La guerre des Malouines dans les relations internationales

Seizième partie - Les conséquences pour les deux belligérants
financés, nous n’avons pas de dette. Nos réserves s’élèvent à 70 millions de
livres, assez pour survivre à deux ou trois mauvaises années 12 ».
Les Malouines assurent presque intégralement leur autofinancement, à l’exception de ce
qui est du ressort de la défense, pour laquelle, elles dépendent encore totalement de la Grande-
Bretagne.
Ceci pourrait toutefois changer si les gisements de pétrole étaient mis à jour ; du pétrole dans les
eaux territoriales constituerait une manne financière inestimable.
Attiré par son potentiel, Stanley ressemble de jour en jour à une ville-champignon. Cette guerre a
provoqué ou accéléré la mutation décisive de l’archipel. Ceci est particulièrement vrai de la
présence militaire, qui a permis la sécurisation de l’archipel et conditionné en partie l’installation
de nombreux entrepreneurs à Port Stanley.
Les Land Rover neuves et les 4x4 se multiplient à tel point que les premiers feux de circulation
ne devraient plus tarder à faire leur apparition.
Mais l’évidence finit quand même par sauter aux yeux.
Le chômage est inexistant, et ce dont les Malouines ont besoin, ce n’est pas de plus d’argent,
mais de plus de main-d’œuvre.
Il ne s’agit plus réellement de lutter contre une invasion, les Malouines ne peuvent pas plaire à
tout le monde, surtout avec 14 degrés en plein été.
Mais dans la mesure où la main-d’œuvre fait cruellement défaut, les vides doivent être
principalement comblés par des travailleurs sous contrat. Car pour devenir « résident » aux
Malouines, il faut un contrat de travail. De cette façon, les habitants se protégent des immigrants
économiques susceptibles d’arriver massivement d’Argentine. Cette garantie leur permet de
préserver leur tranquillité.
« Grâce à la guerre », les Malouines sont passées d’une économie traditionnelle fondée sur
l’élevage du mouton, dont les exportations se faisaient quasi exclusivement à destination de
l’Europe et des Etats-Unis et qui employait un quart de la population des îles à une économie
moderne et diversifiée. Cette diversification a été rendue possible par le déclin de l’activité
traditionnelle et surtout par la baisse de ses rendements. D’où la nécessité de générer de
nouvelles ressources, plus prometteuses. En particulier les ressources halieutiques comme nous
l’avons vu pour le développement de la pêche grâce à l’extension de la Zone Economique
Exclusive (ZEE), à la vente des licences de pêche, ainsi que grâce à la gestion et la protection des
stocks de poisson et à une surveillance plus rigoureuse des zones de pêche.
12 Source : Courrier International, juin 2001, n°578.
481