La guerre des Malouines dans les relations internationales
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Annexes seront considérées par Madrid comme terres argentines et remises au gouverneur de Buenos Aires qui, jusqu'en 1933, continuera régulièrement d'y envoyer des gouverneurs. Page 19 : Il y a toujours aujourd'hui à peu près 1800 à 1850 habitants, il y a en plus 4 000 soldats britanniques stationnés en permanence. Page 23 : Hervé Coutou-Begarie. Novembre 1914 : une escadre britannique entame une dégringolade de près de 15 000 km vers l'Atlantique sud pour courir sus à l'amiral Von spee qui a coulé le 1er novembre, sans beaucoup d'efforts, les croiseurs poussifs de l'amiral Cradock à Coronel au large des côtes chiliennes, la rencontre a lieu le 8 décembre devant Port Stanley. Le combat est inégal car les anglais ont des croiseurs de batailles avec des canons de 305 mm alors que Argentine 210 mm, ce qui permet à Strudee de se tenir hors de leur portée. La victoire est sans gloire, mais l'affront fait à Coronel est vengé. Avril 1982 : Partie le 5 mai 1982 de Portsmouth, la force d'intervention commandée par l'amiral Woodward arrive sur la zone le 24 avril. Dès le 25, elle réoccupe les îles de Géorgie du Sud, à 1000 km au sud-est des Falkland, qui vont servir de base avancée. Le 1er mai, l’aérodrome de Port-Stanley est bombardé par un bombardier Vulcain, venu de l'île de l'Ascension. Le lendemain un sous-marin nucléaire d'attaque britannique coule le croiseur argentin le général Belgrano ce qui amène en retour la destruction du destroyer Sheffield deux jours plus tard. Après que toutes les tentatives diplomatiques ont échoué, les troupes britanniques débarquent le 21 mai dans la baie de San Carlos. Malgré les furieuses attaques de l'aviation argentine qui provoquent la perte des navires, la tête de pont s'élargit progressivement au bout d'une semaine, elle englobe le terrain d'aviation de Goose Green et la ville de Port-Darwin. La bataille de Port-Stanley s'engage le 1er juin : le 9, la capitale est encerclée et l'assaut final peut commencer : il se produit le 12. Deux jours de combat suffisent à provoquer la capitulation argentine. Page 24 : Cette guerre (car guerre il y a eu, même si elle n'a pas été précédée d'une déclaration formelle) a été commentée abondamment par la presse. Le fait qu'un des adversaires soit européen explique qu'elle ait bénéficié d'une couverture médiatique beaucoup plus large que la guerre irako-iraquienne, pourtant infiniment plus meurtrière et dont les suites seront à terme certainement plus importantes. Mais l'attention s'est naturellement portée en priorité sur les opérations militaires, qui ont comporté des épisodes très spectaculaires avec le torpillage du Belgrano, la destruction du Sheffield, les débarquements de San Carlos et de la baie de Fitzroy. [...] L'Argentine se serait lancée dans cette aventure dans un accès de fureur 677
Annexes nationaliste et anticolonialiste comme en connaissent beaucoup d'état du Tiers-monde, sans prendre conscience des risques qu'elle comportait... Page 25 : La récupération des "Malvinas" est un effet pour l'Argentine, un enjeu énorme, qu'on a du mal à saisir en Europe où l'on n'y voit qu'une revendication tiers-mondiste classique, alors qu'il s'agit de quelque chose de beaucoup plus profond, viscéralement enraciné dans le cœur des Argentins. En Amérique Latine, les conflits territoriaux ont une intensité qu'ils atteignent rarement ailleurs, certains ayant abouti à des guerres très meurtrières (en 1864, le Paraguay dut faire face à la triple alliance, du Brésil, de L'Argentine et de l'Uruguay; au bout de 6 ans de guerre, sa population était tombé d'un million à 200 000 d'habitants).[...] Historiquement, l'Argentine a succédé dans ses droits à l'Espagne et a occupé effectivement les îles de 1820 à 1833 (on passe pudiquement sur le fait que la colonie se réduisait à un pénitencier) avant d'être chassé par un coup de force. Page 26 : Dès lors la tension du coup d'éclat international "truc classique" des gouvernements en difficultés, devient de plus en plus forte: reprendre ces îles, c'est se refaire à bon compte une légitimité et assurer ainsi la pérennité du pouvoir des militaires. Se pose alors le problème du risque : l'opération a-t-elle une chance sérieuse de réussir? Trois éléments sont à prendre en considération : l'ampleur de la réaction britannique, les oppositions possibles, les appuis éventuels. Sur le premier point, il est toujours possible de supposer que les militaires argentins ont pensé que la dame de fer manquerait d'énergie. Au pays des machos, cela n'a rien d'étonnant. Mais la réputation de la dame de fer a ce sujet ne laissait que peu d'espoir à ce sujet. Plus vraisemblablement, ils ont dû considérer que le Royaume-Uni n'avait plus les moyens de riposte appropriés. La décision