La guerre des Malouines dans les relations internationales

Deuxième partie - Les Malouines de la découverte à la spoliation anglaise : de la diplomatie
à la naissance du conflit armé
Aussi si l’on consulte le traité de droit international public de Paul Fauchille, on pourrait
considérer que s’il y avait eu un accord ou un traité entre l’Argentine et le Royaume-Uni,
reconnaissant la conquête des îles par les Anglais par la force et de son occupation, les îles
seraient britanniques, mais les Argentins ont toujours contesté « verbalement » cette
occupation, n’ayant pas les moyens de lutter à armes égales contre la conquête anglaise.
Ceci suffit-il à démontrer l’illégalité de l’occupation britannique ?
Les protestations argentines auprès des Nations Unies
Depuis la prise de possession par les Britanniques en 1833, l’Argentine a toujours
privilégié les négociations, pour la bonne et simple raison que les rapports de force ne sont
pas équilibrés. L’Empire Britannique étant très puissant à cette époque, l’Argentine ne
pouvait que recourir à la méthode « douce ».
On peut noter que pendant les 150 années qui ont suivi la conquête anglaise,
l’Argentine a toujours protesté contre cette situation de fait et elle a intensifié ses efforts après
le 26 juin 1945, date de la création des Nations Unies.
Buenos Aires a dès lors protesté auprès de l’Organisation des Nations Unies puisque les
Argentins considèrent que cet archipel est un territoire à décoloniser.
L’ONU a constitué un appui de choix puisque depuis sa création, cette organisation n’a cessé
d’émettre des résolutions, des articles qui réclamaient l’indépendance des territoires colonisés
(cette requête est inscrite dans sa charte initiale). Notamment le 14 décembre 1960, dans la
résolution 1514 (XV), l’Assemblée Générale s’est dotée d’une Déclaration sur l’octroi de
l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, ce texte proclame :
« Solennellement la nécessité de mettre rapidement et
inconditionnellement fin au colonialisme sous toutes ses formes et dans
toutes ses manifestations ». L’assemblée générale ajoute dans son
paragraphe 6 que : « Toute tentative visant à détruire partiellement ou
totalement l’unité nationale et l’intégrité territoriale d’un pays est
incompatible avec les buts et les principes de la Charte des Nations
Unies » 14 .
C’est sur ces textes que l’Argentine va maintes fois s’appuyer pour faire reconnaître
ses droits sur les Malouines.
14 La résolution 1514 (XV) du 14 décembre 1960.
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