<strong>et</strong>tement différent, vu qu’ils peuvent se fier de manière moins importante à une<br />

contribution parentale, un facteur important de réduction de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong><br />

(infra section 7.3). Comme nous le verrons plus loin, la durée <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> a une influence<br />

importante sur la d<strong>et</strong>te accumulée : il s’agit probablement d’un facteur explicatif<br />

important. Il faut aussi rappeler que les <strong>étudiant</strong>s plus âgés sont plus fréquemment nonrésidents,<br />

une caractéristique qui est très fortement corrélée avec l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong><br />

sous toutes ses formes. L’autonomie <strong>étudiant</strong>e se conjugue généralement avec le recours<br />

à l’end<strong>et</strong>tement pour financer le proj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong>.<br />

6.1.3. Revenu familial<br />

On pourrait croire que l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> privé <strong>et</strong> familial serait plus fréquent dans<br />

certaines classes de revenus, plus particulièrement chez celles qui sont dans la classe<br />

moyenne élevée. Ce sont les familles où le capital familial est fréquemment plus élevé <strong>et</strong><br />

où la propension à s’end<strong>et</strong>ter pour les étu<strong>des</strong> serait augmentée d’autant, étant donné<br />

une meilleure perception <strong>des</strong> bénéfices économiques de l’éducation universitaire. Ce<br />

n’est pas ce que les données révèlent.<br />

Rappelons tout d’abord les caractéristiques du revenu familial <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s, présentées<br />

au Tableau 6-2. Nous avons divisé la distribution en quartiles pour faciliter le traitement<br />

statistique <strong>des</strong> données, ce qui donne un bon aperçu <strong>des</strong> variations importantes qui<br />

surviennent en fonction du revenu familial brut.<br />

Tableau 6-2: Description du revenu familial brut<br />

Revenu<br />

familial brut<br />

Moyenne 79 128 $<br />

1er quartile 35 000 $<br />

Médiane 65 000 $<br />

3e quartile 112 500 $<br />

La Figure 6-6 démontre bien l’importance déterminante du revenu familial dans<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Nous avons divisé le revenu familial brut en fonction <strong>des</strong><br />

quartiles de revenu présentés dans notre distribution de revenus familiaux 20 . Il en<br />

ressort que le taux d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> est corrélé négativement de manière<br />

significative avec le revenu familial, <strong>et</strong> ce peu importe la source du prêt. La corrélation<br />

est forte en matière d’aide financière aux étu<strong>des</strong> (ce qui s’explique principalement par<br />

20 Nous souhaitions initialement diviser les revenus parentaux selon les quartiles présents dans<br />

la population québécoise. Par contre, c<strong>et</strong>te donnée n’est compilée qu’en fonction de la taille de<br />

l’unité familiale, une donnée dont nous ne disposons pas. Rappelons que les tests statistiques<br />

sont de toute façon faits sur la donnée d’origine, donc sur l’ensemble de la distribution, <strong>et</strong> non<br />

sur la variable recodée.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

65


les règles du programme), mais aussi pour l’end<strong>et</strong>tement privé, les prêts familiaux <strong>et</strong> la<br />

d<strong>et</strong>te totale (r pb=-,16, r pb=-,10, r pb=-,34 à p


Tableau 6-3: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du revenu familial brut<br />

&1


Figure 6-7: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du lieu de résidence<br />

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F>>?$<br />

G>>?$<br />

@>>?$<br />

A>>?$<br />

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Le montant de d<strong>et</strong>te est lui aussi plus élevé pour les <strong>étudiant</strong>s non résidents. La d<strong>et</strong>te<br />

moyenne totale est toujours plus élevée, 15 277 $ contre 8 780 $ (r=-,23 à p$$ A$;BC$$>$$ C$$$<br />

EF6*4'2-$8*/$56-7$/-/$<br />

8*&-92/$<br />

D@$AA?$$>$$ C$?@D$$>$$ =$=D?$$>$$ D=$B$$<br />

68


6.1.5. La région d’étu<strong>des</strong><br />

La région d’étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> l’éloignement du domicile parental sont deux facteurs qui peuvent<br />

avoir une importante influence sur l’end<strong>et</strong>tement. Pour faciliter le traitement <strong>des</strong><br />

données, nous avons regroupé les <strong>étudiant</strong>s selon leur type de région d’étude :<br />

Montréal, Québec, les régions centrales (Outaouais, Estrie <strong>et</strong> Mauricie) <strong>et</strong> les régions<br />

éloignées (Saguenay Lac-Saint-Jean, Abitibi-Témiscamingue, Bas-St-Laurent). La<br />

majorité <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s proviennent de Montréal, comme l’illustre le tableau 6-4.<br />

Tableau 6-4 : Description de la région de provenance <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s<br />

Proportion<br />

(%)<br />

Montréal 60<br />

Québec 18<br />

Régions centrales 16<br />

Régions éloignées 6<br />

Distance 0,2<br />

Total 100<br />

La Figure 6-9 présente les taux d’end<strong>et</strong>tement par source <strong>et</strong> par région. Outre la d<strong>et</strong>te<br />

familiale, tous les taux d’end<strong>et</strong>tement sont plus élevés en région qu’à Montréal.<br />

Figure 6-9: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la région d'étu<strong>des</strong><br />

=9799:$<br />

89799:$<br />

;9799:$<br />

>9799:$<br />

D9799:$<br />

59799:$<br />

69799:$<br />

?9799:$<br />


Tableau 6-5 : Moyenne d'end<strong>et</strong>tement en fonction de la région d'étu<strong>des</strong><br />

$5E$BBB$$8$$<br />

$5:$BBB$$8$$<br />

$56$BBB$$8$$<br />

$5B$BBB$$8$$<br />

$7$BBB$$8$$<br />

$E$BBB$$8$$<br />

$:$BBB$$8$$<br />

$6$BBB$$8$$<br />

$F$$$$8$$<br />

La taille relativement p<strong>et</strong>ite de l’échantillon pour les régions éloignées nous oblige<br />

toutefois à une certaine prudence dans l’interpr<strong>état</strong>ion <strong>des</strong> données. On remarque<br />

toutefois une situation financière un peu plus difficile pour les <strong>étudiant</strong>s qui étudient en<br />

région éloignée. Toutefois, le taux d’end<strong>et</strong>tement significativement plus élevé demande<br />

qu’une attention particulière soit portée aux <strong>étudiant</strong>s situés en région. La situation<br />

économique souvent plus difficile de celles-ci, largement documentée, peut être un <strong>des</strong><br />

facteurs explicatifs, de par un marché de l’emploi moins dynamique <strong>et</strong>, par conséquent,<br />

une plus faible diversité <strong>des</strong> sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong> de financement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> universitaires.<br />

6.1.6. Changement de région<br />

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"*+',,-.<br />

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Le tiers <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s doivent quitter leur région d’origine pour compléter leur proj<strong>et</strong><br />

d’étude. Ces <strong>étudiant</strong>s, qui doivent déménager, font face à de nombreux défis : défi<br />

financier d’ajustement à une autonomie complète, mais aussi défi d’intégration à ce qui<br />

est véritablement une nouvelle microsociété d’accueil.<br />

Or, le changement de région semble fragiliser la situation financière <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s. Le<br />

taux d’end<strong>et</strong>tement est plus élevé, surtout pour ce qui est de l’aide financière aux étu<strong>des</strong><br />

(Φ=-,14 à p


Figure 6-10: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du changement de région<br />

9


financière aux étu<strong>des</strong> qui couvre de manière très inadéquate les besoins financiers <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s, dont ceux qui doivent quitter leur région d’origine.<br />

6.1.7. La présence d’un enfant à charge<br />

Un <strong>étudiant</strong> sur vingt doit concilier étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> famille. C<strong>et</strong>te proportion monte à 20,3 %<br />

chez les <strong>étudiant</strong>s âgés de plus de vingt-quatre ans (FEUQ, 2010a : 22). La FEUQ a<br />

fréquemment souligné la grande précarité financière <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s en situation de<br />

conciliation étu<strong>des</strong>-travail-famille (voir entre autres FEUQ, 2010a; FEUQ, 2010b; FEUQ,<br />

2009a; CNCS-FEUQ, 2011) <strong>et</strong> les données que nous présentons en matière d’end<strong>et</strong>tement<br />

<strong>étudiant</strong> soutiennent ce point de vue. Il est beaucoup plus probable pour un <strong>étudiant</strong><br />

avec enfant à charge d’être end<strong>et</strong>té, <strong>et</strong> ce peu importe la source. Toutes ces variations<br />

sont statistiquement significatives. Les <strong>étudiant</strong>s avec enfant à charge ont un taux<br />

d’end<strong>et</strong>tement 1,4 fois plus élevé que ceux sans enfant à charge.<br />

Figure 6-12 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la présence d'enfant à charge<br />

B==$<br />

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A=$<br />

C=$<br />

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Trois types de d<strong>et</strong>tes voient leur montant augmenter lorsqu’il y a présence d’un enfant à<br />

charge, comme l’illustre la Figure 6-13 : ce sont l’end<strong>et</strong>tement face à l’AFE, au privé <strong>et</strong> la<br />

d<strong>et</strong>te totale. On constate une d<strong>et</strong>te moyenne à l’AFE plus élevée de l’ordre de 4 000 $, <strong>et</strong><br />

la d<strong>et</strong>te moyenne <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s avec enfant à charge passe au-<strong>des</strong>sus de 20 000 $. Dans<br />

le cas de l’AFE, nous pouvons croire que la hausse de l’end<strong>et</strong>tement est causée par un<br />

allongement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

012*,$<br />

3*4/$-45*42$6$78*&9-$ :;$ ?@$ BA$ @?$<br />

#45*42$6$78*&9-$ AD$ ;@$ DE$ AC$<br />

72


Figure 6-13: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la présence d'enfants à<br />

charge<br />

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$A$===$$>$$<br />

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L’insuffisance du soutien financier accordé aux <strong>étudiant</strong>s-parents, combiné aux carences<br />

générales du programme de prêts <strong>et</strong> bourses, place ces <strong>étudiant</strong>s dans une situation<br />

financière extrêmement précaire. Celle-ci peut comprom<strong>et</strong>tre de manière durable la<br />

poursuite de leur proj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong>.<br />

6.1.8. Le statut d’<strong>étudiant</strong> de première génération (EPG)<br />

"*+',,-.<br />

*+'/$<br />

Le système universitaire s’est développé en bonne partie dans <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> où les<br />

pouvoirs publics ont élargi l’accès aux étu<strong>des</strong> universitaires. Il en résulte que 44 % <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s québécois sont <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s de première génération. Rappelons que les<br />

parents avec une éducation universitaire présentent généralement <strong>des</strong> revenus plus<br />

élevés. À l’inverse, les EPG sont généralement plus vulnérables, ce qui s’explique entre<br />

autres par l’absence de capital universitaire chez les familles. La littérature perm<strong>et</strong> de<br />

croire à une plus grande aversion à l’end<strong>et</strong>tement due à un capital culturel plus faible,<br />

qui se manifeste principalement à l’entrée <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>. On reconnaît généralement que<br />

ces <strong>étudiant</strong>s ont aussi besoin d’une attention particulière pour éviter un décrochage du<br />

proj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong> (Auclair <strong>et</strong> al, 2008).<br />

Or, on constate aisément que le statut d’EPG a une influence importante sur<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Il existe une corrélation statistiquement significative pour les<br />

taux d’end<strong>et</strong>tement à l’AFE (Φ = -,20), au privé (Φ = -,08) <strong>et</strong> sur la d<strong>et</strong>te totale (Φ = -,14).<br />

La Figure 6-14 illustre ces variations, qui sont majeures : on parle d’écarts de 7 à 14<br />

points de pourcentage dans tous les cas, sauf l’end<strong>et</strong>tement familial.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

012*,$<br />

3*4/$-45*42$6$78*&9-$ :;$$$ A$;B=$$>$$ :C$$$ @$A;@$$>$$ $$ ;=$@D:$$>$$<br />

73


Figure 6-14: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la génération de l'<strong>étudiant</strong><br />

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Tableau 6-6 : Résumé <strong>des</strong> tests statistiques sur les caractéristiques socioéconomiques<br />

AFE Privé Famille/amis Total<br />

Sexe<br />

Taux; Φ ,00 ,02 ,00 ,01<br />

Montant; rpb Âge<br />

-­‐,03 -­‐,08*** -­‐,03 -­‐,06***<br />

Taux; rpb ,25*** ,17*** ,07*** ,19***<br />

Montant; r<br />

Revenu parental<br />

,16*** ,11*** ,02 ,22***<br />

Taux; rpb -­‐,42*** -­‐,16*** -­‐,10*** -­‐,34***<br />

Montant; r -­‐,17*** ,03 ,02 -­‐,16***<br />

Montant; ρ<br />

Résidence<br />

-­‐,22*** ,04 ,05* -­‐,24***<br />

Taux; Φ ,32*** ,17*** ,10*** ,30***<br />

Montant; rpb Changement de<br />

région d’étude<br />

,16*** ,13*** ,09** ,23***<br />

Taux; Φ -­‐,14*** -­‐,04*** -­‐,05*** -­‐,14***<br />

Montant; rpb Présence d'enfant à<br />

charge<br />

-­‐,01 -­‐,11*** -­‐,11*** -­‐,07**<br />

Taux; Φ ,17*** ,09*** ,06*** ,11***<br />

Montant; rpb Étudiant de première<br />

génération<br />

,13*** -­‐,05* -­‐,01 ,17***<br />

Taux; Φ -­‐,20*** -­‐,08*** ,01 -­‐,14***<br />

Montant; rpb -­‐,04* -­‐,01 ,07** -­‐,08***<br />

Il est clair que certains <strong>étudiant</strong>s sont plus vulnérables que d'autres. Pour ce qui est du<br />

taux d’end<strong>et</strong>tement, le fait de ne pas vivre chez ses parents, d’avoir <strong>des</strong> enfants ou d’être<br />

un <strong>étudiant</strong> de première génération prédisent tous une probabilité plus grande de<br />

s’end<strong>et</strong>ter. Les mêmes relations s’observent sur les montants. Vieillir tend à prédire un<br />

end<strong>et</strong>tement plus grand <strong>et</strong> une d<strong>et</strong>te plus élevée, probablement liée au fait d’avoir <strong>des</strong><br />

enfants ou de ne plus dépendre de ses parents. L’âge n’a toutefois pas d’influence sur la<br />

d<strong>et</strong>te familiale.<br />

Les <strong>étudiant</strong>s <strong>des</strong> régions éloignées ont souvent une situation financière plus difficile.<br />

L’end<strong>et</strong>tement y est plus fréquent <strong>et</strong> plus élevé. Le changement de région place aussi les<br />

<strong>étudiant</strong>s dans une situation où l’end<strong>et</strong>tement devient plus fréquent <strong>et</strong> plus volumineux,<br />

surtout face au secteur privé.<br />

Le facteur le plus important est le revenu parental : plus on provient d’une famille aisée,<br />

moins on s’end<strong>et</strong>te. Toutefois, les montants d’end<strong>et</strong>tement privé <strong>et</strong> d’end<strong>et</strong>tement<br />

familial sont stables, contrairement aux montants empruntés à l’AFE.<br />

Finalement, le sexe prédit mal la propension à s’end<strong>et</strong>ter : il existe une relation<br />

statistiquement significative, mais faible entre le fait d’être un homme <strong>et</strong> le niveau<br />

d’end<strong>et</strong>tement. Les formes d’end<strong>et</strong>tement présentent <strong>des</strong> profils similaires. L’AFE est<br />

influencée par tous les facteurs socioéconomiques sauf le sexe. L’end<strong>et</strong>tement privé est<br />

un peu plus stable selon les facteurs : son montant n’est pas influencé par le revenu<br />

parental. L’end<strong>et</strong>tement familial est le plus stable de tous, avec <strong>des</strong> variations faibles,<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

75


mais significatives peu importe les caractéristiques. Passons à l’analyse <strong>des</strong><br />

caractéristiques scolaires.<br />

6.2. Les caractéristiques scolaires<br />

Le questionnaire de l’enquête ne posait que très peu de questions sur les caractéristiques<br />

scolaires, <strong>et</strong> plusieurs sont dénuées d’intérêt aux fins de c<strong>et</strong>te étude. Nous pouvons<br />

toutefois aller chercher quelques informations sur le cheminement scolaire, la durée du<br />

diplôme, le fait d’avoir allongé ses étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> le domaine d’étu<strong>des</strong>.<br />

6.2.1. L’end<strong>et</strong>tement précédent<br />

Avant de poursuivre l’analyse, il nous apparaît important de procéder à un détour dans<br />

les statistiques officielles du programme d’aide financière aux étu<strong>des</strong>. En eff<strong>et</strong>, une <strong>des</strong><br />

faiblesses de l’étude est qu’elle ne comprend que <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s inscrits au premier cycle.<br />

Or, un <strong>des</strong> <strong>déterminants</strong> importants de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> est le cheminement<br />

scolaire. Le Tableau 6-7 illustre bien c<strong>et</strong>te réalité.<br />

Tableau 6-7 : Profil <strong>des</strong> emprunteurs en fonction du cheminement scolaire<br />

Premier cycle<br />

d'étu<strong>des</strong> où une<br />

d<strong>et</strong>te est contractée<br />

Source : AFE, 2010, p. 73<br />

Emprunteurs Proportion Montant<br />

moyen du prêt<br />

1er cycle 11 324 63 % 11 295 $<br />

Collégial 6565 37 % 16 001 $<br />

Total 17 889 100 % 13 022 $<br />

On peut constater assez aisément que le fait de s’être end<strong>et</strong>té au collégial tend à<br />

augmenter l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : le prêt moyen est 1,4 fois plus élevé pour les<br />

<strong>étudiant</strong>s qui se sont end<strong>et</strong>tés au collégial <strong>et</strong> au 1 er cycle, que pour les <strong>étudiant</strong>s qui ne<br />

sont end<strong>et</strong>tés qu’au premier cycle. Le plafond de prêts est plus bas au collégial :<br />

toutefois, les pério<strong>des</strong> d’étu<strong>des</strong> sont plus longues qu’à l’université, ce qui donne un<br />

end<strong>et</strong>tement annuel similaire.<br />

6.2.2. Le cheminement scolaire<br />

On peut aussi approximer la progression du taux d’end<strong>et</strong>tement en cours d’étude d’une<br />

autre manière : en isolant les <strong>étudiant</strong>s en fonction de leur année d’étu<strong>des</strong>. Ceci donne<br />

une approximation très sommaire d’une étude longitudinale, qui serait de loin l’outil le<br />

plus approprié pour un tel exercice. En l’absence d’un tel outil, l’année d’étu<strong>des</strong> perm<strong>et</strong><br />

une approximation satisfaisante.<br />

Pour ce faire, nous utilisons une conversion de l’année d’entrée aux étu<strong>des</strong> pour estimer<br />

en quelle année l’<strong>étudiant</strong> est rendu dans son cheminement <strong>et</strong> les variables<br />

d’end<strong>et</strong>tement actuel (<strong>et</strong> non d’end<strong>et</strong>tement estimé à la sortie). L’année d’étu<strong>des</strong> est<br />

calculée en fonction de l’année d’entrée aux étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> de l’année scolaire. Ainsi, un<br />

<strong>étudiant</strong> dont la première inscription date d’août 2009 sera considéré comme à sa<br />

première année d’étu<strong>des</strong> : toutefois, un <strong>étudiant</strong> inscrit pour la première fois en janvier<br />

2009 sera considéré comme étant à sa deuxième année d’étu<strong>des</strong>.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

76


Tout d’abord, la Figure 6-16 présente la distribution <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s en fonction de leur<br />

<strong>état</strong> d’avancement dans leur programme actuel. Comme on peut le voir, 17 % <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s sont inscrits depuis plus de trois ans, au-delà de la durée régulière du<br />

baccalauréat. Une partie peut s’expliquer par l’allongement, alors qu’une autre<br />

s’explique par la durée du programme d’étu<strong>des</strong>.<br />

Figure 6-16 : Distribution <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s en fonction de leur avancement dans leur programme<br />

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5*6-7-.,+$<br />

/001+$<br />

Le taux d’end<strong>et</strong>tement n’est pas stable d’année en année. Pour ce qui est de l’AFE, le<br />

taux d’end<strong>et</strong>tement augmente de 2 à 8 % d’une année à l’autre, avec <strong>des</strong> variations<br />

similaires dans toutes les formes d’end<strong>et</strong>tement. Ceci témoigne du fait que la<br />

planification financière originale du proj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong> ne tient pas nécessairement pour<br />

toute sa durée. Un <strong>étudiant</strong> qui ne veut pas nécessairement s’end<strong>et</strong>ter au début de ses<br />

étu<strong>des</strong> va probablement être poussé à le faire au fur <strong>et</strong> à mesure qu’il est confronté aux<br />

réalités financières <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> universitaires.<br />

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83/9*-.,+$<br />

/001+$<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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:-0;3-.,+$<br />

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Figure 6-17 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de l’année d’étu<strong>des</strong><br />

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3445/$<br />

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3445/$<br />

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3445/$/=$@A7;$<br />

78


Figure 6-18 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de l’année d’étu<strong>des</strong><br />

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L’avancement dans le proj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong> tend aussi à augmenter le nombre de sources<br />

d’end<strong>et</strong>tement. Le quart <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s cumulaient deux ou trois sources d’end<strong>et</strong>tement à<br />

leur première année d’étu<strong>des</strong> : à la quatrième année, qui correspond pour plusieurs à la<br />

dernière année d’étu<strong>des</strong>, possiblement avec un allongement, ils étaient 36 %. Ainsi, plus<br />

on avance dans les étu<strong>des</strong>, plus certaines populations vulnérables doivent cumuler de<br />

plus en plus de sources d’end<strong>et</strong>tement.<br />

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Figure 6-19 : Année d'étude <strong>et</strong> nombre de sources de d<strong>et</strong>tes<br />

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Nous avons demandé aux <strong>étudiant</strong>s l’année <strong>et</strong> le mois de début <strong>et</strong> de fin de leur<br />

programme d’étu<strong>des</strong> actuel. Par conséquent, la donnée présentée ici ne témoigne pas de<br />

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L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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79


la durée du cheminement scolaire – elle ne prend pas en compte les changements de<br />

programme.<br />

Sans surprise, la plupart <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s (46 %) s’attendent à compléter leur diplôme en<br />

trois ans. Une minorité (12 %) est inscrite dans <strong>des</strong> programmes plus courts. On<br />

r<strong>et</strong>rouve tout de même 32 % d’<strong>étudiant</strong>s qui s’attendent à compléter leur diplôme en<br />

quatre ans : une obligation pour certains programmes (éducation, génie), mais un signe<br />

de rallongement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> pour d’autres. Rappelons que la durée moyenne d’un<br />

diplôme d’étu<strong>des</strong> est de 6,7 trimestres d’étu<strong>des</strong> à temps plein (MELS, 2010 : 83), soit un<br />

peu moins de trois ans <strong>et</strong> demi.<br />

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Figure 6-20 : Description de la durée attendue du diplôme<br />

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Un diplôme plus long est généralement un gage d’end<strong>et</strong>tement plus élevé. Les <strong>étudiant</strong>s<br />

qui s’inscrivent dans <strong>des</strong> programmes courts ont toutefois une plus forte propension à<br />

s’end<strong>et</strong>ter, comme le révèle la Figure 6-21. La distribution est toutefois surprenante : les<br />

<strong>étudiant</strong>s qui s’attendent à compléter leur diplôme en un ou deux ans (un phénomène<br />

rare chez les <strong>étudiant</strong>s inscrits à temps plein) présentent une plus grande propension à<br />

s’end<strong>et</strong>ter pour leurs étu<strong>des</strong>.<br />

On remarquer une relation statistiquement significative pour toutes les formes<br />

d’end<strong>et</strong>tement sauf les prêts familiaux, mais elle est relativement faible, ce qui<br />

s’explique par la forme plus parabolique que linéaire de la distribution.<br />

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L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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80


Figure 6-21 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la durée du diplôme<br />

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Encore une fois, les distributions de la moyenne d’end<strong>et</strong>tement s’avèrent un peu plus<br />

chaotiques. Toutefois, il s’en démarque une n<strong>et</strong>te tendance à l’augmentation de la<br />

moyenne de manière linéaire avec la durée <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>. On r<strong>et</strong>rouve encore ici <strong>des</strong><br />

relations linéaires, mais un eff<strong>et</strong> faible de la durée du diplôme sur l’end<strong>et</strong>tement moyen.<br />

La moyenne d’end<strong>et</strong>tement élevée <strong>des</strong> répondants qui s’attendent à compléter leur<br />

diplôme en 1 ou 2 ans s’explique probablement par l’end<strong>et</strong>tement cumulé à un ordre<br />

d’enseignement précédent (nous pensons ici principalement à l’ordre d’enseignement<br />

collégial, où le potentiel d’end<strong>et</strong>tement, bien que moindre qu’à l’université, reste élevé).<br />

Vu qu’il s’agit de la durée du diplôme actuel, un <strong>étudiant</strong> complétant un certificat après<br />

son baccalauréat présenterait lui aussi un end<strong>et</strong>tement accumulé élevé.<br />

Figure 6-22 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la durée du diplôme<br />

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L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

567$<br />

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345!<br />

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4*;822/?*2!<br />

81


La prochaine section démontre de manière plus frappante la relation entre allongement<br />

<strong>des</strong> étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement.<br />

6.2.4. Avoir déjà allongé ses étu<strong>des</strong><br />

Près de 35 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s ont déclaré avoir du rallonger leurs étu<strong>des</strong>. Or, ce<br />

rallongement est lié à un taux d’end<strong>et</strong>tement plus élevé, comme l’illustre la Figure 6-23.<br />

Toutes les différences sont statistiquement significatives, la plus importante étant dans<br />

le taux d’end<strong>et</strong>tement privé. On peut présumer que le rallongement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> peut<br />

pousser certains <strong>étudiant</strong>s à commencer à s’end<strong>et</strong>ter : toutefois, <strong>et</strong> c’est ce que la<br />

littérature suggère, on peut croire que le fait de s’end<strong>et</strong>ter provoque un rallongement<br />

<strong>des</strong> étu<strong>des</strong>, en incitant l’<strong>étudiant</strong> à éviter l’end<strong>et</strong>tement en maximisant sa principale<br />

source de financement autonome : le travail rémunéré en cours d’étu<strong>des</strong>. Les <strong>étudiant</strong>s<br />

qui ont rallongé leurs étu<strong>des</strong> ont un taux d’end<strong>et</strong>tement total 1,2 fois plus élevé que ceux<br />

qui n’ont jamais rallongé leurs étu<strong>des</strong> universitaires.<br />

Figure 6-23 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du rallongement passé <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />

universitaires<br />

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L’impact constaté plus tôt sur les taux d’end<strong>et</strong>tement ne se reflète pas dans la moyenne<br />

d’end<strong>et</strong>tement. Les seules différences statistiquement significatives sont sur l’AFE <strong>et</strong> la<br />

d<strong>et</strong>te totale. Cela est normal : un allongement d’un an ajoute environ 2 440 $ à la d<strong>et</strong>te<br />

d’un <strong>étudiant</strong> qui souscrit à l’AFE. La stabilité surprenante <strong>des</strong> autres sources de d<strong>et</strong>te<br />

peut confirmer l’idée que les <strong>étudiant</strong>s tendent à adopter <strong>des</strong> comportements qui<br />

limitent leur end<strong>et</strong>tement privé. Un <strong>étudiant</strong> qui choisit de rallonger ses étu<strong>des</strong>, par<br />

exemple en s’inscrivant à douze crédits par trimestre plutôt que quinze, peut le faire<br />

pour se donner plus de temps pour travailler en cours d’étu<strong>des</strong>, minimisant d’autant<br />

son end<strong>et</strong>tement privé.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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82


Figure 6-24: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du rallongement passé <strong>des</strong><br />

étu<strong>des</strong> universitaires<br />

6.2.5. Domaine d’étu<strong>des</strong><br />

$9@$;;;


Tableau 6-9 : Coefficients de corrélation entre le domaine d’étude <strong>et</strong> certaines caractéristiques<br />

Coefficient de<br />

corrélation<br />

Taux d’emploi, automne 2009 rpb=-­‐,13***<br />

Frais de matériel scolaire rpb=,17***<br />

Étudiant de première<br />

génération<br />

Φ=,06**<br />

Revenu familial brut rpb=,08**<br />

Présence d’un enfant à charge Φ=-­‐,05***<br />

Comme le démontre la Figure 6-25, on ne dénote pas de différence significative sur le<br />

taux d’end<strong>et</strong>tement entre les programmes faiblement <strong>et</strong> fortement rentables<br />

économiquement. La seule différence statistiquement significative (à p < ,050) est à<br />

l’aide financière aux étu<strong>des</strong>. Le taux reste toutefois marginalement plus faible.<br />

Figure 6-25 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la rentabilité économique du diplôme<br />

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La d<strong>et</strong>te due à l’AFE <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s ne varie pas en fonction de la rentabilité du diplôme,<br />

toutefois, les autres formes de d<strong>et</strong>tes présentent <strong>des</strong> moyennes un peu plus élevées. Ceci<br />

est bien normal, vu que le programme de prêts <strong>et</strong> bourses n’est heureusement pas<br />

différencié par programme d’étu<strong>des</strong>. Toutefois, les différences sont beaucoup plus<br />

marquées en matière de crédit privé <strong>et</strong> de prêts familiaux. Les montants prêtés sont<br />

beaucoup plus importants : près de 1,5 fois plus élevés sur la moyenne dans les deux<br />

cas. Il est probable que les besoins financiers soient plus élevés, les étu<strong>des</strong> dans les<br />

domaines comme la médecine <strong>et</strong> le génie étant très exigeantes sur le plan académique <strong>et</strong><br />

souvent plus longues. Les exigences en matière de matériel spécialisé (matériel<br />

informatique, outils de travail) peuvent souvent être beaucoup plus élevées que dans<br />

d’autres domaines, <strong>et</strong> la couverture de celles-ci est souvent défaillante auprès de l’AFE.<br />

De plus, <strong>et</strong> nous l’avons vu à la section 2.3, l’offre de crédit <strong>des</strong> institutions financières<br />

cible de manière très directe les <strong>étudiant</strong>s inscrits dans certains domaines d’étu<strong>des</strong>. Les<br />

d<strong>et</strong>tes moyennes élevées sont probablement alors la résultante d’une faible<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

84<br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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concentration de d<strong>et</strong>tes privées anormalement élevées. En eff<strong>et</strong>, la d<strong>et</strong>te totale <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s inscrits dans <strong>des</strong> domaines à forte rentabilité privée n’est que 1,1 fois plus<br />

élevée que la d<strong>et</strong>te de ceux inscrits dans les domaines à faible rentabilité économique.<br />

Figure 6-26 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la rentabilité économique<br />

du diplôme<br />

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plus élevés, une plus grande difficulté à concilier travail <strong>et</strong> étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> une offre financière<br />

agressive dirigée vers ces <strong>étudiant</strong>s.<br />

Finalement, le fait d’avoir rallongé ses étu<strong>des</strong> a une influence sur le taux d’end<strong>et</strong>tement,<br />

comme sur les montants de d<strong>et</strong>te.<br />

L’analyse <strong>des</strong> caractéristiques socioéconomiques fait ressortir <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s plus<br />

vulnérables <strong>et</strong> plus prompts à s’end<strong>et</strong>ter : les <strong>étudiant</strong>s plus âgés, en provenance de<br />

mi<strong>lieux</strong> plus démunis, qui changent de région, qui ont <strong>des</strong> enfants, qui ont rallongé<br />

leurs étu<strong>des</strong> ou qui étudient dans <strong>des</strong> programmes économiquement rentables. Le fait<br />

d’être un <strong>étudiant</strong> de première génération place aussi l’<strong>étudiant</strong> dans une situation<br />

risquée. En somme, l’end<strong>et</strong>tement est plus répandu dans les populations qui ont besoin<br />

de support : souvent celles où le soutien financier disponible est faible.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

