La guerre des Malouines dans les relations internationales

Seizième partie - Les conséquences pour les deux belligérants
Les « disparus » (20 000 à 30 000 personnes séquestrées entre 1976 et 1982) arrivent sur le
devant de la scène, auparavant seules les organisations de défense des droits de l'homme
entretenaient la question, ces disparus de la dictature deviennent le principal obstacle à la retraite
« respectable » souhaitée par les militaires.
Fin 1982, début 1983, l’instabilité du gouvernement est de plus en plus manifeste.
La presse dénonce plusieurs tentatives de coups d'État, organisés par des officiers qui se refusent
à céder le pouvoir aux civils, par peur d'être poursuivi par la suite pour tous les crimes qu’ils ont
pu connaître pendant la dictature, pérenniser la dictature constituait une sorte d’amnistie.
Les mouvements pour les droits de l'homme, particulièrement les « folles de mai » subissent des
menaces et pressions comme au temps de la répression dure.
En octobre 1982, Marcelo Dupont, frère d'un important témoin au meurtre d'un diplomate,
auquel a participé l'amiral Massera (ex-membre de la Junte militaire) est enlevé par les forces de
sécurité qui l’assassinent.
Certains organes de presse sont fermés.
Le 16 décembre, lors d'une manifestation réunissant 100 000 personnes contre le gouvernement à
Buenos Aires, la police tue un jeune syndicaliste devant des centaines de témoins.
Mais, le régime ne parvient plus à endiguer la protestation populaire, la brise de la liberté se fait
sentir en Argentine.
L’agitation populaire est de plus en plus active, Dagnino Pastore présente sa démission, il est
remplacé par un autre libéral, Jorge Webbe, qui obtient du Fonds monétaire international, à la fin
de 1982, un crédit « stand by » de 2 500 millions de dollars. Ce prêt est accordé en échange de la
réalisation d'un programme économique drastique, indispensable pour empêcher le pays d'être en
cessation de paiements.
Le 1 er mars 1983, Bignone annonce officiellement la tenue d'élections générales le 30 octobre
1983 et la remise du pouvoir aux civils en janvier 1984.
Grâce à la faiblesse extrême du régime et au réveil de l'activité civile, le retour à la démocratie
semble garanti. Mais les partis, touchés par la répression et l'inactivité forcée manquent de
leaders, ils sont en peine d’offrir une alternative solide au pouvoir militaire.
Outre le vide laissé par la répression, la classe politique argentine souffre de son attitude pendant
la dictature.
446