La guerre des Malouines dans les relations internationales

Seizième partie - Les conséquences pour les deux belligérants
La livre (£) restait également fragile sur le marché des changes, malgré une hausse brutale des
taux d'intérêt, début 1985.
Mais la principale source de mécontentement était l’augmentation constante du chômage. Début
1985, il s’élevait à environ 14% de la population active, soit quelque 3,7 millions de personnes, il
augmentait mensuel de 12 000 nouveaux chômeurs (selon les sources du ministère du travail).
Les régions les plus sinistrées étaient l'Irlande du Nord (près de 21%), l'Écosse (près de 15%) et
la région du Nord (près de 18%). Dans certaines zones, le chômage atteignait les 30%,
notamment à Stockton, près de la frontière écossaise.
C'est dans ce contexte que le capital confiance dont bénéficiait le gouvernement allait
commencer à s'effriter. La doctrine économique du Premier ministre ne faisait plus recette, tandis
qu'une aile « modérée » de son parti s'opposait directement à elle lors des discussions sur le
budget 1984-1985.
En ce qui concerne sa politique extérieure, elle soutenait la politique de Ronald Reagan en
matière de défense « contre » l'Union soviétique (particulièrement dans son projet de « Guerre
des étoiles »). Alors que la Communauté Economique Européenne privilégiait la détente et les
bonnes relations avec l’Union soviétique, elle marquait de ce fait son appartenance à l’Alliance
atlantique. Mais lors de l’arrivée de Mikhaïl Gorbatchev au pouvoir en 1985, elle révisa sa
position hostile et revient à des dispositions plus favorables.
Elle appuya le raid aérien contre la Libye au départ de bases en Grande-Bretagne alors que les
autres membres de l'Otan s'y opposaient.
Michael Heseltine, son ministre de la Défense, lui remit sa démission lorsqu'elle défendit le
projet américain d'hélicoptères Sikorsky contre le projet européen Agusta Westland. Par la suite,
il s'opposa ouvertement à elle.
Chez les conservateurs, l’opposition de MM. Edward Heath et Francis Pym, appuyés par
quelques parlementaires, prit parfois l'allure d'une rébellion ouverte contre la mauvaise gestion
du gouvernement. Edward Heath allait même présenter, en mars 1985, un projet de budget dont
certains points (particulièrement la modernisation des équipements d'infrastructure britanniques)
allaient dans le sens du ralliement envers la principale organisation patronale, la Confederation of
British Industry (CBI). Pour les opposants du camp thatchérien, le monétarisme était révolu, en
même temps, l'État devait être beaucoup plus interventionniste économiquement pour stimuler
l'industrie.
477