86


7. L’impact <strong>des</strong> sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong> de financement<br />

Nous présentons dans c<strong>et</strong>te section l’impact du financement total ainsi que de deux<br />

sources de financement majeures, le travail rémunéré <strong>et</strong> la contribution parentale, sur<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Pour une analyse plus détaillée de ce suj<strong>et</strong>, le lecteur est invité à<br />

consulter l’enquête Sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong> de financement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s de premier cycle, publiée<br />

par la FEUQ.<br />

7.1. Le financement total<br />

Il y a lieu de rappeler certaines vérités concernant le financement total <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de<br />

premier cycle. D’une part, il s’agit d’un financement relativement faible : on parle d’un<br />

financement moyen de l’ordre de 13 819 $, <strong>et</strong> d’un financement médian de 12 500 $. Ceci<br />

inclut les prêts <strong>et</strong> bourses, les bourses de mérite, le travail rémunéré, les diverses<br />

contributions familiales <strong>et</strong> la pension alimentaire.<br />

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Figure 7-1: Description du financement total<br />

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Il nous apparaît aussi intéressant de s’attarder au nombre de sources de financement<br />

disponibles. Nous avons défini pour se faire quatre gran<strong>des</strong> sources de financement : le<br />

travail rémunéré, la contribution familiale (qui comprend la contribution parentale <strong>et</strong> la<br />

contribution du conjoint), l’aide financière aux étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> les diverses bourses au mérite<br />

ou pour <strong>des</strong> proj<strong>et</strong>s particuliers. La Figure 7-2 décrit les résultats. La majorité <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s utilisent deux sources différentes de financement pour mener à bien leurs<br />

proj<strong>et</strong>s d’étu<strong>des</strong>. Il est très rare de n’avoir aucune source de financement (un résultat<br />

principalement imputable à <strong>des</strong> non-réponses) <strong>et</strong> d’avoir les quatre sources de<br />

financement disponibles.<br />

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L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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87


Figure 7-2: Description du nombre de sources de financement<br />

À l’exception de l’end<strong>et</strong>tement familial, toutes les formes d’end<strong>et</strong>tement augmentent<br />

avec le financement total. L’eff<strong>et</strong> est toutefois plus proche d’une relation parabolique à<br />

l’Aide financière aux étu<strong>des</strong>, comme l’illustre la Figure 7-3. Il est d’ailleurs naturel que<br />

ce taux varie d’une telle manière : le programme octroie une aide monétaire<br />

substantielle (pouvant atteindre près de 10 000 $ pour une année universitaire moyenne<br />

de trente crédits), augmentant ainsi le financement moyen dont il est une <strong>des</strong><br />

composantes. La variation de l’end<strong>et</strong>tement privé peut s’expliquer par une<br />

augmentation de la propension à s’end<strong>et</strong>ter ou par un financement carrément privé <strong>des</strong><br />

étu<strong>des</strong> universitaires. Il faut noter toutefois qu’à l’inverse <strong>des</strong> prêts de l’AFE, les prêts<br />

privés ne sont pas comptabilisés dans le financement moyen d’une année universitaire.<br />

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Figure 7-3 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par sources en fonction du financement total<br />

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Le montant moyen de la d<strong>et</strong>te présente un motif plus imprévisible. La seule variation<br />

statistiquement significative se r<strong>et</strong>rouve au niveau de la d<strong>et</strong>te totale. La d<strong>et</strong>te à l’AFE,<br />

présente un motif très peu linéaire, mieux reflétée par les tests non-paramétriques (ρ=,09<br />

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L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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88


à p


s’attardant au taux d’emploi à l’automne 2009, au nombre d’heures travaillées à<br />

l’automne 2009 <strong>et</strong> au revenu brut en provenance du travail rémunéré. Nous avons<br />

r<strong>et</strong>enu l’automne 2009 vu que c’est la période où l’on r<strong>et</strong>rouve le plus de données<br />

vali<strong>des</strong>. Toutefois, l’étude de la période de l’hiver 2009 pourrait révéler <strong>des</strong><br />

changements intéressants dans les taux d’emploi, mais cela va au-delà <strong>des</strong> objectifs de<br />

c<strong>et</strong>te étude.<br />

7.2.1. La présence ou l’absence d’un emploi rémunéré à l’automne 2009<br />

À l’automne 2009, 63 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s ont occupé au moins un emploi rémunéré. La<br />

conciliation travail-étu<strong>des</strong> est donc plus que jamais une réalité. Il n’y a pas d’eff<strong>et</strong><br />

discernable du taux d’emploi sur la d<strong>et</strong>te totale, ce qui est surprenant. Toutefois, l’eff<strong>et</strong><br />

est plus n<strong>et</strong> sur les sources d’end<strong>et</strong>tement. La présence d’un prêt de l’AFE a un eff<strong>et</strong><br />

statistiquement faible sur le taux d’emploi à l’automne 2009 (Φ=-,06). Ainsi, la présence<br />

d’aide financière semble perm<strong>et</strong>tre à plusieurs <strong>étudiant</strong>s de se consacrer pleinement à<br />

leurs étu<strong>des</strong> durant un trimestre, ce qui est un <strong>des</strong> buts du programme. À l’inverse,<br />

toutefois, le taux d’end<strong>et</strong>tement privé est corrélé positivement avec le taux d’emploi<br />

(Φ=,08). On peut supposer que celui-ci vient compléter le financement obtenu par le<br />

travail rémunéré, plus particulièrement pour les <strong>étudiant</strong>s qui présentent un<br />

financement public insuffisant via le programme d’aide financière aux étu<strong>des</strong>.<br />

Figure 7-5 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la présence d'un emploi à l'automne 2009<br />

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1. D’une part, le travail rémunéré est utilisé comme une stratégie de limitation de<br />

l’end<strong>et</strong>tement cumulé, même chez les <strong>étudiant</strong>s qui s’end<strong>et</strong>tent. Il persisterait donc<br />

une sensibilité importante au montant de d<strong>et</strong>te accumulée, qui pousse ainsi les<br />

<strong>étudiant</strong>s à travailler. Le montant de d<strong>et</strong>tes serait alors le déterminant de la<br />

propension à travailler.<br />

2. D’autre part, on peut croire que les <strong>étudiant</strong>s sans emploi qui financement leurs<br />

étu<strong>des</strong> par l’end<strong>et</strong>tement le font par l’impossibilité pratique de travailler en cours<br />

d’étu<strong>des</strong>. Nous l’avons noté plus tôt dans l’étude de l’end<strong>et</strong>tement par domaines<br />

d’étu<strong>des</strong> : les domaines à forte rentabilité économique sont souvent ceux où le<br />

travail rémunéré est plus difficile à concilier avec les étu<strong>des</strong>, <strong>et</strong> où les dépenses<br />

sont les plus élevées. Dans ce cas, l’absence d’emploi est principalement<br />

compensée par l’end<strong>et</strong>tement.<br />

Lorsqu’on ne peut occuper d’emploi, que ce soit parce qu’on est inscrit pour toute une<br />

année, incluant l’été (certains <strong>étudiant</strong>s sont en régime coopératif), ou pour cause de<br />

problèmes sur le marché du travail, il semble bien que ce soit l’end<strong>et</strong>tement qui prenne<br />

le relai.<br />

Figure 7-6 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du taux d’emploi<br />

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moyenne. C<strong>et</strong>te méthode semble sous-estimer le nombre d’heures travaillées en cours<br />

d’étu<strong>des</strong> : l’enquête sur les conditions de vie <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s de l’AFE trouvait un nombre<br />

d’heures moyen de l’ordre de 17 heures de travail rémunéré par semaine (MELS, 2009 :<br />

58).<br />

Des 63 % qui cumulaient travail <strong>et</strong> étu<strong>des</strong> à temps plein à l’automne 2009, 22 %, soit près<br />

du quart, travaillaient 21 heures <strong>et</strong> plus par semaine. La majorité, soit 55% travaille entre<br />

11h <strong>et</strong> 25h par semaine. La moyenne d’heures travaillées est de 16 h. Le détail est<br />

présenté à la Figure 7-7.<br />

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Figure 7-7 : Nombre d'heures travaillées par semaine, automne 2009<br />

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Les tests statistiques r<strong>et</strong>enus voient <strong>des</strong> différences statistiquement significatives pour<br />

les prêts privés (r pb=,10 à p


Figure 7-8 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du nombre d'heures travaillées par semaine<br />

par emploi à l’automne 2009<br />

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Figure 7-9: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du nombre d'heures travaillées à<br />

l'automne 2009<br />

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En somme, ceux qui travaillent peu, par choix ou par obligation, s’end<strong>et</strong>tent beaucoup,<br />

tout comme ceux qui travaillent beaucoup. Le premier cas peut s’expliquer par un<br />

choix : le second, par une obligation financière. Dans le milieu, on r<strong>et</strong>rouve les <strong>étudiant</strong>s<br />

qui travaillent modérément, probablement pour éviter de devoir accumuler un<br />

end<strong>et</strong>tement supplémentaire, ou pour combler tant bien que mal les trous du<br />

programme de prêts <strong>et</strong> bourses.<br />

7.2.2. La présence ou l’absence d’un emploi durant toute l’année<br />

Sans surprise, le taux d’emploi annuel se comporte de manière très similaire au taux<br />

d’emploi pour l’automne 2009. Les <strong>étudiant</strong>s sans emploi sont un peu plus à risque de<br />

s’end<strong>et</strong>ter, <strong>et</strong> un peu moins à risque de contracter une d<strong>et</strong>te privée. Les autres relations<br />

ne sont pas statistiquement significatives.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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Figure 7-10: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du statut d’emploi<br />

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95


voir que pour la majorité <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s, on ne peut subsister que sur le travail rémunéré.<br />

Il est aussi important de rappeler que la période de 2009 a été marquée par une<br />

augmentation importante du chômage chez les jeunes pour la période estivale.<br />

Figure 7-12 : Description du revenu brut annuel en provenance du travail<br />

Revenu brut<br />

Moyenne 8 929 $<br />

1 er quartile 1 500 $<br />

Médiane 7 500 $<br />

3 e quartile 13 000 $<br />

À noter : pour les tests statistiques, nous avons déclaré que les personnes sans revenu de<br />

travail étaient <strong>des</strong> valeurs manquantes. Ainsi, nous ne ciblons que les <strong>étudiant</strong>s qui ont<br />

travaillé en cours d’année.<br />

Il existe <strong>des</strong> relations statistiquement significatives pour toutes les formes<br />

d’end<strong>et</strong>tement, mais pas sur l’end<strong>et</strong>tement total. On constate une diminution du taux<br />

d’end<strong>et</strong>tement à l’AFE en fonction du revenu brut annuel total, diminution qui est<br />

toutefois faible.<br />

Encore une fois, le taux d’end<strong>et</strong>tement privé croît avec le revenu brut annuel (r=,07). Il<br />

s’agit d’un résultat contre-intuitif : il n’est pas impossible que l’on r<strong>et</strong>rouve <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s qui sont passés du statut de travailleur à temps plein à <strong>étudiant</strong> à temps plein<br />

<strong>et</strong> se r<strong>et</strong>rouvent avec <strong>des</strong> exigences financières qui vont au-delà de leur capacité<br />

financière en cours d’étu<strong>des</strong>. Toutefois, un revenu brut annuel élevé rend la personne<br />

plus facilement éligible à certains prêts privés. On peut aussi croire que ces <strong>étudiant</strong>s ont<br />

un rythme de vie très élevé, qui exige beaucoup de travail rémunéré pour simplement le<br />

maintenir.<br />

Le taux d’end<strong>et</strong>tement familial, quant à lui, décroit légèrement chez ceux qui travaillent<br />

beaucoup. Le taux d’end<strong>et</strong>tement total, finalement, reste à peu près stable, peu importe<br />

le niveau de revenu brut annuel en provenance du travail. On peut croire que le travail<br />

rémunéré remplace <strong>des</strong> sources de financement, mais ne remplace pas l’end<strong>et</strong>tement<br />

comme tel. Il n’a pas le même eff<strong>et</strong> sur le niveau d’end<strong>et</strong>tement, par contre.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

96


Figure 7-13 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du revenu brut annuel<br />

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Figure 7-14 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du revenu brut annuel<br />

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C’est ici que l’on voit véritablement le rôle que joue le travail rémunéré : on peut<br />

affirmer sans crainte qu’un revenu de travail élevé sert en bonne partie à limiter<br />

l’end<strong>et</strong>tement contracté en cours d’étu<strong>des</strong>. Ceux qui peuvent bénéficier d’un revenu<br />

élevé en cours d’étu<strong>des</strong>, surtout dans le cadre de la période estivale, peuvent se<br />

construire un coussin financier qui les aidera en cours d’année <strong>et</strong> éviter ainsi <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes<br />

trop élevées. Les autres s’end<strong>et</strong>tent.<br />

7.3. La contribution parentale<br />

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La contribution parentale est la deuxième source de financement en importance chez les<br />

<strong>étudiant</strong>s universitaires de premier cycle inscrits à temps plein. Comme le rappelait la<br />

FEUQ (2011b), il s’agit d’une obligation légale inscrite dans le Code civil du Québec. Le<br />

programme de prêts <strong>et</strong> bourses calcule aussi une contribution parentale en fonction<br />

d’une table de contribution. Toutefois, celle-ci est bien loin de la réalité. Cela donne<br />

comme impact que la participation à l’AFE est directement corrélée avec le revenu<br />

familial : plus une famille fait d’argent dans une année, moins l’enfant risque de pouvoir<br />

accéder au programme. La distribution de la contribution parentale, quant à elle, est<br />

proportionnelle au revenu familial : plus une famille est riche, plus il est probable qu’un<br />

<strong>étudiant</strong> reçoive une contribution parentale. Le Tableau 7-1 présente le résultat <strong>des</strong> tests<br />

statistiques. Comme on peut le voir, la présence d’une contribution parentale est<br />

fortement influencée par le revenu brut annuel, <strong>et</strong> le montant de contribution croît en<br />

fonction du revenu.<br />

Tableau 7-1 : Corrélations entre le revenu familial <strong>et</strong> la contribution familiale<br />

Présence d’une contribution<br />

parentale<br />

Revenu brut annuel familial r pb =-,33*** r=,13***<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

Montant de la contribution<br />

parentale<br />

Le taux de contribution parentale reste faible. Chez les <strong>étudiant</strong>s qui sont réputés<br />

recevoir une contribution <strong>et</strong> sont éligibles au programme de prêts <strong>et</strong> bourses (ceux qui<br />

98


se situent dans une famille avec un revenu brut entre 30 000 $ <strong>et</strong> 60 000 $), seulement<br />

52 % reçoivent réellement une contribution parentale. La contribution médiane est de<br />

l’ordre de 2 000 $ pour ces familles.<br />

Par conséquent, la présence <strong>et</strong> le montant de la contribution parentale devraient covarier<br />

avec le revenu familial. Toutefois, il est possible dans certains cas qu’un <strong>étudiant</strong> ne<br />

reçoive pas de contribution parentale : c’est le cas de familles où le climat s’est détérioré,<br />

ou d’<strong>étudiant</strong>s adultes qui font un r<strong>et</strong>our aux étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> sont généralement autonomes<br />

financièrement.<br />

7.3.1. La présence d’une contribution parentale<br />

Selon notre étude, 61 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s reçoivent une contribution parentale. Le fait de<br />

recevoir une contribution parentale diminue de beaucoup le taux d’end<strong>et</strong>tement à l’aide<br />

financière aux étu<strong>des</strong> (r pb=,37) <strong>et</strong> au privé (r pb=,17). La différence est plus faible pour les<br />

prêts en provenance de proches (r pb=-,01 à p


prêts. Ne pas recevoir d’aide financière <strong>des</strong> parents multiplie par 1,5 la d<strong>et</strong>te totale<br />

moyenne.<br />

Figure 7-16: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la présence d'une<br />

contribution parentale<br />

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Figure 7-17: Description <strong>des</strong> niveaux de contribution parentale<br />

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Pour les <strong>étudiant</strong>s présentant une contribution parentale, existe-t-il une influence de son<br />

niveau avec l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> ? Il semblerait bien que oui. D’une part, le taux<br />

d’end<strong>et</strong>tement à l’Aide financière aux étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> le taux d’end<strong>et</strong>tement total diminuent<br />

de manière assez importante. Pour les <strong>étudiant</strong>s recevant plus de 4000 $ d’aide de leurs<br />

parents, on parle d’un taux d’end<strong>et</strong>tement à l’AFE oscillant autour de 25 %. Une telle<br />

contribution, selon les calculs de l’Aide financière aux étu<strong>des</strong>, serait exigée à un revenu<br />

brut annuel de l’ordre de 47 000 $, alors qu’une famille gagnant 37 444 $ représentait<br />

deux parents à temps plein au salaire minimum en vigueur le 1 er mai 2009, soit 9,00 $ de<br />

l’heure. Le taux d’end<strong>et</strong>tement privé, quant à lui, diminue légèrement.<br />

Toutefois, le taux d’end<strong>et</strong>tement familial augmente légèrement avec la contribution<br />

parentale (r=,03 à p


Figure 7-18 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de contribution parentale<br />

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Plusieurs tendances intéressantes se dégagent de l’étude de la Figure 7-19. D’une part,<br />

on peut voir que les <strong>étudiant</strong>s qui reçoivent une aide allant de 2000 $ à 3000 $ ont la<br />

d<strong>et</strong>te moyenne la plus faible. Rappelons qu’il s’agit de la tranche d’<strong>étudiant</strong>s qui<br />

reçoivent une aide qui correspond approximativement au niveau <strong>des</strong> frais de scolarité.<br />

Ceux qui reçoivent une aide plus élevée ont aussi un end<strong>et</strong>tement moyen plus élevé.<br />

On remarque aussi un bond spectaculaire <strong>des</strong> prêts familiaux : 15 % de la variance dans<br />

le niveau d’end<strong>et</strong>tement familial s’explique par le niveau d’aide parentale accordée !<br />

Étrangement, plus on se fie à ses parents pour le paiement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>, plus<br />

l’end<strong>et</strong>tement face à ceux-ci augmente. Les autres relations ne sont pas statistiquement<br />

significatives, bien qu’on remarque <strong>des</strong> montants de prêts privés plus élevés pour la<br />

tranche de contribution parentale allant de 3000 $ à 5000 $.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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102


Figure 7-19: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de contribution<br />

parentale<br />

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7.4. Les bourses d’excellence<br />

Près de 15 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s ont déclaré avoir reçu une bourse d’excellence ou une bourse<br />

pour un stage durant l’année 2009. Elles sont d’une valeur moyenne de 2616 $, mais la<br />

médiane est beaucoup plus faible, à 1721 $. Il s’agit aussi d’une source de financement<br />

relativement marginale : elle ne représentait que 2 % du financement total <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> à<br />

temps plein en 2009 (FEUQ, 2010 : 42). Il faut aussi noter que dans ce cas spécifique,<br />

plus on <strong>des</strong>cend dans les formes de financement, plus les échantillons seront faibles.<br />

Ainsi, les analyses <strong>des</strong>criptives sont indiquées à titre indicatif : ce sont les tests<br />

statistiques qui sont véritablement significatifs.<br />

Figure 7-20: Description <strong>des</strong> montants de bourses de mérite <strong>et</strong> d’allocation pour stages<br />

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L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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103


L’augmentation du volume de bourses institutionnelles est une solution fréquemment<br />

évoquée pour réduire l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Il est notable que les établissements <strong>des</strong><br />

autres provinces aient <strong>des</strong> budg<strong>et</strong>s d’aide financière n<strong>et</strong>tement plus substantiels qu’au<br />

Québec. L’expérience québécoise perm<strong>et</strong>-elle d’affirmer que ces bourses aident à réduire<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> ?<br />

7.4.1. La présence ou l’absence d’une bourse d’excellence<br />

La Figure 7-21 révèle quelques légères différences dans les profils <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s qui<br />

reçoivent <strong>et</strong> qui ne reçoivent pas de bourses. Leur taux d’end<strong>et</strong>tement à l’AFE est un peu<br />

plus élevé (à p$<br />

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%&)/-45-$6784-$318&/-$6-$<br />

+)&'2-$18$*82&-$<br />

!"#$ %&'()$<br />

Aucune corrélation linéaire statistiquement significative ne peut être constatée dans le<br />

niveau moyen d’end<strong>et</strong>tement, comme l’illustre la Figure 7-22.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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104


Figure 7-22: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la présence ou de l’absence<br />

d’une bourse de mérite<br />

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+)&'2-$18$*82&-$<br />

%&)/-45-$6784-$318&/-$6-$<br />

+)&'2-$18$*82&-$<br />

Il est probable que le fait qu’une bourse institutionnelle n’est généralement que d’une<br />

durée d’un an n’a pas d’impact durable sur les finances <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s. De plus, certaines<br />

bourses sont attribuées pour <strong>des</strong> proj<strong>et</strong>s spécifiques, comme un stage ou la réalisation<br />

d’un proj<strong>et</strong>. Il s’agirait alors d’une quasi-rémunération, <strong>et</strong> obéirait plutôt aux relations<br />

entre revenu d’emploi <strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement.<br />

7.4.2. Le niveau de la bourse<br />

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Les montants de bourse institutionnelle sont souvent faibles au premier cycle, comme<br />

nous l’avons vu plus haut. Peut-on voir un impact du montant de la bourse sur<br />

l’end<strong>et</strong>tement ? Nous avons déjà constaté l’absence d’un impact de la présence ou de<br />

l’absence d’une bourse. La Figure 7-23 illustre la variation de la moyenne d’end<strong>et</strong>tement<br />

par source en fonction de la taille de la bourse institutionnelle. Aucun test statistique ne<br />

donne <strong>des</strong> résultats concluants.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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105


Figure 7-23: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la taille de la bourse institutionnelle<br />

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La Figure 7-24 illustre la variation <strong>des</strong> montants d’end<strong>et</strong>tement en fonction de la taille<br />

de la bourse institutionnelle. La seule relation statistiquement significative est avec le<br />

montant d’end<strong>et</strong>tement privé (ρ = ,12 à p < ,010). Il ne s’agit toutefois pas d’une relation<br />

linéaire, comme on peut le voir. Deux explications peuvent être envisageables : la<br />

présence d’end<strong>et</strong>tement privé est parallèle à <strong>des</strong> bourses élevées attribuées pour <strong>des</strong><br />

proj<strong>et</strong>s de mobilité <strong>étudiant</strong>e, ou <strong>des</strong> bourses élevées sont attribuées à <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s qui<br />

présentent d’importantes difficultés financières, qui pourraient m<strong>et</strong>tre en péril la<br />

poursuite de leur proj<strong>et</strong> d’étude.<br />

Figure 7-24: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction de la taille de la bourse<br />

institutionnelle<br />

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Loin de nous l’idée d’affirmer que les bourses d’étu<strong>des</strong> offertes en dehors du<br />

programme de prêts <strong>et</strong> bourses sont inutiles. Au contraire, elles donnent un répit<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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106


financier à <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s qui en ont besoin, <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent de réaliser <strong>des</strong> proj<strong>et</strong>s qui ne<br />

pourraient être réalisés autrement. L’utilité de ce mode de financement est toutefois<br />

beaucoup plus grande pour les <strong>étudiant</strong>s inscrits aux cycles supérieurs, <strong>et</strong> il ne semble<br />

pas que ce soit un véhicule bien efficace dans le cas bien spécifique de l’end<strong>et</strong>tement<br />

<strong>étudiant</strong>. La croissance du montant d’end<strong>et</strong>tement privé chez les <strong>étudiant</strong>s qui reçoivent<br />

de fortes bourses institutionnelles n’est toutefois pas explicable facilement.<br />

7.5. Des liens multiformes <strong>et</strong> complexes à établir entre financement <strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement<br />

Il faut décortiquer le financement pour bien saisir les relations qui existent entre<br />

financement <strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement. En eff<strong>et</strong>, l’analyse du financement total est rendue plus<br />

complexe par la présence de prêts de l’AFE. Le nombre de sources de financement<br />

influence toutes les formes d’end<strong>et</strong>tement, sauf les prêts familiaux : plus on doit<br />

combiner de sources de financement, plus on risque de devoir s’end<strong>et</strong>ter. Le tableau 7-2<br />

présente les résultats <strong>des</strong> tests statistiques.<br />

Tableau 7-2 : Résumé <strong>des</strong> tests statistiques entre les sources de financement <strong>et</strong> l'end<strong>et</strong>tement<br />

AFE Privé Famille/amis Total<br />

Financement total<br />

Taux; rpb ,09*** ,10*** -­‐,02 ,07***<br />

Montant; r ,03 ,01 ,04 ,08***<br />

Montant; ρ<br />

Nombre de sources de<br />

financement<br />

,09*** ,03* ,00** ,12***<br />

Taux; τ-­‐c<br />

Présence de travail,<br />

automne 2009<br />

,30*** ,05*** ,01 ,19***<br />

Taux; Φ -­‐,06*** ,08*** -­‐,02* -­‐,01<br />

Montant; rpb Heures travaillées en<br />

moyenne, automne<br />

-­‐,07*** -­‐,11*** -­‐,13*** -­‐,10***<br />

Taux; rpb ,00 ,10*** ,01 ,05**<br />

Montant; r -­‐,01 ,00 -­‐,03 -­‐,02<br />

Montant; ρ<br />

Présence de travail<br />

,00 ,00 -­‐,04 ,00<br />

Taux; Φ -­‐,02*** ,05*** -­‐,02* ,00<br />

Montant; rpb Revenu d'emploi total<br />

-­‐,05** -­‐,06** -­‐,17*** -­‐,07***<br />

Taux; rpb -­‐,04** ,07*** -­‐,04** -­‐,01<br />

Montant; r<br />

Présence d'une<br />

contribution parentale<br />

-­‐,07*** -­‐,01 -­‐,02 -­‐,04<br />

Taux; Φ ,37*** ,17*** -­‐,01*** ,26***<br />

Montant; rpb Montant de la<br />

contribution parentale<br />

,20*** ,07*** -­‐,12*** ,23***<br />

Taux; rpb -­‐,15*** -­‐,07*** ,03* -­‐,11***<br />

Montant; r -­‐,04 ,05 ,38*** ,06**<br />

Montant; ρ -­‐,05* ,06** ,30*** -­‐,02<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

107


AFE Privé Famille/amis Total<br />

Présence d'une bourse<br />

autre<br />

Taux; Φ ,03* -­‐,04** -­‐,02 ,01<br />

Montant; rpb Montant de la bourse<br />

-­‐,01 ,03 -­‐,01 -­‐,00<br />

Taux; rpb -­‐,02 -­‐,02 -­‐,04 -­‐,04<br />

Montant; r -­‐,03 ,10 ,10 ,05<br />

Montant; ρ ,00 ,12** ,11 ,04<br />

La présence d’une contribution parentale, qui est corrélée avec le revenu familial brut,<br />

prédit le niveau d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> à l’AFE <strong>et</strong> au privé : c’est la plus grande<br />

influence que l’on peut constater. Le fait de recevoir une aide parentale diminue de<br />

manière importante le taux d’end<strong>et</strong>tement à l’AFE <strong>et</strong> au privé. La présence d’une<br />

contribution parentale n’a toutefois pas d’impact sur le niveau d’end<strong>et</strong>tement privé, <strong>et</strong><br />

augmente la taille de la d<strong>et</strong>te familiale.<br />

Le travail rémunéré est la principale source de financement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>. Le fait de ne pas<br />

travailler à l’automne 2009 tendait à augmenter les taux d’end<strong>et</strong>tement à l’AFE, quoique<br />

légèrement. La présence d’un emploi réduisait aussi légèrement le montant de d<strong>et</strong>te<br />

accumulée. Toutefois, le nombre d’heures travaillées à l’automne 2009 n’avait pas<br />

d’influence notable : l’hypothèse que le travail rémunéré sert à éviter l’end<strong>et</strong>tement est<br />

toutefois validée par l’étude du taux d’emploi. Le taux d’emploi en cours d’année<br />

démontrait un comportement similaire.<br />

Le revenu brut annuel en provenance du travail n’a qu’une influence sur le montant de<br />

d<strong>et</strong>te totale : plus on travaille pour un emploi rémunérateur, moins on s’end<strong>et</strong>te.<br />

Finalement, les bourses d’étu<strong>des</strong> de divers ordres, à l’exception <strong>des</strong> bourses de l’AFE,<br />

n’ont pas une grande influence sur l’end<strong>et</strong>tement. Il ne s’agit pas, à l’heure actuelle,<br />

d’outils utiles dans la lutte contre l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, du moins pour les <strong>étudiant</strong>s<br />

de premier cycle.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

108


8. L’impact <strong>des</strong> niveaux de dépense<br />

Nous avons vu que les sources de financement ont un impact limité, mais important, sur<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Règle générale, plus les sources de financement sont élevées,<br />

plus le taux d’end<strong>et</strong>tement sera faible. Cumuler au moins deux sources de financement<br />

semble aussi avoir un impact. Qu’en est-il <strong>des</strong> dépenses ?<br />

Nous nous pencherons sur les niveaux de dépense <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s. Nous procèderons à<br />

une analyse en quatre temps : d’abord, le niveau de dépenses totales, pour analyser<br />

ensuite les dépenses universitaires, les frais de subsistance <strong>et</strong> les autres dépenses.<br />

8.1. Les dépenses totales<br />

Il en coûte de plus en plus cher pour étudier. Les dépenses totales comprennent<br />

l’entièr<strong>et</strong>é <strong>des</strong> dépenses encourues par les <strong>étudiant</strong>s, dont les frais de scolarité, le<br />

matériel scolaire, le loyer, la nourriture, le transport, les frais pour enfants à charge, la<br />

pension alimentaire versée <strong>et</strong> les dépenses en loisirs <strong>et</strong> autres dépenses.<br />

Le tiers <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s dépense de 10 000 $ à 15 000 $ dans une année ; le quart, de<br />

15 000 $ à 20 000 $. Le niveau de dépense moyen est de l’ordre de 16 434 $, contre une<br />

médiane de 14 640 $, indiquant une distribution asymétrique, comme l’illustre la Figure<br />

8-1. Fait à noter, 23 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s dépensent annuellement plus de 20 000 $ en frais<br />

scolaires <strong>et</strong> en frais de subsistance.<br />

Rappelons que le niveau de dépenses est influencé, entre autres, par le degré<br />

d’autonomie de l’<strong>étudiant</strong> (lieu de résidence, âge, présence d’enfant à charge). Celui-ci<br />

est souvent déterminé par le niveau de revenu <strong>des</strong> parents : il est plus probable pour un<br />

<strong>étudiant</strong> en provenance d’une famille plus démunie de quitter le domicile familial.<br />

Comme nous le verrons, le niveau de dépense a une influence directe sur le niveau<br />

d’end<strong>et</strong>tement.<br />

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Figure 8-1: Répartition <strong>des</strong> dépenses totales<br />

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L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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109


Le niveau de dépense est directement corrélé avec le niveau d’end<strong>et</strong>tement, mais d’une<br />

manière parfois surprenante. D’abord, notons que toutes les relations sont<br />

statistiquement significatives, les plus fortes avec la d<strong>et</strong>te totale <strong>et</strong> l’end<strong>et</strong>tement privé.<br />

En ce qui a trait à la d<strong>et</strong>te due à l’AFE, la tranche la plus critique se trouve dans les<br />

10 000 $ à 25 000 $ de dépenses annuelles, soit 79 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s. C’est là qu’on<br />

r<strong>et</strong>rouve le taux d’end<strong>et</strong>tement le plus élevé (de 50 % à 57 %). Il chute par la suite.<br />

Dépenses <strong>et</strong> revenus étant intimement liés, on peut en déduire que les <strong>étudiant</strong>s qui<br />

dépensent plus de 25 000 $ par année disposent de revenus considérables – il s’agit<br />

probablement d’un r<strong>et</strong>our aux étu<strong>des</strong> ou d’étu<strong>des</strong> appuyées par une épargne<br />

personnelle accumulée sur le marché du travail. À l’inverse, les niveaux de dépense bas<br />

(moins de 10 000 $) sont probablement liés au fait d’être résident chez ses parents.<br />