de Mme Thatcher de sacrifier la flotte de surface au renouvellement des sous-marins stratégiques impliquant la renonciation définitive à toute intervention outre-mer, le dernier livre blanc sur la défense n'en faisait d'ailleurs pas mystère. La Royal Navy n'avait plus de porte avions conventionnels capables d'assurer la couverture aérienne de la flotte, plus assez de navires en amphibies et logistiques pour amener une force d'intervention à 14 000 kilomètres de ses bases. En s'appuyant sur les leçons de la seconde guerre mondiale, les experts affirmaient qu'un débarquement ne pouvait réussir que si l'assaillant était deux à trois fois plus nombreux que la garnison retranchée. Manifestement les Britanniques ne pouvaient pas amener 20 à 30 000 hommes de troupe sur place. L'élément déterminant de la décision argentine est là : la junte a vu qu'elle n'avait pas à redouter une riposte militaire massive ayant pour objectif la reconquête des Malouines. Tous les indices vont dans ce sens : si elle avait eu le moindre doute, elle n'aurait pas commis 678
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nationaliste et anticolonialiste comme en connaissent beaucoup d'état du Tiers-monde, sans<br />
prendre conscience <strong>des</strong> risques qu'elle comportait...<br />
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qu'on a du mal à saisir en Europe où l'on n'y voit qu'une revendication tiers-mondiste<br />
classique, alors qu'il s'agit de quelque chose de beaucoup plus profond, viscéralement<br />
enraciné <strong>dans</strong> le cœur <strong>des</strong> Argentins. En Amérique <strong>La</strong>tine, <strong>les</strong> conflits territoriaux ont une<br />
intensité qu'ils atteignent rarement ailleurs, certains ayant abouti à <strong>des</strong> <strong>guerre</strong>s très meurtrières<br />
(en 1864, le Paraguay dut faire face à la triple alliance, du Brésil, de L'Argentine et de<br />
l'Uruguay; au bout de 6 ans de <strong>guerre</strong>, sa population était tombé d'un million à 200 000<br />
d'habitants).[...] Historiquement, l'Argentine a succédé <strong>dans</strong> ses droits à l'Espagne et a occupé<br />
effectivement <strong>les</strong> î<strong>les</strong> de 1820 à 1833 (on passe pudiquement sur le fait que la colonie se<br />
réduisait à un pénitencier) avant d'être chassé par un coup de force.<br />
Page 26 : Dès lors la tension du coup d'éclat international "truc classique" <strong>des</strong> gouvernements<br />
en difficultés, devient de plus en plus forte: reprendre ces î<strong>les</strong>, c'est se refaire à bon compte<br />
une légitimité et assurer ainsi la pérennité du pouvoir <strong>des</strong> militaires. Se pose alors le problème<br />
du risque : l'opération a-t-elle une chance sérieuse de réussir? Trois éléments sont à prendre<br />
en considération : l'ampleur de la réaction britannique, <strong>les</strong> oppositions possib<strong>les</strong>, <strong>les</strong> appuis<br />
éventuels.<br />
Sur le premier point, il est toujours possible de supposer que <strong>les</strong> militaires argentins ont pensé<br />
que la dame de fer manquerait d'énergie. Au pays <strong>des</strong> machos, cela n'a rien d'étonnant. Mais<br />
la réputation de la dame de fer a ce sujet ne laissait que peu d'espoir à ce sujet. Plus<br />
vraisemblablement, ils ont dû considérer que le Royaume-Uni n'avait plus <strong>les</strong> moyens de<br />
riposte appropriés. <strong>La</strong> décision de Mme Thatcher de sacrifier la flotte de surface au<br />
renouvellement <strong>des</strong> sous-marins stratégiques impliquant la renonciation définitive à toute<br />
intervention outre-mer, le dernier livre blanc sur la défense n'en faisait d'ailleurs pas mystère.<br />
<strong>La</strong> Royal Navy n'avait plus de porte avions conventionnels capab<strong>les</strong> d'assurer la couverture<br />
aérienne de la flotte, plus assez de navires en amphibies et logistiques pour amener une force<br />
d'intervention à 14 000 kilomètres de ses bases. En s'appuyant sur <strong>les</strong> leçons de la seconde<br />
<strong>guerre</strong> mondiale, <strong>les</strong> experts affirmaient qu'un débarquement ne pouvait réussir que si<br />
l'assaillant était deux à trois fois plus nombreux que la garnison retranchée. Manifestement <strong>les</strong><br />
Britanniques ne pouvaient pas amener 20 à 30 000 hommes de troupe sur place.<br />
L'élément déterminant de la décision argentine est là : la junte a vu qu'elle n'avait pas à<br />
redouter une riposte militaire massive ayant pour objectif la reconquête <strong>des</strong> <strong>Malouines</strong>. Tous<br />
<strong>les</strong> indices vont <strong>dans</strong> ce sens : si elle avait eu le moindre doute, elle n'aurait pas commis<br />
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