La guerre des Malouines dans les relations internationales

Deuxième partie - Les Malouines de la découverte à la spoliation anglaise : de la diplomatie
à la naissance du conflit armé
Chapitre 9
La nature du contentieux : entre statut colonial et
La nature du conflit selon l’Argentine
autodétermination
Pour l’Argentine, il s’agit clairement d’un problème de nature coloniale. C’est
pourquoi elle porte le litige devant l’Organisation des Nations Unies.
Sous l’égide de l’ONU, une multitude de tentatives de règlement et de rondes de négociations
eurent lieu (nous étudierons ce point déterminant spécifiquement). Mais nonobstant quelques
accords pratiques (transports, communications, etc.), aucune négociation n’aboutit. C’est
pourquoi, l’Argentine a repris par la force les îles, qui selon elle, lui appartenaient de plein
droit.
L’Argentine souligne que c’est un problème d’intégrité territoriale et d’occupation d’une
région coloniale.
Notons l’expression de l’ambassadeur italien Ludovico Carducci-Artenisio pour qualifier la
situation aux Malouines « le problème des Malouines est plus un problème d’un territoire
colonial que d’un peuple colonial, les circonstances font que c’est un problème assez
spécifique ».
Aussi les Argentins tentent de profiter du contexte et de la vague de décolonisation.
Rappelons ici en quelques mots le bilan de la décolonisation britannique à cette époque, ceci
afin d’éclairer l’insistance des Argentins : l’Inde et le Pakistan obtiennent leur indépendance
en 1947, Ceylan en 1948, l’Egypte en 1952, le Ghana et la Fédération de Malaisie en 1957, le
Nigeria en 1960, Chypre et la Sierra Leone en 1961, le Tanganyika en 1962, etc. … Toutes
ces décolonisations programmées de longue date interviennent dans une relative sérénité (en
comparaison de la décolonisation de certains territoires français comme l’Algérie), c’est
pourquoi le terrain semble propice à une entente.
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