Le taux d’end<strong>et</strong>tement privé croît relativement rapidement, mais se manifeste à sa<br />

pleine expansion à partir d’un niveau de dépense de 15 001 $ <strong>et</strong> plus, où il se stabilise<br />

aux alentours de 45 %.<br />

Le taux d’end<strong>et</strong>tement familial croît de manière plus lente, mais augmente lui aussi en<br />

fonction du niveau de dépenses de manière assez importante. Son plafond est à 25 %,<br />

pour les <strong>étudiant</strong>s gagnant 25 000 $ <strong>et</strong> plus. C’est la seule forme d’end<strong>et</strong>tement qui ne<br />

décroît pas au niveau de dépenses élevées, ce qui peut être signe d’une précarité<br />

financière importante (qui rend inéligible aux prêts privés) combinée à un niveau de<br />

dépenses élevées, comme celui qui est engendré par la présence d’un enfant à charge, <strong>et</strong><br />

l’absence d’une aide financière aux étu<strong>des</strong> adaptée. La famille proche deviendrait alors<br />

le dernier recours.<br />

Finalement, le taux d’end<strong>et</strong>tement total suit une pente similaire à celui du taux<br />

d’end<strong>et</strong>tement à l’Aide financière aux étu<strong>des</strong>. Par conséquent, plus on dépense, plus on<br />

risque de devoir s’end<strong>et</strong>ter au fur <strong>et</strong> à mesure que les sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong> de financement<br />

<strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s se tarissent : ceci semble particulièrement vrai pour les <strong>étudiant</strong>s<br />

présentant un niveau de dépense entre 10 000 $ <strong>et</strong> 25 000 $ par année, ce qui est loin<br />

d’être démesuré.<br />

Figure 8-2 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de dépenses<br />

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L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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110


Les relations entre le niveau de dépense <strong>et</strong> le niveau moyen d’end<strong>et</strong>tement sont<br />

beaucoup plus linéaires : un rapide coup d’œil à la Figure 8-3 le révèle d’emblée. Toutes<br />

les relations sont statistiquement significatives.<br />

Le lien entre le niveau de dépenses <strong>et</strong> l’end<strong>et</strong>tement est surprenant à l’Aide financière<br />

aux étu<strong>des</strong>. Les <strong>étudiant</strong>s qui présentent un niveau de dépenses relativement bas sont<br />

probablement ceux qui restent chez leurs parents, ce qui explique un end<strong>et</strong>tement<br />

moyen beaucoup plus bas (8 000 $ à 9 000 $ accumulés, soit un peu plus de six trimestres<br />

selon le plafond de prêts régulier de l’AFE) que leurs collègues aux dépenses plus<br />

élevées, dont l’end<strong>et</strong>tement moyen à la sortie varie entre 12 000 $ <strong>et</strong> 15 000 $.<br />

Le montant d’end<strong>et</strong>tement privé se répartit de manière un peu particulière : toutefois, la<br />

relation est globalement linéaire <strong>et</strong> plus les dépenses augmentent, plus le montant<br />

moyen de la d<strong>et</strong>te augmente. Le même motif peut être constaté dans les prêts familiaux.<br />

Figure 8-3: Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de dépenses<br />

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Plus on dépense, plus on tendra à s’end<strong>et</strong>ter, <strong>et</strong> plus la d<strong>et</strong>te sera lourde. Il y a toutefois<br />

lieu de se demander quelles dépenses ont <strong>des</strong> <strong>impacts</strong> importants sur l’end<strong>et</strong>tement.<br />

8.2. Les dépenses universitaires<br />

Les dépenses universitaires sont de deux ordres : les frais de scolarité, qui sont<br />

l’ensemble <strong>des</strong> frais obligatoires qui doivent être acquittés pour s’inscrire à un cours<br />

universitaire, <strong>et</strong> les frais de matériel scolaire.<br />

8.2.1. Les frais de scolarité<br />

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Le lien entre frais de scolarité <strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement est polémique. En présentant sa politique<br />

de hausse de frais de scolarité, le gouvernement du Québec prétend qu’il n’y aura pas<br />

d’augmentation de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Or, comme nous le verrons, dans la situation<br />

actuelle, où il existe <strong>des</strong> variations relativement limitées entre établissements en ce qui a<br />

trait aux frais institutionnels obligatoires, la variation <strong>des</strong> montants de frais obligatoires<br />

pour étu<strong>des</strong> a un impact significatif sur l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

111


Tout d’abord, le montant <strong>des</strong> frais de scolarité est, rappelons-le, fixé par le<br />

gouvernement du Québec. Toutefois, nous incluons aussi les frais afférents, qui eux<br />

varient selon l’établissement, voire la faculté. Ces montants varient en fonction du<br />

nombre de crédits universitaires, douze étant généralement le minimum pour être<br />

considéré comme inscrit à temps plein dans une session donnée. En vue d’un traitement<br />

statistique simplifié, nous n’utiliserons pour c<strong>et</strong>te section que les frais de scolarité <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s québécois d’origine <strong>et</strong> résidents permanents, les autres <strong>étudiant</strong>s ayant <strong>des</strong><br />

frais de scolarité beaucoup plus élevés, comme l’illustre le Tableau 8-1. Pour les<br />

<strong>étudiant</strong>s québécois, la moyenne était alors de 2618 $ pour une année d’étude.<br />

Tableau 8-1 : Description <strong>des</strong> montants de frais de scolarité selon le statut de citoyenn<strong>et</strong>é<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

Moyenne Médiane N<br />

Canadien résidant au Québec 2 618 $ 2 550 $ 8013<br />

Canadien résidant à l'extérieur du Québec 5 031 $ 4 809 $ 171<br />

Résident permanent 2 833 $ 2 700 $ 348<br />

Étranger non-­‐résident avec permis d'étu<strong>des</strong> 7 315 $ 4 900 $ 321<br />

Étranger non-­‐résident avec permis de travail hors campus 8 202 $ 4 572 $ 38<br />

Total 2 865 $ 2 600 $ 8938<br />

La Figure 8-4 décrit les montants de frais de scolarité payés en 2009 par les <strong>étudiant</strong>s<br />

r<strong>et</strong>enus. Évidemment, la majorité <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s ont payé entre 1000 $ <strong>et</strong> 3000 $ en frais<br />

de scolarité. Toutefois, 17 % ont payé entre 3001 $ <strong>et</strong> 4000 $, ce qui peut correspondre à<br />

deux sessions d’étude à temps plein <strong>et</strong> une à temps partiel durant l’été.<br />

Figure 8-4 : Description <strong>des</strong> montants de frais de scolarité payés en 2009 par les résidents permanents <strong>et</strong> les<br />

<strong>étudiant</strong>s d'origine québécoise<br />

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Le taux d’end<strong>et</strong>tement est influencé par le montant <strong>des</strong> frais de scolarité. Les relations<br />

les plus significatives sont sur l’end<strong>et</strong>tement privé <strong>et</strong> l’end<strong>et</strong>tement familial (r pb=,04 <strong>et</strong><br />

r pb=,05 à p


l’influence est faible, mais présente. La corrélation avec l’AFE est beaucoup plus faible <strong>et</strong><br />

moins significative, ce qui émane de la structure même du programme.<br />

Figure 8-5 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau <strong>des</strong> frais de scolarité payés<br />

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Le montant <strong>des</strong> frais de scolarité explique entre 1 % <strong>et</strong> 2 % de la variance du niveau<br />

d’end<strong>et</strong>tement. En somme, plus les frais de scolarité sont élevés dans une année donnée,<br />

plus l’end<strong>et</strong>tement sera élevé. La Figure 8-6 le démontre bien (notez que les <strong>étudiant</strong>s<br />

qui ne paient pas de frais de scolarité sont une très p<strong>et</strong>ite population, qui présentent <strong>des</strong><br />

particularités qui leurs sont propres). On voit une croissance constante du montant<br />

d’end<strong>et</strong>tement en fonction du niveau <strong>des</strong> frais de scolarité payés.<br />

Figure 8-6 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau <strong>des</strong> frais de scolarité<br />

payés<br />

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Ces résultats confirment à p<strong>et</strong>ite échelle ce qui devrait être une évidence : si les frais de<br />

scolarité augmentent, l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> augmente. Une hausse plus élevée ou un<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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plus grand creusement <strong>des</strong> écarts entre établissements entraineront selon toute<br />

vraisemblance une hausse de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>.<br />

8.2.2. Le matériel scolaire<br />

Le matériel scolaire obligatoire est l’autre forme de dépenses contractée en cours<br />

d’étu<strong>des</strong>. Il s’agit d’une dépense annuelle moyenne de 667 $, quoiqu’une portion<br />

importante d’<strong>étudiant</strong>s, soit 15,8 %, ait dépensé plus de 1000 $ en matériel scolaire<br />

obligatoire. Le détail est présenté à la Figure 8-7.<br />

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Figure 8-7 : Description <strong>des</strong> montants payés en matériel scolaire<br />

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Des dépenses élevées en matériel scolaire mènent aussi à l’end<strong>et</strong>tement. La Figure 8-8<br />

illustre la variation. Outre les <strong>étudiant</strong>s qui n’ont déclaré aucune dépense, soit 0,4 % <strong>des</strong><br />

répondants, on voit une croissance continue de l’end<strong>et</strong>tement avec les dépenses de<br />

matériel scolaire. L’eff<strong>et</strong> le plus fort (r pb=,10 à p


Figure 8-8 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de dépenses en matériel scolaire<br />

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Le même type de relation est observable pour le niveau d’end<strong>et</strong>tement. Ici, l’impact est<br />

plus fort pour l’end<strong>et</strong>tement privé <strong>et</strong> l’end<strong>et</strong>tement familial (r=,12 <strong>et</strong> r=,13 à p


8.3.1. Le loyer<br />

Pour la série de tests qui suivent, nous avons préféré analyser les dépenses de loyer que<br />

pour les <strong>étudiant</strong>s qui ne résident pas chez leurs parents. Nous avons déjà vu, de toute<br />

façon, que le fait d’être résident ou non avait une influence très importante autant sur le<br />

niveau d’end<strong>et</strong>tement que sur le taux d’end<strong>et</strong>tement (supra section 6.1.4).<br />

Un <strong>étudiant</strong> dépense en moyenne 6 899 $ pour son loyer, ce qui inclut les coûts de loyer,<br />

d’électricité, de téléphone, de chauffage, <strong>et</strong> de meubles <strong>et</strong> fournitures. La dépense<br />

médiane est de l’ordre de 6000 $ annuellement, signe de l’existence de dépenses de loyer<br />

très élevées dans la distribution. La plupart <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s, 65 %, dépensent entre 2 501 $<br />

<strong>et</strong> 7 500 $ par année pour leur logement, ce qui correspond à une dépense mensuelle<br />

allant de 208 $ par mois à 625 $ par mois. Plusieurs facteurs influencent le coût du loyer,<br />

dont le nombre de colocataires, le lieu de résidence, <strong>et</strong> la durée de la location (un<br />

<strong>étudiant</strong> qui r<strong>et</strong>ourne chez ses parents l’été épargnera <strong>des</strong> sommes substantielles).<br />

Plusieurs <strong>étudiant</strong>s ont <strong>des</strong> dépenses de loyer élevées : on peut penser qu’il s’agit<br />

d’<strong>étudiant</strong>s-parents ou d’<strong>étudiant</strong>s en situation de r<strong>et</strong>our aux étu<strong>des</strong>. Vu que nous avons<br />

exclu les <strong>étudiant</strong>s non résidents, le nombre d’<strong>étudiant</strong>s qui ont <strong>des</strong> dépenses de loyer<br />

de 2 500 $ <strong>et</strong> moins par année est très faible (5 %) : on peut croire que le loyer est pris en<br />

charge par un partenaire, ou (plus probablement) d’<strong>étudiant</strong>s qui n’ont été locataires<br />

que pour l’automne 2009, ou uniquement pour les sessions d’étu<strong>des</strong>.<br />

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Figure 8-10: Description <strong>des</strong> dépenses en loyer<br />

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Plus on dépense pour son loyer, plus on tend à s’end<strong>et</strong>ter : la relation est vraie pour<br />

toutes les sources d’end<strong>et</strong>tement, comme l’illustre la Figure 8-13. Elle est statistiquement<br />

significative sur toutes les formes d’end<strong>et</strong>tement, la relation la plus forte étant avec<br />

l’end<strong>et</strong>tement privé (r=,11 à p


Figure 8-11: Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de dépenses en loyer<br />

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Le même type de relation est à l’œuvre sur le montant d’end<strong>et</strong>tement, sauf que c’est le<br />

montant d’aide financière aux étu<strong>des</strong> qui présente la corrélation la plus forte (r=,11 à<br />

p


en colocation en 2007, <strong>et</strong> 23,8 % vivait avec un conjoint, contre 17,1 % <strong>et</strong> 18,1 % pour les<br />

non-bénéficaires (MELS, 2009, p. 47). Les dépenses admises de l’AFE étant notoirement<br />

faibles, on peut croire que ce sont les <strong>étudiant</strong>s qui y souscrivent qui sont les plus<br />

durement touchés, devant ainsi souscrire à une d<strong>et</strong>te privée qu’ils n’auraient pas<br />

nécessairement eue autrement.<br />

8.3.2. La nourriture<br />

Les dépenses de nourriture sont le deuxième poste de dépenses en importance. La<br />

dépense annuelle moyenne est de l’ordre de 3 294 $, avec une dépense médiane de<br />

2400 $. Il s’agit d’un poste de dépenses très stable en fonction <strong>des</strong> caractéristiques<br />

socioéconomiques <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s, mais qui semble être influencé par l’âge (les dépenses<br />

augmentant avec l’âge).<br />

Rappelons que seulement la moitié <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s réussissent à se nourrir avec 7 $ par<br />

jour au moins, le critère de l’AFE (FEUQ, 2010 : 55). La Figure 8-13 décrit les<br />

caractéristiques <strong>des</strong> dépenses en nourriture.<br />

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Figure 8-13: Description <strong>des</strong> dépenses en nourriture<br />

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Le taux d’end<strong>et</strong>tement présente <strong>des</strong> variations difficiles à cerner lorsqu’on le m<strong>et</strong> en<br />

relation avec les dépenses en nourriture. Toutefois, on r<strong>et</strong>rouve <strong>des</strong> variations<br />

statistiquement significatives du taux d’end<strong>et</strong>tement pour toutes les sources quand les<br />

dépenses en nourriture augmentent. La présence d’enfants à charge tout comme l’âge<br />

étant <strong>des</strong> <strong>déterminants</strong> du niveau de dépenses en nourriture, cela peut probablement<br />

expliquer une partie de la relation entre dépenses en nourriture <strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement.<br />

Rappelons qu’il s’agit d’une forme de dépense difficilement compressible sans m<strong>et</strong>tre en<br />

péril sa propre santé, ce qui n’est pas souhaitable pour <strong>des</strong> raisons qui ne devraient pas<br />

demander d’explications. Ainsi, le taux d’end<strong>et</strong>tement, tout comme les variations dans<br />

le montant de la d<strong>et</strong>te, ne peut être contenu autrement que par une augmentation du<br />

financement disponible, préférablement sous forme de bourses.<br />

Il est particulièrement inquiétant de voir une augmentation importante du taux<br />

d’end<strong>et</strong>tement privé chez les <strong>étudiant</strong>s qui, pour diverses raisons, présentent <strong>des</strong><br />

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L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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118


dépenses importantes en nourriture. Il s’agit fort probablement de dépenses de carte de<br />

crédit, qui encourent <strong>des</strong> frais très élevés.<br />

Figure 8-14 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de dépenses en nourriture<br />

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Toutes les relations entre dépenses en nourriture <strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement moyen sont<br />

statistiquement significatives (pour les prêts familiaux, elle est significative à p < ,050).<br />

Les différentes formes de d<strong>et</strong>tes se stabilisent à <strong>des</strong> montants de dépenses en nourriture<br />

de plus de 3 000 $, sauf pour les prêts privés, qui fléchissent pour la tranche allant de 5<br />

001 $ à 6 000 $ de dépenses annuelles. Les dépenses de nourriture n’expliquent toutefois<br />

qu’une faible part de l’end<strong>et</strong>tement total : 1,3 % de la variance. Il s’agit, bien entendu,<br />

d’une dépense difficilement compressible.<br />

Figure 8-15 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de dépenses en<br />

nourriture<br />

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L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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Du moment où l’on s’end<strong>et</strong>te, il semblerait que l’on doive limiter ses dépenses en<br />

matière de nourriture : faire le contraire crée une problématique d’end<strong>et</strong>tement<br />

importante. Cela augure mal dans la période actuelle d’inflation alimentaire que nous<br />

connaissons. Cela est particulièrement vrai pour les <strong>étudiant</strong>s-parents, qui ont <strong>des</strong><br />

dépenses en nourriture élevées à assumer.<br />

8.3.3. Le transport<br />

Les dépenses de transport sont une part importante, mais difficile à cerner, <strong>des</strong> dépenses<br />

<strong>étudiant</strong>es, étant donné la variété <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de transport <strong>et</strong> les distances variées. La<br />

dépense moyenne annuelle est de l’ordre de 851 $ par an, <strong>et</strong> la médiane est de 549 $ par<br />

an, ce qui correspond à une CAM au tarif réduit. La <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> dépenses de<br />

transport présentée à la Figure 8-16 est toutefois plus riche. 16 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s n’ont pas<br />

de dépenses régulières de transport (signe qu’ils favorisent un transport actif ou<br />

bénéficient d’un programme de transport collectif universel, comme à l’Université de<br />

Sherbrooke), <strong>et</strong> la majorité dépense moins de 1 000 $ par an en transport.<br />

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Figure 8-16 : Description <strong>des</strong> dépenses en transport<br />

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Le Tableau 8-2 décrit le mode de transport le plus régulièrement utilisé à<br />

l’automne 2009. Évidemment, c’est la voiture personnelle qui est la plus dispendieuse,<br />

avec une dépense annuelle moyenne de 1 548 $. Rappelons que les prêts automobiles ne<br />

sont pas inclus dans l’end<strong>et</strong>tement privé : on peut donc croire que la plupart <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s qui ont à utiliser une voiture utilisent une voiture usagée déjà payée, ou<br />

empruntent celle d’un parent ou d’un proche. De plus, il ne s’agit que de 19 % <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s. Toutefois, plus <strong>des</strong> trois quarts <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s utilisent un mode de transport<br />

collectif ou actif pour fréquenter l’université, qui sont tous beaucoup moins<br />

dispendieux.<br />

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L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

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120


Tableau 8-2 : Description du mode de transport utilisé le plus régulièrement à l'automne 2009 <strong>et</strong> dépense annuelle<br />

moyenne associée<br />

Pourcentage Dépenses<br />

annuelles<br />

moyennes<br />

Transport en commun 56 % 837 $<br />

Vélo 4 % 347 $<br />

Marche 17 % 208 $<br />

Covoiturage 3 % 1 190 $<br />

Voiture personnelle 19 % 1 548 $<br />

L’offre de service de transport en commun est un déterminant important du mode de<br />

transport employé. Ce sont 88 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s qui étudient à Montréal qui privilégiaient<br />

un déplacement actif ou collectif, contre 36 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s en région éloignée, qui<br />

favorisent toutefois très souvent la marche. Le Tableau 8-3 illustre les mo<strong>des</strong> de<br />

transport employés. On peut en conclure que la qualité du service de transport collectif<br />

offert est un déterminant important <strong>des</strong> coûts de transport : toutefois, lorsqu’il est absent<br />

ou déficient, les <strong>étudiant</strong>s recherchent tout de même le mode de transport le plus<br />

économique, <strong>et</strong> regardent du côté <strong>des</strong> transports actifs ou du covoiturage pour diminuer<br />

les coûts associés au transport.<br />

Tableau 8-3 : Description du mode de transport utilisé le plus régulièrement à l'automne 2009 en fonction de la<br />

région d’étu<strong>des</strong><br />

Montréal Québec Régions Régions<br />

centrales éloignées<br />

Transport en commun 73 % 40 % 31 % 6 %<br />

Vélo 4 % 5 % 2 % 1 %<br />

Marche 11 % 23 % 27 % 29 %<br />

Covoiturage 2 % 4 % 5 % 7 %<br />

Voiture personnelle 9 % 27 % 32 % 55 %<br />

On remarque n<strong>et</strong>tement que ceux qui dépensent beaucoup en transport ont <strong>des</strong> taux<br />

d’end<strong>et</strong>tement plus élevés, comme le révèle la Figure 8-17. On peut aussi voir une<br />

différence de près de cinq points de pourcentage entre le taux d’end<strong>et</strong>tement total <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s qui dépensent moins de 500 dollars <strong>et</strong> ceux qui dépensent de 501 à 1 000<br />

dollars par an. Il s’agit grossièrement de la différence entre une carte d’autobus CAM à<br />

prix réduit <strong>et</strong> une autre à prix régulier. Les <strong>étudiant</strong>s avec <strong>des</strong> niveaux de dépenses<br />

allant de 1 001 à 2 000 $ correspondent à <strong>des</strong> services de transport collectifs plus<br />

onéreux, généralement associés aux banlieues montréalaises. L’incidence plus faible de<br />

l’end<strong>et</strong>tement peut s’expliquer alors par le fait de rester chez ses parents.<br />

Le modèle détecte <strong>des</strong> corrélations statistiques significatives pour l’AFE <strong>et</strong> l’end<strong>et</strong>tement<br />

privé : celles-ci toutefois souvent très faibles (r pb=-,03 à p


Figure 8-17 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de dépenses en transport<br />

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Le motif reste très similaire pour la Figure 8-18 : toutefois, on ne trouve pas de<br />

corrélation statistiquement significative. L’analyse <strong>des</strong>criptive ne perm<strong>et</strong> pas non plus<br />

de dégager de motifs particulièrement intéressants.<br />

Figure 8-18 : Variation <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction <strong>des</strong> dépenses en transport<br />

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Nous pouvons donc conclure que contrairement à une idée reçue, les <strong>étudiant</strong>s semblent<br />

généralement se déplacer en fonction de leurs moyens. Les dépenses de transport sont<br />

un bien mauvais indicateur de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, <strong>et</strong> une portion surprenante de<br />

ceux-ci n’ont aucune dépense en matière de transport, signe qu’ils choisissent le<br />

transport actif (marche, vélo), qu’ils vivent à proximité de leur lieu d’étu<strong>des</strong> ou qu’ils<br />

bénéficient d’une passe universelle, comme à l’Université de Sherbrooke.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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8.4. Les autres dépenses<br />

Deux autres types de dépenses sont difficiles à classer. Il s’agit <strong>des</strong> frais pour enfants à<br />

charge <strong>et</strong> les dépenses de loisir <strong>et</strong> autres dépenses.<br />

8.4.1. Les frais pour enfants à charge<br />

Nous avons vu plus tôt que le fait d’avoir ou non un enfant à charge entraîne <strong>des</strong><br />

dépenses très importantes <strong>et</strong> un end<strong>et</strong>tement accru. Or, le niveau de frais pour enfants à<br />

charge a lui aussi un impact 21 . Annuellement, les frais pour enfants à charge<br />

représentent, pour les répondants qui sont parents, une dépense moyenne de 5587 $ <strong>et</strong><br />

une dépense médiane de 4347 $. La Figure 8-19 décrit la situation. La plupart <strong>des</strong><br />

parents ont <strong>des</strong> frais pour enfants à charge qui oscillent entre 0 <strong>et</strong> 6 000 $, la plupart<br />

dépensant de 2000 à 4000 $. La rar<strong>et</strong>é <strong>des</strong> services de garde en milieu universitaire<br />

(CNCS-FEUQ, 2011) entraîne probablement son lot de dépenses supplémentaires dans<br />

bien <strong>des</strong> cas. De plus, il s’agit ici <strong>des</strong> dépenses assumées par un de deux parents, <strong>et</strong> non<br />

<strong>des</strong> dépenses encourues par toute l’unité familiale.<br />

Figure 8-19 : Description <strong>des</strong> frais pour enfants à charge<br />

La Figure 8-20 illustre la variation du taux d’end<strong>et</strong>tement par sources en fonction <strong>des</strong><br />

frais pour enfants à charge. On ne voit pas vraiment de motif très intéressant, <strong>et</strong> seule<br />

une relation est statistiquement significatif : l’end<strong>et</strong>tement privé augmente avec le<br />

niveau <strong>des</strong> frais pour enfants à charge (r pb=,11 à p


Figure 8-20 : Variation <strong>des</strong> taux d’end<strong>et</strong>tement par source en fonction du niveau de frais pour enfants à charge<br />

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Les corrélations sont difficiles à faire sur le niveau d’end<strong>et</strong>tement. De plus, on se<br />

r<strong>et</strong>rouve souvent sur de très p<strong>et</strong>its échantillons. Il n’existe pas de relations linéaires<br />

statistiquement significatives, comme on peut le voir à la Figure 8-21. Toutefois, le<br />

niveau d’end<strong>et</strong>tement à l’AFE <strong>et</strong> au privé sont corrélés avec le niveau de frais pour<br />

enfants à charge (ρ = -,11 <strong>et</strong> ρ = ,13 à p


8.4.2. Les dépenses de loisirs <strong>et</strong> autres dépenses<br />

Souvent blâmées dans les médias populaires pour expliquer les problèmes financiers<br />

<strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s, les dépenses de loisirs <strong>et</strong> autres dépenses restent une part relativement<br />

faible <strong>des</strong> dépenses <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s. La dépense moyenne est de 2339 $, mais la médiane, à<br />

1300 $, est beaucoup plus basse. Ceci indique une faible concentration de dépenses très<br />

élevées en matière de loisirs <strong>et</strong> autres dépenses, comme le révèle la Figure 8-22. Une<br />

faible portion d’<strong>étudiant</strong>s (3 %) ne déclare aucune dépense en loisir ; à l’inverse, 9 %<br />

déclarent <strong>des</strong> dépenses annuelles de plus de 5000 $. La vaste majorité dépense moins de<br />

3000 $ annuellement. Rappelons-nous aussi l’existence d’une p<strong>et</strong>ite concentration<br />

d’<strong>étudiant</strong>s avec un financement annuel très élevé comparativement au financement<br />

moyen, ce qui vient fausser la donne quelque peu.<br />

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Figure 8-22 : Description <strong>des</strong> dépenses de loisirs <strong>et</strong> autres dépenses<br />

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Comment ces dépenses se comparent-elles avec les dépenses <strong>des</strong> ménages québécois ?<br />

Pour évaluer c<strong>et</strong>te différence, nous avons utilisé les données de l’Enquête sur les<br />

dépenses <strong>des</strong> ménages, édition 2008 (la dernière disponible dans l’initiative de<br />

démocratisation <strong>des</strong> données de Statistique Canada). Pour obtenir un portrait similaire à<br />

celui de sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong>, nous avons agrégé plusieurs données : le loisir, le matériel de<br />

lecture, les dépenses en tabac <strong>et</strong> boissons alcoolisées ainsi que les autres dépenses. Il en<br />

ressort que les dépenses <strong>étudiant</strong>es sont moins élevées que les dépenses <strong>des</strong> ménages<br />

québécois. Notons que les valeurs notées (M) présentent une haute variabilité<br />

d’échantillonnage, <strong>et</strong> doivent être utilisées avec précautions. Les valeurs remplacées par<br />

un I présentent <strong>des</strong> estimations de qualité inacceptable selon les normes de Statistique<br />

Canada (Statistique Canada, 2010, p. 21).<br />

Tableau 8-4 : Comparaison <strong>des</strong> mesures de tendance centrale <strong>des</strong> dépenses en loisirs <strong>et</strong> autres dépenses pour les<br />

ménages québécois <strong>et</strong> les <strong>étudiant</strong>s<br />

Genre de ménage Moyenne Médiane<br />

Une personne 3 410 $ 2 295 $<br />

Couple seulement 5 628 $ 4 433 $<br />

Couple avec enfant(s) célibataire(s) seulement 7 997 $ 6 621 $<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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125


Couple avec autre(s) personne(s) apparentée(s) ou non<br />

apparentée(s)<br />

8 006 $ (M) 4 984 $ (M)<br />

Parent unique sans personne additionnelle 4 711 $ 3 775 $<br />

Autre ménage avec personne(s) apparentée(s) 5 147 $ 2 492 $<br />

Autre ménage avec personne(s) non apparentée(s) I I<br />

Total 5 477 $ 4 085 $<br />

Étudiants 2 339 $ 1 300 $<br />

La catégorie la plus comparable, soit celle <strong>des</strong> ménages composés d’une seule personne,<br />

présente <strong>des</strong> dépenses moyennes <strong>et</strong> médianes beaucoup plus élevés que les <strong>étudiant</strong>s :<br />

c<strong>et</strong>te tendance est vraie pour tous les types de ménages. Toutefois, ces données sont plus<br />

difficilement comparables vu qu’elles comprennent plus d’un individu.<br />

Comment ses dépenses sont-elles financées ? D’une part, il est important de noter que<br />

les <strong>étudiant</strong>s qui ont une d<strong>et</strong>te à l’AFE dépensent un peu moins en loisirs que leurs<br />

collègues sans aide financière. Le même motif (significatif à p < ,010) peut être constaté<br />

sur la d<strong>et</strong>te totale. Un très faible eff<strong>et</strong> positif peut être remarqué pour ceux qui<br />

s’end<strong>et</strong>tent au privé (significatif à p $<br />

L’étude <strong>des</strong> montants moyens de d<strong>et</strong>te ne perm<strong>et</strong> pas de dégager de relations<br />

significatives, sauf sur le niveau de d<strong>et</strong>te totale, qui varie négativement, mais de manière<br />

très faible, avec le niveau de dépenses (r=-,03 à p


Figure 8-24 : Variation <strong>des</strong> dépenses en loisirs <strong>et</strong> autres dépenses en fonction <strong>des</strong> montants moyens d’end<strong>et</strong>tement<br />

par source<br />

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AFE Privé Famille Total<br />

Nourriture<br />

Taux; rpb ,05*** ,09*** ,08*** ,06***<br />

Montant; r<br />

Transport<br />

,08*** ,07*** ,06* ,12***<br />

Taux; rpb -­‐,03** ,08*** ,01 ,00<br />

Montant; r<br />

Enfants à charge<br />

-­‐,02 ,01 -­‐,05*** -­‐,01<br />

Taux; rpb -­‐,06 ,11* ,03 -­‐,06<br />

Montant; r -­‐,06 ,09 -­‐,03 -­‐,00<br />

Montant; ρ<br />

Dépenses de loisir<br />

-­‐,11* ,13* -­‐,07 -­‐,04<br />

Taux; rpb -­‐,06*** ,03** ,00 -­‐,03**<br />

Montant; r -­‐,03 ,01 ,02 -­‐,03*<br />

Montant; ρ -­‐,05** ,03 -­‐,01 -­‐,05***<br />

Les dépenses obligatoires (frais de scolarité <strong>et</strong> matériel scolaire) ont un impact direct sur<br />

l’end<strong>et</strong>tement : plus ça coûte cher, plus on devra recourir à l’end<strong>et</strong>tement. Les dépenses<br />

de subsistance, comme la nourriture <strong>et</strong> le loyer, dont sensiblement le même<br />

comportement.<br />

D’autres dépenses se comportent de manière plus surprenante. La relation entre<br />

dépenses de transport <strong>et</strong> AFE est négative. On peut alors croire que les <strong>étudiant</strong>s qui<br />

tendent à s’end<strong>et</strong>ter vont réduire leurs dépenses de transport, en favorisant les<br />

transports collectifs ou actifs, ou en s’établissant à proximité de l’université.<br />

Les frais pour enfants à charge n’ont pas d’impact significatif sur le niveau<br />

d’end<strong>et</strong>tement. Il s’agit toutefois d’un très p<strong>et</strong>it sous-échantillon où l’end<strong>et</strong>tement est<br />

déjà très élevé. Les <strong>étudiant</strong>s ne tendent pas à diminuer le niveau de dépenses<br />

consacrées aux enfants à charge, ce qui est rassurant.<br />

Finalement, les dépenses de loisirs <strong>et</strong> autres dépenses ne sont pas une source<br />

d’end<strong>et</strong>tement. En fait, les <strong>étudiant</strong>s qui utilisent l’AFE dépensent un peu moins que<br />

leurs collègues qui ne l’utilisent pas. Toutefois, il existe une légère relation positive en ce<br />

qui a trait à l’end<strong>et</strong>tement privé.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

