La guerre des Malouines dans les relations internationales
La guerre des Malouines dans les relations internationales La guerre des Malouines dans les relations internationales
Deuxième partie - Les Malouines de la découverte à la spoliation anglaise : de la diplomatie à la naissance du conflit armé La base de cette réunion n’était pas très favorable aux Argentins car il y avait toujours dans l’esprit des négociateurs britanniques, le refus des Kelpers de toute négociation et la réponse de la Chambre des Communes qui avait proposé d’interrompre les négociations pendant 10 ans. Les Anglais exposèrent leurs principes, ils ne pouvaient que se soumettre à la volonté des Kelpers. Ils leur garantissaient la sécurité, de même qu’ils n’exerceraient pas de pression sur eux pour modifier leurs relations et ils leur garantissaient un contrôle sur les ressources de la pêche qu’ils étaient les seuls à pouvoir exploiter. Vis-à-vis de cette position qui était devenue soudain très réticente, les Argentins soulignèrent que le temps du politique était révolu, pour eux le refus total des Kelpers d’entendre leur cause les avait dissuadés d’aller plus avant dans ce type de négociations. La fierté argentine se trouvait blessée et contrariée par ces vues et positions, ils soulignèrent que leur pays était un modèle en matière d’accomplissement de ses obligations internationales et que ses bonnes relations avec les Nations Unies étaient un excellent moyen de garantir ces réalisations. Finalement cette réunion de New York n’apporta aucun nouvel élément, la situation demeurait inchangée. En mars 1981 se produisent en Argentine des changements politiques, en conséquence desquels le Docteur Camilion devint le nouveau responsable des relations extérieures. Parallèlement, il y eut une altercation entre Chiliens et Argentins ; le Général Galtieri 31 , alors commandant en chef de l’armée prit la décision de fermer la frontière avec le Chili. Cette situation suscita beaucoup d’embarras dans la diplomatie argentine dans la mesure où Anglais et Chiliens entretenaient d’excellentes relations. 31 Léopoldo Fortunato Galtieri - Né à Caseros-Castelar, près de Buenos Aires, le 15 mai 1926, dans une famille modeste d’immigrés italiens. Entré au collège militaire à 17 ans. Officier du génie. Stagiaire à la célèbre Ecole militaire des Amériques (US army school of the Americas). Alors installée dans la zone du canal de Panama, celle ci formait des officiers à la lutte contre la subversion communiste. Les généraux Viola, Pinochet et Banzer en furent élèves. Des vétérans des guerres d’Indochine et d’Algérie (Trinquier, Aussaresses) y ont donné des enseignements portant sur l’action psychologique, impliquant au besoin le recours à la torture. En 1975 nommé commandant du génie de l’armée argentine. En 1976, il prend une part active au coup d’Etat qui renverse Isabel Peron et porte au pouvoir son ancien condisciple le général Videla. Promu général de division en 1977. Membre de la Junte à partir de 1981, il se rend la même année aux Etats-Unis où il est bien reçu par plusieurs hauts responsables de l’administration Reagan qui promettent aide et assistance à la Junte. Après la déposition du général Viola, il exerce les fonctions de chef de l’Etat du 22 décembre 1981 au 18 juin 1982. Devant l’opposition croissante de la rue, il doit faire quelques timides concessions libérales. Acquitté une première fois lors du procès de la Junte en 1985, il est condamné à 12 ans de prison par le conseil de guerre sous la présidence Alfonsin en 1986 pour incapacité lors de la guerre des Malouines. Il est gracié par le président Menem en 1991 mais meurt le 12 janvier 2003 alors qu’il se trouve sous le coup d’une nouvelle inculpation pour les meurtres commis sous son autorité par « l’escadron de la mort ». Personnalité à tous égards de second plan. 94
Deuxième partie - Les Malouines de la découverte à la spoliation anglaise : de la diplomatie à la naissance du conflit armé Ceci n’était pas de bon augure d’autant qu’après le 23/24 février, la Chambre des Communes avait commencé à durcir ses positions, sous la pression de la Falkland Island Company. Toutefois le Foreign Office gardait une attitude relativement positive vis-à-vis des négociations sur les Falkand, il soutenait qu’on pouvait les poursuivre, mais il écartait de ces pourparlers les îles Sandwich du Sud et Georgie qui constitueraient la base britannique pour l’Antarctique. Devant ces faits, le docteur Oscar Camilion fit parvenir une note à l’ambassadeur britannique pour lui dire d’accélérer les discussions, tout en lui rappelant que « la situation coloniale résultait d’un anachronisme tant inacceptable qu’insoutenable pour la dignité de la Nation Argentine ». De nouveau, au mois de septembre, un entretien privé eut lieu entre Lord Carrington et le docteur Camilion ; mais ce dernier déclara à l’issue que Lord Carrington n’avait pas l’intention de négocier sérieusement. Il n’en sortit rien de concret. On peut dès lors noter un changement de comportement britannique à l'égard des pourparlers. Sous l’influence de Ridley, il y avait eu quelques ébauches d’accords, et des discussions fructueuses, mais lorsque Lord Carrington reprit en main les négociations, il parut évident que les intentions britanniques avaient changé. Lord Carrington s’était toujours montré hostile aux prétentions argentines sur les Malouines, et ce, bien sûr, sous l’influence de la Chambre des Communes. En décembre 1981, il y eut des changements politiques en Argentine, le nouveau responsable des relations extérieures était le docteur Costa Méndez. Ce dernier tenta