La guerre des Malouines dans les relations internationales

Quinzième partie - La gestion du conflit après les hostilités
Chapitre 3
La réaction des pays sud-américains
La réaction des pays latino-américains est partagée entre consternation devant la défaite
et rancœur contre les Britanniques et les Américains.
Or les pays membres de l’OEA n’ont apporté aucune aide à l’Argentine, ni logistique ni
militaire.
Dès lors comment une dictature d’un pays sud-américain au bord de la faillite pouvait-elle
avoir le moindre espoir de gagner contre une grande puissance industrialisée de l’Europe du
Nord, même si cette dernière se trouvait confrontée à une crise économique ?
L’Argentine aurait pu gagner si le Royaume-Uni n’avait pas mis en œuvre toute sa force navale
et si les Etats-Unis n’avaient pas fait défection à leur allié argentin, défection qu’ils ont
d’ailleurs ressentie comme une véritable trahison.
Ce qui fait beaucoup de conditions et le pari de la Junte était trop lourd de risques. Elle ne
disposait que d’une armée de coups d’Etat, bien inexpérimentée en matière de guerre moderne.
Ses chances en cas de riposte britannique étaient quasiment nulles. Elle a cependant joué son
va-tout et elle a perdu, ce qui lui a coûté un pouvoir qui, de toute manière, risquait fort de lui
échapper à bref délai…
Les réactions, nous pouvons le constater, sont contrastées : d’un côté la Grande-
Bretagne, sûre de son bon droit, satisfaite du devoir accompli et de sa fierté retrouvée dans la
victoire. Elle a retrouvé son rang, elle a réussi à sauvegarder une des parcelles, aussi modeste
fut-elle, de cet Empire sur lequel le soleil ne devait jamais se coucher… (On which the sun
shall never set).
Les marins accueillis à Portsmouth par les transports d’une foule en liesse pouvaient reprendre
les mots de Churchill : « We were flying the Union Jack, good old Victorian stuff, you know »
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