128


9. La situation aux cycles supérieurs<br />

9.1. Méthodologie <strong>et</strong> limites<br />

Les données sur les <strong>étudiant</strong>s de cycles supérieurs sont tirées de l’enquête Sources <strong>et</strong><br />

mo<strong>des</strong> de financement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s de cycles supérieurs, publiée en 2007 par le CNCS-FEUQ.<br />

Toutefois, celle-ci est beaucoup plus limitée que l’enquête sur les <strong>étudiant</strong>s de premier<br />

cycle.<br />

L’échantillon est de 1638 répondants : aux fins de l’étude, nous n’avons r<strong>et</strong>enu que les<br />

<strong>étudiant</strong>s inscrits à temps plein <strong>et</strong> au statut de rédaction, ce qui donne 1370 répondants.<br />

Ceci donne une marge d’erreur de 2,6 %, 19 fois sur 20.<br />

Les <strong>étudiant</strong>s inscrits à la maîtrise sans statut de rédaction pourraient présenter <strong>des</strong><br />

caractéristiques très différentes, principalement parce qu’ils n’ont pas droit aux bourses<br />

<strong>des</strong> fonds subventionnaires de recherche. Malheureusement, l’enquête comportait un<br />

trop p<strong>et</strong>it nombre de répondants de ce type pour pouvoir analyser c<strong>et</strong>te population.<br />

Le questionnaire ne comprend pas de question sur les niveaux de dépenses, ni sur<br />

l’end<strong>et</strong>tement. La seule question posée demandait le niveau d’end<strong>et</strong>tement accumulé en<br />

cours d’étu<strong>des</strong>, ce qui limite grandement l’analyse qui peut être faite. De plus, on ne<br />

peut distinguer les répondants qui ont un faible niveau de d<strong>et</strong>tes de ceux qui n’en ont<br />

pas du tout, ce qui limite les possibilités d’analyse.<br />

9.2. Description <strong>des</strong> niveaux d’end<strong>et</strong>tement<br />

9.2.1. La d<strong>et</strong>te due à l’AFE à la sortie<br />

L’Aide financière aux étu<strong>des</strong> est une importante source de financement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />

supérieures. En 2006, 23 349 <strong>étudiant</strong>s étaient inscrits au 2 e cycle à temps plein <strong>et</strong> 11 786<br />

au 3 e cycle (MELS, 2008). 51 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s de maîtrise <strong>et</strong> 21 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s de<br />

doctorat inscrits à temps plein bénéficiaient alors du programme d’aide financière aux<br />

étu<strong>des</strong> (AFE, 2008, p. 40, calculs de l’auteur).<br />

Comme nous l’avons vu plus tôt, les <strong>étudiant</strong>s inscrits aux cycles supérieurs sont soumis<br />

à un plafond de prêt plus important que leurs collègues de premier cycle. De plus, ceux<br />

qui s’end<strong>et</strong>tent à l’AFE ont <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes substantielles : 16 304 $ au 2 e cycle <strong>et</strong> 23 405 $ au 3 e<br />

cycle en moyenne.<br />

Tableau 9-1 : Nombre d'emprunteurs qui devaient prendre en charge à la fin de leurs étu<strong>des</strong> le remboursement <strong>des</strong><br />

prêts obtenus selon le montant de la d<strong>et</strong>te d'étude, 2008-2009<br />

2e cycle 3e cycle<br />

1-­‐5000$ 578 56<br />

5001-­‐10000$ 1407 125<br />

10001-­‐15000$ 1467 136<br />

15 001 $ ou<br />

plus<br />

3171 685<br />

Total 6623 1002<br />

Moyenne 16 304 $ 23 405 $<br />

Source : AFE, 2010, p. 65<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

129


9.2.2. Description de la d<strong>et</strong>te accumulée<br />

Les <strong>étudiant</strong>s inscrits aux cycles supérieurs ont <strong>des</strong> niveaux de d<strong>et</strong>te souvent très<br />

importants. Bien que 47 % <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s avaient accumulé en 2006 moins de 6 000 $ de<br />

d<strong>et</strong>tes, plusieurs traînaient <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes très importantes, comme l’indique la Figure 9-1.<br />

Un <strong>étudiant</strong> sur dix avait accumulé plus de 30 000 $ de d<strong>et</strong>tes. La d<strong>et</strong>te moyenne<br />

accumulée se situait à 11 970 $, <strong>et</strong> la d<strong>et</strong>te médiane à 10 500 $.<br />

Figure 9-1 : Description du niveau d'end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s aux cycles supérieurs<br />

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Il est méthodologiquement difficile d’utiliser c<strong>et</strong>te donnée pour caractériser<br />

l’end<strong>et</strong>tement aux cycles supérieurs. Nous examinerons toutefois les caractéristiques <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s selon un autre critère : le fait de bénéficier ou non du programme d’aide<br />

financière aux étu<strong>des</strong>, en fonction de certaines caractéristiques socioéconomiques.<br />

9.3. Rôle <strong>des</strong> sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong> de financement<br />

Certaines caractéristiques scolaires semblent avoir une influence sur la propension à<br />

s’end<strong>et</strong>ter ou non à l’AFE. D’une part, le fait d’appartenir à un groupe de recherche est<br />

associé au fait de ne pas avoir besoin d’aide financière aux étu<strong>des</strong>, comme le démontre<br />

le Tableau 9-2. Il y a une différence statistiquement significative, mais faible (Φ=-,08 à<br />

p


(CNCS-FEUQ, 2007, p. 42). Or, le fait de recevoir une ou plusieurs bourses réduit la<br />

propension à s’end<strong>et</strong>ter en cours d’étude à l’AFE (Φ=-,11 à p


Assistance d'enseignement 17,70 % 20,90 % 20,20 % 17,60 % 18,50 %<br />

Assistance de recherche 9,00 % 15,00 % 13,10 % 9,10 % 10,40 %<br />

Charge de cours 1,50 % 7,90 % 1,50 % 3,70 % 2,90 %<br />

Autre emploi 9,40 % 6,50 % 8,30 % 8,90 % 8,70 %<br />

Aucun emploi 62,40 % 49,70 % 56,90 % 60,80 % 59,50 %<br />

100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 %<br />

Tableau 9-7 : Présence ou absence d'un emploi externe à l’université<br />

Deuxième Troisième Présence Absence Total<br />

cycle cycle d'AFE d'AFE<br />

Emploi à l'extérieur 51,90 % 26,50 % 53,50 % 42,30 % 46,00 %<br />

Pas d'emploi à l'extérieur 48,10 % 73,50 % 46,50 % 57,70 % 54,00 %<br />

100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 %<br />

C<strong>et</strong>te brève analyse de la situation prévalant aux cycles supérieurs perm<strong>et</strong> de dégager<br />

que contrairement à la situation du premier cycle, la meilleure façon de diminuer<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> serait d’augmenter le nombre <strong>et</strong> le montant <strong>des</strong> bourses<br />

d’excellence offertes pour qu’elles répondent à la demande. Nous y reviendrons dans la<br />

section sur les recommandations.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

132


10. Analyse <strong>et</strong> recommandations<br />

Il est complexe d’analyser la situation de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> au Québec. Comme<br />

nous l’avons vu, les angles d’approche sont multiples. Nous avons privilégié une revue<br />

de la littérature ainsi qu’une vaste étude quantitative. Les deux étu<strong>des</strong> tendent toutefois<br />

vers le même point convergent : l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> est d’abord <strong>et</strong> avant tout une<br />

question d’argent. Pour analyser la situation, nous procèderons en deux temps. Nous<br />

analyserons l’end<strong>et</strong>tement, tant sur le plan du choix de s’end<strong>et</strong>ter, du niveau<br />

d’end<strong>et</strong>tement, que <strong>des</strong> <strong>impacts</strong> de l’end<strong>et</strong>tement, en fonction de six grands facteurs : le<br />

milieu familial, les caractéristiques individuelles, les antécédents de crédit, les choix<br />

scolaires, les facteurs externes <strong>et</strong> les choix à la suite du premier diplôme. Nous<br />

discuterons ensuite <strong>des</strong> différences majeures entre les trois formes d’end<strong>et</strong>tement<br />

<strong>étudiant</strong>. Finalement, nous présenterons une modélisation <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s discutés dans c<strong>et</strong>te<br />

section <strong>et</strong> une série de recommandations pour limiter l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>.<br />

10.1. L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

10.1.1. Le milieu familial<br />

Le choix de s’end<strong>et</strong>ter peut être en bonne partie conditionné par son milieu de<br />

naissance. Quatre facteurs jouent un rôle particulier : la vision du crédit, le revenu<br />

familial, la résidence parentale <strong>et</strong> le niveau de scolarité atteint.<br />

Le premier facteur est plutôt sociologique. Lea, Webley <strong>et</strong> Walker (supra section 3.2.2)<br />

évoquaient un appui social plus grand à l’end<strong>et</strong>tement, ou du moins une attitude plus<br />

tolérante. Les données québécoises tendent à valider c<strong>et</strong>te idée, comme l’illustrait bien la<br />

Figure 3-1. Christie <strong>et</strong> Munroe vont plus loin : l’aversion à l’end<strong>et</strong>tement serait plus<br />

faible chez les <strong>étudiant</strong>s en provenance de famille détenant <strong>des</strong> capitaux culturels <strong>et</strong><br />

financiers élevés (supra section 3.3.3).<br />

La présence ou non d’une contribution parentale joue un rôle encore plus important : le<br />

fait de ne pas recevoir de contribution parentale multiple par 1,5 le taux d’end<strong>et</strong>tement<br />

<strong>et</strong> le montant d’end<strong>et</strong>tement. La seule exception est les prêts, où la relation inverse<br />

s’observe pour le montant d’end<strong>et</strong>tement (supra section 7.3). Plus la contribution reçue<br />

est élevée, plus le taux d’end<strong>et</strong>tement diminue, bien que le montant d’end<strong>et</strong>tement reste<br />

stable. Encore une fois, les prêts familiaux sont une exception. Bien entendu, la capacité<br />

financière <strong>des</strong> familles a ses limites : les contributions très élevées semblent donc<br />

souvent accompagnées d’une portion de prêts.<br />

Le revenu familial a une influence déterminante sur l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> (supra<br />

section 6.1.3) : il explique 3 % de la variance de l’end<strong>et</strong>tement. Nos résultats le<br />

démontrent sans équivoque : peu importe la source de d<strong>et</strong>te, le fait de provenir d’une<br />

famille à faible revenu prédit toujours la propension à s’end<strong>et</strong>ter. Toutefois, ce n’est pas<br />

un facteur déterminant dans le montant d’end<strong>et</strong>tement, sauf à l’Aide financière aux<br />

étu<strong>des</strong>. C’est l’influence familiale la plus importante. Or, le revenu familial détermine en<br />

bonne partie la présence d’une contribution parentale <strong>et</strong> son montant lorsqu’elle est<br />

présente : ainsi, plus un <strong>étudiant</strong> provient d’un milieu privilégié, plus celui-ci a <strong>des</strong><br />

chances de sortir de l’université à l’abri <strong>des</strong> tracas financiers.<br />

Le lieu de résidence <strong>des</strong> parents a une influence importante. D’une part, la distance joue<br />

un rôle, comme le faisait remarquer Fren<strong>et</strong>te (supra section 3.3.3). L’éloignement du<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

133


domicile familial de l’université visée joue un rôle en augmentant le coût de la<br />

fréquentation universitaire, en plus d’exiger un déracinement de la région d’origine.<br />

Changer de région pour étudier multiplie par 1,22 le taux d’end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> par 1,12 la<br />

d<strong>et</strong>te totale moyenne (supra section 6.1.6), ce qui s’explique par le fait que l’<strong>étudiant</strong> doit<br />

quitter le domicile familial, un facteur important dans l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>.<br />

Les <strong>étudiant</strong>s de première génération présentent un profil académique plus à risque, <strong>et</strong><br />

exigent un accompagnement particulier. Or, ceux-ci sont plus fréquemment end<strong>et</strong>tés<br />

que les <strong>étudiant</strong>s de seconde génération (supra section 6.1.8). De plus, les <strong>étudiant</strong>s qui<br />

proviennent de familles sans antécédents universitaires présentent généralement une<br />

aversion à l’end<strong>et</strong>tement plus élevée, étant donné qu’ils n’ont que peu de preuves<br />

concrètes <strong>des</strong> bénéfices d’une éducation universitaire (supra 3.3.2).<br />

Le fait de naitre dans la « mauvaise » famille détermine de manière importante le taux<br />

d’end<strong>et</strong>tement ainsi que le niveau d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Les <strong>étudiant</strong>s les plus<br />

vulnérables, ceux que l’on tente d’aider par notre régime d’aide financière, sont<br />

paradoxalement ceux qui doivent le plus s’end<strong>et</strong>ter pour réussir à passer à travers leur<br />

cheminement universitaire. Toute augmentation de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> les frappe<br />

plus directement. Passons aux caractéristiques individuelles.<br />

10.1.2. Les caractéristiques individuelles de l’<strong>étudiant</strong><br />

Plusieurs caractéristiques individuelles sont à l’œuvre quand on se penche sur<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, tant sur le plan <strong>des</strong> choix que <strong>des</strong> <strong>impacts</strong>. Il s’agit de l’âge, du<br />

lieu de résidence, du fait d’être parent ou non, du travail rémunéré <strong>et</strong> <strong>des</strong> dépenses de<br />

loisir.<br />

L’âge joue un rôle déterminant dans l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> (supra section 6.1.2),<br />

expliquant 5% de la variance de la d<strong>et</strong>te accumulée. Plus on débute âgé ses étu<strong>des</strong><br />

universitaires, plus l’end<strong>et</strong>tement devient une source de financement importante. Le<br />

fardeau de la d<strong>et</strong>te, tout comme le taux d’end<strong>et</strong>tement sont tous deux plus élevés. Cela<br />

est particulièrement vrai pour les <strong>étudiant</strong>s de vingt-cinq ans <strong>et</strong> plus, qui correspondent<br />

généralement au profil d’un <strong>étudiant</strong> en situation de r<strong>et</strong>our aux étu<strong>des</strong>. De plus, le fait<br />

d’être plus âgé est associé à divers choix de vie, comme le fait d’avoir <strong>des</strong> enfants, ou de<br />

ne plus demeurer chez ses parents : <strong>des</strong> caractéristiques corrélées avec l’end<strong>et</strong>tement<br />

<strong>étudiant</strong>. Il faut aussi noter que l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> r<strong>et</strong>arde l’entrée aux étu<strong>des</strong><br />

universitaires <strong>et</strong> est un important motif de non-fréquentation, comme l’avait noté<br />

Dubois (supra section 3.3.1).<br />

Nous avons déjà noté que le lieu de résidence était déterminant. Quitter le domicile<br />

familial entraîne <strong>des</strong> coûts importants en matière de logement <strong>et</strong> de nourriture, coûts<br />

qui n’étaient probablement pas assumés précédemment. Nous avons vu que le niveau<br />

de dépense global avait une influence déterminante sur l’end<strong>et</strong>tement (supra section<br />

8.1) : le fait de ne plus résider chez ses parents entraîne une augmentation très<br />

importante du taux d’end<strong>et</strong>tement, comme du montant de la d<strong>et</strong>te. Il est 1,7 fois plus<br />

probable pour un <strong>étudiant</strong> qui a quitté le domicile familial de sortir <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> avec <strong>des</strong><br />

d<strong>et</strong>tes, <strong>et</strong> sa d<strong>et</strong>te moyenne sera 1,7 fois plus élevée ! Le lien inverse existe<br />

probablement : choisir de rester chez ses parents est probablement influencé par les<br />

coûts élevés de la vie autonome en appartement, incluant l’end<strong>et</strong>tement substantiel que<br />

cela entraîne.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

134


Le fait d’être parent crée <strong>des</strong> coûts importants : la présence d’un enfant à charge (supra<br />

section 6.1.7) multiplie par 1,4 la probabilité de s’end<strong>et</strong>ter, <strong>et</strong> double la probabilité de<br />

s’end<strong>et</strong>ter à l’aide financière aux étu<strong>des</strong>. Le montant de la d<strong>et</strong>te augmente aussi,<br />

multipliant le montant par 1,5 fois. Rappelons qu’un <strong>étudiant</strong> sur vingt cumule étu<strong>des</strong> <strong>et</strong><br />

famille <strong>et</strong> que le fait d’être parent engendre <strong>des</strong> dépenses annuelles moyennes de l’ordre<br />

de 5 587 $. Une augmentation si drastique de l’end<strong>et</strong>tement ne peut qu’avoir <strong>des</strong><br />

<strong>impacts</strong> graves sur la persévérance de ces <strong>étudiant</strong>s déjà très vulnérables.<br />

La littérature tend à affirmer que les <strong>étudiant</strong>s utilisent le travail rémunéré pour éviter<br />

de s’end<strong>et</strong>ter (supra section 3.4.2). Or, passé un certain seuil, le travail rémunéré devient<br />

néfaste à la réussite <strong>et</strong> entraîne un allongement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>. Le fait de ne pas travailler<br />

pendant les étu<strong>des</strong> augmente bel <strong>et</strong> bien le montant moyen d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> :<br />

l’impact est particulièrement noté pour les <strong>étudiant</strong>s qui ne travaillent pas pendant la<br />

session d’automne 2009. De plus, les <strong>étudiant</strong>s qui ne travaillent pas <strong>et</strong> qui travaillent<br />

beaucoup (plus de trente heures par semaine pendant la session d’automne 2009) ont un<br />

point en commun : ils ont un taux d’end<strong>et</strong>tement plus élevé <strong>et</strong> une d<strong>et</strong>te plus élevée que<br />

ceux qui travaillent de manière plus modérée. L’hypothèse que le travail rémunéré est<br />

employé comme stratégie d’évitement de l’end<strong>et</strong>tement se confirme.<br />

Les dépenses en loisirs <strong>et</strong> autres dépenses déterminent une faible portion de<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> (supra section 8.4.2). En eff<strong>et</strong>, il s’agit d’une dépense<br />

compressible, <strong>et</strong> les <strong>étudiant</strong>s end<strong>et</strong>tés tendent à comprimer c<strong>et</strong>te dépense : elles sont<br />

déjà plus mo<strong>des</strong>tes que les dépenses de loisirs de la société québécoise dans son<br />

ensemble. La seule exception est sur l’end<strong>et</strong>tement privé : on peut croire que certains<br />

<strong>étudiant</strong>s choisissent de s’end<strong>et</strong>ter consciemment pour un proj<strong>et</strong> qui a trait au loisir. La<br />

relation est toutefois très faible (r pb =,03 à p


déterminer le montant accumulé à une autre source. Ce n’est pas un résultat anodin !<br />

Alors que notre régime d’aide financière aux étu<strong>des</strong> devrait limiter l’end<strong>et</strong>tement<br />

<strong>étudiant</strong>, ses paramètres désu<strong>et</strong>s entrainent une accumulation de d<strong>et</strong>tes de plusieurs<br />

sources différentes. Les caractéristiques <strong>des</strong> prêts privés, comme le fait de n’avoir à<br />

rembourser que les intérêts sur la plupart <strong>des</strong> prêts <strong>étudiant</strong>s, encouragent c<strong>et</strong>te spirale<br />

de l’end<strong>et</strong>tement : nous y reviendrons plus loin.<br />

De plus, les <strong>étudiant</strong>s ont souvent <strong>des</strong> compétences financières relativement faibles. Ils<br />

se trouvent dans la phase d’initiation de ce que Duhaime a nommé le cycle du<br />

surend<strong>et</strong>tement (supra section 3.3.2). Ils sont donc particulièrement vulnérables, surtout<br />

qu’ils présentent <strong>des</strong> revenus faibles <strong>et</strong> aspirent à une mobilité sociale importante. Les<br />

connaissances financières sont aussi faibles : chez les jeunes de 18 à 29 ans, les<br />

connaissances étaient limitées <strong>et</strong> les principales sources d’informations étaient la famille<br />

<strong>et</strong> les expériences personnelles (supra section 3.2.1). Notons aussi que les expériences<br />

familiales passées peuvent avoir une influence sur la relation envers l’end<strong>et</strong>tement<br />

<strong>étudiant</strong>. (supra section 3.3.3).<br />

Les <strong>étudiant</strong>s universitaires ont donc plusieurs caractéristiques qui les prédisposent à<br />

une vulnérabilité plus grande à l’end<strong>et</strong>tement : ils sont moins conscients <strong>des</strong> risques qui<br />

y sont associés <strong>et</strong> s’end<strong>et</strong>tent pour <strong>des</strong> montants qui dépassent souvent leurs capacités<br />

financières. Plusieurs sont à risque de se r<strong>et</strong>rouver dans une situation de<br />

surend<strong>et</strong>tement.<br />

10.1.4. Les choix scolaires<br />

Choix scolaires <strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement s’influencent mutuellement : l’end<strong>et</strong>tement tend à<br />

déterminer certains choix, alors que certains choix scolaires sont influencés par le niveau<br />

d’end<strong>et</strong>tement.<br />

Nous avons noté plus tôt que l’end<strong>et</strong>tement réduisait l’accès aux étu<strong>des</strong> universitaires<br />

(supra section 3.3.1). Les obstacles financiers sont les plus fréquemment évoqués dans les<br />

cas où les <strong>étudiant</strong>s n’accèdent pas aux étu<strong>des</strong> universitaires. De plus, les <strong>étudiant</strong>s qui<br />

vont s’end<strong>et</strong>ter accèdent plus tardivement aux étu<strong>des</strong> que ceux qui ne s’end<strong>et</strong>tent pas.<br />

Ils influencent négativement la persévérance (supra section 3.4.1). Dongbin Kim avait<br />

conclu, dans une étude américaine, qu’une augmentation de 1000 $ du prêt fait<br />

augmenter le décrochage de 1,6 % pour les <strong>étudiant</strong>s en provenance de mi<strong>lieux</strong><br />

démunis. Les prêts sont globalement un outil moins efficace que les bourses (FCBEM,<br />

2009, p. 78).<br />

Le cheminement scolaire a une influence. Dépendamment du niveau d’enseignement où<br />

l’end<strong>et</strong>tement débute, le montant d’end<strong>et</strong>tement varie (supra section 6.2.1). Plus on<br />

avance dans son programme, plus on tend à s’end<strong>et</strong>ter (supra section 6.2.2) : le taux<br />

d’end<strong>et</strong>tement à l’AFE augmente de 2 % à 8 % par année, dépendamment de l’année<br />

d’étu<strong>des</strong>. Plus le diplôme est long, plus l’end<strong>et</strong>tement sera élevé (supra section 6.2.3).<br />

Ceci se confirme lorsqu’on observe les <strong>étudiant</strong>s qui ont rallongé leurs étu<strong>des</strong> : leur taux<br />

d’end<strong>et</strong>tement est supérieur de 11 % (supra section 6.2.4). L’interaction entre<br />

end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> travail, <strong>et</strong> l’end<strong>et</strong>tement lui-même entrainent tous deux un rallongement<br />

<strong>des</strong> étu<strong>des</strong> universitaires. L’impact est double : l’end<strong>et</strong>tement augmente la probabilité<br />

de rallonger ses étu<strong>des</strong>, <strong>et</strong> le rallongement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> augmente l’end<strong>et</strong>tement.<br />

Le même type de relations doubles est à l’œuvre lorsqu’on se penche sur le domaine<br />

d’étu<strong>des</strong>. En eff<strong>et</strong>, les <strong>étudiant</strong>s qui présentent une plus grande sensibilité au risque<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

136


encouru par le fait d’entreprendre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> universitaires vont tendre à favoriser <strong>des</strong><br />

domaines d’étu<strong>des</strong> qui présentent une rentabilité économique plus forte, au détriment<br />

<strong>des</strong> disciplines plus traditionnellement associées aux universités (supra section 3.3.4).<br />

Une politique d’end<strong>et</strong>tement élevée défavorise les domaines économiquement moins<br />

rentables. Rendu aux étu<strong>des</strong> dans un domaine donné, celui-ci peut avoir une influence<br />

sur l’end<strong>et</strong>tement, plus particulièrement sur l’end<strong>et</strong>tement privé (supra section 6.2.5).<br />

Certains facteurs sont à l’œuvre : les domaines d’étu<strong>des</strong> à forte rentabilité économique<br />

sont souvent très exigeants, réduisant le temps disponible pour le travail rémunéré. De<br />

plus, il existe un marché très important de produits financiers dirigés spécifiquement<br />

envers les <strong>étudiant</strong>s dans certains domaines d’étu<strong>des</strong> (supra section 2.3.3) : l’offre de<br />

produits financiers combinée au manque d’expertise financière semble mener à une<br />

augmentation de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> pour combler <strong>des</strong> besoins que l’Aide financière<br />

aux étu<strong>des</strong> ne comble pas. De telles pratiques peuvent aussi encourager l’achat<br />

compulsif, une <strong>des</strong> racines du surend<strong>et</strong>tement, en donnant à l’<strong>étudiant</strong> l’impression<br />

qu’il a le statut social de quelqu’un de beaucoup plus riche que ce qu’il est, entrainant<br />

son lot de dépenses <strong>et</strong> d’end<strong>et</strong>tement (supra section 3.2.2).<br />

Finalement, la réussite scolaire a un impact sur l’end<strong>et</strong>tement, plus particulièrement aux<br />

cycles supérieurs. En eff<strong>et</strong>, les bourses au mérite, octroyées principalement par les<br />

organismes subventionnaires fédéraux <strong>et</strong> provinciaux, semblent combattre de manière<br />

efficace l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> (supra section 9.3). Comme l’end<strong>et</strong>tement est une source<br />

d’abandon, on peut croire sans problème que le fait d’être end<strong>et</strong>té a un impact négatif<br />

sur la réussite scolaire. On risque alors de construire un cercle vicieux où les <strong>étudiant</strong>s<br />

qui reçoivent <strong>des</strong> bourses au mérite sont essentiellement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s en provenance de<br />

mi<strong>lieux</strong> plus aisés. Les bourses d’étu<strong>des</strong> offertes par les établissements universitaires<br />

n’ont pas le même eff<strong>et</strong> au premier cycle (supra section 7.4), probablement parce que les<br />

montants en jeu sont beaucoup plus faibles.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> les choix scolaires s’influencent mutuellement : la perspective de<br />

l’end<strong>et</strong>tement réduit l’accès aux étu<strong>des</strong>, l’end<strong>et</strong>tement augmente la durée <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>,<br />

qui augmente l’end<strong>et</strong>tement. La persévérance scolaire est négativement affectée.<br />

L’end<strong>et</strong>tement affecte le choix de domaine d’étu<strong>des</strong>, <strong>et</strong> le domaine d’étu<strong>des</strong> peut avoir<br />

une influence sur l’end<strong>et</strong>tement. Une politique d’end<strong>et</strong>tement élevé accentuerait<br />

probablement ces traits.<br />

10.1.5. Les facteurs externes<br />

Les facteurs externes sont ceux sur lesquels l’<strong>étudiant</strong> n’a pas de contrôle : ils<br />

influencent, pour l’essentiel, le taux d’end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> le montant d’end<strong>et</strong>tement. Ils<br />

peuvent être sous le contrôle du gouvernement ou <strong>des</strong> forces du marché. Les quatre<br />

facteurs externes majeurs sont les coûts <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>, le mélange entre prêts <strong>et</strong> bourses<br />

dans le programme d’aide financière aux étu<strong>des</strong>, l’offre de crédit privé <strong>et</strong> les dépenses<br />

de subsistance.<br />

Le gouvernement du Québec détermine, de temps à autre, le montant <strong>des</strong> frais de<br />

scolarité. Toutefois, une portion, les frais afférents, sont sous le contrôle <strong>des</strong><br />

établissements universitaires. Or, même si les variations inter-établissements sont<br />

relativement faibles à l’heure actuelle, le niveau de la facture <strong>étudiant</strong>e a une influence<br />

sur l’end<strong>et</strong>tement (supra section 8.2.1). La relation est relativement faible, mais tout de<br />

même importante : plus le coût obligatoire <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> est élevé, plus les <strong>étudiant</strong>s<br />

tendent à s’end<strong>et</strong>ter, <strong>et</strong> plus les montants d’end<strong>et</strong>tement augmentent. Il s’agit par<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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ailleurs d’un résultat contre-intuitif, étant donné que les <strong>étudiant</strong>s fréquentant les<br />

établissements plus abordables (les constituantes de l’UQ) présentent <strong>des</strong><br />

caractéristiques socioéconomiques généralement plus défavorables que celles <strong>des</strong> autres<br />

établissements (plus grande proportion d’<strong>étudiant</strong>s de première génération <strong>et</strong><br />

d’<strong>étudiant</strong>s inscrits à temps partiel, par exemple), généralement plus couteux. Même si<br />

le gouvernement n’ajuste pas le plafond de prêts, il est clair que la prochaine hausse <strong>des</strong><br />

frais de scolarité augmentera l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : les besoins financiers <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s augmenteront alors que les ressources financières n’augmenteront pas. Règle<br />

générale, plus les frais de scolarité sont élevés, plus l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> augmente.<br />

Le gouvernement du Québec institue un programme de prêts <strong>et</strong> bourses, décrit dans le<br />

détail à la section 2.2. C’est lui qui détermine une bonne partie de l’end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s, en fixant un plafond de prêts <strong>et</strong> <strong>des</strong> modalités de remboursement. De<br />

nombreux <strong>étudiant</strong>s ne s’end<strong>et</strong>tent donc pas par choix, mais par obligation : pour avoir<br />

accès à l’aide financière aux étu<strong>des</strong>, il faut accepter de s’end<strong>et</strong>ter pour <strong>des</strong> montants<br />

souvent très importants. C<strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement est le résultat d’un choix gouvernemental.<br />

L’offre de crédit <strong>des</strong> institutions financières augmente probablement le niveau<br />

d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Nous avons exploré celle-ci à la section 2.3 : les produits ciblant<br />

les <strong>étudiant</strong>s sont nombreux, <strong>et</strong> offrent souvent <strong>des</strong> limites très élevées. Cela est<br />

particulièrement vrai pour les <strong>étudiant</strong>s inscrits dans <strong>des</strong> programmes d’étu<strong>des</strong> jugés<br />

comme étant économiquement rentables : l’offre de crédit les ciblant directement est très<br />

imposante, avec <strong>des</strong> marges de crédit pouvant atteindre 200 000 $. La perspective d’une<br />

d<strong>et</strong>te sur laquelle on n’a pas à payer le capital en cours d’étu<strong>des</strong> peut certainement être<br />

alléchante… toutefois, la rentabilité <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> n’est pas toujours au rendez-vous,<br />

plaçant les nouveaux diplômés dans une situation financière peu enviable. Nous y<br />

reviendrons à la prochaine section : le gouvernement du Québec devrait aller plus loin<br />

dans sa règlementation <strong>des</strong> produits financiers en adoptant <strong>des</strong> dispositions ciblant<br />

spécifiquement les produits financiers pour <strong>étudiant</strong>s.<br />

Un dernier facteur externe est le coût de la vie. La section 8.3 présente les relations entre<br />

dépenses de subsistance <strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement. Globalement, plus les coûts de loyer <strong>et</strong> de<br />

nourriture sont élevés, plus on est poussé à s’end<strong>et</strong>ter, <strong>et</strong> plus l’end<strong>et</strong>tement sera<br />

important : ces deux catégories de dépenses expliquent à elles seules 2 % chacune de la<br />

variance dans le montant de d<strong>et</strong>te. Il ne s’agit pas, généralement, de dépenses<br />

compressibles : les <strong>étudiant</strong>s sont à la merci du marché du logement ou de<br />

l’alimentation. Ils m<strong>et</strong>tent toutefois en œuvre <strong>des</strong> stratégies pour limiter leur<br />

end<strong>et</strong>tement dans les dépenses compressibles : les <strong>étudiant</strong>s qui utilisent l’AFE<br />

dépensent un peu moins en transport, <strong>et</strong> prennent souvent <strong>des</strong> moyens de transport<br />

moins couteux ou gratuits.<br />

Plusieurs facteurs hors du contrôle <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s influencent directement le niveau<br />

d’end<strong>et</strong>tement. Seule une action gouvernementale peut avoir une influence sur ceux-ci,<br />

que ce soit sur le coût <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>, le niveau d’end<strong>et</strong>tement, l’offre de crédit ou les<br />

dépenses de subsistance.<br />

10.1.6. Choix après le premier diplôme<br />

Avant <strong>et</strong> pendant les étu<strong>des</strong>, l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> présente un impact multiforme : il<br />

influence <strong>des</strong> choix <strong>et</strong> est déterminé par d’autres choix. On tend à croire, à tort, que<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> n’a pas d’<strong>impacts</strong>, les diplômés remboursant rapidement leurs<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

