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La guerre des Malouines dans les relations internationales

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Seizième partie - Les conséquences pour <strong>les</strong> deux belligérants<br />

général Roberto Viola, à huit ans l'amiral Armando <strong>La</strong>mbruschini et à quatre le général de<br />

brigade Orlando Agosti.<br />

Les condamnés avaient été jugés coupab<strong>les</strong>, à <strong>des</strong> degrés divers, de graves violations <strong>des</strong> droits<br />

de l'homme sous la dictature militaire. C’était une première pour l’Amérique du Sud, pour la 1 ère<br />

fois <strong>des</strong> militaires étaient jugés pour avoir violé l'ordre constitutionnel et exercé une dictature.<br />

Mais il faut ajouter que le succès de cette entreprise judiciaire reste partiel, pourquoi quatre <strong>des</strong><br />

accusés et non <strong>des</strong> moindres ont-ils été acquittés ? En l’occurrence, le général Leopoldo Galtieri,<br />

l'amiral Leandro Anaya et <strong>les</strong> généraux de brigade Omar Grafigna et Basilio <strong>La</strong>mi Dozo.<br />

Galtieri accusé de nombreuses violations <strong>des</strong> droits de l’homme est acquitté à l’issue du procès,<br />

le 9 décembre 1985.<br />

Dans le même temps, il restait quelque 1 500 autres militaires qui étaient accusés de crimes et<br />

méfaits de toutes sortes. On peut donc comprendre que ce verdict a empoisonné, toute l'année<br />

1986, alors que le climat politique et social était déjà bien tendu sous l’effet du plan économique.<br />

Alors que la population reste insatisfaite de ces jugements exemplaires, <strong>les</strong> Argentins pensent<br />

que ce jugement a « abattu » l’arbre qui cachait la forêt, mais que la forêt reste debout et toujours<br />

malfaisante.<br />

Le gouvernement est également tiraillé par <strong>les</strong> pressions <strong>des</strong> militaires. Ces derniers<br />

n’acceptaient pas la condamnation <strong>des</strong> hauts gradés et bien entendu ils essayaient d'empêcher la<br />

tenue de nouveaux procès.<br />

Le gouvernement a hésité cinq mois durant, mais en mai 1986, il tranche, ordonnant au ministre<br />

de la Défense, German Lopez, de donner <strong>des</strong> instructions au Conseil suprême <strong>des</strong> forces armées<br />

pour qu'il hâte <strong>les</strong> procès en appuyant sur le fait de tenir compte pour <strong>les</strong> subordonnés, du<br />

principe de « l'obéissance due ».<br />

Les organisations de défense <strong>des</strong> droits de l'Homme et une bonne partie de l'opinion ont vu <strong>dans</strong><br />

cette initiative une nouvelle manœuvre dilatoire gouvernementale <strong>des</strong>tinée à acquitter de fait <strong>les</strong><br />

autres accusés. Le 16 mai, 30 000 personnes défilaient <strong>dans</strong> <strong>les</strong> rues de Buenos Aires pour<br />

demander « le jugement et le châtiment de tous <strong>les</strong> coupab<strong>les</strong> » sans distinction.<br />

Cette revendication pressante de l'opinion fait partie de l'héritage argentin, politiquement difficile<br />

à assumer.<br />

Ces revendications sont par ailleurs souvent manipulées. Les nombreux services de<br />

renseignement (en plus de ceux qui relèvent de l'État) se sont considérablement renforcés<br />

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