La guerre des Malouines dans les relations internationales

Douzième partie - Les Etats-Unis au cœur du conflit des Malouines
vue nocturne, des réchauds pour la campagne, des rations de nourriture
pour les patrouilles » 8 .
Alors que juste auparavant, en Avril 1982, le chef des opérations de l’armée des Etats-
Unis, Almiral T.H. Hayward, venu en visite en Argentine, déclarait que son pays restait
totalement neutre dans le conflit. En même temps, les Argentins demandaient aux Américains
de ne pas intervenir dans le conflit, dans la mesure où cela déséquilibrerait les forces en
présence :
“EE.UU puede evitar una guerra si vuelve al lado de sus hermanos
latinoamericanos, si sigue apoyando a Gran Bretana el camino sera más
dificil 9 .”
De même, les Britanniques ont utilisé l’île de l’Ascension située à 7 500 kilomètres au
sud de l’Equateur, cette base avancée de la flotte fut déterminante dans la stratégie de
reconquête (c’est une possession britannique, mise à la disposition des Américains qui y ont
installé un centre de communications militaires). Le corps britannique avait pu dès son arrivée
dans la zone, y entreposer ses réserves de matériel, dans la plus grande discrétion afin de ne
pas compliquer la position américaine sur le plan international. Grâce aux installations de ces
îles, les Britanniques ont pu également obtenir des informations sur les positions et les
mouvements des troupes argentines transmises en permanence par les satellites américains.
C’est dans le domaine de l’information et du renseignement que la coopération entre
Britanniques et Américains se révéla particulièrement précieuse.
Cette collaboration reposait sur la tradition d’entraide qui existait entre les deux pays et c’est
la même volonté de soutien mutuel que l’on retrouve dans les rapports entre le général David
Jones, chef d’état major des Armées, et l’Amiral Terence Lewin qui commandait les
opérations dans l’Atlantique Sud.
Au final, sans intervenir directement dans le conflit (ce qui eût internationalisé le conflit), les
Américains sont allés aussi loin que possible dans la voie de la coopération avec la Grande-
Bretagne, même si celle-ci apparaissait plus clairement sur le terrain que dans les déclarations
officielles. On peut d’ailleurs s’interroger sur le déroulement des événements si les
Britanniques n’avaient pu compter sur l’aide américaine. Mme Thatcher n’hésite pas à
8 The Economist, du 3 mars 1984.
9 Alejandro Rovira, Malvinas Ahora, Juan Enrique Guglialmelli, Artecolor Ltda, Montevideo, 1982.
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