138


prêts. Or, l’end<strong>et</strong>tement a trois grands eff<strong>et</strong>s après la diplomation : sur la poursuite<br />

d’étu<strong>des</strong> supérieures, le remboursement <strong>des</strong> prêts <strong>et</strong> les finances du nouveau diplômé.<br />

Un end<strong>et</strong>tement élevé entraîne souvent un abandon <strong>des</strong> proj<strong>et</strong>s d’étu<strong>des</strong> supérieures.<br />

Les <strong>étudiant</strong>s qui passent aux cycles supérieurs sont moins end<strong>et</strong>tés que ceux qui sortent<br />

pour le marché du travail (supra section 3.4.4). Plus la d<strong>et</strong>te est forte, plus la probabilité<br />

de s’inscrire aux étu<strong>des</strong> supérieures est faible, toute chose étant égale par ailleurs. Il est<br />

alors clair qu’augmenter l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> dans un contexte où la spécialisation<br />

aux cycles supérieurs devient une nécessité est une politique contreproductive.<br />

Le remboursement <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes d’étu<strong>des</strong> est souvent difficile (supra section 3.5.1). Son<br />

principal déterminant est le revenu futur, quoique la taille de la d<strong>et</strong>te joue aussi un rôle.<br />

De plus, la taille de la d<strong>et</strong>te semble avoir un impact sur le coût <strong>des</strong> programmes d’aide<br />

financière : un prêt québécois coûte environ 17 ¢ par dollar, alors qu’un prêt canadien<br />

coûte à l’État en 30 ¢ <strong>et</strong> 40 ¢ par dollar, une proportion deux fois plus élevée. Au<br />

Canada, 22 % <strong>des</strong> diplômés avec une d<strong>et</strong>te allant de 10 000 $ à 24 999 $ avaient fait face à<br />

<strong>des</strong> difficultés de paiement : 43 % <strong>des</strong> répondants avec une d<strong>et</strong>te de plus de 25 000 $<br />

avaient vécu la même situation.<br />

Finalement, l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> ralentit la croissance économique en réduisant la<br />

capacité financière <strong>des</strong> diplômés. (supra section 3.5.2). Les jeunes diplômés universitaires<br />

présentent globalement la même capacité d’emprunt : toutefois, ils ont <strong>des</strong> prêts<br />

<strong>étudiant</strong>s, ce qui rend plus difficile l’emprunt pour l’achat d’une maison ou d’une<br />

voiture. L’actif moyen est plus faible de 40 000 $ pour les diplômés emprunteurs par<br />

rapport aux non-emprunteurs.<br />

10.2. Caractérisation <strong>des</strong> formes de prêts<br />

Les trois gran<strong>des</strong> catégories de prêts (prêts publics, prêts privés <strong>et</strong> prêts de la famille ou<br />

d’amis) que nous avons identifiées se ressemblent beaucoup. Toutefois, ils ont tous<br />

quelques caractéristiques uniques. Explorons-les brièvement.<br />

Les prêts publics présentent plusieurs avantages qui les rendent plus attrayants que les<br />

autres formes de prêts : ils sont subventionnés, leur taux d’intérêt est plus bas, on n’a à<br />

les rembourser que passée la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>, <strong>et</strong> le remboursement est facilité par certains<br />

programmes de l’AFE (supra section 2.2). De plus, ils s’accompagnent souvent de<br />

bourses d’étu<strong>des</strong>, qui sont une forme d’aide aux étu<strong>des</strong> très efficaces. Toutefois, ils<br />

présentent certaines limites. Ils décroissent fortement en fonction du revenu familial : de<br />

nombreux <strong>étudiant</strong>s qui ont <strong>des</strong> besoins financiers ne sont pas couverts par le<br />

programme. De plus, l’AFE est mal adaptée aux cheminements non traditionnels<br />

(FEUQ, 2010, p. 122). Le régime crée aussi un end<strong>et</strong>tement très important, <strong>et</strong> ne couvre<br />

pas l’entièr<strong>et</strong>é <strong>des</strong> besoins. C’est pourquoi l’end<strong>et</strong>tement à l’AFE prédit l’end<strong>et</strong>tement à<br />

d’autres sources, alors que l’on s’attendrait à voir la relation inverse. Ils sont<br />

véritablement <strong>des</strong> prêts de subsistance : les <strong>étudiant</strong>s sur l’AFE doivent se serrer la<br />

ceinture, <strong>et</strong> cumulent souvent plusieurs d<strong>et</strong>tes différentes.<br />

Les prêts privés sont la deuxième source d’end<strong>et</strong>tement en importance. Leurs conditions<br />

sont moins avantageuses que les prêts de l’AFE (supra section 2.3) : les taux d’intérêt<br />

sont plus élevés <strong>et</strong> doivent être assumés par l’<strong>étudiant</strong> durant les étu<strong>des</strong>. Contrairement<br />

à ce que l’on pourrait croire, le taux d’end<strong>et</strong>tement privé décroit en fonction du revenu<br />

parental : les montants contractés ne suivent toutefois pas. De plus, l’offre de crédit <strong>et</strong><br />

les besoins non comblés semblent expliquer pourquoi ces prêts sont plus importants<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

139


pour les <strong>étudiant</strong>s inscrits dans <strong>des</strong> domaines jugés plus rentables : les stratégies<br />

d’évitement de l’end<strong>et</strong>tement y sont plus difficilement applicables. Globalement, il s’agit<br />

là aussi d’un end<strong>et</strong>tement de subsistance, qui n’est toutefois pas en voie de remplacer<br />

l’end<strong>et</strong>tement à l’AFE, fort heureusement. Il est aussi la seule forme d’end<strong>et</strong>tement qui<br />

est présente chez les <strong>étudiant</strong>s qui travaillent plus en cours d’étu<strong>des</strong>, <strong>et</strong> chez ceux qui<br />

ont <strong>des</strong> revenus bruts annuels plus élevés : il s’agit d’une tendance inquiétante, qui<br />

encourage fort certainement le décrochage (infra section 7.2), surtout en pensant que l’on<br />

ne cible que l’end<strong>et</strong>tement de consommation. Il s’agit aussi d’une forme de crédit qui<br />

n’est pas sensible aux rallongements <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> : le montant de d<strong>et</strong>te reste stable, que<br />

l’on ait rallongé ses étu<strong>des</strong> par le passé ou non. De plus, les pratiques <strong>des</strong> institutions<br />

financières sont en voie d’être encadrées de manière plus serrée par le gouvernement du<br />

Québec : nous proposerons dans la prochaine section de nouveaux encadrements<br />

spécifiques à la situation de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>.<br />

Les d<strong>et</strong>tes en provenance de la famille ou d’amis ressemblent beaucoup aux prêts<br />

privés. Toutefois, ils présentent une différence notable : ils sont beaucoup plus élevés<br />

lorsqu’ils sont la seule source d’end<strong>et</strong>tement. Nous croyons que cela révèle une<br />

caractéristique importante de ces d<strong>et</strong>tes : ce sont <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes de dernier recours, pour les<br />

<strong>étudiant</strong>s qui ne veulent pas ou ne peuvent pas s’end<strong>et</strong>ter à d’autres sources, <strong>et</strong> qui<br />

présentent tout de même <strong>des</strong> besoins financiers à combler.<br />

10.3. L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : une modélisation<br />

Les figures <strong>et</strong> tableaux suivants résument le modèle général présenté aux sections 10.1 à<br />

10.6. Globalement, nous pouvons en r<strong>et</strong>enir que l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> à plusieurs<br />

eff<strong>et</strong>s indésirables : il sélectionne les <strong>étudiant</strong>s en fonction de leur capacité financière <strong>et</strong><br />

non de leur talent <strong>et</strong> affecte de manière régressive les <strong>étudiant</strong>s les plus démunis. De<br />

plus, il a un impact négatif sur la réussite scolaire : une politique de prêts <strong>étudiant</strong>s<br />

élevés peut donner le capital nécessaire pour assurer un accès large aux étu<strong>des</strong><br />

universitaires, mais il ne garantit pas la réussite du proj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong>. Même après les<br />

étu<strong>des</strong>, l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> a <strong>des</strong> <strong>impacts</strong> importants, en limitant la marge de<br />

manœuvre financière <strong>des</strong> nouveaux diplômés de manière importante. En somme,<br />

end<strong>et</strong>ter les <strong>étudiant</strong>s est un jeu qui n’en vaut pas la chandelle. La prochaine section<br />

présente une série de recommandations qui visent à réduire concrètement l’impact de<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> sur les <strong>étudiant</strong>s québécois.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

140


1. Le milieu<br />

familial<br />

La relation<br />

sociale au crédit<br />

Le revenu<br />

familial<br />

La résidence<br />

parentale<br />

Le niveau de<br />

scolarité<br />

précédent<br />

Figure 10-1 : Modélisation <strong>des</strong> six grands <strong>déterminants</strong> de l'end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong><br />

2. Les<br />

caractéristiques<br />

individuelles<br />

Âge<br />

Lieu de<br />

résidence<br />

Fait d'être<br />

parent ou non<br />

Le travail<br />

rémunéré <strong>et</strong><br />

l'end<strong>et</strong>tement<br />

Les dépenses en<br />

loisir<br />

Impacts<br />

psychologiques<br />

3. Les<br />

antécédents de<br />

crédit<br />

Le niveau<br />

d'end<strong>et</strong>tement<br />

accumulé<br />

Les expériences<br />

passées<br />

La gestion<br />

>inancière<br />

4. Les choix<br />

scolaires<br />

L'entrée aux<br />

étu<strong>des</strong>, la durée<br />

<strong>des</strong> étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> la<br />

persévérance<br />

Le domaine<br />

d'étu<strong>des</strong><br />

Les bourses de<br />

mérite<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

5. Les facteurs<br />

externes<br />

Coûts <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />

Mélange prêts/<br />

bourses<br />

Offre de crédit<br />

Dépenses de<br />

subsistance<br />

6. Choix après le<br />

premier diplôme<br />

Poursuite<br />

d'étu<strong>des</strong><br />

supérieures<br />

Le<br />

remboursement<br />

<strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> la<br />

faillite<br />

Les >inances du<br />

nouveau diplômé<br />

141


Figure 10-2 : Classification <strong>des</strong> <strong>déterminants</strong> en fonction du choix de s'end<strong>et</strong>ter ou <strong>des</strong> <strong>impacts</strong> sur l'end<strong>et</strong>tement<br />

Choix de s'end<strong>et</strong>ter <strong>et</strong> niveau<br />

d'end<strong>et</strong>tement<br />

1. Le milieu familial<br />

2. Les caractéristiques<br />

individuelles<br />

Âge, résidence, être parent ou non,<br />

travail rémunéré,<br />

3. Les antécédents de crédit<br />

4. Les choix scolaires<br />

5. Les facteurs externes<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

Impacts de l'end<strong>et</strong>tement<br />

2. Les caractéristiques<br />

individuelles<br />

Âge, résidence, être parent ou non,<br />

travail rémunéré, dépenses de<br />

loisirs, <strong>impacts</strong> psychologiques<br />

4. Les choix scolaires<br />

6. Choix après le premier diplôme<br />

142


Tableau 10-1 : Description <strong>des</strong> relations entre end<strong>et</strong>tement, les six <strong>déterminants</strong>, <strong>et</strong> les étu<strong>des</strong> du cheminement universitaire<br />

Déterminant Facteur Impacts sur l'accès Impact sur le taux Impact sur le montant de Impact pendant ou après<br />

d'end<strong>et</strong>tement total d<strong>et</strong>te total<br />

les étu<strong>des</strong><br />

1. Milieu familial Relation sociale<br />

Des attitu<strong>des</strong> plus tolérantes diminuent l'aversion à<br />

au crédit<br />

l'end<strong>et</strong>tement<br />

Revenu familial Diminue quand le revenu 3% de la variance<br />

augmente<br />

expliquée<br />

Absence de<br />

1,5 fois plus élevé 1,5 fois plus élevée Impacts possibles sur le<br />

contribution<br />

parentale<br />

défaut<br />

Résidence Devoir déménager peut 1,2 fois plus élevé si 1,12 fois plus élevé si<br />

parentale décourager ou r<strong>et</strong>arder le<br />

proj<strong>et</strong> d'étu<strong>des</strong><br />

changement de région changement de région<br />

Niveau de<br />

1,4 fois plus élevé si 1,15 fois plus élevé<br />

scolarité<br />

précédent<br />

première génération<br />

2. Caractéristiques Âge Devoir s'end<strong>et</strong>ter<br />

Le taux augmente avec 5% de la variance<br />

individuelles<br />

augmente de 1,5 à 1,8 fois<br />

la probabilité de r<strong>et</strong>arder<br />

le début <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />

l'âge<br />

expliquée<br />

Lieu de résidence 1,7 fois plus élevé chez 1,7 fois plus élevé chez<br />

ceux qui ne vivent pas ceux qui ne vivent pas<br />

chez leurs parents chez leurs parents<br />

Fait d'être parent<br />

1,4 fois plus élevé chez les 1,5 fois plus élevé chez les<br />

ou non<br />

<strong>étudiant</strong>s-­‐parents <strong>étudiant</strong>s-­‐parents<br />

Travail rémunéré<br />

Le travail rémunéré est déployé<br />

<strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement<br />

comme stratégie d'évitement de<br />

l'end<strong>et</strong>tement<br />

Dépenses en loisir<br />

Dépenses comprimées<br />

<strong>et</strong> autres<br />

dépenses<br />

pour limiter l'end<strong>et</strong>tement<br />

Impacts<br />

<strong>L'end<strong>et</strong>tement</strong> augmente<br />

psychologiques<br />

le stress financier<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

143


Déterminant Facteur Impacts sur l'accès Impact sur le taux Impact sur le montant de<br />

d'end<strong>et</strong>tement total d<strong>et</strong>te total<br />

3. Antécédents de Niveau<br />

<strong>L'end<strong>et</strong>tement</strong> entraîne<br />

crédit<br />

d'end<strong>et</strong>tement<br />

l'end<strong>et</strong>tement :<br />

accumulé<br />

possibilités d'une spirale<br />

de l'end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong><br />

Expériences Rendent réfractaires à Peu d'expériences; possibilité d'une méconnaissance du<br />

passées<br />

l'end<strong>et</strong>tement<br />

crédit. C'est une source importante d'information<br />

financière<br />

Gestion financière La gestion financière <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s est souvent<br />

déficiente, ce qui augmente la vulnérabilité. Peu de<br />

formation financière<br />

4. Les choix Entrée, durée <strong>des</strong> 1000$ de prêts de plus = L’allongement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> L’allongement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />

scolaires<br />

étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> 1,6% d'<strong>étudiant</strong>s de augmente de 1,2 fois la augmente de 1,2 fois le<br />

persévérance famille démunies de probabilité de devoir niveau d’end<strong>et</strong>tement<br />

moins.<br />

s’end<strong>et</strong>ter<br />

Domaine d'étu<strong>des</strong> Orientation du domaine Les <strong>étudiant</strong>s dans les<br />

en fonction de la<br />

domaines à forte<br />

rentabilité économique rentabilité sont souvent<br />

plus end<strong>et</strong>tés au privé<br />

Réussite scolaire Les bourses de mérite réduisent l'end<strong>et</strong>tement aux<br />

cycles supérieurs<br />

5. Facteurs Coûts <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> Les frais de scolarité Plus les étu<strong>des</strong> coûtent<br />

externes<br />

élevés diminuent l'accès cher, plus l'end<strong>et</strong>tement<br />

aux étu<strong>des</strong><br />

est élévé<br />

Mélange<br />

<strong>L'end<strong>et</strong>tement</strong> élevé est Le gouvernement<br />

prêts/bourses un frein à l'accès<br />

détermine le niveau<br />

d'end<strong>et</strong>tement public <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s<br />

Offre de crédit L'offre de crédit <strong>étudiant</strong> est abondante, parfois<br />

trompeuse, <strong>et</strong> peu règlementée, ce qui peut augmenter<br />

l’end<strong>et</strong>tement<br />

Dépenses de<br />

Nourriture <strong>et</strong> loyer<br />

subsistance<br />

expliquent chacun 2% de<br />

la variance du montant de<br />

d<strong>et</strong>te<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

Impact pendant ou après<br />

les étu<strong>des</strong><br />

Les motifs financiers sont<br />

les principaux motif<br />

d'abandon au Canada<br />

144


Déterminant Facteur Impacts sur l'accès Impact sur le taux<br />

d'end<strong>et</strong>tement total<br />

6. Choix après le Poursuite<br />

premier diplôme d'étu<strong>des</strong><br />

supérieures<br />

Remboursement<br />

<strong>des</strong> prêts <strong>et</strong><br />

faillite<br />

Les finances du<br />

nouveau diplômé<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

Impact sur le montant de<br />

d<strong>et</strong>te total<br />

Impact pendant ou après<br />

les étu<strong>des</strong><br />

Une d<strong>et</strong>te élevée<br />

décourage beaucoup<br />

d'<strong>étudiant</strong>s de poursuivre<br />

aux cycles supérieurs (1,4<br />

à 1,6 fois en fonction de la<br />

taille de la d<strong>et</strong>te<br />

Plus les d<strong>et</strong>tes <strong>étudiant</strong>es<br />

sont élevées, plus les<br />

coûts <strong>des</strong> programmes<br />

augmentent;<br />

augmentation du taux de<br />

défaut<br />

Actifs plus faibles de<br />

40000$ pour les diplômés<br />

qui ont emprunté<br />

145


10.4. Recommandations<br />

Plusieurs mesures peuvent être mises en place en vue de réduire de manière concrète<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Elles se classent dans quatre gran<strong>des</strong> catégories : la politique de<br />

tarification de l’éducation universitaire, le programme d’aide financière aux étu<strong>des</strong>, le<br />

financement <strong>des</strong> organismes subventionnaires, la règlementation <strong>des</strong> institutions<br />

financières <strong>et</strong> l’information financière.<br />

Nous croyons que toutes ses recommandations devraient être intégrées dans un tout<br />

global <strong>et</strong> cohérent, une stratégie de lutte contre l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. En eff<strong>et</strong>, une<br />

stratégie à l’emporte-pièce ne peut s’attaquer de manière efficace à l’end<strong>et</strong>tement<br />

<strong>étudiant</strong> : dans ce domaine, tout est interrelié. Des efforts devront être consentis tant par<br />

l’AFE, l’OPC, le ministère de la Justice, les institutions financières <strong>et</strong> les universités pour<br />

limiter l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>.<br />

Recommandation 1<br />

Que le gouvernement du Québec élabore <strong>et</strong> m<strong>et</strong>te en place une stratégie de lutte contre<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> qui m<strong>et</strong>te en place :<br />

Le gel <strong>des</strong> frais de scolarité dès 2012 accompagné d’une meilleure règlementation <strong>des</strong> frais<br />

afférents ;<br />

Des bonifications aux prêts <strong>et</strong> bourses <strong>et</strong> aux bourses d’excellence <strong>des</strong> organismes<br />

subventionnaires ;<br />

Un meilleur encadrement <strong>des</strong> institutions financières ;<br />

Des mécanismes de communication pour améliorer les compétences financières <strong>des</strong> jeunes.<br />

10.4.1. Le gel <strong>des</strong> frais de scolarité<br />

Dans son dernier budg<strong>et</strong>, le gouvernement du Québec a décidé de hausser les frais de<br />

scolarité universitaires de 325 $ par année pendant cinq ans, portant à terme la facture<br />

<strong>étudiant</strong> à plus de 4 700 $ pour une année d’étu<strong>des</strong>.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

146


Figure 10-3 : Évolution de la facture <strong>étudiant</strong>e de 1994 à 2017 (projections)<br />

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Dans la situation actuelle, où les frais de scolarité sont égaux entre établissements <strong>et</strong><br />

entre disciplines, une facture <strong>étudiant</strong>e plus élevée est synonyme d’end<strong>et</strong>tement<br />

<strong>étudiant</strong> plus élevé (infra section 8.2.1). Sans aucun doute, c<strong>et</strong>te nouvelle politique créera<br />

un end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> plus élevé, malgré le maintien du plafond de prêts (nous y<br />

reviendrons plus loin). La FEUQ a exploré par le passé l’impact <strong>des</strong> hausses de frais de<br />

scolarité sur plusieurs aspects de la vie <strong>étudiant</strong>e : il est clair que ceux-ci n’ont pas la<br />

capacité de payer. Le gouvernement du Québec doit revenir sur sa décision <strong>et</strong> annuler la<br />

hausse <strong>des</strong> frais de scolarité, pour prioriser une politique de gel <strong>des</strong> frais de scolarité.<br />

Recommandation 2<br />

Que le gouvernement du Québec renonce aux hausses de frais annoncées dans le<br />

Budg<strong>et</strong> 2011-2012.<br />

Le principal facteur de variation de la facture <strong>étudiant</strong>e entre les établissements<br />

d’enseignement est le montant exigé en matière de frais institutionnels obligatoires.<br />

Comme on peut le voir à la figure suivante, les établissements anglophones <strong>et</strong> les HEC<br />

sont les plus gourmands en matière de frais institutionnels obligatoires.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

147


Figure 10-4 : Description <strong>des</strong> frais institutionnels obligatoires exigés par établissement d'enseignement<br />

universitaire, baccalauréat, en 2010-2011<br />

McGill<br />

HEC<br />

Bishop's<br />

Concordia<br />

Laval<br />

Montréal<br />

Polytechnique<br />

Sherbrooke<br />

UQAM<br />

UQO<br />

UQAT<br />

UQAR<br />

UQAC<br />

ETS<br />

UQTR<br />

Source : FEUQ, 2011<br />

0 200 400 600 800 1000 1200<br />

Une nouvelle politique de gel <strong>des</strong> frais de scolarité doit s’accompagner d’une politique<br />

rigoureuse en matière d’encadrement <strong>des</strong> frais institutionnels obligatoires. Les<br />

administrations universitaires ont démontré à maintes reprises que la détermination <strong>des</strong><br />

niveaux de FIO devait être encadrée par le gouvernement du Québec. Un règlement<br />

existe à l’heure actuelle, mais les universités peuvent le contourner de plusieurs<br />

manières, <strong>et</strong> elles l’ont fait fréquemment par le passé. Une loi-cadre s’avère la meilleure<br />

façon de limiter les augmentations de FIO.<br />

Recommandation 3<br />

Que l’Assemblée nationale du Québec adopte une loi encadrant les frais institutionnels<br />

obligatoires exigibles par les établissements d’enseignement universitaires (ainsi que<br />

leurs composantes) <strong>et</strong> stipulant que de tels frais ne peuvent être imposés que si la<br />

nature, le montant <strong>et</strong> les modalités de ces frais font l’obj<strong>et</strong> d’une entente entre<br />

l’établissement <strong>et</strong> l’association <strong>étudiant</strong>e reconnue comme étant représentative <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s concernés. (CAU-643)<br />

10.4.2. Des prêts <strong>et</strong> bourses adaptés aux besoins <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s<br />

Combattre l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> passe par un régime de prêts <strong>et</strong> bourses efficace <strong>et</strong><br />

généreux. Le gouvernement du Québec a à sa portée plusieurs leviers d’intervention en<br />

c<strong>et</strong>te matière. Nous en ciblerons cinq : le plafond de prêt, le niveau de dépenses<br />

admises, la contribution parentale, l’aide aux <strong>étudiant</strong>s parents <strong>et</strong> la faillite.<br />

Assurer l’efficacité se fait d’abord <strong>et</strong> avant tout en se fiant de manière prédominante sur<br />

la forme d’aide aux étu<strong>des</strong> la plus efficace : les bourses. Ainsi, le plafond de prêt doit<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

148


être maintenu à son niveau actuel. Il s’agit du premier levier, <strong>et</strong> le plus direct, sur lequel<br />

le gouvernement peut <strong>et</strong> doit agir.<br />

Recommandation 4<br />

Que le plafond de prêts de l’Aide financière aux étu<strong>des</strong> ne soit pas augmenté.<br />

Québec prétend que sa politique n’augmentera pas l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Toutefois, il<br />

perpétue l’allocation spéciale, qui est octroyée aux <strong>étudiant</strong>s qui ne reçoivent que <strong>des</strong><br />

prêts <strong>et</strong> augmente leur end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. À l’heure actuelle, plus du tiers <strong>des</strong><br />

bénéficiaires voient leur end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> augmenter chaque année. C’est une<br />

situation inacceptable. Si on souhaite limiter l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, convertir<br />

l’allocation spéciale en bourses d’étu<strong>des</strong> est un choix logique <strong>et</strong> simple.<br />

Recommandation 5<br />

Que l’allocation spéciale couvrant l’augmentation <strong>des</strong> frais de scolarité soit remise sous<br />

forme de bourse à tous les bénéficiaires sans exception, <strong>et</strong> qu’elle n’entraîne aucune<br />

hausse de l’end<strong>et</strong>tement.<br />

Le volume d’aide octroyée aux <strong>étudiant</strong>s est insuffisant. Cela se voit par le fait que les<br />

<strong>étudiant</strong>s qui dépensent plus pour leur subsistance doivent aussi s’end<strong>et</strong>ter davantage<br />

(supra section 8). C’est probablement pour c<strong>et</strong>te raison que les <strong>étudiant</strong>s qui s’end<strong>et</strong>tent<br />

à l’AFE doivent souvent s’end<strong>et</strong>ter à d’autres sources pour arriver à la fin de l’année<br />

(supra section 5). Ces <strong>étudiant</strong>s, déjà ceux qui ont <strong>des</strong> niveaux d’end<strong>et</strong>tement élevés <strong>et</strong> de<br />

nombreuses difficultés financières, doivent en plus composer avec un programme de<br />

plus en plus désu<strong>et</strong> dans le niveau de vie qu’il assure.<br />

L’absence d’indexation <strong>des</strong> dépenses admises prévue par le gouvernement du Québec<br />

viendra creuser l’écart entre le programme de prêts <strong>et</strong> bourses <strong>et</strong> la réalité, <strong>et</strong> accentuera<br />

probablement le recours aux prêts privés pour les bénéficiaires du programme. La<br />

situation doit être redressée par un rehaussement du niveau de dépenses admises <strong>et</strong> une<br />

indexation annuelle automatique de celles-ci.<br />

Recommandation 6<br />

Que l’Aide financière aux étu<strong>des</strong> augmente le montant <strong>des</strong> dépenses admises pour les<br />

bénéficiaires de l’aide financière aux étu<strong>des</strong>, notamment par une bonification <strong>des</strong><br />

montants <strong>des</strong> frais de subsistances <strong>et</strong> <strong>des</strong> frais de transport pour les <strong>étudiant</strong>s qui n’ont<br />

pas accès au transport en commun. Des frais de transport pour les non-résidents <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

frais d’Intern<strong>et</strong> devraient aussi être inclus dans les dépenses admises.<br />

Recommandation 7<br />

Que le ministère de l’Éducation, du Loisir <strong>et</strong> du Sport introduise un mécanisme<br />

automatique d’indexation annuelle de l’ensemble <strong>des</strong> dépenses admises dans le calcul<br />

de l’Aide financière aux étu<strong>des</strong>. Que c<strong>et</strong>te indexation soit équivalente à l’Indice <strong>des</strong> prix<br />

à la consommation (IPC) pour l’année concernée.<br />

Le programme d’aide financière aux étu<strong>des</strong> n’est pas suffisamment accessible. À l’heure<br />

actuelle, de nombreux <strong>étudiant</strong>s qui devraient pouvoir en bénéficier n’en bénéficient<br />

pas, alors que le fait de recevoir une contribution parentale prédit de manière<br />

importante l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> (supra section 7.3).<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

149


La raison principale est le mode de calcul actuel de la contribution parentale. La<br />

proposition gouvernementale propose une hausse mo<strong>des</strong>te du seuil de contribution<br />

parentale : il faut aller beaucoup plus loin <strong>et</strong> l’amener minimalement à 45 000 $, <strong>et</strong><br />

l’indexer annuellement par la suite. Un tel seuil correspondrait à une famille dont les<br />

deux parents travaillent à temps plein au salaire minimum.<br />

Recommandation 8<br />

Que les montants d’exemption pour le maintien de l’unité familiale soient établis à<br />

45 000 $ <strong>et</strong> indexés par la suite.<br />

Nous avons vu que certains <strong>étudiant</strong>s vivent <strong>des</strong> situations financières particulièrement<br />

problématiques : c’est le cas <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s plus âgés (supra section 6.1.2) <strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>sparents<br />

(supra section 6.1.7). Dans les deux cas, les programmes sont mésadaptés. Les<br />

cheminements horizontaux <strong>et</strong> non traditionnels n’existent pour ainsi dire pas sur l’écran<br />

radar <strong>des</strong> prêts <strong>et</strong> bourses, <strong>et</strong> la conciliation étu<strong>des</strong>-famille n’est pas du tout rendue<br />

facile! Un véritable chantier doit être entrepris, dans une perspective de formation<br />

continue, pour perm<strong>et</strong>tre l’accessibilité aux étu<strong>des</strong> universitaires à ces populations.<br />

Recommandation 9<br />

Que le gouvernement du Québec adapte le programme de prêts <strong>et</strong> bourses en vue de<br />

reconnaitre la diversité <strong>des</strong> cheminements scolaires <strong>et</strong> la conciliation étu<strong>des</strong>-travailfamille.<br />

Le fait de ne pas pouvoir faire faillite sur un prêt <strong>étudiant</strong> pendant sept ans relève d’une<br />

volonté d’équilibrer les comptes gouvernementaux, <strong>et</strong> non d’une considération <strong>des</strong><br />

besoins <strong>des</strong> nouveaux diplômés. Limiter l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> va nécessairement<br />

réduire le nombre d’<strong>étudiant</strong>s qui pourraient considérer la faillite pour se sortir de leur<br />

end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Nous l’avons noté plutôt : la faillite est un dernier recours <strong>et</strong> un<br />

processus douloureux, qui ne doit pas être encouragé, mais qui est parfois nécessaire.<br />

Recommandation 10<br />

Que le gouvernement du Canada abolisse les dispositions discriminatoires envers les<br />

<strong>étudiant</strong>s de la Loi sur la faillite <strong>et</strong> l’insolvabilité.<br />

10.4.3. Des bourses d’excellence plus nombreuses<br />

Les <strong>étudiant</strong>s de cycles supérieurs se fient de manière importante sur les bourses<br />

d’excellence octroyées par les organismes subventionnaires. Il s’agit, chez les <strong>étudiant</strong>s<br />

qui en reçoivent, d’une source de financement majeure. Or, ceux-ci ne répondent pas à<br />

la demande : encore aujourd’hui, trop d’<strong>étudiant</strong>s méritants ne sont pas subventionnés<br />

pour leurs étu<strong>des</strong>. Nous croyons qu’une stratégie de lutte contre l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong><br />

doit passer par un meilleur soutien financier de la relève scientifique québécoise, les<br />

<strong>étudiant</strong>s de cycles supérieurs.<br />

Recommandation 11<br />

Que les gouvernements augmentent le niveau de financement <strong>des</strong> différents organismes<br />

subventionnaires. (CNCS-426 [2.3.])<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

150


10.4.4. Mieux encadrer les institutions financières<br />

Le gouvernement du Québec a annoncé son intention de présenter à l’Assemblée<br />

nationale le proj<strong>et</strong> de loi 24, qui vise à limiter le surend<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> consommateurs.<br />