de réactiver les négociations, en proposant de nouveau une date de réunion, mais celle-ci fut quelque peu retardée dans la mesure où les Anglais avaient des problèmes avec le Canada et que l’Argentine devait s’accoutumer à son changement de présidence. La position du nouveau président argentin se fit plus insistante, il annonça à Costa Méndez qu’il envisageait une occupation militaire des Malouines. Celui-ci relativisa les choses et chercha à apaiser les esprits en indiquant que ce n’était certainement pas à l’étude. En 1982, la dernière ronde de négociations : les Argentins sont résolus à en découdre Il eut donc une nouvelle ronde de pourparlers à New York, le 26 et le 27 février 1982, avec, du côté argentin, les ambassadeurs Ross et Ortiz de Rozas, tandis que les Britanniques étaient représentés par les ministres Luce et Fearn, ainsi que par l’ambassadeur Williams, avec en plus cette fois, non plus un, mais deux conseillers malouins. La composition de cette délégation britannique avait pour priorité de donner satisfaction aux insulaires. 95
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à la naissance du conflit armé<br />
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l’esprit <strong>des</strong> négociateurs britanniques, le refus <strong>des</strong> Kelpers de toute négociation et la réponse<br />
de la Chambre <strong>des</strong> Communes qui avait proposé d’interrompre <strong>les</strong> négociations pendant 10<br />
ans. Les Anglais exposèrent leurs principes, ils ne pouvaient que se soumettre à la volonté <strong>des</strong><br />
Kelpers. Ils leur garantissaient la sécurité, de même qu’ils n’exerceraient pas de pression sur<br />
eux pour modifier leurs <strong>relations</strong> et ils leur garantissaient un contrôle sur <strong>les</strong> ressources de la<br />
pêche qu’ils étaient <strong>les</strong> seuls à pouvoir exploiter. Vis-à-vis de cette position qui était devenue<br />
soudain très réticente, <strong>les</strong> Argentins soulignèrent que le temps du politique était révolu, pour<br />
eux le refus total <strong>des</strong> Kelpers d’entendre leur cause <strong>les</strong> avait dissuadés d’aller plus avant <strong>dans</strong><br />
ce type de négociations. <strong>La</strong> fierté argentine se trouvait b<strong>les</strong>sée et contrariée par ces vues et<br />
positions, ils soulignèrent que leur pays était un modèle en matière d’accomplissement de ses<br />
obligations internationa<strong>les</strong> et que ses bonnes <strong>relations</strong> avec <strong>les</strong> Nations Unies étaient un<br />
excellent moyen de garantir ces réalisations.<br />
Finalement cette réunion de New York n’apporta aucun nouvel élément, la situation<br />
demeurait inchangée.<br />
En mars 1981 se produisent en Argentine <strong>des</strong> changements politiques, en conséquence<br />
<strong>des</strong>quels le Docteur Camilion devint le nouveau responsable <strong>des</strong> <strong>relations</strong> extérieures.<br />
Parallèlement, il y eut une altercation entre Chiliens et Argentins ; le Général Galtieri 31 , alors<br />
commandant en chef de l’armée prit la décision de fermer la frontière avec le Chili. Cette<br />
situation suscita beaucoup d’embarras <strong>dans</strong> la diplomatie argentine <strong>dans</strong> la mesure où Anglais<br />
et Chiliens entretenaient d’excellentes <strong>relations</strong>.<br />
31 Léopoldo Fortunato Galtieri - Né à Caseros-Castelar, près de Buenos Aires, le 15 mai 1926, <strong>dans</strong> une famille<br />
mo<strong>des</strong>te d’immigrés italiens. Entré au collège militaire à 17 ans. Officier du génie. Stagiaire à la célèbre Ecole<br />
militaire <strong>des</strong> Amériques (US army school of the Americas). Alors installée <strong>dans</strong> la zone du canal de Panama,<br />
celle ci formait <strong>des</strong> officiers à la lutte contre la subversion communiste. Les généraux Viola, Pinochet et Banzer<br />
en furent élèves. Des vétérans <strong>des</strong> <strong>guerre</strong>s d’Indochine et d’Algérie (Trinquier, Aussaresses) y ont donné <strong>des</strong><br />
enseignements portant sur l’action psychologique, impliquant au besoin le recours à la torture.<br />
En 1975 nommé commandant du génie de l’armée argentine. En 1976, il prend une part active au coup d’Etat qui<br />
renverse Isabel Peron et porte au pouvoir son ancien condisciple le général Videla. Promu général de division en<br />
1977. Membre de la Junte à partir de 1981, il se rend la même année aux Etats-Unis où il est bien reçu par<br />
plusieurs hauts responsab<strong>les</strong> de l’administration Reagan qui promettent aide et assistance à la Junte. Après la<br />
déposition du général Viola, il exerce <strong>les</strong> fonctions de chef de l’Etat du 22 décembre 1981 au 18 juin 1982.<br />
Devant l’opposition croissante de la rue, il doit faire quelques timi<strong>des</strong> concessions libéra<strong>les</strong>.<br />
Acquitté une première fois lors du procès de la Junte en 1985, il est condamné à 12 ans de prison par le conseil<br />
de <strong>guerre</strong> sous la présidence Alfonsin en 1986 pour incapacité lors de la <strong>guerre</strong> <strong>des</strong> <strong>Malouines</strong>. Il est gracié par le<br />
président Menem en 1991 mais meurt le 12 janvier 2003 alors qu’il se trouve sous le coup d’une nouvelle<br />
inculpation pour <strong>les</strong> meurtres commis sous son autorité par « l’escadron de la mort ».<br />
Personnalité à tous égards de second plan.<br />
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