La guerre des Malouines dans les relations internationales

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06.07.2013 Views

Douzième partie - Les Etats-Unis au cœur du conflit des Malouines Préambule Les Etats-Unis sont entièrement impliqués dans le conflit. Un certain malaise dans leurs relations internationales est perceptible. Compte tenu de leurs engagements contradictoires envers l'OTAN et l'OEA, ils finissent par justifier leur soutien à Londres par le fait que l’Argentine est le pays agresseur, mais ils refusent d’aider directement et militairement la Grande-Bretagne. Les relations sont également difficiles avec l’Argentine, elle-même, d’autant que le Général Galtieri avait rendu deux visites à Ronald Reagan en 1981 1 et qu’il avait été bien reçu. C’est d’ailleurs Hastings and Jenkins qui parviennent le mieux à décrire la difficile position des Etats-Unis : “Argentina in 1981 was enjoying a novel and exhilaring experience. She was being courted openly by the most powerful nation on earth. The previous years had seen American visitors concern, for once, wasnot prisons and torture chambers, and who asked no questions on human rights… They discussed ending the Carter arms embargo and greeted the Argentinians as fellow fighters against Marxism in Latin America. They held out the vision of a new anti-Communist alliance in the South Atlantic. 2 ” Pendant l’une de ces visites, le Général Galtieri annonça, avec toute la solennité nécessaire à une telle déclaration, que : « Argentina and the United States will march alongside in the ideological war currently taking place in the World” 3 . 1 K. Tunnicliff, The United Nations and the mediation of international conflict » (Ph.D. diss., University of Iowa, 1984), abstract in Dissertation abstracts international, vol. DAI-A 45/D9, Mar.1985, pages 166-167. 2 Hasting and Jenkins, Battle for the Falkland, p. 45. 3 Cardoso, Kirschbaum, and van der Kooy, Malvinas, p. 29. 368

Douzième partie - Les Etats-Unis au cœur du conflit des Malouines Chapitre 1 La position et l’intervention des Etats-Unis La crise des Malouines a entraîné des tensions au sein du gouvernement américain, puisque coexistaient deux tendances, la première, pro-latinoaméricaine ou la « colombe 4 », la seconde qui est le courant « atlantiste ». Ces mouvements (la colombe ou pro-latinoaméricaine) sont favorables à l’Amérique latine, non pas pour quelques intérêts particuliers mais parce qu’ils ont conscience de l’importance des relations avec l’Amérique du Sud, c’est une zone privilégiée pour eux. En 1982, les représentants les plus « honorables » de cette ligne sont Mme Jeanne Kirpatrick 5 , le sénateur républicain Jesse Helms et le sous-secrétaire d’Etat Tom Enders. Le courant qui s’oppose à cette ligne modérée est le courant « atlantiste », ce dernier est caractérisé par une tendance « halcones » c’est-à-dire belliqueuse dans le conflit qui oppose l’Argentine à la Grande-Bretagne. Sa position vise à maintenir les intérêts mondiaux des Etats-Unis, et ils donnent une priorité à leurs alliés traditionnels, dans le cadre de l’Otan surtout, parmi lesquels figurent la Grande-Bretagne. Les représentants de cette « règle » sont le secrétaire de la défense Caspar Weinberger, Alexander Haig, secrétaire d’Etat chargé des négociations entre les deux pays en conflit, accompagné de David Gompert, un membre clé de l’équipe de médiation du secrétaire d’Etat et enfin John Lehman, secrétaire de la Marine des Etats-Unis. 4 Cela fait référence au mouvement pacifiste né pendant la guerre du Vietnam. 5 Ambassadrice des Etats-Unis devant l’ONU. 369

Douzième partie - Les Etats-Unis au cœur du conflit <strong>des</strong> <strong>Malouines</strong><br />

Chapitre 1<br />

<strong>La</strong> position et l’intervention <strong>des</strong> Etats-Unis<br />

<strong>La</strong> crise <strong>des</strong> <strong>Malouines</strong> a entraîné <strong>des</strong> tensions au sein du gouvernement américain,<br />

puisque coexistaient deux tendances, la première, pro-latinoaméricaine ou la « colombe 4 », la<br />

seconde qui est le courant « atlantiste ».<br />

Ces mouvements (la colombe ou pro-latinoaméricaine) sont favorab<strong>les</strong> à l’Amérique latine,<br />

non pas pour quelques intérêts particuliers mais parce qu’ils ont conscience de l’importance<br />

<strong>des</strong> <strong>relations</strong> avec l’Amérique du Sud, c’est une zone privilégiée pour eux. En 1982, <strong>les</strong><br />

représentants <strong>les</strong> plus « honorab<strong>les</strong> » de cette ligne sont Mme Jeanne Kirpatrick 5 , le sénateur<br />

républicain Jesse Helms et le sous-secrétaire d’Etat Tom Enders.<br />

Le courant qui s’oppose à cette ligne modérée est le courant « atlantiste », ce dernier est<br />

caractérisé par une tendance « halcones » c’est-à-dire belliqueuse <strong>dans</strong> le conflit qui oppose<br />

l’Argentine à la Grande-Bretagne. Sa position vise à maintenir <strong>les</strong> intérêts mondiaux <strong>des</strong><br />

Etats-Unis, et ils donnent une priorité à leurs alliés traditionnels, <strong>dans</strong> le cadre de l’Otan<br />

surtout, parmi <strong>les</strong>quels figurent la Grande-Bretagne. Les représentants de cette « règle » sont<br />

le secrétaire de la défense Caspar Weinberger, Alexander Haig, secrétaire d’Etat chargé <strong>des</strong><br />

négociations entre <strong>les</strong> deux pays en conflit, accompagné de David Gompert, un membre clé<br />

de l’équipe de médiation du secrétaire d’Etat et enfin John Lehman, secrétaire de la Marine<br />

<strong>des</strong> Etats-Unis.<br />

4 Cela fait référence au mouvement pacifiste né pendant la <strong>guerre</strong> du Vietnam.<br />

5 Ambassadrice <strong>des</strong> Etats-Unis devant l’ONU.<br />

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