Celui-ci présente de nombreuses mesures, dont trois qui sont particulièrement<br />

intéressantes.<br />

Interdire la fausse représentation selon laquelle le crédit peut améliorer la<br />

situation financière d’un particulier;<br />

Donner une limite de crédit supérieure à ce qui est demandé par le<br />

consommateur;<br />

Imposer un paiement minimal sur les prêts consentis sur le solde <strong>des</strong> cartes de<br />

crédit qui atteindra 5 % à terme;<br />

Ces propositions nous apparaissent valables, <strong>et</strong> nous croyons que la FEUQ devrait les<br />

appuyer, tout en proposant de nouvelles dispositions. En eff<strong>et</strong>, les prêts <strong>étudiant</strong>s privés<br />

sont n<strong>et</strong>tement moins avantageux que les prêts publics, <strong>et</strong> le gouvernement du Québec<br />

subventionne de manière considérable les institutions financières pour assurer le<br />

fonctionnement du régime de prêts <strong>et</strong> bourses. Il prend en charge les prêts en défaut <strong>et</strong><br />

subventionne les intérêts dans certains cas. Nous croyons qu’en contrepartie, le<br />

gouvernement du Québec devrait en exiger plus <strong>des</strong> institutions financières.<br />

Recommandation 12<br />

Que la FEUQ appuie les dispositions du proj<strong>et</strong> de loi 24 visant à limiter le<br />

surend<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> consommateurs.<br />

Les pratiques promotionnelles <strong>des</strong> institutions financières nous semblent très proches de<br />

la fausse représentation dans bien <strong>des</strong> cas. La tranquillité d’esprit <strong>et</strong> l’innocuité du crédit<br />

sont deux arguments de vente majeurs <strong>des</strong> marges de crédit <strong>étudiant</strong>es. C<strong>et</strong>te vision<br />

idyllique du crédit entre directement en conflit avec les difficultés financières majeures<br />

qu’il peut engendrer chez bien <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s.<br />

Recommandation 13<br />

Que le gouvernement du Québec interdise la fausse représentation en matière<br />

d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> selon laquelle le crédit peut perm<strong>et</strong>tre de passer à travers ses<br />

étu<strong>des</strong> universitaires à l’abri <strong>des</strong> tracas financiers <strong>et</strong> sur la rentabilité future <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>.<br />

Plusieurs éléments <strong>des</strong> marges de crédit <strong>étudiant</strong>es sont nébuleux : c’est<br />

particulièrement vrai pour celles qui ciblent certains domaines d’étu<strong>des</strong>. Il est difficile<br />

de déterminer ce qui se produit dans le cas d’un abandon ou d’un changement de<br />

programme. Ces dispositions devraient être obligatoirement clarifiées.<br />

Recommandation 14<br />

Que le gouvernement du Québec impose aux institutions financières de clarifier les<br />

produits financiers offerts directement aux <strong>étudiant</strong>s, entre autres en énonçant<br />

clairement les conséquences d’un changement de programme ou d’un abandon scolaire<br />

sur le remboursement de la d<strong>et</strong>te.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

151


10.4.5. Assurer la distribution de l’information financière<br />

Les institutions financières nous semblent exploiter le manque de connaissances<br />

financières de plusieurs <strong>étudiant</strong>s. Dans bien <strong>des</strong> cas, ils ne présentent pas le<br />

programme de prêts <strong>et</strong> bourses : dans la plupart <strong>des</strong> cas, ses avantages ne sont pas<br />

énoncés clairement. Nous croyons qu’il est du devoir <strong>des</strong> institutions financières qui<br />

prennent part au programme de prêts <strong>et</strong> bourses à <strong>des</strong> conditions très avantageuses de<br />

présenter les termes de ces prêts <strong>et</strong> d’en présenter les avantages par rapport aux prêts<br />

conventionnels.<br />

Recommandation 15<br />

Que le gouvernement du Québec impose aux institutions financières de présenter sur<br />

leur site intern<strong>et</strong> <strong>et</strong> dans leurs dépliants informatifs présentant leurs produits <strong>étudiant</strong>s<br />

le programme d’aide financière aux étu<strong>des</strong> ainsi que ses modalités.<br />

Les jeunes Québécois, <strong>et</strong> par conséquent les <strong>étudiant</strong>s, ont un niveau d’information<br />

financière déficient. Nous croyons qu’il est nécessaire de m<strong>et</strong>tre fin à c<strong>et</strong>te situation. Une<br />

bonne façon de procéder serait de mandater l’Office de la protection du consommateur<br />

pour produire du matériel d’information ciblé envers les <strong>étudiant</strong>s sur les réalités de<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> privé.<br />

Recommandation 16<br />

Que l’Office de la protection du consommateur, en collaboration avec l’Aide financière<br />

aux étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> les établissements universitaires, élabore <strong>et</strong> distribue du matériel<br />

d’information sur l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, avec une emphase sur l’end<strong>et</strong>tement privé <strong>et</strong><br />

le crédit ciblé envers les <strong>étudiant</strong>s.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

152


11. Conclusion générale<br />

L’étude présentée visait à quantifier la situation de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, à en évaluer<br />

les <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> les <strong>impacts</strong>, pour ensuite ém<strong>et</strong>tre <strong>des</strong> recommandations. Nous avons<br />

entrepris l’étude en définissant l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> comme toute d<strong>et</strong>te contractée<br />

dans le cadre d’étu<strong>des</strong> professionnelles ou postsecondaires, indépendamment de<br />

l’ém<strong>et</strong>teur, qui perm<strong>et</strong> à l’<strong>étudiant</strong> d’acquitter ses dépenses scolaires ainsi que ses<br />

dépenses de subsistance, à l’exception de l’hypothèque <strong>et</strong> de l’achat d’une voiture. Les<br />

trois grands ém<strong>et</strong>teurs de prêts sont le gouvernement, les institutions financières <strong>et</strong> la<br />

famille. Par la suite, nous avons examiné les caractéristiques <strong>des</strong> deux grands ém<strong>et</strong>teurs<br />

de prêts <strong>étudiant</strong>s. Les prêts gouvernementaux ont un taux d’intérêt subventionné <strong>et</strong><br />

divers programmes sont offerts pour en faciliter le remboursement. Ils s’accompagnent<br />

aussi de bourses d’étu<strong>des</strong> souvent substantielles. Le montant maximal d’end<strong>et</strong>tement y<br />

est aussi fixé par règlement. Toutefois, le plafond de prêts est contourné par une<br />

allocation spéciale, qui augmente l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> pour le tiers <strong>des</strong> bénéficiaires,<br />

c’est-à-dire ceux qui ne reçoivent que <strong>des</strong> prêts. De plus, l’aide offerte est insuffisante<br />

pour couvrir les besoins, ce qui semble pousser de plus en plus d’<strong>étudiant</strong>s vers<br />

l’end<strong>et</strong>tement privé.<br />

Les prêts privés, quant à eux, sont moins avantageux, car leur taux d’intérêt est plus<br />

élevé, ils courent tout au long <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>, engendrant <strong>des</strong> coûts importants, <strong>et</strong> le<br />

potentiel d’end<strong>et</strong>tement y est beaucoup plus grand. De plus, les pratiques <strong>des</strong><br />

institutions financières sont à rem<strong>et</strong>tre en doute à bien <strong>des</strong> égards : c’est pourquoi nous<br />

avons recommandé une série de mesures pour resserrer l’encadrement législatif <strong>des</strong><br />

institutions financières.<br />

Nous avons ensuite examiné la littérature scientifique sur l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Le<br />

crédit privé est en hausse chez les jeunes <strong>et</strong> chez les <strong>étudiant</strong>s : toutefois, c<strong>et</strong>te hausse est<br />

accompagnée de connaissances financières largement insuffisantes. Trop de jeunes se<br />

fient encore à leurs expériences passées pour dicter leur comportement face au crédit.<br />

De plus, l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> a <strong>des</strong> <strong>impacts</strong> importants à toutes les étapes du<br />

cheminement académique d’un <strong>étudiant</strong> : il r<strong>et</strong>arde ou bloque l’accès aux étu<strong>des</strong> de bien<br />

<strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s, est une source de décrochage <strong>et</strong> un frein considérable à la réussite.<br />

Finalement, après les étu<strong>des</strong>, l’end<strong>et</strong>tement entraîne <strong>des</strong> difficultés financières <strong>et</strong> réduit<br />

la capacité financière <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s.<br />

Nous avons ajouté à c<strong>et</strong>te revue de littérature un examen exhaustif <strong>des</strong> <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong><br />

<strong>des</strong> <strong>impacts</strong> de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Nous en sommes ressortis avec six gran<strong>des</strong><br />

catégories de <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> d’<strong>impacts</strong>.<br />

Le milieu familial est principalement un déterminant de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : le<br />

revenu familial <strong>et</strong> la capacité de contribuer financièrement aux étu<strong>des</strong> de l’<strong>étudiant</strong><br />

jouent pour beaucoup dans le taux d’end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> le niveau de celui-ci. De plus,<br />

certains aspects sociologiques jouent un rôle, comme l’attitude face au crédit <strong>et</strong> le niveau<br />

de scolarité <strong>des</strong> parents. Le lieu de résidence joue un rôle : un <strong>étudiant</strong> qui doit quitter le<br />

domicile parental engage <strong>des</strong> dépenses beaucoup plus élevées qu’un jeune qui reste<br />

chez ses parents.<br />

Les caractéristiques individuelles jouent sur les deux plans. Le fait d’être plus âgé, de<br />

quitter la résidence familiale <strong>et</strong> d’être parent prédisent tous un end<strong>et</strong>tement plus élevé.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

153


De plus, l’end<strong>et</strong>tement est évité par la mise en place de diverses stratégies, dont<br />

l’augmentation du travail rémunéré en cours d’étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> la réduction <strong>des</strong> dépenses<br />

superflues.<br />

Les antécédents de crédit tendent à déterminer le niveau d’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>.<br />

L’end<strong>et</strong>tement accumulé a une influence néfaste : c’est ce que nous avons qualifié de<br />

spirale de l’end<strong>et</strong>tement. Plus un <strong>étudiant</strong> s’end<strong>et</strong>te, plus il risque de s’end<strong>et</strong>ter à<br />

d’autres sources, de cumuler <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes importantes à plusieurs prêteurs <strong>et</strong>, au final, de<br />

se r<strong>et</strong>rouver avec un niveau de d<strong>et</strong>tes qui va bien au-delà de sa capacité de<br />

remboursement. C<strong>et</strong>te situation n’est pas aidée par les connaissances en finances <strong>des</strong><br />

<strong>étudiant</strong>s, souvent faibles, <strong>et</strong> par l’offre de crédit <strong>des</strong> institutions financières, qui<br />

encouragent l’end<strong>et</strong>tement.<br />

Les choix scolaires influencent le niveau d’end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> sont influencés par ceux-ci.<br />

L’entrée aux étu<strong>des</strong>, la durée <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> la persévérance sont tous influencées<br />

négativement par le fait ou la perspective de s’end<strong>et</strong>ter pour ses étu<strong>des</strong>. Le choix du<br />

domaine d’étu<strong>des</strong> peut aussi être influencé par l’end<strong>et</strong>tement, en favorisant les<br />

domaines financièrement rentables au détriment d’autres domaines qui comprennent un<br />

risque plus élevé. À l’inverse, le fait d’être inscrits dans un domaine plus rentable tend à<br />

augmenter l’end<strong>et</strong>tement privé <strong>et</strong> familial, ce qui s’explique par une plus faible capacité<br />

de travailler en cours d’étu<strong>des</strong>, <strong>des</strong> coûts de matériel obligatoire élevés <strong>et</strong> une offre de<br />

crédit agressive <strong>et</strong> souvent alléchante. Finalement, une stratégie unique aux <strong>étudiant</strong>s de<br />

cycles supérieurs est de recevoir <strong>des</strong> bourses de mérite ; évidemment, elle ne peut être<br />

mise en place que si le dossier est jugé suffisamment bon par les organismes<br />

subventionnaires.<br />

Plusieurs facteurs externes influencent l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>. Les coûts <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> ont<br />

un impact direct sur l’end<strong>et</strong>tement : notre étude démontre que plus les étu<strong>des</strong> coûtent<br />

cher, plus l’end<strong>et</strong>tement est fréquent <strong>et</strong> élevé. Les choix gouvernementaux en matière<br />

d’aide financière, <strong>et</strong> le rapport entre prêts <strong>et</strong> bourses jouent aussi un rôle déterminant.<br />

L’offre souvent peu réglementée de produits financiers visant directement les <strong>étudiant</strong>s<br />

s’avère souvent trompeuse : le crédit est présenté comme facile, <strong>et</strong> une façon de passer à<br />

travers les étu<strong>des</strong> sans tracas financiers, alors que la réalité est toute autre. Une<br />

règlementation plus sévère est nécessaire. Finalement, un dernier facteur hors du<br />

contrôle <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s est le niveau <strong>des</strong> dépenses de subsistance : en eff<strong>et</strong>, plus le niveau<br />

de dépenses est élevé, plus l’end<strong>et</strong>tement est grand. Les dépenses de loyer <strong>et</strong> de<br />

nourriture sont difficilement compressibles : leur croissance, dans un contexte de crise<br />

alimentaire mondiale <strong>et</strong> d’augmentation continue <strong>des</strong> loyers, risque fort de continuer à<br />

pousser les <strong>étudiant</strong>s à s’end<strong>et</strong>ter davantage. Les seules stratégies viables de<br />

compression <strong>des</strong> dépenses de loyer, soit la colocation <strong>et</strong> de demeurer chez ses parents,<br />

sont déjà fréquemment pratiquées.<br />

Finalement, l’end<strong>et</strong>tement a <strong>des</strong> influences après l’acquisition du premier diplôme. Le<br />

fait d’être fortement end<strong>et</strong>té peut m<strong>et</strong>tre à mal la poursuite d’étu<strong>des</strong> aux cycles<br />

supérieurs. Les finances du nouveau diplômé sont généralement moins bonnes lorsque<br />

celui-ci a dû s’end<strong>et</strong>ter en cours d’étu<strong>des</strong> : de plus, la faillite est toujours une possibilité,<br />

bien que la loi fédérale l’interdise pour les prêts publics jusqu’à sept ans après la<br />

diplomation.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

154


L’analyse de l’end<strong>et</strong>tement nous a menés à adresser cinq gran<strong>des</strong> séries de<br />

recommandations, en vue de stabiliser le coût <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>, bonifier l’aide financière aux<br />

étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> les bourses de mérite, mieux règlementer le marché du crédit <strong>étudiant</strong> <strong>et</strong><br />

assurer une meilleure diffusion de l’information financière.<br />

Au final, nous croyons qu’une politique d’accès aux étu<strong>des</strong> universitaires fondée sur <strong>des</strong><br />

frais de scolarité élevés <strong>et</strong> un end<strong>et</strong>tement privé croissant est contraire à ses principes<br />

mêmes. L’end<strong>et</strong>tement frappe plus durement les <strong>étudiant</strong>s en provenance de mi<strong>lieux</strong><br />

défavorisés, affectant leur capacité à poursuivre leurs étu<strong>des</strong> à l’abri <strong>des</strong> soucis<br />

financiers. Fort heureusement, la situation québécoise est actuellement plus avantageuse<br />

que celle <strong>des</strong> autres provinces canadiennes : elle se détériore toutefois d’année en année,<br />

au fur <strong>et</strong> à mesure que s’accumulent les hausses de frais de scolarité <strong>et</strong> les r<strong>et</strong>ards dans<br />

l’Aide financière aux étu<strong>des</strong>. La complaisance actuelle <strong>des</strong> pouvoirs publics m<strong>et</strong> à mal<br />

l’avenir de Québec : si un redressement important n’est pas effectué très prochainement,<br />

c’est l’avenir du Québec <strong>et</strong> sa capacité à continuer à se développer dans un contexte de<br />

vieillissement de la population qui est à risque. Une véritable stratégie de lutte à<br />

l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> doit être mise en place par le gouvernement du Québec.<br />

Sur le plan scientifique, il reste beaucoup à faire. L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> au Québec est<br />

un phénomène qui a malheureusement été peu exploré. C<strong>et</strong>te première étude utilise un<br />

modèle statistique relativement simple, soit une analyse essentiellement bivariée.<br />

D’autres étu<strong>des</strong> utilisant <strong>des</strong> modèles statistiques plus précis perm<strong>et</strong>traient d’isoler avec<br />

plus de précisions certains facteurs. Une étude longitudinale perm<strong>et</strong>trait aussi d’aborder<br />

un autre aspect de l’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>, soit son évolution au cours du proj<strong>et</strong><br />

d’étu<strong>des</strong>.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

160


Annexe I - Caractéristiques <strong>des</strong> prêts privés<br />

Institution<br />

financière 1<br />

Institution<br />

financière 2<br />

Institution<br />

financière 3<br />

Institution<br />

financière 4<br />

Institution<br />

financière 5<br />

Institution<br />

financière 6<br />

Tableau I-1 : Offre de cartes de crédits régulières par institution financière<br />

Nom Intérêt Intérêt réduit Frais annuels? Autres<br />

Visa […] Juste pour<br />

<strong>étudiant</strong>s<br />

MasterCard […] SPC<br />

AIR MILES<br />

MasterCard […] SPC<br />

Remises<br />

19,4 % 11,8 %; en option Non<br />

19,50 % 12,90 %<br />

19,50 % 12,90 %<br />

Visa noire 19,99 % ND Non<br />

Visa noire Ma<br />

récompense<br />

Non disponible<br />

Visa Or […]<br />

Récompenses<br />

Carte Visa Remise en<br />

argent<br />

Signature® […]<br />

Récompenses® Visa‡<br />

Visa scène<br />

Institution<br />

financière 7 Carte Classique […]<br />

Visa pour <strong>étudiant</strong>s<br />

Institution<br />

financière 8<br />

35 $/an pour intérêt<br />

réduit<br />

35 $/an pour intérêt<br />

réduit<br />

19,99 % ND 3,50 $/mois<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

Service de réservation de<br />

bill<strong>et</strong>s; protection-­‐cellulaire;<br />

assurance voyage de 3 jours<br />

Programme air miles; rabais<br />

<strong>étudiant</strong>s SPC<br />

Remise en espèces de 0,5 %<br />

Programme de points <strong>et</strong><br />

d'assurance<br />

19,99 % ND Non Programme de points<br />

19,99 % ND Non 1 % de remise en espèces<br />

19,99 % ND Non<br />

19,99 %;<br />

21,99 %<br />

pour les<br />

avances de<br />

fonds<br />

ND Non<br />

Programme de points <strong>et</strong><br />

récompenses RBC<br />

Programme de points<br />

échangeables contre de la<br />

musique, <strong>des</strong> films, <strong>et</strong>c.<br />

Visa savoir 1 % de remise en espèces<br />

Non disponible<br />

19,99 %;<br />

21,99 %<br />

pour les<br />

avances de<br />

fonds<br />

ND Non<br />

Assurance accident pour<br />

transporteurs publics<br />

(100 000 $)<br />

161


Institution<br />

financière 1<br />

Institution<br />

financière 2<br />

Institution<br />

financière 3<br />

Institution<br />

financière 4<br />

Institution<br />

financière 5<br />

Institution<br />

financière 6<br />

Institution<br />

financière 7<br />

Institution<br />

financière 8<br />

Tableau I-2 : Marges de crédit régulières<br />

Nom Montant Remboursement Taux d'intérêt<br />

Marge de crédit<br />

Avantage <strong>étudiant</strong> […]<br />

Marge-­‐crédit Aux<br />

<strong>étudiant</strong>s<br />

Marge de crédit<br />

<strong>étudiant</strong>e<br />

Fonds de roulement<br />

<strong>étudiant</strong><br />

Marge de Crédit […]<br />

pour <strong>étudiant</strong>s<br />

Ligne de crédit […]<br />

pour <strong>étudiant</strong>s<br />

Marge de crédit<br />

étu<strong>des</strong><br />

Marge de crédit<br />

ressource-­‐toît […]<br />

Ligne de crédit<br />

<strong>étudiant</strong> […]<br />

Ligne de crédit<br />

<strong>étudiant</strong> […] pour<br />

professionnels <strong>et</strong><br />

diplômés<br />

10 000 $/an pour université temps<br />

plein; Maximum 40 000 $ 1 er cycle<br />

ou 60 000 $ cycles supérieurs<br />

5000 $ temps partiel<br />

15 000 $ première année; 10 000 $<br />

pour les années subséquentes<br />

jusqu'à 45 000 $<br />

5500 $/an, 20 000 $/4 ans ou<br />

3000 $/5 ans (cycles supérieurs)<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

Intérêts seulement durant les<br />

étu<strong>des</strong>; 6 mois de délai après la<br />

diplomation; 10 ans pour<br />

rembourser (université)<br />

Intérêts seulement durant les<br />

étu<strong>des</strong>; Report du capital durant<br />

12 mois<br />

Intérêts seulement durant les<br />

étu<strong>des</strong>; 12 mois de délai après la<br />

diplomation; 7 ans pour<br />

rembourser<br />

Non-­‐spécifié Intérêts seulement durant les<br />

étu<strong>des</strong>; 12 mois de délai après la<br />

diplomation; 7 ans pour<br />

rembourser<br />

5000 $/an 1 er cycle; 10 000 $/an<br />

cycles supérieurs<br />

Jusqu'à 10 000 $/an; maximum<br />

40 000 $ au 1er cycle; maximum<br />

20 000 $ cycles supérieurs; la<br />

moitié à temps partiel<br />

Jusqu'à 15 000 $/an, 40 000 $ pour<br />

le programme, pas de limite<br />

annuelle au 3eme cycle<br />

10 000 $/an, maximum 40 000 $<br />

8000 $/an pendant deux ans :<br />

maximum 48 000 $ avec la d<strong>et</strong>te du<br />

1er cycle (pour cycles supérieurs)<br />

Intérêts seulement durant les<br />

étu<strong>des</strong>; Report du capital durant<br />

12 mois<br />

Intérêts seulement durant les<br />

étu<strong>des</strong>; 12 mois de délai après la<br />

diplomation (6 mois pour une<br />

sortie sans diplôme); jusqu'à 20<br />

ans pour rembourser<br />

Intérêts seulement durant les<br />

étu<strong>des</strong>; 12 mois de délai après la<br />

diplomation<br />

Variable durant les<br />

étu<strong>des</strong>; fixe inférieur<br />

au prêt personnel<br />

après<br />

Non disponible<br />

Non disponible<br />

Préférentiel + 1 %<br />

Taux de base + 2 %<br />

(en fonction du<br />

dossier)<br />

Variable selon le taux<br />

préférentiel […]<br />

Réduction du taux<br />

d'intérêt en m<strong>et</strong>tant<br />

en garantie sa<br />

propriété ou celle de<br />

ses parents<br />

Non disponible<br />

162


Institution<br />

financière 1<br />

Institution<br />

financière 2<br />

Institution<br />

financière 3<br />

Institution<br />

financière 4<br />

Institution<br />

financière 5<br />

Institution<br />

financière 6<br />

Institution<br />

financière 7<br />

Institution<br />

financière 8<br />

Tableau I-3 : Offre de carte de crédit ciblée par institution financière<br />

Domaines Intérêt<br />

Non disponible<br />

Non disponible<br />

Non disponible<br />

Santé sauf médecine<br />

19,50 % ND<br />

Intérêt<br />

réduit<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

Frais annuels Autres<br />

125 $/an après 2<br />

ans<br />

Droit <strong>et</strong> notariat 75 $/an après 2 ans<br />

Génie<br />

Infirmier<br />

125 $/an après 2<br />

ans<br />

125 $/an après 2<br />

ans<br />

HEC Montréal 75 $/an après 2 ans<br />

Comptabilité 75 $/an après 2 ans<br />

Médecine <strong>et</strong><br />

optométrie<br />

Professions libérales<br />

Non disponible<br />

Non disponible<br />

19,99 % ND Non<br />

19,99 %;<br />

21,99 %<br />

pour les<br />

avances de<br />

fonds<br />

ND 39 $/an<br />

ND Non<br />

Carte Platine; Programme de points<br />

Carte or; Programme de récompenses<br />

encourageant l'utilisation de la carte<br />

Carte Platine; Programme de récompenses<br />

encourageant l'utilisation de la carte<br />

Carte Platine; Programme de récompenses<br />

encourageant l'utilisation de la carte<br />

Carte or; Programme de récompenses<br />

encourageant l'utilisation de la carte<br />

Carte or; Programme de récompenses<br />

encourageant l'utilisation de la carte<br />

Carte VISA* Or […] Récompenses; Programme<br />

de points […] récompense<br />

Visa Momentum […]; Remises en espèces (2 %<br />

pour achats de subsistance, sinon 1 %)<br />

VISA or […]sans frais annuels; Bonis liés aux<br />

voyages<br />

163


Institution<br />

financière 1<br />

Institution<br />

financière 2<br />

Institution<br />

financière 3<br />

Institution<br />

financière 4<br />

Institution<br />

financière 5<br />

Institution<br />

financière 6<br />

Institution<br />

financière 7<br />

Institution<br />

financière 8<br />

Tableau I-4 : Marges de crédit offertes par institution financière selon le domaine d'étude<br />

Domaine Montant Remboursement Taux d'intérêt<br />

médecine, médecine dentaire, Maximum non-­‐spécifié, Intérêts seulement durant "Taux avantageux"<br />

optométrie <strong>et</strong> pharmacie;<br />

"élevé"<br />

les étu<strong>des</strong>; report du durant les étu<strong>des</strong>; fixe<br />

actuariat, droit, génie <strong>et</strong><br />

capital jusqu'à 6 mois ou variable après les<br />

pharmacologie;<br />

après la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> étu<strong>des</strong> en <strong>des</strong>sous du<br />

chiropratique, médecine vétérinaire,<br />

podiatrie <strong>et</strong> sciences comptables.<br />

prêt personnel<br />

Médecine 200 000 $<br />

Intérêts seulement durant Non disponible<br />

maximum/50000$ par les étu<strong>des</strong>; 12 mois de<br />

an<br />

délai après la diplomation<br />

Dentisterie 200 000 $<br />

maximum/50000$ par<br />

an<br />

Chiropractie 80 000 $<br />

Optométrie<br />

maximum/20000$ par<br />

Droit<br />

Comptabilité<br />

Pharmacie<br />

Médecine véterinaire<br />

an<br />

MBA<br />

Non disponible<br />

50 000 $<br />

maximum/10000$ par<br />

an<br />

Santé 120 000 $ sauf médecine<br />

<strong>et</strong> médecine dentaire<br />

(200 000 $)<br />

Droit <strong>et</strong> notariat 7000 $/an pour quatre<br />

ans + 7000 $ pour <strong>des</strong><br />

étu<strong>des</strong> au 2e cycle.<br />

Maximum 35 000 $<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

Intérêts seulement durant<br />

les étu<strong>des</strong>; 12 mois de<br />

délai après la diplomation<br />

Base (2,50 %)<br />

Réduit de 0,50 %<br />

(4,75 % annuel au 1er<br />

mars 2011)<br />

Génie Non-­‐spécifié Base + 0,50 % (3 % au<br />

1er mars 2010)<br />

Infirmier 5500 $/an pour 4 ans +<br />

Base + 0,75 % (3,25 %<br />

6000 $ pour 2e cycle :<br />

25 000 $ à terme<br />

au 1er mars 2010)<br />

HEC Montréal 7000 $/an pour quatre<br />

Réduit de 0,50 %<br />

Comptabilité<br />

ans + 7000 $ pour <strong>des</strong><br />

(4,75 % annuel au 1er<br />

étu<strong>des</strong> au 2e cycle.<br />

Maximum 35 000 $<br />

mars 2011)<br />

optométrie, médecine vétérinaire, De 40 000 $ à 150 000 $ Intérêts seulement durant Taux préférentiel + 1 %<br />

pharmacie, podiatrie, sciences maximum selon le les étu<strong>des</strong>; 12 mois de<br />

infirmières, chiropractie, droit, génie,<br />

ergothérapie, physiothérapie,<br />

MBA/EMBA <strong>et</strong> comptabilité<br />

dossier<br />

délai après la diplomation<br />

Médecine, dentisterie 200 000 $ maximum, Intérêts seulement durant Taux préférentiel + 1 %<br />

sans restriction sur le les étu<strong>des</strong>; 12 mois de<br />

montant annuel<br />

délai après la diplomation<br />

MBA 40 000 $ maximum Intérêts seulement durant<br />

les étu<strong>des</strong>; 12 mois de<br />

délai après la diplomation<br />

Non disponible<br />

Médecine/dentisterie 200 000 $ maximum Intérêts seulement durant Variable selon le taux<br />

Médecine naturopathique 140 000 $ maximum les étu<strong>des</strong>; 12 mois de préférentiel […]<br />

Médecine vétérinaire 125 000 $ maximum délai après la diplomation<br />

Optométrie, pharmacie, ,<br />

80 000 $ maximum (6 mois pour une sortie<br />

comptabilité ou chiropratique<br />

sans diplôme); jusqu'à 20<br />

MBA ou MBA pour cadres 70 000 $ maximum ans pour rembourser<br />

Sciences infirmières ou podiatrie 55 000 $ maximum<br />

Chiropratique 62 000 $ maximum Intérêts seulement durant Non disponible<br />

Dentisterie 20 000 $ maximum; les étu<strong>des</strong>; 12 mois de<br />

62 000 $ la première<br />

année<br />

délai après la diplomation<br />

164


Droit 80 000 $ pour 3 ans<br />

MBA 80 000 $ maximum<br />

Médecine 20 000 $ maximum;<br />

62 000 $ la première<br />

année<br />

Optométrie, Pharmacie, Médecine 80 000 $ maximum<br />

vétérinaire<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

165


Appendice I - Code SPSS – premier cycle<br />

Création de nouvelles variables<br />

*************************************************************<br />

* CRÉATEUR : Louis-­‐Philippe Savoie lpsavoie@gmail.com<br />

* Date de dernière mise à jour : 21 juill<strong>et</strong> 2011<br />

*<br />

* Ce fichier comprend l'entièr<strong>et</strong>é <strong>des</strong> variables créées dans le<br />

* cadre du proj<strong>et</strong> de recherche sur l'end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong><br />

* Normalement, exécuter tout le fichier suffit à recréer<br />

* l'entièr<strong>et</strong>é <strong>des</strong> variables utilisées.<br />

*<br />

* Le fichier renomme les variables pour les rendre lisibles.<br />

*************************************************************<br />

* Création de variables : residence, recodage de k75_m1 (résidence principale).<br />

* 1 = chez ses parents; 2 = autonome; sinon manquante.<br />

recode k75_m1<br />

(7 = 1)<br />

(1 thru 6 = 2)<br />

(8 = 8)<br />

(9 = 9)<br />

(sysmis = sysmis)<br />

into residence.<br />

VARIABLE LABELS residence<br />

'Lieu de résidence de l''<strong>étudiant</strong>. Recodage de k75_m1'.<br />

VALUE LABELS residence<br />

1 'Habite chez ses parents'<br />

2 'N''habite pas chez ses parents'<br />

8 'Autre'<br />

9 'Je préfère ne pas répondre'.<br />

MISSING VALUES residence (8,9).<br />

EXECUTE.<br />

* Division <strong>des</strong> âges. 24 <strong>et</strong> moins = 1; 25 <strong>et</strong> plus = 2; sinon manquante.<br />

recode q76<br />

(lo thru 24 = 1)<br />

(25 thru 98 = 2)<br />

(99 = 99)<br />

INTO ageMediane.<br />

VARIABLE LABELS ageMediane 'Âge divisé selon la médiane. Recodage de q76'.<br />

VALUE LABELS ageMediane<br />

1 '24 ans <strong>et</strong> moins'<br />

2 '25 ans <strong>et</strong> plus'<br />

99 'Je préfère ne pas répondre'.<br />

execute.<br />

* Recodage de la variable âge q76 pour regrouper les valeurs extrèmes.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

166


RECODE q76<br />

(0 thru 19 = 1)<br />

(20 = 2)<br />

(21 = 3)<br />

(22 = 4)<br />

(23 = 5)<br />

(24 = 6)<br />

(25 = 7)<br />

(26 thru 30 = 8)<br />

(31 thru 98 = 9)<br />

(99=99)<br />

INTO AgeStrat.<br />

VARIABLE LABELS AgeStrat 'q76 (Âge) recodée pour faciliter le traitement'.<br />

VALUE LABELS AgeStrat<br />

1 '19 ans <strong>et</strong> moins'<br />

2 '20'<br />

3 '21'<br />

4 '22'<br />

5 '23'<br />

6 '24'<br />

7 '25'<br />

8 '26 à 30 ans'<br />

9 '31 ans <strong>et</strong> plus'<br />

99 'Je préfère ne pas répondre'.<br />

execute.<br />

* Présence ou absence d'aide financière aux étu<strong>des</strong>.<br />

* 1 = sans AFE.<br />

* 2 = AFE, prêts seulement.<br />

* 3 = AFE, bourses seulement.<br />

* Sinon, valeur manquante.<br />

compute statutAFE = $sysmis.<br />

if q12 = 2 statutAFE = 1.<br />

if q12 = 1 & q13 > 0 statutAFE = 2 .<br />

if q12 = 1 & q14 >0 statutAFE = 3.<br />

if q12 = 9 statutAFE = 9.<br />

if q12= $sysmis statutAFE = $sysmis.<br />

execute.<br />

VARIABLE LABELS statutAFE 'Statut à l''aide financière aux étu<strong>des</strong>. Recodage de q12 <strong>et</strong><br />

q13'.<br />

VALUE LABELS statutAFE<br />

1 'Sans prêts <strong>et</strong> bourses'<br />

2 'Bénéficiare de prêts seulement'<br />

3 'Bénéficiaire de prêts <strong>et</strong> de bourses'<br />

9 'Je préfère ne pas répondre'.<br />

execute.<br />

* Séparation de la variable revenu parental selon la médiane.<br />

* 1 = Moins de 65 000$ par an.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

167


* 2 = 65 000$ <strong>et</strong> plus.<br />

* Sinon, valeur manquante.<br />

compute revParentsMediane = 99.<br />

if q78 9 & q78 < 98 revParentsMediane = 2.<br />

if q78 = 98 revParentsMediane = 8.<br />

if q78 = 99 revParentsMediane = 9.<br />

EXECUTE.<br />

VARIABLE LABELS revParentsMediane 'Revenu parental divisé selon la médiane. Recodage<br />

de q78.'.<br />

VALUE LABELS revParentsMediane<br />

1 'Moins de 65 000$'<br />

2 '65 000 $ <strong>et</strong> plus.'<br />

8 'Ne sais pas'<br />

9 'Je préfère ne pas répondre'.<br />

EXECUTE.<br />

* Recodage de la variable q78 en quartiles de revenu parental.<br />

RECODE q78 (1 thru 6=1) (7 thru 9 = 2) (10 thru 13 = 3) (14 thru 17 = 4) (98 = 8) (99<br />

= 9) into q78quartile.<br />

VARIABLE LABELS q78quartile Revenu parental divisé en quartiles.<br />

VALUE LABELS q78quartile 1 'Moins de 39 999$' 2 '40 000$ à 69 999$' 3 '70 000$ à 124<br />

999$' 4 '125 000$ <strong>et</strong> plus' 8 'Ne sais pas' 9 'Je préfère ne pas répondre'.<br />

MISSING VALUES q78quartile (8,9).<br />

EXECUTE.<br />

* Création de la variable Étudiant de première génération.<br />

* On considère comme <strong>étudiant</strong> de première génération (EPG) un <strong>étudiant</strong> dont aucun <strong>des</strong><br />

deux parents n'a une scolarité universitaire.<br />

* 1 = EPG.<br />

* 2 = non-­‐EPG.<br />

* 3 = ne sait pas.<br />

* Sinon, valeur manquante.<br />

compute EPG = 99.<br />

if (q79a >= 1 & q79a = 1 & q79b = 4 & q79a = 4 & q79b


EXECUTE.<br />

* Recodage de dureeBacc pour arrêter à 6 ans<br />

RECODE dureeBacc (1 = 1 ) (2=2) (3=3) (4=4) (5=5) (6 thru HI = 6) into<br />

dureeBaccTronquee.<br />

VARIABLE LABELS dureeBaccTronquee 'Durée du diplôme, tronquée à 6 ans'.<br />

VALUE LABELS dureeBaccTronquee<br />

6 '6 ans ou plus'.<br />

EXECUTE.<br />

* Création d'une nouvelle variable rentabiliteDiplome qui est un recodage du domaine<br />

d'étu<strong>des</strong> (q9).<br />

RECODE q9<br />

(1, 3, 6, 8 = 1)<br />

(2, 4, 5, 7, 9 = 2)<br />

(10 = 3)<br />

(11 = 4)<br />

(96 = 8)<br />

(99 = 9)<br />

into rentabiliteDiplome.<br />

VARIABLE LABELS rentabiliteDiplome<br />

'Recodage de q9 en domaines à rentabilité économique forte <strong>et</strong> faible'.<br />

VALUE LABELS rentabiliteDiplome<br />

1 'Faible rentabilité'<br />

2 'Forte rentabilité'<br />

3 'Étu<strong>des</strong> plurisectorielles'<br />

4 'Non inscrit'<br />

8 'Ne sais pas/étu<strong>des</strong> plurisectorielles'<br />

9 'Je préfère ne pas répondre'.<br />

MISSING VALUES rentabiliteDiplome (3 thru 9).<br />

EXECUTE.<br />

********************************************************************************<br />

* MANIPULATIONS DES DONNÉES SUR L'ENDETTEMENT ÉTUDIANT*******************<br />

********************************************************************************<br />

*<br />

* Conversion <strong>des</strong> variables q43a à q43d en format binaire où 0 = non <strong>et</strong> 1 = oui <strong>et</strong><br />

* création de q43bc.<br />

*.<br />

* AFE.<br />

RECODE q43a<br />

(1 thru hi = 1)<br />

(0 = 0)<br />

(sysmis = sysmis)<br />

into q43aTaux.<br />

VARIABLE LABELS q43aTaux<br />

'Présence ou absence d''une d<strong>et</strong>te à l''AFE : projection d''ici la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de<br />

premier cycle'.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

169


VALUE LABELS q43aTaux<br />

0 'Non'<br />

1 'Oui'.<br />

EXECUTE.<br />

* End<strong>et</strong>tement privé.<br />

* Création de q43bc qui est la somme de q43b <strong>et</strong> q43c.<br />

COMPUTE q43bc = sum (q43b,q43c).<br />

VARIABLE LABELS q43bc 'Présence d''end<strong>et</strong>tement privé, avec 0. Somme de q43b <strong>et</strong> q43c'.<br />

EXECUTE.<br />

* Recodage de q43bc.<br />

RECODE q43bc<br />

(1 thru hi = 1)<br />

(0 = 0)<br />

(sysmis = sysmis)<br />

into q43bcTaux.<br />

VARIABLE LABELS q43bcTaux<br />

'Présence ou absence d''une d<strong>et</strong>te à une institution financière : projection d''ici la<br />

fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de premier cycle'.<br />

VALUE LABELS q43bcTaux<br />

0 'Non'<br />

1 'Oui'.<br />

EXECUTE.<br />

* Prêt familial.<br />

RECODE q43d<br />

(1 thru hi = 1)<br />

(0 = 0)<br />

(sysmis = sysmis)<br />

into q43dTaux.<br />

VARIABLE LABELS q43dTaux<br />

'Présence ou absence d''une d<strong>et</strong>te auprès de la famille ou d''amis : projection d''ici<br />

la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de premier cycle'.<br />

VALUE LABELS q43dTaux<br />

0 'Non'<br />

1 'Oui'.<br />

EXECUTE.<br />

* Présence ou absence de d<strong>et</strong>te.<br />

COMPUTE q43 = sum (q43a,q43b,q43c,q43d).<br />

VARIABLE LABELS q43 'D<strong>et</strong>te totale. Somme de q43a, q43b, q43c <strong>et</strong> q43d'.<br />

MISSING VALUES q43 (0).<br />

EXECUTE.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

170


RECODE q43<br />

(1 thru hi = 1)<br />

(0 = 0)<br />

(sysmis = sysmis)<br />

into q43Taux.<br />

VARIABLE LABELS q43Taux<br />

'Présence ou absence d''une d<strong>et</strong>te : projection d''ici la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de premier<br />

cycle'.<br />

VALUE LABELS q43Taux<br />

0 'Non'<br />

1 'Oui'.<br />

EXECUTE.<br />

********************************************************************<br />

* Même manège que plus tôt, mais en utilisant l'end<strong>et</strong>tement actuel.*<br />

********************************************************************<br />

RECODE q42a<br />

(1 thru hi = 1)<br />

(0 = 0)<br />

(sysmis = sysmis)<br />

into q42aTaux.<br />

VARIABLE LABELS q42aTaux<br />

'Présence ou absence d''une d<strong>et</strong>te à l''AFE : projection d''ici la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de<br />

premier cycle'.<br />

VALUE LABELS q42aTaux<br />

0 'Non'<br />

1 'Oui'.<br />

EXECUTE.<br />

* Création de q43bc qui est la somme de q43b <strong>et</strong> q43c.<br />

COMPUTE q42bc = sum (q42b,q42c).<br />

VARIABLE LABELS q42bc 'Présence d''end<strong>et</strong>tement privé, avec 0. Somme de q42b <strong>et</strong> q42c'.<br />

EXECUTE.<br />

RECODE q42bc<br />

(1 thru hi = 1)<br />

(0 = 0)<br />

(sysmis = sysmis)<br />

into q42bcTaux.<br />

VARIABLE LABELS q42bcTaux<br />

'Présence ou absence d''une d<strong>et</strong>te à une institution financière : projection d''ici la<br />

fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de premier cycle'.<br />

VALUE LABELS q42bcTaux<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

171


0 'Non'<br />

1 'Oui'.<br />

EXECUTE.<br />

* Prêt familial.<br />

RECODE q42d<br />

(1 thru hi = 1)<br />

(0 = 0)<br />

(sysmis = sysmis)<br />

into q42dTaux.<br />

VARIABLE LABELS q42dTaux<br />

'Présence ou absence d''une d<strong>et</strong>te auprès de la famille ou d''amis : projection d''ici<br />

la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de premier cycle'.<br />

VALUE LABELS q42dTaux<br />

0 'Non'<br />

1 'Oui'.<br />

EXECUTE.<br />

COMPUTE q42aBIS = q42a.<br />

MISSING VALUES q42aBIS (0, 50001 thru 99999999).<br />

VARIABLE LABELS q42aBIS 'D<strong>et</strong>te actuelle à l''AFE'.<br />

EXECUTE.<br />

COMPUTE q42bcBIS = sum (q42b, q42c).<br />

MISSING VALUES q42bcBIS (0, 50001 thru 99999999).<br />

VARIABLE LABELS q42bcBIS 'D<strong>et</strong>te actuelle à une institution financière'.<br />

EXECUTE.<br />

COMPUTE q42dBIS = q42d.<br />

MISSING VALUES q42dBIS (0, 50001 thru 99999999).<br />

VARIABLE LABELS q42dBIS 'D<strong>et</strong>te actuelle à la famille ou les amis'.<br />

EXECUTE.<br />

COMPUTE q42BIS = sum(q42a,q42b,q42c,q42d).<br />

MISSING VALUES q42BIS (0, 50001 thru 99999999).<br />

VARIABLE LABELS q42BIS 'D<strong>et</strong>te totale actuelle'.<br />

EXECUTE.<br />

* Présence ou absence de d<strong>et</strong>te.<br />

COMPUTE q42 = sum (q42a,q42b,q42c,q42d).<br />

VARIABLE LABELS q42 'D<strong>et</strong>te totale. Somme de q42a, q42b, q42c <strong>et</strong> q42d'.<br />

MISSING VALUES q42 (0).<br />

EXECUTE.<br />

RECODE q42<br />

(1 thru hi = 1)<br />

(0 = 0)<br />

(sysmis = sysmis)<br />

into q42Taux.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

172


VARIABLE LABELS q42Taux<br />

'Présence ou absence d''une d<strong>et</strong>te : projection d''ici la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de premier<br />

cycle'.<br />

VALUE LABELS q42Taux<br />

0 'Non'<br />

1 'Oui'.<br />

EXECUTE.<br />

* nbSrcD<strong>et</strong>tes : création d'une nouvelle variable .<br />

COMPUTE nbSrcD<strong>et</strong>tes = sum (q43aTaux,q43bcTaux, q43dTaux).<br />

VARIABLE LABELS nbSrcD<strong>et</strong>tes 'Nombre de sources de d<strong>et</strong>tes différentes. Somme de<br />

q43aTaux, q43bcTaux <strong>et</strong> q43dTaux'.<br />

EXECUTE.<br />

** nbSrcFinancement : création d'une nouvelle variable<br />

* presenceCF, sur la présence d'une contribution familiale (parentale ou du conjoint.<br />

Née de l'agglomération de q23 <strong>et</strong> q26.<br />

compute presenceCF = $sysmis.<br />

if q23 = 1 | q26 = 1 presenceCF = 1.<br />

if q23=2 & q26 = 2 presenceCF = 0.<br />

if q23=9 | q26 = 9 presenceCF = $sysmis.<br />

if q23=$sysmis | q26 = $sysmis presenceCF =$sysmis.<br />

VARIABLE LABELS presenceCF 'Présence ou absence d''une contribution familiale.<br />

Agglomération de q23 <strong>et</strong> q26.'.<br />

VALUE LABELS presenceCF 1 'Présence d''une contribution familiale' 0 'Absence d''une<br />

contribution familiale' 9 'Je préfère ne pas répondre'.<br />

MISSING VALUES presenceCF (9).<br />

execute.<br />

* presenceBourses, qui est dérivée de q15 <strong>et</strong> q19.<br />

compute presenceBourses = 1.<br />

if ((q15 = 3) AND (q19 = 3)) presenceBourses = 0.<br />

if (q15 = 9 OR q19 = 9) presenceBourses = $sysmis.<br />

EXECUTE.<br />

VARIABLE LABELS presenceBourses 'Présence ou absence d''une bourse de mérite ou<br />

autre. Agglomération de q15 <strong>et</strong> q19.'.<br />

VALUE LABELS presenceBourses 1 'Présence d''une bourse de mérite ou autre' 0 'Absence<br />

d''une bourse de mérite ou autre' 9 'Je préfère ne pas répondre'.<br />

MISSING VALUES presenceBourses (9).<br />

execute.<br />

* presenceTravail, que l'on dérive de q3237.<br />

recode q3237<br />

(sysmis = sysmis)<br />

(0 = 0)<br />

(1 thru 100000,000= 1)<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

173


(100001,000 thru hi = SYSMIS)<br />

into presenceTravail.<br />

VARIABLE LABELS presenceTravail 'Présence ou absence d''un emploi rémunéré pour la<br />

période à l''étude, dérivée de q3237'.<br />

VALUE LABELS presenceTravail 1 ' Présence d''au moins un emploi' 0 'Sans emploi'.<br />

EXECUTE.<br />

* Modification de q12 (présence ou absence d'AFE) pour déclarer 9 (ne sais pas) en<br />

manquante.<br />

RECODE q12<br />

(1=1)<br />

(2=0)<br />

(9=sysmis)<br />

into presenceAFE.<br />

VARIABLE LABELS presenceAFE 'Recodage de Q12 pour le traitement du nombre de sources<br />

de financement'.<br />

VALUE LABELS presenceAFE 0 'Sans AFE' 1 'Avec AFE' 9 'Je préfère ne pas répondre'.<br />

MISSING VALUES presenceAFE (9).<br />

EXECUTE.<br />

* nbSrcFinancement : Compilation du nombre de sources de financement. Addition de<br />

presenceCF, q12, presenceBourses, presenceTravail avec <strong>des</strong> + pour qu'une variable<br />

manquante fasse "choker" le système.<br />

COMPUTE nbSrcFinancement = presenceAFE+presenceCF+presenceBourses+presenceTravail.<br />

VARIABLE LABELS nbSrcFinancement 'Nombre de sources de financement d''un <strong>étudiant</strong>'.<br />

EXECUTE.<br />

* Travail rémunéré en cours d'étude : nombre d'heures travaillées pour la session<br />

Automne 2009.<br />

* Addition de k32c3 <strong>et</strong> k37c3<br />

COMPUTE k3237c3 = mean<br />

(a32c3,b32c3,c32c3,d32c3,e32c3,f32c3,a37c3,b37c3,c37c3,d37c3,e37c3,f37c3).<br />

VARIABLE LABELS k3237c3 'Nombre d''heures travaillées par semaine, automne 2009'.<br />

MISSING VALUES k3237c3 (0, 71 thru 9999).<br />

EXECUTE.<br />

* Valeur pour discriminer tous les <strong>étudiant</strong>s qui travaillent plus de 15 heures par<br />

semaine en même temps que leurs étu<strong>des</strong>.<br />

recode k3237c3<br />

(sysmis = sysmis)<br />

(0 = 0)<br />

(1 thru 14 = 1)<br />

(15 thru 70 = 2)<br />

(71 thru 9999 = sysmis)<br />

into travail15h.<br />

VARIABLE LABELS travail15h 'Proportion <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s qui travaillent plus ou moins<br />

que 15 heures'.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

174


VALUE LABELS travail15h<br />

1 'Travaille 14 heures <strong>et</strong> moins par semaine'<br />

2 'Travaille 15 heures <strong>et</strong> plus par semaine'.<br />

MISSING VALUES travail15h (0).<br />

EXECUTE.<br />

* Variable pour discriminer tous les <strong>étudiant</strong>s qui travaillent plus de 20 heures par<br />

semaine à l'automne 2009.<br />

recode k3237c3<br />

(sysmis = sysmis)<br />

(0 = 0)<br />

(1 thru 19 = 1)<br />

(20 thru 70 = 2)<br />

(71 thru 9999 = sysmis)<br />

into travail20h.<br />

VARIABLE LABELS travail20h 'Proportion <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s qui travaillent plus ou moins<br />

que vingt heures'.<br />

VALUE LABELS travail20h<br />

1 'Travaille 19 heures <strong>et</strong> moins par semaine'<br />

2 'Travaille 20 heures <strong>et</strong> plus par semaine'.<br />

MISSING VALUES travail20h (0).<br />

EXECUTE.<br />

* Variable qui détermine si l'<strong>étudiant</strong> travaillait ou non à l'automne 2009. Une<br />

p<strong>et</strong>ite erreur statistique peut s'insérer du au mode de calcul qui utilise les sysmis<br />

de k3237c.<br />

* L'approximation est suffisante pour les besoins de la cause.<br />

COMPUTE travailA09 = $sysmis.<br />

RECODE k3237c3<br />

(sysmis=0)<br />

(0=0)<br />

(1 thru 70 = 1)<br />

(71 thru 9999 = sysmis)<br />

INTO travailA09.<br />

VARIABLE LABELS travailA09 'Taux d''emploi, automne 2009'.<br />

VALUE LABELS travailA09<br />

0 'Sans-­‐emploi'<br />

1 'Occupait au moins un emploi'.<br />

EXECUTE.<br />

* Variable qui détermine si l'<strong>étudiant</strong> travaillait ou non en 2009. Une p<strong>et</strong>ite erreur<br />

statistique peut s'insérer du au mode de calcul qui utilise les sysmis de k3237.<br />

* L'approximation est suffisante pour les besoins de la cause.<br />

COMPUTE presenceTravail = $sysmis.<br />

RECODE q3237<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

175


(sysmis=0)<br />

(0=0)<br />

(1 thru 100000,000 = 1)<br />

(100001,000 thru HI = sysmis)<br />

INTO presenceTravail.<br />

VARIABLE LABELS presenceTravail 'Taux d''emploi'.<br />

VALUE LABELS presenceTravail<br />

0 'Sans-­‐emploi'<br />

1 'Occupait au moins un emploi'.<br />

EXECUTE.<br />

* k16d20b est la somme <strong>des</strong> bourses (mérite <strong>et</strong> stages), soit k16d + k20b.<br />

COMPUTE k16b20d=sum(k16d,k20b).<br />

VARIABLE LABELS k16b20d 'k16d20b est la somme <strong>des</strong> bourses (mérite <strong>et</strong> stages), soit<br />

k16d + k20b.'.<br />

MISSING VALUES k16b20d (30001 to HI).<br />

EXECUTE.<br />

* les séries q43*BIS modifient légèrement q43a-­‐d en ajoutant une valeur manquante à<br />

0.<br />

COMPUTE q43aBIS = q43a.<br />

MISSING VALUES q43aBIS (0, 50001 thru 99999999).<br />

VARIABLE LABELS q43aBIS 'D<strong>et</strong>te estimée à la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de premier cycle à<br />

l''AFE'.<br />

EXECUTE.<br />

COMPUTE q43bcBIS = sum (q43b, q43c).<br />

MISSING VALUES q43bcBIS (0, 50001 thru 99999999).<br />

VARIABLE LABELS q43bcBIS 'D<strong>et</strong>te estimée à la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de premier cycle à une<br />

institution financière'.<br />

EXECUTE.<br />

COMPUTE q43dBIS = q43d.<br />

MISSING VALUES q43dBIS (0, 50001 thru 99999999).<br />

VARIABLE LABELS q43dBIS 'D<strong>et</strong>te estimée à la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de premier cycle à la<br />

famille ou les amis'.<br />

EXECUTE.<br />

COMPUTE q43BIS = sum(q43a,q43b,q43c,q43d).<br />

MISSING VALUES q43BIS (0, 50001 thru 99999999).<br />

VARIABLE LABELS q43BIS 'D<strong>et</strong>te estimée à la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de premier cycle'.<br />

EXECUTE.<br />

* Présence ou non d'enfant à charge. Recodage de Q85B1 (âge de l'enfant).<br />

RECODE q85b1<br />

(sysmis = 0)<br />

(1 thru 8= 1)<br />

(9 = 9)<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

176


into presenceEnfant.<br />

VARIABLE LABELS presenceEnfant 'Présence ou absence d''un enfant à charge. Recodage<br />

de q85b1'.<br />

VALUE LABELS presenceEnfant<br />

1 'Enfant à charge'<br />

0 'Sans enfant à charge'<br />

9 'Je préfère ne pas répondre'.<br />

EXECUTE.<br />

* Dépenses selon le périmètre de sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong>. On compte donc : frais de<br />

scolarité, frais afférents, matériel scolaire, loyer, vêtements, nourriture.<br />

COMPUTE depensesESMFPC = sum (k49x, k50x, k53, k54).<br />

VARIABLE LABELS depensesESMFPC 'Dépenses totales en matière de frais scolaires,<br />

logement, nourriture <strong>et</strong> vêtements (k49x, k50x, k53, k54'.<br />

EXECUTE.<br />

* Insertion <strong>des</strong> dépenses de transport <strong>et</strong> de loisir.<br />

COMPUTE depensesTotales = sum (k29b, k49x, k50x, k53, k54, k56ax, k56bx, k58x).<br />

VARIABLE LABELS depensesTotales 'Dépenses totales, incluant le transport <strong>et</strong> le loisir<br />

[k29b, k49x, k50x, k53, k54, k56ax, k56bx, k58x] '.<br />

EXECUTE.<br />

* Le financement total comprend toutes les sources de financement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s.<br />

COMPUTE finTotal = sum (q13,q14,k16d,k20b,k24,k27,k28b,q3237).<br />

VARIABLE LABELS finTotal 'Financement total : somme <strong>des</strong> prêts <strong>et</strong> bourses, <strong>des</strong> bourses<br />

de mérite, <strong>des</strong> contributions familiales <strong>et</strong> du travail<br />

(q13,q14,k16d,k20b,k24,k27,k28b,q3237)'.<br />

EXECUTE.<br />

* Pour <strong>des</strong> raisons que je ne comprends pas, magTotal est très loin <strong>des</strong> résultats<br />

présentés dans ESMFPC. On va créer deux MAG : magESMFPC <strong>et</strong> magTotal.<br />

* Il va falloir revérifier le calcul. Pour l'instant, je vais créer un nouvel<br />

indicateur, mag1000.<br />

COMPUTE magESMFPC = finTotal-­‐depensesESMFPC.<br />

VARIABLE LABELS magESMFPC 'manque à gagner selon le périmètre de subsistance de<br />

sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong> pour une année'.<br />

COMPUTE magTotal = finTotal-­‐depensesTotales.<br />

VARIABLE LABELS magTotal 'manque à gagner total pour une année. finTotal-­‐<br />

depensesTotales'.<br />

COMPUTE magAFE = sum (finTotal,-­‐q13,-­‐depensesESMFPC).<br />

VARIABLE LABELS magAFE 'Manque à gagner total sans prêts de l''AFE. finTotal-­‐q13-­‐<br />

depensesESMFPC'.<br />

* Création de magPourcent, utilise pour connaître le nombre d'<strong>étudiant</strong>s en situation<br />

de manque à gagner.<br />

RECODE magTotal<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

177


(lo thru 0 = 1)<br />

(1 thru hi = 0)<br />

(sysmis = sysmis)<br />

into magPourcent.<br />

VARIABLE LABELS magPourcent 'Recodage de magTotal pour obtenir la présence ou<br />

l''absence de manque à gagner'.<br />

VALUE LABELS magPourcent<br />

0 'Surplus'<br />

1 'Manque à gagner'.<br />

EXECUTE.<br />

* Création de mag1000, une variable de manque à gagner qui crée une catégorie autour<br />

du 0 qui élimine tous les manque à gagner<br />

* ou les surplus de moins de 500$, qui sont probablement <strong>des</strong> accumulations<br />

d'erreurs.<br />

RECODE magTotal<br />

(lo thru -­‐1000 = 2)<br />

(-­‐999 thru 1000 = 1)<br />

(1001 thru HI = 0)<br />

(sysmis = sysmis)<br />

INTO mag1000.<br />

VARIABLE LABELS mag1000 'Recodage de magTotal où on enlève les <strong>étudiant</strong>s présentant<br />

un manque à gagner ou un surplus de 1000 $ <strong>et</strong> moins'.<br />

VALUE LABELS mag1000<br />

0 'Surplus'<br />

1 'Entre -­‐999$ <strong>et</strong> 1000$'<br />

2 'Manque à gagner'.<br />

EXECUTE.<br />

* Création de annee, qui est un recodage de q8b <strong>et</strong> estime l'année d'étu<strong>des</strong> de<br />

l'<strong>étudiant</strong>.<br />

* La variable est comptabilisée en fonction de l'année scolaire : ainsi, un <strong>étudiant</strong><br />

qui commence en janvier 2008 va être rendu, à l'automne 2009, à sa troisième année.<br />

COMPUTE annee=$sysmis.<br />

IF q8b=2009 and q8a>=8 annee=1.<br />

IF q8b=2009 and q8a < 8 annee =2.<br />

IF q8b=2008 and q8a>=8 annee=2.<br />

IF q8b=2008 and q8a < 8 annee =3.<br />

IF q8b=2007 and q8a>=8 annee=3.<br />

IF q8b=2007 and q8a < 8 annee =4.<br />

IF q8b=2006 and q8a>=8 annee=4.<br />

IF q8b=2006 and q8a < 8 annee =5.<br />

IF q8b2010 annee=9.<br />

IF q8a>12 annee=9.<br />

EXECUTE.<br />

VARIABLE LABELS annee 'Année d''étude de l''<strong>étudiant</strong>, dérivée de q8a <strong>et</strong> q8b.'.<br />

VALUE LABELS annee 1 'Première année' 2 'Deuxième année' 3 'Troisième année' 4<br />

'Quatrième année' 5 'Cinquième année <strong>et</strong> plus' 9 'Ne sais pas/Je préfère ne pas<br />

répondre'.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

178


MISSING VALUES annee (0 9).<br />

* Regénération <strong>des</strong> casiers. Utile si SPSS bouffe tout !.<br />

* Regroupement visuel.<br />

*k24.<br />

RECODE k24 (MISSING=COPY) (LO THRU 0.0=1) (LO THRU 1000.0=2) (LO THRU 2000.0=3) (LO<br />

THRU 3000.0=4) (LO THRU 4000.0=5) (LO THRU 5000.0=6) (LO THRU 6000.0=7) (LO THRU<br />

HI=8) (ELSE=SYSMIS) INTO k24Casiers.<br />

IF (VALUE (k24) EQ 0.0) k24Casiers=0.0.<br />

VARIABLE LABELS k24Casiers 'Q24*: Q24A + Q24B + Q24C (Regroupé par casiers)'.<br />

FORMATS k24Casiers (F5.0).<br />

VALUE LABELS k24Casiers 1 '


VALUE LABELS k16b20dCasiers 1 '0' 2 '1,00 -­‐ 1000,00' 3 '1001,00 -­‐ 2000,00' 4<br />

'2001,00 -­‐ 3000,00' 5 '3001,00 -­‐ 4000,00' 6 '4001,00 -­‐ 5000,00' 7 '5001,00+'.<br />

MISSING VALUES k16b20dCasiers (30001.0 THRU HI).<br />

VARIABLE LEVEL k16b20dCasiers (ORDINAL).<br />

EXECUTE.<br />

* Regroupement visuel.<br />

*finTotal.<br />

RECODE finTotal (MISSING=COPY) (LO THRU 0.0=1) (LO THRU 5000.0=2) (LO THRU<br />

10000.0=3) (LO THRU 15000.0=4) (LO THRU 20000.0=5) (LO THRU 25000.0=6) (LO THRU<br />

30000.0=7) (LO THRU HI=8) (ELSE=SYSMIS) INTO finTotalCasiers.<br />

VARIABLE LABELS finTotalCasiers 'Financement total : somme <strong>des</strong> prêts <strong>et</strong> bourses, <strong>des</strong><br />

bourses de mérite, <strong>des</strong> contributions familiales <strong>et</strong> du travail<br />

(q13,q14,k16d,k20b,k24,k27,k28b,q3237) (Regroupé par casiers)'.<br />

FORMATS finTotalCasiers (F5.0).<br />

VALUE LABELS finTotalCasiers 1 '0' 2 '1,00 -­‐ 5000,00' 3 '5001,00 -­‐ 10000,00' 4<br />

'10001,00 -­‐ 15000,00' 5 '15001,00 -­‐ 20000,00' 6 '20001,00 -­‐ 25000,00' 7 '25001,00 -­‐<br />

30000,00' 8 '30001,00+'.<br />

VARIABLE LEVEL finTotalCasiers (ORDINAL).<br />

EXECUTE.<br />

* Regroupement visuel.<br />

*depensesTotales.<br />

RECODE depensesTotales (MISSING=COPY) (LO THRU 0.0=1) (LO THRU 5000.0=2) (LO THRU<br />

10000.0=3) (LO THRU 15000.0=4) (LO THRU 20000.0=5) (LO THRU 25000.0=6) (LO THRU<br />

30000.0=7) (LO THRU HI=8) (ELSE=SYSMIS) INTO depensesTotalesCasiers.<br />

VARIABLE LABELS depensesTotalesCasiers 'Dépenses totales, incluant le transport <strong>et</strong><br />

le loisir [k29b, k49x, k50x, k53, k54, k56ax, k56bx,k57x, k58x] (Regroupé par<br />

casiers)'.<br />

FORMATS depensesTotalesCasiers (F5.0).<br />

VALUE LABELS depensesTotalesCasiers 1 '0' 2 '1,00 -­‐ 5000,00' 3 '5001,00 -­‐ 10000,00'<br />

4 '10001,00 -­‐ 15000,00' 5 '15001,00 -­‐ 20000,00' 6 '20001,00 -­‐ 25000,00' 7 '25001,00 -­‐<br />

30000,00' 8 '30001,00+'.<br />

VARIABLE LEVEL depensesTotalesCasiers (ORDINAL).<br />

EXECUTE.<br />

* Regroupement visuel.<br />

*k54.<br />

RECODE k54 (MISSING=COPY) (LO THRU 0.0=1) (LO THRU 250.0=2) (LO THRU 500.0=3) (LO<br />

THRU 750.0=4) (LO THRU 1000.0=5) (LO THRU 1250.0=6) (LO THRU 1500.0=7) (LO THRU HI=8)<br />

(ELSE=SYSMIS) INTO k54Casiers.<br />

VARIABLE LABELS k54Casiers 'Q54*: TOTAL Q54A, Q54B Q54C (Regroupé par casiers)'.<br />

FORMATS k54Casiers (F5.0).<br />

VALUE LABELS k54Casiers 1 '


VALUE LABELS k49xCasiers 1 '0' 2 '1,00 -­‐ 2500,00' 3 '2501,00 -­‐ 5000,00' 4 '5001,00 -­‐<br />

7500,00' 5 '7501,00 -­‐ 10000,00' 6 '10001,00 -­‐ 12500,00' 7 '12501,00 -­‐ 15000,00' 8<br />

'15001,00+'.<br />

MISSING VALUES k49xCasiers (36001.0 THRU 9.99999999E8).<br />

VARIABLE LEVEL k49xCasiers (ORDINAL).<br />

EXECUTE.<br />

* Regroupement visuel.<br />

*k50x.<br />

RECODE k50x (MISSING=COPY) (LO THRU 0.0=1) (LO THRU 1000.0=2) (LO THRU 2000.0=3) (LO<br />

THRU 3000.0=4) (LO THRU 4000.0=5) (LO THRU 5000.0=6) (LO THRU 6000.0=7) (LO THRU<br />

HI=8) (ELSE=SYSMIS) INTO k50xCasiers.<br />

VARIABLE LABELS k50xCasiers 'Q50*A: Moyenne annuelle (Regroupé par casiers)'.<br />

FORMATS k50xCasiers (F5.0).<br />

VALUE LABELS k50xCasiers 1 '0' 2 '1,00 -­‐ 1000,00' 3 '1001,00 -­‐ 2000,00' 4 '2001,00 -­‐<br />

3000,00' 5 '3001,00 -­‐ 4000,00' 6 '4001,00 -­‐ 5000,00' 7 '5001,00 -­‐ 6000,00' 8<br />

'6001,00+'.<br />

MISSING VALUES k50xCasiers (36001.0 THRU 9.99999999E8).<br />

VARIABLE LEVEL k50xCasiers (ORDINAL).<br />

EXECUTE.<br />

* Regroupement visuel.<br />

*k56ax.<br />

RECODE k56ax (MISSING=COPY) (LO THRU 0.0=1) (LO THRU 500.0=2) (LO THRU 1000.0=3) (LO<br />

THRU 1500.0=4) (LO THRU 2000.0=5) (LO THRU HI=6) (ELSE=SYSMIS) INTO k56axCasiers.<br />

VARIABLE LABELS k56axCasiers 'Q56A*A: Moyenne annuelle (Regroupé par casiers)'.<br />

FORMATS k56axCasiers (F5.0).<br />

VALUE LABELS k56axCasiers 1 '0' 2 '1,00 -­‐ 500,00' 3 '501,00 -­‐ 1000,00' 4 '1001,00 -­‐<br />

1500,00' 5 '1501,00 -­‐ 2000,00' 6 '2001,00+'.<br />

MISSING VALUES k56axCasiers (6001.0 THRU 9.9999999E7).<br />

VARIABLE LEVEL k56axCasiers (ORDINAL).<br />

EXECUTE.<br />

* Regroupement visuel.<br />

*k57x.<br />

RECODE k57x (MISSING=COPY) (LO THRU 0.0=1) (LO THRU 2000.0=2) (LO THRU 4000.0=3) (LO<br />

THRU 6000.0=4) (LO THRU 8000.0=5) (LO THRU 10000.0=6) (LO THRU HI=7) (ELSE=SYSMIS)<br />

INTO k57xCasiers.<br />

VARIABLE LABELS k57xCasiers 'Q57*A: Moyenne annuelle (Regroupé par casiers)'.<br />

FORMATS k57xCasiers (F5.0).<br />

VALUE LABELS k57xCasiers 1 '0' 2 '1,00 -­‐ 2000,00' 3 '2001,00 -­‐ 4000,00' 4 '4001,00 -­‐<br />

6000,00' 5 '6001,00 -­‐ 8000,00' 6 '8001,00 -­‐ 10000,00' 7 '10001,00+'.<br />

MISSING VALUES k57xCasiers (36001.0 THRU 9.9999999E7).<br />

VARIABLE LEVEL k57xCasiers (ORDINAL).<br />

EXECUTE.<br />

* Regroupement visuel.<br />

*k58x.<br />

RECODE k58x (MISSING=COPY) (LO THRU 0.0=1) (LO THRU 1000.0=2) (LO THRU 2000.0=3) (LO<br />

THRU 3000.0=4) (LO THRU 4000.0=5) (LO THRU 5000.0=6) (LO THRU HI=7) (ELSE=SYSMIS)<br />

INTO k58xCasiers.<br />

VARIABLE LABELS k58xCasiers 'Q58*A: Moyenne annuelle (Regroupé par casiers)'.<br />

FORMATS k58xCasiers (F5.0).<br />

VALUE LABELS k58xCasiers 1 '0' 2 '1,00 -­‐ 1000,00' 3 '1001,00 -­‐ 2000,00' 4 '2001,00 -­‐<br />

3000,00' 5 '3001,00 -­‐ 4000,00' 6 '4001,00 -­‐ 5000,00' 7 '5001,00+'.<br />

MISSING VALUES k58xCasiers (24001.0 THRU 9.9999999E7).<br />

VARIABLE LEVEL k58xCasiers (ORDINAL).<br />

EXECUTE.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

181


* Regroupement visuel.<br />

*q43aBIS.<br />

RECODE q43aBIS (MISSING=COPY) (LO THRU 0.0=1) (LO THRU 5000.0=2) (LO THRU 10000.0=3)<br />

(LO THRU 15000.0=4) (LO THRU 20000.0=5) (LO THRU 25000.0=6) (LO THRU 30000.0=7) (LO<br />

THRU 35000.0=8) (LO THRU 40000.0=9) (LO THRU 45000.0=10) (LO THRU HI=11)<br />

(ELSE=SYSMIS) INTO q43aCasiers.<br />

IF (VALUE (q43aBIS) EQ 0.0) q43aCasiers=0.0.<br />

VARIABLE LABELS q43aCasiers "D<strong>et</strong>te estimée à la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de premier cycle à<br />

l'AFE (Regroupé par casiers)".<br />

FORMATS q43aCasiers (F5.0).<br />

VALUE LABELS q43aCasiers 1 '


IF (VALUE (q43BIS) EQ 0.0) q43Casiers=0.0.<br />

VARIABLE LABELS q43Casiers 'D<strong>et</strong>te estimée à la fin <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de premier cycle<br />

(Regroupé par casiers)'.<br />

FORMATS q43Casiers (F5.0).<br />

VALUE LABELS q43Casiers 1 '


VARIABLE LABELS q23 'q23 : Présence de la contribution parentale'.<br />

VARIABLE LABELS k24 'k24 : Montant de la contribution parental, moyenne annuelle'.<br />

VARIABLE LABELS k3237c3 'k3237c3 : nombre d''heures travaillées, automne 2009'.<br />

VARIABLE LABELS travailA09 'travailA09 : Présence ou absence d''emploi, automne<br />

2009'.<br />

VARIABLE LABELS presenceTravail 'presenceTravail : Présence ou absence d''emploi'.<br />

VARIABLE LABELS q3237 'q3237 : Revenu brut annuel en provenance du travail rémunéré'.<br />

VARIABLE LABELS k53 'k53 : Dépenses annuelles en matière de frais de scolarité <strong>et</strong><br />

autres frais obligatoires'.<br />

VARIABLE LABELS k54 'k54 : Dépenses annuelles en matériel scolaire'.<br />

VARIABLE LABELS k49x 'k49x : Dépenses annuelles pour les frais de logement (loyer,<br />

électricité, téléphone, chauffage, meubles, fournitures)'.<br />

VARIABLE LABELS k50x 'k50x : Dépenses annuelles en nourriture'.<br />

VARIABLE LABELS q52 'q52 : Dépenses annuelles en vêtements <strong>et</strong> chaussures'.<br />

VARIABLE LABELS k56ax 'k56ax : Dépenses annuelles en transport'.<br />

VARIABLE LABELS k58x 'k58x : Loisirs <strong>et</strong> dépenses autres'.<br />

Code de génération <strong>des</strong> tableaux<br />

*************************************************************<br />

* CRÉATEUR : Louis-­‐Philippe Savoie lpsavoie@gmail.com<br />

* NOM : ESMFPC -­‐ Syntaxe de génération <strong>des</strong> tableaux croisés <strong>et</strong> <strong>des</strong> comparaison de<br />

moyennes.sps<br />

* Date de dernière mise à jour : 15 juill<strong>et</strong> 2011<br />

*<br />

* Ce fichier comprend l'entièr<strong>et</strong>é <strong>des</strong> analyse statistiques du<br />

* proj<strong>et</strong> de recherche sur l'end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong>.<br />

*<br />

* Les analyses sont d'abord <strong>des</strong>criptives, <strong>et</strong> on procède par la suite<br />

* aux tests statistiques. Deux cas spéciaux sont traités à la fin.<br />

*<br />

* IL FAUT COMMENCER PAR EXÉCUTER<br />

* ESMFPC -­‐ End<strong>et</strong>tement -­‐ Nouvelles variables <strong>et</strong> recodages.<br />

*<br />

* À associer avec une base de données récente de l'enquête<br />

* sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong> de financement <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s de premier cycle.<br />

*************************************************************<br />

* Sélection de la variable de pondération. Elle a été construite par Léger Mark<strong>et</strong>ing<br />

selon les admissions de l'automne 2006.<br />

* La pondération est une pondération sur marge en fonction du sexe, du régime<br />

d'étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> de l'établissement d'enseignement.<br />

WEIGHT by pond.<br />

* Sélection de l'échantillon: on ne traite que les <strong>étudiant</strong>s à temps plein. La<br />

variable contrôle est q2_m1.<br />

USE ALL.<br />

COMPUTE filter_$=(q2_m1=1).<br />

VARIABLE LABELS filter_$ 'q2_m1=1 (FILTER)'.<br />

VALUE LABELS filter_$ 0 'Not Selected' 1 'Selected'.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

184


FORMATS filter_$ (f1.0).<br />

FILTER BY filter_$.<br />

EXECUTE.<br />

*************************************************************<br />

* SECTION 1 : Statistiques <strong>des</strong>criptives.<br />

*<br />

* On sort les fréquences pour les variables<br />

* discrètes <strong>et</strong> la moyenne, la médiane, la déviation standard <strong>et</strong> les<br />

* quartiles pour les variables continues.<br />

*************************************************************<br />

* Caractéristiques socioéconomiques<br />

Sexe : sexe de l'<strong>étudiant</strong><br />

AgeStrat <strong>et</strong> q76 : Âge de l'<strong>étudiant</strong> -­‐ ageStrat coupe les données pour faciliter<br />

la présentation<br />

q78quartile <strong>et</strong> q78x : Revenu familial brut<br />

residence : lieu de résidence<br />

region2 : régions d'étu<strong>des</strong><br />

q64a : allongement précédent <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />

presenceEnfant : présence d'un enfant à charge<br />

epg : statut d'<strong>étudiant</strong> de première génération.<br />

FREQUENCIES VARIABLES=sexe AgeStrat q78quartile residence region2 q64a presenceEnfant<br />

epg<br />

/ORDER=ANALYSIS.<br />

FREQUENCIES VARIABLES=q76 q78x<br />

/FORMAT=NOTABLE<br />

/NTILES=4<br />

/STATISTICS=STDDEV MEAN MEDIAN<br />

/ORDER=ANALYSIS.<br />

FREQUENCIES VARIABLES=annee dureeBaccTronquee rentabiliteDiplome q82a<br />

/ORDER=ANALYSIS.<br />

* Financement.<br />

* FinTotal : Financement total<br />

* q23 <strong>et</strong> k24 : contribution parentale (présence <strong>et</strong> mnontant).<br />

* travailA09 <strong>et</strong> k3237c3 : Travail rémunéré à l'automne 2009 -­‐ présence <strong>et</strong> nombre<br />

d'heures.<br />

* presenceTravail <strong>et</strong> q3237 : Travail rémunéré durant l'année -­‐ présence <strong>et</strong> revenu<br />

brut.<br />

* presenceBourses <strong>et</strong> k16b20dCasiers : bourses d'étu<strong>des</strong>.<br />

FREQUENCIES VARIABLES=finTotalCasiers<br />

q23 k24Casiers<br />

travailA09 k3237c3casiers<br />

presenceTravail q3237casiers<br />

presenceBourses k16b20dCasiers<br />

/ORDER=ANALYSIS.<br />

FREQUENCIES VARIABLES=finTotal k24 k3237c3 q3237 k16b20d<br />

/FORMAT=NOTABLE<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

185


NTILES=4<br />

/STATISTICS=STDDEV MEAN MEDIAN<br />

/ORDER=ANALYSIS.<br />

* Dépenses. Deux dépenses font l'obj<strong>et</strong> de traitements particuliers (k53 <strong>et</strong> k49 -­‐<br />

frais de scolarité <strong>et</strong> loyer),<br />

* il faut se reporter à la fin du fichier. Toutes les dépenses sont pour un an.<br />

* depensesTotales : Dépenses totales.<br />

* k54Casiers : Dépenses de matériel scolaire.<br />

* k49x : Loyer<br />

* k50x : Nourriture<br />

* k56ax : Transport<br />

* k57x : Frais pour enfant à charge<br />

(ici, les personnes sans enfant n'ont pas de valeur associée<br />

nous n'avons pas besoin de les exclure.<br />

* k58x : Dépenses de loisirs <strong>et</strong> autres dépenses.<br />

FREQUENCIES VARIABLES=depensesTotalesCasiers k54Casiers k50xCasiers k56axCasiers<br />

k57xCasiers k58xCasiers<br />

/ORDER=ANALYSIS.<br />

FREQUENCIES VARIABLES=depensesTotales k54 k50x k56ax k57x k58x<br />

/FORMAT=NOTABLE<br />

/NTILES=4<br />

/STATISTICS=STDDEV MEAN MEDIAN<br />

/ORDER=ANALYSIS.<br />

* Types de d<strong>et</strong>tes<br />

* q43a = AFE<br />

* q43bc = Privé<br />

* q43d = Famille/amis<br />

* q43 = total<br />

* Les variables 'bis' sont simplement les variables normales, où les '0' ont été<br />

convertis en valeur manquante.<br />

FREQUENCIES VARIABLES=q43aTaux q43bcTaux q43dTaux q43Taux q43aCasiers q43bcCasiers<br />

q43dCasiers q43Casiers<br />

/ORDER=ANALYSIS.<br />

FREQUENCIES VARIABLES=q43aBis q43bcBis q43dBis q43Bis<br />

/FORMAT=NOTABLE<br />

/NTILES=4<br />

/STATISTICS=STDDEV MEAN MEDIAN<br />

/ORDER=ANALYSIS.<br />

*************************************************************.<br />

* SECTION 2 : Comparaisons de moyennes <strong>et</strong> tableaux croisés.<br />

*************************************************************.<br />

* Version "silencieuse". On sort les tableaux croisés <strong>et</strong> les comparaisons de moyenne<br />

avec :<br />

* Corrélations phi <strong>et</strong> pourcentage de colonne pour les<br />

tableaux croisés.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

186


* Moyenne <strong>et</strong> médiane pour les comparaisons de<br />

moyennes.<br />

* Les tests de corrélations phi ne sont utiles que<br />

pour certaines variables, qui sont notées en commentaires.<br />

* Pour les autres, on calcule plus loin les<br />

coefficients de corrélation de Pearson (r) <strong>et</strong> de Spearman (rho)<br />

* Comparaison <strong>des</strong> taux d'end<strong>et</strong>tement en fonction de la taille de la d<strong>et</strong>te.<br />

CROSSTABS<br />

/TABLES=q43aCasiers q43bcCasiers q43dCasiers q43Casiers by q43aTaux q43bcTaux<br />

q43dTaux q43Taux<br />

/FORMAT=AVALUE TABLES<br />

/STATISTICS= PHI<br />

/CELLS= ROW<br />

/COUNT ROUND CELL.<br />

MEANS TABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS BY q43aCasiers q43bcCasiers q43dCasiers<br />

q43Casiers<br />

/CELLS MEAN MEDIAN.<br />

* Comparaison <strong>des</strong> taux d'end<strong>et</strong>tement.<br />

CROSSTABS<br />

/TABLES=q43aTaux BY q43bcTaux q43dTaux q43Taux<br />

/FORMAT=AVALUE TABLES<br />

/STATISTICS=PHI<br />

/CELLS=COUNT ROW COLUMN TOTAL<br />

/COUNT ROUND CELL.<br />

CROSSTABS<br />

/TABLES=q43bcTaux BY q43aTaux q43dTaux q43Taux<br />

/FORMAT=AVALUE TABLES<br />

/STATISTICS=PHI<br />

/CELLS=COUNT ROW COLUMN TOTAL<br />

/COUNT ROUND CELL.<br />

CROSSTABS<br />

/TABLES=q43dTaux BY q43aTaux q43bcTaux q43Taux<br />

/FORMAT=AVALUE TABLES<br />

/STATISTICS=PHI<br />

/CELLS=COUNT ROW COLUMN TOTAL<br />

/COUNT ROUND CELL.<br />

CROSSTABS<br />

/TABLES=q43Taux BY q43aTaux q43bcTaux q43dTaux<br />

/FORMAT=AVALUE TABLES<br />

/STATISTICS=PHI<br />

/CELLS=COUNT ROW COLUMN TOTAL<br />

/COUNT ROUND CELL.<br />

* Tests : profil socioéconomique.<br />

* Phi est utile pour residence; q64a; presenceEnfant;<br />

epg<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

187


CROSSTABS<br />

/TABLES=sexe AgeStrat q78quartile residence region2 q64a presenceEnfant epg BY<br />

q43aTaux q43bcTaux q43dTaux q43Taux<br />

/FORMAT=AVALUE TABLES<br />

/STATISTICS=PHI<br />

/CELLS= ROW<br />

/COUNT ROUND CELL.<br />

MEANS TABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS BY sexe AgeStrat q78quartile residence<br />

region2 q64a presenceEnfant epg<br />

/CELLS MEAN MEDIAN.<br />

EXECUTE.<br />

* Section sur le profil scolaire.<br />

* Phi est utile pour rentabiliteDiplome; q82a.<br />

CROSSTABS<br />

/TABLES=dureeBaccTronquee rentabiliteDiplome q82a BY q43aTaux q43bcTaux q43dTaux<br />

q43Taux<br />

/FORMAT=AVALUE TABLES<br />

/STATISTICS=PHI<br />

/CELLS= ROW<br />

/COUNT ROUND CELL.<br />

MEANS TABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS BY dureeBaccTronquee rentabiliteDiplome<br />

q82a<br />

/CELLS MEAN MEDIAN.<br />

EXECUTE.<br />

* Section sur les sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong> de financement,<br />

* Phi est utile pour travailA09 presenceTravail presenceBourses.<br />

CROSSTABS<br />

/TABLES= finTotalCasiers<br />

q23 k24Casiers<br />

travailA09 k3237c3casiers<br />

presenceTravail q3237casiers<br />

presenceBourses k16b20dCasiers<br />

BY q43aTaux q43bcTaux q43dTaux q43Taux<br />

/FORMAT=AVALUE TABLES<br />

/STATISTICS=PHI<br />

/CELLS= ROW<br />

/COUNT ROUND CELL.<br />

MEANS TABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS<br />

BY finTotalCasiers q23 k24Casiers<br />

travailA09 k3237c3casiers<br />

presenceTravail q3237casiers<br />

presenceBourses k16b20dCasiers<br />

/CELLS MEAN MEDIAN.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

188


EXECUTE.<br />

* Section sur les types de dépenses.<br />

* Phi n'est jamais utile.<br />

CROSSTABS<br />

/TABLES=depensesTotalesCasiers k54Casiers k50xCasiers k56axCasiers k57xCasiers<br />

k58xCasiers BY q43aTaux q43bcTaux q43dTaux q43Taux<br />

/FORMAT=AVALUE TABLES<br />

/STATISTICS=PHI<br />

/CELLS= ROW<br />

/COUNT ROUND CELL.<br />

MEANS TABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS BY depensesTotalesCasiers k54Casiers<br />

k50xCasiers k56axCasiers k57xCasiers k58xCasiers<br />

/CELLS MEAN MEDIAN.<br />

EXECUTE.<br />

********************************************************************************.<br />

* SECTION 3 : Coefficients de corrélation.<br />

********************************************************************************.<br />

* Génération <strong>des</strong> coefficients de correlation pour les taux.<br />

* On ne calcule les coefficients de corrélation que pour les relations avec <strong>des</strong><br />

variables continues : pour les relations entre variables dichotomiques, phi est déjà<br />

généré.<br />

* End<strong>et</strong>tement.<br />

CORRELATIONS<br />

/VARIABLES=q43aTaux q43bcTaux q43dTaux q43Taux q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS<br />

/PRINT=TWOTAIL NOSIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

EXECUTE.<br />

* Caractéristiques socioéconomiques<br />

CORRELATIONS<br />

/VARIABLES=q43aTaux q43bcTaux q43dTaux q43Taux q76 q78x<br />

/PRINT= TWOTAIL NOSIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

CORRELATIONS<br />

/VARIABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS sexe q76 q78x residence region2 q64a<br />

presenceEnfant epg<br />

/PRINT=TWOTAIL NOSIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

EXECUTE.<br />

NONPAR CORR<br />

/VARIABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS q76 q78x<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

189


PRINT=SPEARMAN TWOTAIL SIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

* Caractéristiques scolaires.<br />

CORRELATIONS<br />

/VARIABLES=q43aTaux q43bcTaux q43dTaux q43Taux dureeBacc rentabiliteDiplome<br />

/PRINT=TWOTAIL NOSIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

EXECUTE.<br />

CORRELATIONS<br />

/VARIABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS dureeBacc rentabiliteDiplome q82a<br />

/PRINT=TWOTAIL NOSIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

EXECUTE.<br />

NONPAR CORR<br />

/VARIABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS dureeBacc<br />

/PRINT=SPEARMAN TWOTAIL SIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

* Sources <strong>et</strong> mo<strong>des</strong> de financement.<br />

CORRELATIONS<br />

/VARIABLES=q43aTaux q43bcTaux q43dTaux q43Taux finTotal k24 k3237c3 q3237 k16b20d<br />

/PRINT=TWOTAIL NOSIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

CORRELATIONS<br />

/VARIABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS finTotal q23 k24 travailA09 k3237c3<br />

presenceTravail q3237 presenceBourses k16b20d<br />

/PRINT=TWOTAIL NOSIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

NONPAR CORR<br />

/VARIABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS finTotal k24 k3237c3 q3237 k16b20d<br />

/PRINT=SPEARMAN TWOTAIL SIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

EXECUTE.<br />

* Dépenses<br />

CORRELATIONS<br />

/VARIABLES=q43aTaux q43bcTaux q43dTaux q43Taux depensesTotales k54 k50x k56ax<br />

k57x k58x<br />

/PRINT=TWOTAIL NOSIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

EXECUTE.<br />

CORRELATIONS<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

190


VARIABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS depensesTotales k54 k50x k56ax k57x<br />

k58x<br />

/PRINT=TWOTAIL NOSIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

NONPAR CORR<br />

/VARIABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS depensesTotales k54 k50x k56ax k57x<br />

k58x<br />

/PRINT=SPEARMAN TWOTAIL SIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

EXECUTE.<br />

* Quelques corrélations entre la rentabilité du diplôme <strong>et</strong> <strong>des</strong> caractéristiques<br />

triées sur le vol<strong>et</strong>.<br />

* Les tests de signification sont unidirectionnels.<br />

CORRELATIONS<br />

/VARIABLES=rentabiliteDiplome travailA09 k54 q82a q84 EPG q78x depensesTotales<br />

presenceEnfant<br />

/PRINT=TWOTAIL NOSIG<br />

/STATISTICS DESCRIPTIVES<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

* Tests statistiques spéciaux. Pour deux types de dépenses, soit les frais de<br />

scolarité <strong>et</strong> le loyer, nous excluons une partie de l'échantillon.<br />

USE ALL.<br />

COMPUTE filter_$=(q2_m1=1 & (residence = 2)).<br />

VARIABLE LABELS filter_$ 'q2_m1=1 & (q10=1 | q10=3) (FILTER)'.<br />

VALUE LABELS filter_$ 0 'Not Selected' 1 'Selected'.<br />

FORMATS filter_$ (f1.0).<br />

FILTER BY filter_$.<br />

EXECUTE.<br />

FREQUENCIES VARIABLES=k49xCasiers<br />

/ORDER=ANALYSIS.<br />

FREQUENCIES VARIABLES=k49x<br />

/FORMAT=NOTABLE<br />

/NTILES=4<br />

/STATISTICS=STDDEV MEAN MEDIAN<br />

/ORDER=ANALYSIS.<br />

CROSSTABS<br />

/TABLES=k49xCasiers BY q43aTaux q43bcTaux q43dTaux q43Taux<br />

/FORMAT=AVALUE TABLES<br />

/STATISTICS=CHISQ PHI CORR<br />

/CELLS= ROW<br />

/COUNT ROUND CELL.<br />

MEANS TABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS BY k49xCasiers<br />

/CELLS MEAN MEDIAN<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

191


STATISTICS ANOVA LINEARITY.<br />

CORRELATIONS<br />

/VARIABLES=q43aTaux q43bcTaux q43dTaux q43Taux<br />

/PRINT=TWOTAIL NOSIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

EXECUTE.<br />

CORRELATIONS<br />

EXECUTE.<br />

/VARIABLES=q43aBis q43bcBis q43dBis q43bis k49x<br />

/PRINT=TWOTAIL NOSIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

NONPAR CORR<br />

/VARIABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS k49x<br />

/PRINT=SPEARMAN TWOTAIL SIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

EXECUTE.<br />

USE ALL.<br />

COMPUTE filter_$=(q2_m1=1).<br />

VARIABLE LABELS filter_$ 'q2_m1=1 (FILTER)'.<br />

VALUE LABELS filter_$ 0 'Not Selected' 1 'Selected'.<br />

FORMATS filter_$ (f1.0).<br />

FILTER BY filter_$.<br />

EXECUTE.<br />

* Exclusion temporaire <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s non-­‐Québécois pour les fins du traitement<br />

statistique <strong>des</strong> frais de scolarité.<br />

USE ALL.<br />

COMPUTE filter_$=(q2_m1=1 & (q10=1 | q10=3)).<br />

VARIABLE LABELS filter_$ 'q2_m1=1 & (q10=1 | q10=3) (FILTER)'.<br />

VALUE LABELS filter_$ 0 'Not Selected' 1 'Selected'.<br />

FORMATS filter_$ (f1.0).<br />

FILTER BY filter_$.<br />

EXECUTE.<br />

CROSSTABS<br />

/TABLES=k53Casiers BY q43aTaux q43bcTaux q43dTaux q43Taux<br />

/FORMAT=AVALUE TABLES<br />

/STATISTICS=PHI<br />

/CELLS= ROW<br />

/COUNT ROUND CELL.<br />

MEANS TABLES=q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS BY k53Casiers<br />

/CELLS MEAN MEDIAN.<br />

EXECUTE.<br />

CORRELATIONS<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

192


k53<br />

/VARIABLES=q43aTaux q43bcTaux q43dTaux q43Taux q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS<br />

/PRINT=TWOTAIL NOSIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

EXECUTE.<br />

NONPAR CORR<br />

/VARIABLES=q43aTaux q43bcTaux q43dTaux q43Taux q43aBIS q43bcBIS q43dBIS q43BIS<br />

k53<br />

/PRINT=SPEARMAN TWOTAIL SIG<br />

/MISSING=PAIRWISE.<br />

USE ALL.<br />

COMPUTE filter_$=(q2_m1=1).<br />

VARIABLE LABELS filter_$ 'q2_m1=1 (FILTER)'.<br />

VALUE LABELS filter_$ 0 'Not Selected' 1 'Selected'.<br />

FORMATS filter_$ (f1.0).<br />

FILTER BY filter_$.<br />

EXECUTE.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

193


Appendice II - Code SPSS – cycles supérieurs<br />

*************************************************************<br />

* CRÉATEUR : Louis-­‐Philippe Savoie lpsavoie@gmail.com<br />

* Date de dernière mise à jour : 19 juill<strong>et</strong> 2011<br />

*<br />

* Ce fichier comprend l'entièr<strong>et</strong>é <strong>des</strong> variables créées <strong>et</strong><br />

* modifiées ainsi que les tableaux générés dans le cadre du<br />

* proj<strong>et</strong> de recherche sur l'end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong><br />

* Normalement, exécuter tout le fichier suffit à recréer<br />

* l'entièr<strong>et</strong>é <strong>des</strong> variables utilisées.<br />

*<br />

* Le fichier renomme les variables pour les rendre lisibles.<br />

*************************************************************<br />

* Construction d'une nouvelle pondération pond2 fondée sur le cycle d'étu<strong>des</strong>.<br />

RECODE q1a<br />

(1,2=1.22158789693945)<br />

(3,4=0.601297833323734)<br />

(96=0)<br />

into pond2.<br />

WEIGHT by pond2.<br />

VARIABLE LABELS pond2 'Nouvelle pondération sur le cycle d''étu<strong>des</strong>'.<br />

* Recodage de q1a pour discriminer deuxième <strong>et</strong> troisième cycle uniquement.<br />

RECODE q1a<br />

(1,2=1)<br />

(3,4=2)<br />

(96=9)<br />

into cycleEtu<strong>des</strong>.<br />

VARIABLE LABELS cycleEtu<strong>des</strong> 'Cycle d''étu<strong>des</strong>'.<br />

VALUE LABELS cycleEtu<strong>des</strong><br />

1 'Deuxième cycle'<br />

2 'Troisième cycle'<br />

9 'Non-­‐réponse'.<br />

MISSING VALUES cycleEtu<strong>des</strong> (9).<br />

*Recodage de q40 pour en réduire le nombre de classes.<br />

RECODE q40<br />

(1,2=1)<br />

(3,4=2)<br />

(5,6=3)<br />

(7,8=4)<br />

(9,10=5)<br />

(11,12,13,14,15,16=6)<br />

(99=9)<br />

into q40bis.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

194


VARIABLE LABELS q40bis 'Recodage de q40 pour réduire le nombre de classes'.<br />

VALUE LABELS q40bis<br />

1 'Moins de 6000$'<br />

2 '6001$ à 12000$'<br />

3 '12001$ à 18000$'<br />

4 '18001$ à 24000$'<br />

5 '24001$ à 30000$'<br />

6 'Plus de 30000$'<br />

9 'Je ne sais pas'.<br />

EXECUTE.<br />

* Recodage de variables pour les rendre dichotomiques.<br />

recode q10<br />

(1 thru 3 = 1)<br />

(4=2)<br />

into presenceBourseMerite.<br />

VARIABLE LABELS presenceBourseMerite 'Présence d''au moins une bourse de mérite'.<br />

VALUE LABELS presenceBourseMerite<br />

1 'Au moins une bourse'<br />

2 'Aucune bourse'.<br />

RECODE q20a_m1<br />

(1 thru 4 = 1)<br />

(99 = 2)<br />

into presenceTravailInterne.<br />

VARIABLE LABELS presenceTravailInterne 'Présence ou absence d''un emploi à<br />

l''université'.<br />

VALUE LABELS presenceTravailInterne 1 'Emploi interne' 2 'Pas d''emploi interne'.<br />

MISSING VALUES q8a (9).<br />

* Description <strong>des</strong> <strong>étudiant</strong>s de CS en fonction du cycle d'étu<strong>des</strong>.<br />

USE ALL.<br />

COMPUTE filter_$=(q1b=1 & q1a 96).<br />

VARIABLE LABELS filter_$ 'q1b=1 (FILTER)'.<br />

VALUE LABELS filter_$ 0 'Not Selected' 1 'Selected'.<br />

FORMATS filter_$ (f1.0).<br />

FILTER BY filter_$.<br />

EXECUTE.<br />

CROSSTABS<br />

/TABLES=q1d q1j q10 q14a_m1 q18 q20a_m1 q28 BY cycleEtu<strong>des</strong> q8a<br />

/FORMAT=AVALUE TABLES<br />

/CELLS=COLUMN<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

Fédération <strong>étudiant</strong>e universitaire du Québec - 2011<br />

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COUNT ROUND CELL.<br />

CROSSTABS<br />

/TABLES=q1j presenceBourseMerite q14a_m1 q18 presenceTravailInterne q28 BY q8a<br />

/FORMAT=AVALUE TABLES<br />

/STATISTICS=PHI<br />

/CELLS=COLUMN<br />

/COUNT ROUND CELL.<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>étudiant</strong> : <strong>état</strong> <strong>des</strong> <strong>lieux</strong>, <strong>déterminants</strong> <strong>et</strong> <strong>impacts</strong><br />

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